Plus vous accédez à la compréhension de la spiritualité, plus vos besoins se réduisent. Quand un jiva meurt, cela veut dire que le sens « Je suis » prend fin. Pour saisir cela, il faut y être stabilisé. Quoi que soit à quoi vous vous identifiez, cela prendra fin. Le sentiment « Je suis », que vous avez pris pour si grand, ne durera pas.
L’état de veille émerge du sommeil profond. En même temps arrive la sensation « Je suis ». Quand le mental est occupé avec les activités quotidiennes, nous nous lions à ce que nous disons ou faisons. Autrement, le sentiment d’être, par lui-même, est détaché. À moins que nous nous donnions un nom, il n’y a pas d’activité. En réalité, personne ne fait, et aucune action n’est réellement vraie ; rien n’est fait.
Brahman est vrai puisqu’il n’a pas le sens d’être. Aussi longtemps que la conscience n’est pas comprise, on agit au travers du mental. Le vaste univers se déploie à partir du Brahma-randhra (chakra coronal). Toute connaissance provient du Brahma-atome et y retourne au final.
Celui qui considère sa conscience comme le Guru, n’a aucun rituel à suivre. Par le fait de prendre la parole du Guru pour autorité, on n’est plus prisonnier du cycle du karma. Ceci se produit spontanément. Toutes les affaires du monde sont le mouvement de Dieu. Le dévot ne fait pas de différence entre lui et le Guru. Considérez-vous en tant que pure conscience et comportez-vous en conséquence. Un simple dévot devient sans limite en se tenant à la parole du Guru. Par la récitation du mantra donné par le Guru, il devient un avec le Guru. Quand Dieu en soi est satisfait, Il offre le Guru en cadeau.
Par la dissolution de l’individualité, la peur de la mort s’en va. Toute identité que vous prendrez sera temporaire. L’identité donnée par le Guru, restera à jamais. Réaliser la conscience, dans un corps humain, est sans prix. Il n’y a personne de plus généreux que celui qui offre la connaissance du Soi. Si vous réalisez cela, il n’y aura plus de différence entre vous et le Guru. Vous deviendrez immortel.
Même sans mourir, vous avez peur de la mort. Il n’y aura jamais d’expérience de la mort en tant que telle. Pourtant la peur de la mort est là. Vous avez la connaissance de vous être éveillé. Est-ce que cela ne signifie pas que vous étiez là avant de vous éveiller ? Cette mémoire peut venir uniquement si un témoin est là antérieurement. Les cinq éléments sont la caractéristique de la mémoire « Je suis ». Ceci ne sera jamais capable de voir Celui qui est antérieur à la mémoire. Vous pouvez croire en Dieu, etc., mais cela n’a pas d’existence stable. Vous considérez votre mémoire « Je suis » comme vous-même. Il y a des milliers de mémoires ; sommes-nous ces mémoires ? Toute action est le résultat d’une mémoire, mais nous ne sommes pas la mémoire. La nature de la mémoire est d’oublier. Même la mémoire « Je suis Dieu » prend fin. Discriminez, délibérez sur ce point et soyez libre. Soyez libre de la mémoire « Je suis ». L’identification, en tant que femme ou homme, se fait uniquement sur cela. Qu’est-ce que cela signifie ? Comment cela s’est-il produit ? Si par la grâce du Guru quelqu’un comprend cela, il deviendra l’éternel Brahman. Est-ce que vos mots sont ceux d’un humain mortel ou ceux du Divin immortel ? Si vous faites vôtre juste une phrase de cet exposé, vous deviendrez immortel.
Nisargadatta Maharaj
dimanche 11 juin 1978
extrait du Nirupana 35 de “méditations avec Sri Nisargadatta Maharaj” éd. Aluna
Une réponse sur “Nirupana 35 – pas d’activités”