« Je suis » est un rêve. Quand nous percevons « Je suis », l’espace se crée et le monde avec. Vous dites que le monde est plus ancien que nous. Quoi qu’il en soit, il ne peut être plus ancien que notre conscience.
Méditez sur votre propre conscience. Soyez totalement présent à cela. Rappelez-vous que la mémoire de votre existence vous est apparue soudainement, sans demande. Méditez sur Cela, veut dire être un avec Cela. Suivre les pensées concernant votre bien-être est une idée fausse. Penser que vous êtes éveillé est aussi une idée fausse. Tous ces concepts sont présents uniquement quand « Je suis » est présent.
L’expérience de Dieu survient dans un état de maladie. Le monde pittoresque apparaît dans un état de maladie. Cela ne durera pas. Il n’y a pas de Vérité là-dedans. Seul « vous » êtes vrai quand vous reconnaissez cet état de maladie. Celui qui est présence pour cette Vérité est parfait. Celui qui saisit cette Vérité nue est au-delà du connu. Le dernier mot des Écritures est le silence. Alors, il n’y a plus conscience de « Je suis » ou « Je ne suis pas » (Maharaj veut dire que le principe « Je suis » est comparable à une maladie. Le non manifesté, sans qualité, est au- delà de cela).
Quand l’eau s’évapore ou quand le feu s’éteint, cela signifie-t-il qu’ils meurent ? Quoi que ce soit de visible doit disparaître. Peut-il s’y trouver la Vérité ? Lâchez la totalité des concepts malsains et restez tranquille.
Quand vous serez convaincu que vous avez dépassé le besoin de votre conscience, vous n’aurez plus besoin de venir ici. Il n’y a ni création, ni dissolution sans le Sadguru. Celui qui a connaissance de ceci atteint le même état. La parole du Guru est notre véritable nature. Ce japa-ci est à répéter sans mots. La parole du Sadguru est votre véritable identité. Ce qui reste une fois que tout s’est éteint, est votre vraie nature.
Ceux qui vénèrent le Sadguru en tant que personne humaine, le font pour des motifs de réalisation mondaine. Il ne s’agit pas d’une dévotion pour la connaissance. Les cinq éléments et le reste, à savoir le nom, la forme, etc., disparaîtront. Ce qui reste n’a pas le sens d’une dualité telle que « Ceci c’est mon Sadguru, et ceci c’est moi ». Il n’y a pas d’autre soutien à la manifestation et à la dissolution du monde que le Sadguru.
Cela, qui est antérieur au monde, n’a pas d’identité. Ni Il est, ni Il n’est pas. Votre conscience est la lumière du Guru, les pieds saints de Sri Guru. C’est votre vraie nature. Même si vous êtes un mendiant, rappelez-vous bien que la parole du Guru et vous êtes un et même. Les yeux voient, mais ce qui voit véritablement est le Sadguru intérieur. C’est la conscience. C’est le Soi parfait.
Le corps est amené à mourir. Celui qui a connaissance du corps, est- il connu du corps et du prana ? La conscience, qui illumine, est ce qui connaît. C’est le parfait Brahman, la parfaite félicité, l’amour-dévotion, et votre véritable nature. Soyez au service de cette conscience, mais ne la prenez pas pour le corps. Ne négligez pas le corps pour autant. Il contient la pure conscience – le Sadguru. C’est l’amour du Soi. C’est le nectar des pieds saints du Sadguru. Notre véritable nature, la félicité ininterrompue, doit être découverte. Le respect envers le Sadguruest identique au respect envers notre conscience. N’en est-il pas ainsi ? Cela, par quoi vous éprouvez « Je suis », est le même par Lequel le monde avec ses cinq éléments et les êtres vivants sont créés.
Les pieds bénis du Sadguru sont identiques à votre conscience. C’est identique à votre sensation d’être. Vous devez réaliser leur geste pur. Alors, tout ce qui vous apparaîtra sera pur et sanctifié. Pour faire disparaître l’ignorance, tenez-vous, sans dualité aucune, au pieds bénis du Sadguru. Restez dans votre état naturel sans rien faire. Vénérez ce qui se trouve dans le corps et vous donne votre sensation d’être. Par votre dévotion, le monde s’élèvera.
Pourquoi les gens vivent-ils tant de misères ? N’est-ce pas pour la conscience ? N’est-elle pas ce que nous chérissons le plus ? Quoi que vous fassiez, c’est par amour de la conscience. La connexion avec Paramatman est très difficile. Cela prend un temps énorme pour qu’Il perçoive « Je suis ». Ne ratez pas cette opportunité en tant qu’être humain. Ne quittez pas les pieds bénis du Sadguru, il est rare de trouver un jnani qui soit impatient de la fin du temps.
Nisargadatta Maharaj
dimanche 24 septembre 1978
Extrait de “Méditations avec Sri Nisargadatta Maharaj” aux éd. Aluna