Nirupana 137 – Connaissance et ignorance

D’ordinaire, les êtres humains n’ont pas la compréhension de ce sujet. Certains s’aventurent tout de même ici et écoutent. Ils pensent que le monde est réel. Avec pour conséquence de penser qu’ils ont un devoir à accomplir. Ils souhaitent que l’expérience de la vie se poursuive. Pour moi le monde est irréel et il n’y a rien qui doit être fait. Je n’ai aucun désir de vivre plus longtemps. La conscience est infime, mais la manifestation, en elle, est si vaste ! Le corps humain est très précieux, rare et difficile à obtenir. Tirez-en le plus grand avantage. Ne commettez jamais le suicide.

L’intellect créé par la Maya est egocentré, mais il n’y a pas d’egocentrage dans le Divin. La conscience qui est arrivée sans qu’on la demande et ne peut être supprimée. Soyez-en juste le témoin.

Quand quelqu’un parle d’un grand sage, j’acquiesce parce qu’il n’est jamais né. Avant tout concept, quel est le premier concept ? C’est la sensation « Je suis ». À qui est apparu ce concept ? Étant donné que vous ne pouvez définir Cela, vous lui donnez le nom « Dieu ». C’est comme donner un nom à un enfant qui vient de naître. Concrètement, ces questions et réponses sont une conversation entre Dieu et Maya. La véritable position reste ce qu’elle est. En rêve, certains dévots ont des visions diverses, etc. Mais qui en a la compréhension ? Et à travers quoi ?

Comment l’expérience passagère pourrait-elle être l’Eternel ? Vous avez connaissance d’être, et c’est une expérience passagère. Celui qui en a connaissance est éternel. La conscience est supportable tant qu’elle reste occupée. C’est exact que le monde est une preuve visible de l’amour. C’est aussi l’association de trois sortes de tourments, à savoir : le corps, le mental et la conscience de soi. Quelle est l’utilité de l’amour ? N’est- ce pas pour faire disparaître tous les tourments ? Sa vraie signification est au-delà d’une compréhension basée sur les mots. La sensation « Je suis » en elle-même est fausse. Alors comment peut-on ensuite parler d’ego et de tout le reste ?

Ici, nous ne montrons aucune voie, ni ne proposons aucune discipline. Si vous appréciez cette parole, vous pouvez l’appeler une guidance. Qui connaît la Vérité ? Qui a assez de pouvoir pour se nommer lui-même ? En réalité, ce n’est qu’une fois la conscience venue que vous avez eu connaissance d’être. Avant que vos parents vous parlent de vous, qu’en connaissiez-vous ? Dites-nous d’où vous venez, sans mentionner vos parents. L’enfance signifie l’ignorance. Une même ignorance se montre comme connaissance dans la jeunesse et la vieillesse. Est-ce que cela ne veut pas dire que c’est cette même ignorance qui parade en tant que connaissance en ce moment ?

Nisargadatta Maharaj

jeudi 25 octobre 1979

Extrait de “Méditations avec sri Nisargadatta Maharaj” aux éd. Aluna

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