Nirupana 111 – Ne vous prenez pas pour quelqu’un de spécial

Krishna dit : « Je réside dans le cœur de tous les êtres. Mais je me manifeste plus spécialement dans le cœur de l’être humain. J’y suis directement présent. Bhagavan signifie le Lumineux, et la conscience, qui est lumineuse aussi, est Ma manifestation. L’amour, qui est venu sans être demandé, est aussi Ma manifestation. Celui qui le réalise devient identique à Moi. Je suis l’existence présente en tout être vivant. Ma manifestation signifie Ma véritable nature. Une particule d’or ou un monceau d’or sont tous deux de l’or. Ma manifestation particulière est la conscience dans l‘être humain. Celui qui le réalise devient identique à Moi. Alors il réalisera, au travers de sa propre conscience, ce qu’est le monde changeant et le monde immuable. Je suis antérieur à l’intellect, c’est pourquoi qui me cherchent intellectuellement ne peuvent me trouver. »

Ce qui est antérieur à la mémoire ne peut être remémoré. Nirguna est antérieur à la conscience. Ce qui agit est le mental. Quand les sages parlent, il s’agit de la connaissance de leur mental. La conscience ne peut être montrée, mais elle agit à travers le mental. Le corps est la nourriture de l’être en tant que conscience.

Tout comme la chaleur se trouve dans l’eau chaude, l’Atman demeure dans le corps. Quand l’eau se refroidit, cela signifie-t-il que la chaleur est morte ? Est-ce qu’elle s’est éteinte ? Quand le prana se retire, ses caractéristiques disparaissent. C’est lui qui se trouve derrière la perception de soi. C’est par l’évocation de vos relations que vous avez oublié votre véritable nature.

L’Un sans second devient conscient de Son existence et cela donne naissance à un très grand nombre de corps. Lequel de ces corps devrait- Il accepter plus particulièrement comme le sien ? Est-ce qu’un seul corps peut être à Son image. Les gens accordent une grande importance à la réalisation du Soi, mais Paramatman est au-delà. Celui qui tire une fierté de sa réalisation n’est pas encore mature. Rien ne peut être fait, observez juste. Les actions apportent des tourments parce que la res- ponsabilité en est endossée. Dieu nous nourrit tous, mais pas au moyen de l’intellect. Regardez seulement. Ses cinq organes : la terre, l’eau, l’air, le feu, et l’espace n’ont nullement besoin d’intellect. Le sixième est la conscience. Il n’a pas non plus besoin d’intellect. Le jnani peut sembler être l’acteur, mais cela n’affecte pas sa félicité.

Ne faites rien. Comprenez ce que vous avez entendu et lâchez-le aussi. Ne vous prenez pas pour quelqu’un de spécial. Si vous réalisez votre conscience, vous ne serez plus affecté par les pensées. Alors le corps pourra se comporter comme il lui plaît.

Il n‘y a rien d’autre que Dieu. Aussi, qui peut-il obliger ? N’expérimente-t-il pas que Lui-même ? Quand vous atteignez le point avant la conscience, vous devenez tout. Souvenez-vous de ce simple fait. La conscience est le voleur. Dieu est pareil. Il est aussi bien le mendiant que celui qui donne. Il est venu sans être demandé. Quand Dieu vous inonde de sa grâce, est-ce pour Lui ou pour vous ? Si vous n’êtes pas, est-ce que Dieu est ? Les explications et les méthodes ne permettront jamais d’atteindre Parabrahman.

Nisargadatta Maharaj

Jeudi 31 mai 1979

Extrait de “Méditations avec sri Nisargadatta Maharaj” aux éditions Aluna

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