Si vous êtes convaincu qu’il n’y a pas de futur, vous n’aurez aucune peur, d’aucune sorte. C’est exact que vous êtes le monde, mais le monde n’apportera pas une réponse à vos questions. Vous devez la fournir par vous-même. Trouvez par vous-même ce qui est sans changement. Ne prenez rien pour acquis.
Être témoin se situe sur deux plans.
Sur un premier plan, notre conscience est témoin, et sur un deuxième plan il y a Ce qui est témoin de notre conscience. Il voit clairement que le monde et sa signification n’ont aucune valeur. On le trouve en restant silencieux, sans mots. Les mots rendent possible l’écoute de la connaissance.
En compagnie d’un sage, on accède à une paix sans limites, qui est antérieure aux mots. Les pensées erronées tombent.
Il y a de nombreuses sortes d’enseignements dans le monde. Le véritable enseignement est la connaissance du Soi. La connaissance signifie la reconnaissance de Dieu. Avant d’avoir reconnu Dieu, nous ne nous sommes pas reconnu.
« Nous » signifie la conscience dans la forme corporelle. On doit voir ce qu’est « Je suis ». La connaissance du monde dépend aussi de notre conscience « Je suis ».
Qu’est-ce qui vous donne l’existence ? N’est-ce pas la conscience ?
La connaître et connaître notre vraie nature est ce que l’on appelle la réalisation.
Pour accéder à une connaissance directe correcte, il faut vénérer la conscience. Considérez-la en tant que Brahman. Les aspects opposés du « Je » passager et du « Je » éternel infini doivent être reconnus et com- pris. La dévotion portée au Guru vous donne la force d’achever cela. Pour que cela se produise, vous devez vous abandonner à votre conscience, en tant que votre Guru. Celui qui s’est abandonné au Guru, dans l’intention de chercher le Soi, l’obtiendra du Guru.
Si vous suivez ces mots du Guru : « Le corps physique n’est pas votre nature ; la conscience sans prix, présente dans le corps, est votre vraie nature », vous deviendrez un être réalisé. En récitant le mantra, en méditant et en chantant des bhajans, se développe une qualité d’être au-delà de toute imagination. Si une grande difficulté surgit, adorez le Guru avec des chants dévotionnels ; alors assurément, elle sera désarmée. Par la dévotion au Guru, on obtient un pouvoir illimité. La graine plantée par le Sadguru a germé ; c’est la force vitale, l’incarnation de Chaitanya. Se remémorer constamment le mantra est méditation. À cause de la tentation des relations avec le monde et en dépit du fait qu’ils soient dévoués au Guru, les gens n’accèdent pas à l’état de Guru.
La conscience est le Dieu de la connaissance, le plus grand Dieu. Ne la prenez pas pour le corps. Vous comprendrez que votre conscience anime tous les corps du monde. Atman signifie notre conscience. Le Guru vous a donné la nature de Paramatman. Vénérez-le dans l’intention de devenir Paramatman, non pas pour obtenir de la nourriture, des vêtements, ou du bonheur. Rare est celui qui se maintient dans la conviction qu’il veut être Dieu.
Votre conscience est Dieu. La galerie de portraits de Sa lumière est le monde. Dieu est votre Soi. Ce n’est pas la peine de le prier avec un mala dans les mains. Vous devez porter attention à la Source. Par le déploie- ment de la graine de conscience, vous connaîtrez naturellement ce qui est éternel et ce qui est passager. Priez votre conscience ainsi : « Guru, Guru, Guru », alors vous serez à sa hauteur. Le corps est l’outil de la dévotion. Comprenez qu’il n’est pas votre vraie nature.
Tout en vous remémorant les paroles du Guru, menez à bien vos tâches quotidiennes joyeusement. Contemplez constamment votre conscience. Rien d’autre que votre conscience ne soutient le monde. Vous n’existez pas sans Dieu, et Dieu n’existe pas sans vous. N’entre- tenez pas de confusion par un attachement aux affaires quotidiennes.
Ne vous écartez pas de votre propre nature. Dieu n’a pas d’autre forme que la conscience, rappelez-vous ceci constamment. De tels sujets ne peuvent pas être abordés avec les gens ordinaires. Si vous prenez pour vôtre une seule phrase de tout ceci, vous serez aisément sauvé.
Nisargadatta Maharaj
jeudi 17 août 1978
Extrait du Nirupana 52 de “Méditations avec sri Nisargadatta Maharaj” éd. Aluna