Dans le bâton d’encens, il y a le feu, la fumée et le parfum. C’est la même chose avec le corps. Le corps est le bâton, le prana est le feu, et la conscience est le parfum. Le prana est la vibration de l’essence du corps, qui est l’essence de nourriture.
Par la conscience identifiée au corps, une femme recherche un mari, et vice-versa. Le corps est temporaire. Celui qui en a la connaissance, ne l’est pas. Vous pourriez leur donner les noms de Purusha et Prakriti. L’objectif est le même. C’est la sensation « Je suis ». Quelles actions accomplissiez-vous avant que vous ayez connaissance de votre corps ou de votre mère ? Quelles actions conscientes avez-vous accomplies pour en arriver où vous êtes ? Quelle sorte de sadhana allez-vous suivre ? Quelle est votre identité personnelle ? À laquelle de vos identités Dieu offre-t-il sa bénédiction ? Y a-t-il une forme que vous pourriez véritablement appeler la vôtre ? Vous retournerez d’où vous êtes venu. Restez tel que vous êtes. Observez juste ce qui a été accumulé.
Est-ce que quelqu’un pleure une horloge qui s’est arrêtée ? Cela signifie juste que le temps s’est arrêté. L’arrêt du temps devrait-il vous rendre misérable ? Quand une personne meurt, le temps arrive à sa fin. Devriez-vous vous plaindre de ceci ? Ce qui vous donne le sentiment d’être est avec vous, juste ici. Alors, quelle est l’utilité de partir en quête ? Existe-t-il un endroit particulier dans le monde où cela pourrait être trouvé ? Arrêtez-vous ici et réfléchissez-y.
Krishna dit : « Avec l’émergence de la sensation « Je suis », Je vis que J’étais tout. » Sans la conscience, il n’y a rien. Un nombre infini d’univers prend place dans la conscience. Ce qui n’empêche pas que la moindre cellule de tout ceci n’est ni vraie, ni éternelle. En restant iden- tifié au corps, espérez-vous accéder à la connaissance de Brahman ? Vous combattez les mots que vous entendez. Votre véritable corps est la totale manifestation du corps subtil de la conscience microscopique. Le monde cessera d’exister quand votre conscience arrivera à sa fin.
Contempler en permanence cette conscience consiste à s’en remettre au Guru. Cela signifie se focaliser sur sa propre énergie. S’en remettre au Sadguru, c’est abandonner la conscience identifiée au corps, lâcher l’individualité. Se souvenir de notre conscience est la méditation. C’est identique aux pieds du Guru. Cela mène à la réalisation du Soi. Ce qui se réalise est comparable aux pieds bénis du Sadguru.
L’Atman est présence, lumineuse par elle-même. La lumière apparaît, puis disparaît. Y a-t-il réellement une naissance ou une mort ? Vous dites que vous vous connaissez. N’est-ce pas déjà parce que vous avez connaissance d’être ? Aussi, focalisez-vous sur la conscience. Là où vous- même n’avez aucune existence, qui peut dire que le monde existe ?
Savez-vous que votre conscience prend constamment des photographies avec la parole, le toucher, les formes, le goût, les odeurs ? C’est automatique. Ne sachant pas comment cela se produit, vous retirez une fausse fierté de vos actes. Tout se produit spontanément, aussi ne retirez aucune fierté d’être l’auteur de quoi que ce soit.
Nisargadatta Maharaj
vendredi 26 janvier
Extrait de “Méditations avec sri Nisargadatta Maharaj” aux éditions Aluna