Vous êtes antérieur à toutes vos pensées. Soyez toujours conscient de ceci. Vous êtes antérieur à toute expérience qui se présente. Quand vous y revenez, ce qui est alors vu et senti perdra sa consistance. L’expérience « Je suis » n’est pas celle d’un individu. C’est la totalité. Cela ne peut pas être modifié. Il peut y avoir un remède pour un individu, mais est-ce possible pour la totalité ? L’expérience « Je suis » s’en ira comme elle est venue.
J’ai connaissance que l’expérience « Je suis » n’était pas là. Je sais aussi qu’elle s’en ira. Je ne suis pas ce qui s’en ira. Dieu (la Conscience) ne peut pas rester en ma compagnie pour toujours.
Pourquoi souhaitez-vous que les choses s’améliorent dans vos affaires quotidiennes ? C’est stupide. Est-ce que quelque chose de ce monde va rester avec vous ? En toutes situations, ne voyez rien d’imparfait. Quoi qu’il se passe, cela est dû à la nature du temps. Un individu est sans aucun pouvoir. Au fil du temps, un individu change. Vous ne pouvez pas changer une situation.
L’expérience que j’ai subie est valable pour tous. Mon identité ne repose pas sur l’imagination de quelqu’un ; elle est, naturellement. La nature du mental est de penser. Il ne peut pas s’arrêter.
En fait, c’est dû au prana. Vous dites que les pensées sont le résultat des impressions. En réalité, il s’agit du flot du prana. Le langage est créé par le prana. Le prana est mouvement ; c’est la force vitale (chaitanya).
Le mental est un flot de langage ; il ne doit pas être accepté. L’éveil de la Kundalini à travers les six centres est l’œuvre du prana. Au milieu de tout cela, qui êtes-vous ? Y a-t-il quelque chose qui puisse être proclamé comme véritablement vôtre ?
Y a-t-il encore le besoin de penser quand il n’y a plus de sentiment d’individualité ? Vous êtes le même aujourd’hui que vous étiez avant votre naissance. L’amour, que chacun possède en tant que « Je suis », est la maya primordiale – le concept racine.
La naissance est la plus mauvaise des servitudes. J’ai avalé ce lien de la naissance. Par la divine compréhension, tout s’en va.
Nisargadatta Maharaj
samedi 18 novembre 1978
Extrait de “Méditations avec Sri Nisargadatta Maharaj” éd. 2 océans