Conseils d’ami
Ces enseignements peuvent susciter différentes réactions chez qui les entend pour la première fois. Celles-ci peuvent aller du rejet pur et simple , jusqu’à un enthousiasme lié à une profonde reconnaissance.
Nisargadatta conseillait à toute nouvelle personne qui venait le voir de suivre le processus conseillé dans l’Advaita pour laisser se faire la transformation induite par l’écoute de l’enseignement.
Tout d’abord, écouter (ou lire), avec une attitude la plus ouverte et tranquille possible. Prendre note des réactions d’inconfort s’il y en a, mais persévérer dans l’écoute.
Ensuite prendre du temps pour laisser ces enseignements s’infuser et s’imprégner en soi, en y revenant, en se questionnant réellement sur la nature de notre être (ātma vichāra) . Se contenter de l’intégration superficielle intellectuelle de quelques concepts non-duels ne mènent qu’à l’égarement. Cela doit amener à observer et remettre en question notre propre expérience de ce que nous croyons être. Par ce processus, c’est en fait toutes nos fausses identifications qui vont être dissoutes et avalées.
Nisargadatta : « Je me suis cuisiné et mangé, je n’ai plus peur du monde. »
Voici la mise en garde que donnait Shri Siddharameswhar Maharaj, ( le maître de Nisargadatta) à ces disciples : «Certains, avant d’atteindre la pure Conscience par la méthode de l’investigation, commencent à jacasser à propos de Dieu, et adoptant la méthode de l’énumération, disent encore et encore :” Il embrasse tous les êtres et toutes les formes”, “Seul Rāma est”, ” Le monde est son créateur ne sont qu’un”, etc. Tout ce bavardage n’a aucun intérêt et ceux qui se contentent de répéter des formules creuses comme: “Je suis Brahman, les sens font leur travail, je ne suis pas l’auteur, il n’y a chez moi ni péché ni vertu”, ne réalisent pas l’Être mais s’illusionnent sur eux-mêmes. Ces autodidactes de la recherche de l’Être perdent toute à la fois la joie de ce monde et de l’autre. »
Et enfin, l’intégration, la réalisation de ces enseignements par la connaissance directe ( non intellectuelle) de ceux-ci, qui mènent à la réalisation de notre véritable nature.
La reconnaissance peut être immédiate, son imprégnation et sa réalisation dans les différents aspects de notre manifestation quotidienne peuvent demander du temps et de l’espace , comme toute manifestation.
Nisargadatta excellait dans les échanges verbaux avec ses disciples, il était des plus habiles pour les amener aux delà de la limitation de tout concept ou du piège d’une compréhension rassurante.
En effet, le cheminement de compréhensions relatives en compréhensions relatives n’avait pour but que de déchirer à chaque fois un peu plus le voile de Maya posé sur Soi, en déconstruisant le réflexe rassurant que procure la saisie d’une compréhension conceptuelle.
Pour ceux qui semblaient rencontrer des obstacles à ce cheminement en Soi, Nisargadatta pouvait aussi proposer la pratique de la méditation, pour apaiser le mental et palier à la distraction par le renforcement de la capacité de focalisation.
Son domicile- Ashram était ouvert tôt le matin pour permettre à ses fidèles disciples de venir méditer et le voir avant leur journée de travail ; et pareillement le soir pour ceux qui ne pouvaient venir qu’à ce moment -là. Dans la voie de la Navnath Sampradaya, la vie quotidienne et ses obligations ne sont jamais mis de coté ou considérer comme des obstacles à la connaissance de Soi. En cela ces enseignements sont adaptés à nos sociétés contemporaines agitées.
Ce n’est ni ceci, ni cela (Neti-neti), c’est de Vous dont il s’agit !
Belle retrouvaille avec Vous-même.
Nisargadatta Maharaj :
« Voir que je ne suis rien, c’est la Sagesse,
Voir que je suis tout, c’est l’Amour,
Entre les deux ma vie s’écoule »