La conscience est limitée tant qu’elle est identifiée au corps-mental et au prana. À partir du moment où elle se réalise, elle n’est plus limitée. Celui qui dit : « Je ne suis pas le corps, je ne suis pas le mental, je ne suis pas le prana », n’est pas limité non plus. Celui qui a connaissance de la nature du prana ressent beaucoup de joie au moment de la mort. Quoi que ce soit qui ait pu être connu s’en va. Celui qui en a connaissance, ni ne vient, ni ne va. Celui qui saisit ceci, sait ce que « naissance » veut dire. Celui qui a examiné avec un discernement adéquat le concept de la naissance, n’a plus à en souffrir. Maintenant, dites-moi qui est né, est-ce vous ou bien les désirs ? Un jnani connaît la réponse. Le jiva pris dans ses limites sait cela aussi, cependant il est prisonnier du concept qu’il doit encore endurer plus de souffrances. Le jnani ne peut être défini par les mots. Il n’est ni un homme, ni une femme. Il n’a pas de forme. Celui qui connaît ceci ne peut être compris. Les concepts de naissance et de renaissance concernent les personnes ignorantes. Le désir est de la nature de l’espace. Alors qui est né ? Le prana provient de l’espace, le mental provient du prana » et vous vous identifiez au mental. Celui pour qui il est clair que « Je »n’est pas un objet, sait que tout ce qui est vu n’est pas « Je ». Tout est contenu dans l’espace. Il prendra l’aspect des concepts que vous lui présentez.
La maya primordiale est de la nature de l’espace. Aussi, tout ce que je vous dis est totale ignorance. Vous pourriez aussi dire que c’est la véritable connaissance (ceci veut dire que c’est au-delà des mots). Pendant le sommeil, il n’y a pas de mental. Il y a uniquement le prana. Quand le mental apparaît et devient perceptible, vous appelez cela un rêve. Le mental ne peut rien exprimer de nouveau ou d’original. Il ne peut que répéter ce qu’il a entendu. Vous avez mis le noeud coulant du mental autour de votre cou. Un jnani ne fait pas une telle chose. Nous devons découvrir qui crée les concepts. Laissez de côté les discussions qui partent en tout sens et célébrez : « Jaï Guru, Jaï Guru. » Il n’y a pas une connaissance dont il ne vous gratifiera.
Nisargadatta Maharaj
jeudi 22 février 1979
Extrait de “Méditations avec Sri Nisargadatta Maharaj” aux éditions Aluna