La réalisation du Soi mène à un état de parfait contentement à la fois sur le plan spirituel et dans le monde. Après cela le chercheur ne réclame plus rien, même pas sa vraie nature. Vous êtes devenu un chercheur parce que vous étiez affamé de la réalisation de votre vraie nature. Le but à atteindre (la Conscience pure) comporte trois états : l’état de veille, de sommeil, et de rêve. Celui qui a connaissance de l’objectif est antérieur à tous les états. Ce qui est recherché comporte trois gunas : Sattva, Rajas, et Tamas. Quand vous vous êtes réalisé, vous avez connaissance d’être antérieur au sommeil et à la veille. Les états qui alternent, du sommeil et de la veille, ne seront pas présents indéfiniment. Quand vous êtes antérieur à ces états, pouvez- vous me dire quelle tenue vous portez ?
Pratiquez la méditation. Chacun devrait vivre avec la ferme conviction qu’il n’est pas le corps, mais la pure Conscience dans le corps. Le printemps de la réalisation du Soi s’épanouira depuis l’intérieur. Voici le signe d’un véritable dévot : « Ce que Dieu a créé, retourne à Dieu. Je ne fais rien. » Cela qui anime le corps est le véritable dévot. Il a un cœur pur. Il est lui-même Dieu. Au début, il offre son corps et sa présence à Dieu, ensuite il Est, en tant que pure Conscience.
Méditer signifie s’en tenir à la Conscience. La Conscience qui apparaît le matin est le regard saint de Dieu. Tout est connu au travers de la Conscience. Quand le cœur est pur, il est possible de dire : « Le Guru est le Soi, Il est tout. » Le véritable dévot n’a aucun sens de l’appropriation d’une action. La Conscience est la force vitale de l’ensemble du monde. Si vous êtes dans l’incapacité d’une pratique spirituelle, au moins gardez dans votre cœur la sensation pure « Il n’y a pas d’autre Dieu que (ma) Conscience ». Cela vous sera profitable, ainsi qu’aux autres. Ne portez pas d’attention aux honneurs et reconnaissances. Aussi, ne retirez aucune fierté du genre « Je suis un remarquable dévot ». Ne faites jamais état de vos bonnes actions et œuvres charitables. Usez du corps avec joie, mais ne vous identifiez jamais à lui.
Gardez toujours présent ceci : « Je suis l’observateur, pas l’expérimentateur. » Ainsi, les basses qualités se détacheront. La sensation pure dans votre cœur ne devrait jamais être lâchée, même au prix de votre vie. C’est l’inspiration divine qui nous a mené ici. Poursuivez la méditation. Alors vous serez convaincu que tout ce qui est n’est pas séparé de vous.
Nisargadatta Maharaj
jeudi 30 novembre 1978
Extrait de “Méditations avec Sri Nisargadatta Maharaj” éd. Aluna