Nirupana 28 – Paix

Nirupana 28

samedi 13 mai 1978

Les mots du Jnani sont tous empreints de l’essence des Vedas. Rien n’est à vous. Ce qui doit arriver, arrivera, quand cela doit se produire. L’identification en tant qu’homme ou femme est une ombre sur la conscience. Elle demande à être retirée. Rien d’autre ne doit être fait. Vous êtes déjà parfait. Les affaires du monde dépendent des noms et des formes. Quand il n’y a pas d’identification au corps, ni au genre masculin ou féminin, les causes et effets des relations n’ont plus de pouvoir sur vous. Alors qu’avez-vous à perdre ?

Quelle était la satisfaction des sages de l’Himalaya qui ont vécu des milliers d’années ? Est-ce qu’ils savouraient leur conscience, ou bien un doux sommeil ?

Mon samâdhi est sans fin. Je suis en samâdhi depuis des temps infinis. En ce moment il y a de la connaissance. Quand il n’y a pas de mots, qu’est-ce que vous pouvez nommer comme étant vous-même ? Toute chose dépend de pour quoi vous vous prenez. C’est la raison pour laquelle le verbe est tout puissant. Quand vous prenez votre bain à votre domicile, il est coutumier de dire : « Jaï Ganga, Jaï Ganga. » Est-ce que cette eau du robinet vient réellement du Gange ? Votre parole elle-même est le Gange ? Celui sur qui l’eau est déversée, est Celui qui rend le Gange sacré.

Il ne peut jamais être un objet pour lui-même. Il n’a pas la sensation qu’il est. Quand il y a la certitude de n’être ni homme, ni femme, alors le Soi est. Peut-il y avoir alors la moindre pensée de gain ou de perte ? Les incarnations passées, que vous adorez tant, ne sont pas conscientes de votre dévotion. Aujourd’hui, Krishna et Arjuna ne se connaissent pas. Patience, foi et détermination sont nécessaires. La fréquentation d’un sage revient à fréquenter la paix. C’est antérieur à la conscience. Chida- nanda (conscience-félicité) porte une sensation de dualité. Elle est plaisir. Elle est mouvement. Elle est là, avec la connaissance « je suis ». Dans la non-dualité (la non-manifestation), il n’y a pas de trace de gunas. C’est pourquoi, il ne s’y trouve pas de félicité non plus. Il n’y a pas de connaissance dans l’état suprême. Quand on ne sait pas que l’on est, il y a une paix infinie. Tout ce qui a été disparaîtra. Réalisez le Soi avant cette échéance. Il n’y a pas de paix dans la connaissance. Le mental lui-même est l’absence de paix. LUI (en tant qu’Absolu) sera toujours là quand des milliards de soleil seront apparus et disparus. Ô combien tout- puissant est-Il ? Sa puissance est la vôtre quand vous ne vous connaissez pas (avant l’apparition de la conscience).

L’apparition du verbe signifie l’apparition du ciel (espace). Le fait que vous soyez est l’apparition du temps.

Ne restez pas collé à ce qui vous a été enseigné, ou que vous avez appris. Vous pourriez même avoir à vous en débarrasser.

Extrait de “Méditations avec sri Nisargadatta Maharaj” éd. Aluna

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