Nirupana 55 – Souvenez-vous de cela, et aucun concept ne vous troublera

Les religions sont créées et suivies par les êtres humains. À quoi ressemble celui qui est antérieur à l’accusation d’être un Hindou ou un Musulman ? Nous sommes tous liés aux traditions du monde. Elles ne durent pas, tout comme les fleurs ne durent pas. Dans un village où vivent des Musulmans, la terre est-elle musulmane ? Les éléments tels que le feu, l’air, espace et l’eau, n’ont pas de fausse fierté d’appartenir à une croyance.

La conscience est l’essence des cinq éléments. Nous l’appelons le soleil. Le soleil veut dire la lumière de notre être. Dans cette lumière apparaissent dans le temps un nombre infini d’images et de mondes.

J’espère que vous n’avez aucune fierté pour le corps. Pourquoi ne pas regarder à la Source ? Vous n’aviez pas la mémoire de votre conscience. Puis c’est arrivé. Depuis combien de temps avez-vous cette mémoire ? Depuis autant d’années que votre âge actuel. Cette mémoire est maya ; c’est une illusion, la mère de l’ignorance.

Il est dit que nous sommes éternels et infinis. C’est dit au travers de la conscience. Comment cela peut-il être vrai, si la conscience elle- même est irréelle ? Est-ce que cette question émergerait s’il n’y avait pas de conscience ?

La vie manifestée veut dire qu’il y a mémoire et conscience pour cette période. Quoi qu’il soit dit et qui que ce soit qui le dise, est vrai, mais seulement à cet instant. Votre sens « Je suis » est un précieux bijou.

Si vous vous fixez à quelque chose lors de votre méditation, cela se manifestera au travers de votre conscience. Si vous méditez sur Krishna, cela se manifestera sous la forme de Krishna. De toute manière, tout ceci est transitoire.

Quand quelqu’un déclare être un parfait jnani, qu’est-ce qu’il en est, du fait que la connaissance elle-même est imparfaite ?

Est-ce que Vishnu va venir et me demander sur quoi je bafouille ? Non. Il aurait pu être là à une époque, mais Il n’est pas ici maintenant.

Quand Brahman est démasqué par une discrimination correcte, reste ce qui est appelé Parabrahman. L’espace est partout. Il ne se déplace pas de place en place. L’espace, le prana et le rayonnement lumineux sont partout. Seuls les êtres humains s’identifient au corps et se com- portent de façons très variées. Le Connaisseur doit être identifié, peu importe le temps que cela prend. Cela peut se produire en un instant, ou bien toute une vie peut ne pas être suffisante.

Vous êtes la conscience dans laquelle toutes sortes de connaissances sont consolidées. Il n’est pas nécessaire de parcourir le monde pour reconnaître le Soi. Votre conscience est sans forme. Elle n’est ni grande, ni petite. C’est aussi bien que rien. Quelle en est la raison ? C’est parce qu’aussi longtemps que vous avez connaissance de votre existence, elle existe. Vous avez besoin du Soi, mais il est antérieur au besoin. Si vous reconnaissez cela, vous comprendrez que tous les besoins ont leur source dans la conscience, et qu’ils s’y dissolvent de même. Sans commencement. C’est atomique. Si vous partez à sa recherche dans le monde, vous ne Le trouverez pas, parce qu’Il est Celui au travers duquel vous avez la connaissance d’être. Il est le Seigneur à travers qui vous voyez le monde. Il est la connaissance que vous êtes, sans le dire. En tant que conscience, Il est aussi le Seigneur de toutes les qualités. Tous les noms, masculins ou féminins, sont les siens. Atman et Paramatman sont des noms donnés avec les mots pour une bonne compréhension.

Jusqu’à ce que cette connaissance soit consciemment connue, nous avons besoin de « nous ». La conscience est là, tant que quelqu’un existe. Il est le Témoin de la conscience, sans l’action d’être témoin. Votre présence elle-même est la déesse aux huit mains Mahakali (la Mère divine). Si vous êtes convaincu que vous êtes immortel, impérissable

et indestructible, Elle est satisfaite. Si Elle est satisfaite, Elle pourvoit à tous vos besoins. Si vous La nommez « mortelle », Elle sera contrariée. Elle pourvoit quand le disciple devient un avec la conscience « Je suis ».

Il n’y a pas un seul être vivant qui n’adore Atman. Les insectes aussi Le vénèrent, dans le fait qu’ils prennent soin d’eux. Tous les corps humains sont des temples de Dieu. Sans dualité, il ne peut y avoir identification en tant que, par exemple, Brahman et maya, Dieu et dévot. Dans un premier temps, cela doit être divisé de la sorte, et ensuite unifié. Quand vous vous reconnaîtrez, vous saurez qu’il n’y a pas un être vivant sur terre pour qui vous ne serez pas utile. Dieu est omniprésent. Il imprègne toute chose, tout lieu. C’est la vision de votre propre conscience. Si vous comprenez ceci, pas une seule trace d’individualité ne subsistera en vous. Tout ce que vous ferez, sera uniquement adoration du Soi.

Pour le réaliser, vous devez méditer sur la conscience par laquelle vous avez la connaissance d’être. Appelez-la le Guru. Tenez Ses pieds serrés. D’Elle vous tenez l’expérience du corps physique et du monde. C’est votre propre nature. Souvenez-vous d’Elle. Vénérez-La en vous la remémorant constamment. Elle est l’image de votre vraie nature. Souvenez-vous de cela, et aucun concept ne vous troublera.

Nisargadatta Maharaj

jeudi 24 août 1978

Extrait du Nirupana 55 de “Méditations avec Sri Nisargadatta Maharaj” éd.Aluna

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