Nirupana 13 – Au delà du Temps !

 

Nirupana 13

 

 Observez votre vie présente. Comment et pourquoi est-elle comme cela ?

Rendez-vous compte que c’est un spectacle temporaire.

Vous faites appel à Dieu, mais où était Dieu avant que vous ayez connaissance d’être ?

Remontez à la source de tout ceci. Ce qui existe à travers

le temps ne peut durer, parce que le temps lui-même n’a pas de réalité.

Vos pensées changent aussi au fil du temps. Le manifesté est lié au temps. Les dieux et déités résultent du pouvoir du verbe. Nous sommes vivants grâce au verbe. Le pouls lui-même est verbe. Quelle que soit votre croyance, elle est vraie pour vous. Cependant, elle est liée au temps et n’est pas éternelle.

La Vérité est non manifestée.

Méditez sur ce par quoi vous savez que vous êtes.

Naissance et mort sont des non-sens. Qui est né ? Ce n’est qu’un « sport » des cinq éléments. La force vitale joue à sa guise, assemblant et mélangeant les cinq éléments en une forme corporelle. Par eux- mêmes, les cinq éléments n’ont pas d’intelligence. Pourquoi un Dieu miséricordieux créerait-il un tel monde ? Il n’y a pas de créateur. Le monde est là par la dualité.

Pas de dualité, pas de monde. Les gens qui veulent faire de l’argent ne devraient faire que cela. La quête spirituelle et la préservation de votre bien-être ne peuvent pas être menées en même temps. La spiritualité n’est possible que quand vous lâchez prise sur tout. Tant que vous vous prenez pour le corps, ce que vous dites est vrai pour vous. Ce n’est pas plus vrai que la réalité du corps. Toutes les activités prennent place suite à l’apparition de la conscience dans le corps. La sensation de joie ou de peine est liée à la sensation « Je suis ». Sommeil et veille viennent spontanément. Ils ne résultent pas de votre volonté. Ce qui soutient le rêve, soutient la veille. Où trouver encore de la place pour un profit ou une perte quand il n’y a plus de pensées telles que « Je suis comme ci, je suis comme ça » ? Avez-vous déjà examiné comment la sensation « Je suis » est créée et quelle est sa durée ?

Une telle connaissance ne devrait être partagée qu’avec ceux qui sont dans une voie de détachement.

Pourquoi les gens sont-ils intéressés par les miracles ? Le plus grand des miracles n’est-il pas celui de votre existence ? Grâce à cela, c’est le monde entier qui est créé en un instant.

En s’exerçant à certaines pratiques, il est possible d’acquérir certains pouvoirs spirituels (siddhi). La connaissance du Soi n’a rien à voir avec ça. En tant que conscience, vous êtes avant l’espace. En allant vous coucher, dites au moins : « Je suis espace. » Cette connaissance est au- delà des mots. Ce n’est pas par les privations ou les incantations (japa) qu’elle s’acquiert. Sri Krishna l’enseignait à travers l’amour. Beaucoup d’êtres s’impliquent dans divers rituels et techniques. Ils en obtiendront quelques visions qui les satisferont. La connaissance du Soi n’est pas du domaine des concepts. Elle est avant les mots. Elle est éternelle. Pourquoi et d’où les expériences du monde et de soi nous arrivent-elles ? De quelle manière sommes-nous antérieurs à ces expériences ? C’est ceci qu’il faut saisir. Continuez d’écouter jusqu’à ce qu’il n’y ait plus aucun doute sur votre identité et l’apparition de votre existence. La confiance et la dévotion envers le Guru amènent spontanément cette compréhension. Cette connaissance, une fois acquise, ne peut plus être perdue. Celui qui expérimente l’état de samâdhi ne s’implique plus dans les affaires du monde. Sans une confiance totale dans le Guru, cette connaissance n’est pas possible. Krishna enseignait la connais- sance ultime : comment l’univers apparaît et disparaît, tandis que le non manifesté est immuable. Cette connaissance directe n’est pas du domaine des mots. Quand le manifesté se dissout dans le non manifesté, le samâdhi s’ensuit. Nous voulons l’expliquer par des mots, mais cette connaissance est sans mots. Comment un état sans mots peut-il être expliqué par des mots ? Tout doute doit être effacé. Le savoir du monde n’y est d’aucune utilité. Par le fait d’y prêter attention, cette connaissance grandit, transparaît en tout, pour finir par se dissoudre dans l’Absolu. Elle est confortée par l’amour et la dévotion portés au Guru. Celui qui écoute doit avoir un cœur pur. Vous n’accédez à la joie qu’en vous oubliant. Toutes les autres activités sont des divertissements.

L’amour porté au Guru n’est pas une chose ordinaire. Celui qui sans cesse répète le mantra réalisera la Vérité. Rappelez-vous sans cesse que la conscience est identique à la parole du Guru. Gardez cela présent ; c’est la méditation. Quand le sens de la parole du Guru se met à germer, un nouvel accès est offert à la compréhension. Celui qui le reçoit comprend comment la conscience temporaire émerge de sa nature éternelle (Absolu). Votre corps est la nourriture de la conscience. C’est parce qu’il y a de la nourriture que vous avez un sentiment d’existence. Par la foi dans les mots du Guru, tout trouve explication. Le simple dévot sera libéré plus vite que l’intellectuel. Si au dernier instant, la peur de mourir surgit, le dévot peut faire appel à Dieu, s’oublier et être dissous dans la conscience universelle. Alors le prana s’en va, et il n’y a plus de renaissance. Alors que l’intellectuel sera prisonnier de concepts, et renaîtra en accord avec ses derniers concepts.

Nisargadatta Maharaj

jeudi 2 mars 1978

extrait de “méditations avec Sri nisargadatta Maharaj” ed. aluna p73

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