Anniversaire de naissance du Seigneur Rama
Quand Rama est né, il n’avait aucune connaissance de Parabrahman. Son Guru Vashistha lui enseigna qu’il était Parabrahman, sans fin ni commencement, et qu’il n’était pas le corps. Vous devez reconnaître la naissance de Rama à travers une dévotion directe. Votre existence est l’incarnation de Rama. Tous les êtres vivants ont le sentiment d’être. Toutes les activités mondaines sont là pour passer le temps. Elles ne vous sont d’aucune utilité. Celui qui dit : « Je suis en train de mourir » se trompe grandement. Celui qui vous parle de Rama est votre propre conscience. Celui qui réalise la naissance de Rama n’est pas concerné par la mort. Cela qui est antérieur à toute mémoire, Cela qui est conscient de Lui-même, Cela est la véritable nature de Sri Rama. Votre sensation « Je suis » est la sainte vision de Rama. Cela, à travers quoi nous avons connaissance que nous sommes, est le yoga de Sri Rama. Parabrahman s’est oublié Lui-même, mais par la grâce du Guru, Il se reconnaît. Les pieds saints du Sadguru sont identiques à Sri Rama. Atman, le Soi, ne peut être comblé que par une contemplation et une dévotion envers le Guru. Rama, qui fut enseigné par Sri Vashistha, était le même Rama dont la présence physique mettait le monde en mouvement. Celui qui lui révéla qu’il était Parabrahman était son propre Soi. Votre conscience est identique aux pieds du Guru. S’il vous plaît, Souvenez-vous de ceci. Si vous êtes empli de peur, répétez : « Guru, Guru, Guru. »
Le prana fournit tout ce qui est nécessaire à la conscience et la nourrit. Le prana est tel Maruti (Hanuman, dévot de Rama), et la conscience telle Sri Rama. Si vous voulez voir Rama, prenez soin de votre prana. Dans ce sens, répétez le mantra constamment. La source du mental est le prana. La source du prana est la conscience. Le fait que vous ayez la connaissance « Je suis » est Rama, Lui-même. Le prana le satisfait en tout. Votre sentiment d’être est soudainement apparu à votre présence – c’est la naissance de Rama. Pour accéder à cette compréhension, faire preuve de discrimination est nécessaire. Il se peut qu’un individu soit « pollué » par un certain nombre de comportements erronés. Même dans ce cas, si sa foi dans le Guru est ferme et qu’il est initié par le Guru, ses travers seront dissous et réduits en cendres. Vous devez être soucieux de la vénération portée au Guru. Pour vous rappeler la naissance de Rama, considérez votre conscience comme le saint Rama. Il n’existe pas de métaphore pour parler du Guru parce que rien n’est comparable à lui. Reconnaître Rama, c’est reconnaître votre pure conscience. Elle est priée sous un nombre infini de noms. Tous sont le nom de votre propre Soi. Cette conviction est indispensable. Parabrahman est totalement ouvert et clair. Voyez cela avec toute votre détermination. Si vous avez pu accéder à l’état sans mort, vous serez toujours en paix, même quand les autres vous critiqueront. Sans rien en dire aux autres, répétez : « Ne suis-je pas Rama lui-même ? » Vous expérimenterez cela pour quelques jours et cela s’en ira. Que le corps soit présent ou s’en aille, ne quittez pas les pieds du Guru. Il n’y a pas besoin d’effort pour cela. Rare est celui qui donne à sa conscience le statut de Guru. Quand cela se fait, c’est une grande fortune. Soyez dans une totale présence mais pas en tant que corps ou en tant que mental. Celui qui reçoit la grâce du Guru, n’a plus besoin de méditer sur quoi que ce soit d’autre. Sont requis la foi et la certitude. Avec cela vous devenez immortel. Ça ne peut être compris que par la dévotion. Le Guru est antérieur aux mots. Celui qui prononce les mots est le prana. Sans aucun concept, regardez juste ce que vous êtes naturellement. Alors, tout ce à quoi vous avez cru jusqu’à maintenant s’en ira. Depuis la naissance, les désirs sont présents. Ils ne seront pacifiés que par la connaissance du Soi. Ceux qui bavardent au sujet de la réalisation du Soi, se dévalorisent. Rappelez-vous ceci : aller nu n’est pas le détachement. Le détachement, c’est d’être pleinement conscient du fait que tout est passager et disparaîtra.
Nisargadatta Maharaj
jeudi 5 avril 1979
Extrait de ” Méditations avec Sri Nisargadatta Maharaj” aux éditions Aluna