Graines de Conscience – Nisargadatta

Graines de Conscience aux éditions des deux océans, est un recueils d’enseignements de Nisargadatta  s’échelonnant de Juin 1979 à avril 1980.

Ces entretiens ont été recueillis par JeanDunn, une des plus fidèles auditrices  de Nisargadatta et aussi collaboratrice du journal de l’ashram de Ramana Maharashi – “The moutain Pass”. C’est dans ce journal qu’elle fit découvrir Nisargadatta à nombre de chercheurs occidentaux.

 

Nisargadatta deux océans graines de conscience

Extrait :

Question : L’année dernière je suis venu en Inde dans l’intention de trouver un Guru qui me conduirait à la Réalisation du Soi. J’avais en tête l’idée de trouver une forme qui me donnerait des instructions détaillées, au fur et à mesure. J’ai rencontré Maharaj. Au lieu de trouver un Guru ayant une forme, je n’ai pu emporter qu’un cadre sans image, un miroir. J’ai découvert que je n’avais ni forme, ni rien du tout. Que je n’étais qu’espace en constant changement. Quand je pense à Maharaj, il m’arrive de le voir comme étant moi-même, ou comme n’étant rien. La personne que j’ai devant moi change sans arrêt. Il n’y a rien dont je puisse dire:” Il est cela”. C’est effrayant, et ma peur n’a cessé de croître.

Nisargadatta Maharaj : Ce que vous dites- là est tout à fait juste, tout à fait adéquat. Ce que vous observez, quoi que ce soit, est toujours votre Soi. Débarrassez-vous de l’image que votre corps est vous. Quoi que vous ayez vu, c’est votre Soi.

Question :Les concepts, les idées que l’on trouve dans les livres ou dont il est discuté ici me viennent souvent à l’esprit. Ou bien l’image de Maharaj. Aussitôt après, non pas avant, j’ai le sentiment que rien n’est là, que ce que j’entends n’est pas ce que je crois, mais ce n’est qu’après avoir pensé à lui que j’ai ce sentiment d’espace.

Nisargadatta Maharaj : Qui comprend que rien n’est, que tout à disparu? Et , une fois que tout a disparu ,que reste-t-il?

Question : C’est ce qui est effrayant.

Nisargadatta Maharaj : Quand tout a disparu, vous êtes le Réel!

Question: Le Réel, je le comprends en tant que concept. L’espace d’une seconde ma compréhension devient effective, puis je retombe dans l’irréel. Je retrouve l’attachement à ma famille, ma femme, mes enfants. C’est une habitude, je retombe dans l’irréel.

Nisargadatta Maharaj : Vous êtes tellement habitué au soutien des concepts que quand ils vous lâchent, vous prenez peur et vous vous agrippez de nouveau à eux, bien que l’état sans concept soit votre état réel. C’est ici le point de rencontre entre le principe immanent et l’Éternel, la ligne-frontière. Pourquoi l’intellect est-il déconcerté? L’Être dont vous faites l’expérience est entrain de se dissoudre. Lorque le concept ” je suis” disparaît, l’intellect disparaît aussi. En sorte que l’intellect pass par cette expérience effrayante: ” Je suis entrain de disparaître.”

Question: Comment faire pour surmonter la peur?

Nisargadatta Maharaj :Observez cet instant. Celui qui a le sentiment:”Je suis entrain de mourir”, n’est pas un Jnāni. Votre état réel est au delà du concept initial “je suis”. La conscience est ce concept initial, mais ce “je suis” ou conscience, est le produit du corps de nourriture. Vous l’Absolu, vous n’êtes pas cela.

La mort atteint la qualité “je suis”, qui est le produit du corps de nourriture, tandis que l’Absolu demeure  éternellement. Cela est la connaissance Ultime. C’est elle que le Seigneur Krishna a exposé à Arjuna sur le champ de bataille, chevaux en équilibre, sur le point d’engager la bataille. il n’ a jamais recommandé à Arjuna de se raser la tête, d’aller dans la forêt et de pratiquer des tapas. Rien de tel. Une fois que vous avez compris la connaissance Ultime, vous pouvez faire ce qu’il vous plaît. le Seigneur Krishna a dit :”Menez cette bataille avec un dynamisme authentique”; pour ma part, je dirai: après avoir compris la connaissance Ultime, vivez dans le monde en étant très enthousiaste et plein d’entrain, mais comprenez que votre identité réelle est au de là de la  qualité ” je suis”.

Pour le Jnãni, l’instant dénommé mort est le plus heureux qui soit, puisqu’il rejoint la source même de la béatitude. l’éternité est béatitude, l’océan immortel de nectar.

 

Nisargadatta Maharaj

le 8 septembre 1979

vers le site des éditions des deux océans