Nisargadatta Maharaj : Le coeur de cette conscience est la connaissnce, le savoir ” Je suis” ( I Am, le sens d’être). Ce n’est pas une personne, ce n’est pas un individu. C’est la manifestation du tout. L’être (beingnesss) est là qui rempli tout.
Mais cette qualité “d’être-moi” (I Am) est le résultat du corps matériel, objectif. L’arbre entier est là, latent, dans la graine; les trois mondes sont contenus dans la goutte du ” Je suis” ( comparable à la goutte d’eau qui repose sur la feuille de lotus, sans y être attachée).
L’état le plus haut est celui du Jñani. Le premier pas est d’être cette goutte. Vous connaissez cette goutte, et ce faisant vous en sortez, et voilà l’état du Jñani. Il n’est pas obsédé par l’adversité ou les problèmes, parce qu’il est au -delà du principe du “Je suis”. Il regarde la pièce en spectateur.
Comprenez-moi bien. Cette “goutte” de connaissance est le résultat du corps-nourri-de-l’extérieur; en comprenant cette connaissance, vous vous en libérez. Ce dernier pas – savoir que Moi, l’Absolu, ne suis pas cette goutte, la conscience – n’est franchi qu’une seule fois. Après cela, il n’y a plus participation à la pièce jouée pa la conscience. Vous êtes dans un état de non retour, l’état éternel.
Tout ce que vous pensez être connaissance spirituelle a été acquis au niveau de la conscience; un tel savoir n’est qu’un fardeau pour vous, il ne fait qu’ajouter à votre infortune. Ce n’est que du jargon spirituel. Cet “être-moi” ( ce sens du Je, ce sens d’être que le Je a, I Amness) est la source de toute détresse.
Êtes-vous dans un tel état ( de quiétude) que les mots ne sont plus adéquats pour exprimer votre Soi? Je réponds à vos questions en détail, vous devriez tomber dans un état de quiétude tel qu’aucun mot ne peut vous en sortir.
Je vous transmets ce savoir complètement, dans tous les détails. Avez-vous le courage de l’accepter?
Si vous avez vraiment compris ce que je vous ai dit, vous n’avez plus besoin de revenir.Ne racontez pas ces choses à tous venants, gardez-les pour vous.
Nisargadatta Maharaj
Le 11 avril 1981
Extrait de “Conscience et Absolu” aux éditions des deux Océans