Vous avez des problèmes parce que vous vous voyez en tant que corps. Toutes les espèces présentes dans le monde sont de nature corporelle, pas le Soi. S’il n’y avait pas de corps, à quoi ressembleriez- vous ? Vous voulez entrer au paradis, en vous prenant pour votre corps. Ce n’est pas possible.
La conscience est témoin de toute chose. Qui est témoin de la conscience ? Est-ce que le mental ou le prana ont une forme ? Y a-t-il une forme pour la conscience ? Aussi longtemps qu’il y a de l’huile, la mèche brûle. La conscience est là, aussi longtemps que le corps est là. L’éveil qui surgit le matin, est le pur sens « Je suis ». Il demeure avec vous jusqu’au sommeil. Il est de la nature de l’espace. On l’appelle Brahman ou Dieu. Immédiatement après, le processus des pensées commence ; la conscience identifiée prend place et toutes les actions de même. À moins que vous n’ayez toute l’attention requise, vous ne comprendrez pas ce que je dis.
Où se trouvent le mental, l’intellect, ou la conscience ? Quand sont-ils présents ? Ne sont-ils pas là, quand le prana est présent ? Pouvez-vous manger quand il n’y a pas de prana ? N’oubliez pas que vous êtes le témoin de tout ceci. Si le prana et le corps se séparent, où serez-vous ? Si vous avez la faculté de reconnaître le prana, comment pouvez-vous être le prana ? Aussi longtemps qu’il y a unité du prana et du corps, vous avez la sensation d’être. En fait, quand vous parlez, c’est le prana qui le fait.
Au moment de la mort, le prana retourne à l’espace, et le corps se mêle aux cinq éléments, mais rien n’arrive à celui qui connaît ceci. Il n’est jamais né, aussi n’a-t-il pas de mort.
Celui qui écoute ceci et l’apprécie, en a la maturité. Les autres s’en iront. Tout simplement parce que sans la grâce intérieure du Soi, on ne peut aimer entendre ceci. Pour certains, la maturité est présente dès la naissance, pour d’autres elle vient avec le temps.
Quand vous vous réveillez le matin, avant que le processus des pensées ne se mette en route, vous êtes pur Brahman. Une fois que le mental se met en route, vous vous voyez en tant qu’homme ou femme. Une fois perçu en tant que corps, les actions se feront en accord avec cette impression. En tout cas, vous ne faites rien. La connaissance « je suis » qui s’éveille le matin est conscience sans forme, et c’est votre vraie nature. Prenez soin de votre corps, mais ne dites pas que vous êtes le corps. Même votre mémoire n’a pas de forme. Alors, comment votre conscience qui s’éclaire elle-même, pourrait-elle en avoir une ?
La mémoire d’une chose n’est pas la chose elle-même. Pareillement, la mémoire de votre forme n’est pas votre vraie nature. Les multiples déités sont des ornements de votre sensation « Je suis ». Si quelqu’un se concentre ainsi, il imprégnera toute chose. Méditez sur le méditant. Ce n’est pas possible sans la conscience. Elle est « les pieds du Guru ». La flamme de la conscience est allumée parce que l’essence du corps brûle.
En premier, il y a la nourriture, ensuite l’être vivant vient à exister (en premier, il y a une forme corporelle, dans laquelle la conscience apparaît.) Dans tous les corps des êtres vivants, la force vitale et la conscience apparaissent simultanément. Aucune activité n’est possible sans la conscience.
Tenez-vous aux pieds de votre propre conscience, en la considérant comme Dieu. Répétez son nom. C’est votre vraie nature. Ayez votre propre sainte vision, plutôt que d’aller au temple. Est-ce que Dieu peut avoir une quelconque importance sans votre connaissance « Je suis » ? Jusqu’à maintenant, vous avez seulement entendu parler de tout ceci. Maintenant vous devez y parvenir.
Si vous ne pouvez pas faire autre chose, au moins, saluez l’état de veille qui se lève le matin. Et pareillement, au coucher, saluez l’état de sommeil et abandonnez-vous à lui.
Soyez présent au fait que votre conscience est Dieu.
Au moins, rappelez-vous ce que vous avez entendu.
Par cette pratique, votre environnement changera, vous estomperez les difficultés.
En adorant Dieu, on devient Dieu et libéré des peines. Jour après jour, les difficultés se réduisent.
Aucune joie ne dure, la jouissance de la réalisation du Soi est éternelle.
La conscience en vous connaît tout. Votre intellect n’est d’aucune utilité.
Votre conscience photographie automatiquement tout ce que vous faites et voyez. Les plus petits détails sont enregistrés. Jusqu’à ce que cela soit réalisé, leurs effets sont présents. Par la pratique de la dévotion divine, les éléments néfastes sont éliminés. Par la fréquentation d’un sage, toutes les misères prennent fin, et vous réalisez que vous êtes de nature divine.
Méditez, seul, sur « Je suis sans forme, lumière, pure conscience ».
La force vitale agit au travers du corps. La conscience est le témoin.
C’est Baghavan , le Lumineux. Il n’agit pas. Ne le prenez pas pour le corps. Ce serait une grande faute. L’état de veille se lève spontanément le matin. Vous êtes misérable parce que vous prenez cet état d’éveil pour le corps. Cet élément impur (le corps) paraît beau par la lumière de Dieu en lui. La lumière n’a pas de couleur. C’est votre amour du Soi. Il est de forme divine.
Dieu aide celui qui affirme ne pas être le corps.
Étant donné qu’il n’y a pas de raison à votre existence, y aurait-il une raison à la mort ?
Le corps ne restera pas. Aussi, comprenez ceci maintenant : mon Guru est constamment avec moi en tant que ma conscience. Il n’y a pas de paroles, pas de mouvements sans Lui.
Bien qu’il ait des milliers de noms, il est ma vraie nature.
Votre conscience est la source de la dévotion. Qui adore qui ? Vous adorez votre conscience en vous prenant pour le corps. Cela a généré une dualité, et avec elle la mort. Sans prononcer de mots, dites : « Je suis sans forme, sans désir, pur espace. Ma perception « Je suis » est de nature divine. »
La plus petite présence de Dieu est de la taille de tout l’univers. Vénérez votre sens « Je suis » en tant que Guru .
Nisargadatta Maharaj
mardi 7 août 1978
Extrait du Nirupana 50 de ” méditations avec Sri Nisargadatta Maharaj” éd.Aluna