26 janvier 1955
En devenant un avec Atman, vous êtes Dieu !
Shri Bhausaheb Maharaj était le Guru de notre Maharaj (Siddha- rameshwar Maharaj). Il a quitté son corps en ce jour sacré (date anniversaire). Il était empli de compassion. Ces grands sages vivaient en tant que Parabrahman, ce qui signifie qu’ils expérimentaient leur unité avec Lui. La nature d’un Sadguru est sereine, encline à améliorer le sort des gens. Jusqu’alors, cette nature s’est manifestée de bien des façons, sans pour autant appartenir à quelqu’un. Elle se comporte ainsi pendant un certain temps, puis disparaît. Notre forme véritable est la manifestation en action de l’aspect transcendantal du Principe ultime. C’est l’incarnation de la grâce. Le Mantra préconisé par le Sadguru nous rappelle notre vraie nature – «Je suis Cela». Cette nature auspicieuse reste toujours identique, encline à servir et à guider les êtres. Elle ne connaît pas d’allées et venues. Par la dévotion à son égard, on devient Dieu. La disparition physique du Sadguru ne signifie pas pour autant la destruction du Soi. Celui qui observe cette disparition l’observe en lui. Le Soi reste invisible à cause du voile de l’identité corporelle.
Par la dévotion, l’identité corporelle est amoindrie tandis que la proximité avec l’Atman s’accroît. Quand l’identité corporelle est détruite par la dévotion, Ce qui reste est Parabrahman.
Nous ne pouvons pas savoir ce qu’est l’Atman à travers l’étude du monde des formes, des attributs et des mots. Toute existence est le corps de Shiva. Tout de suite, L’Atman fait l’expérience de son existence, mais Il est perturbé par l’identification avec le corps. Sans cela, sa nature originelle est béatitude. Elle est impatiente de se voir elle-même. Sa manifestation est auspicieuse. Elle vous inspire de l’intérieur pour guider votre intellect. Vous adorez Ishwara comme quelqu’un d’autre que vous, mais en réalité nous sommes Ishwara, Lui-même.
Les ignorants n’ont pas connaissance d’Ishwara en tant que leur vraie nature, ils L’adorent comme séparé d’eux-mêmes. La présence de la Conscience dans le corps et Son émergence dans le vivant n’est due qu’à l’Atman. L’Atman est auspicieux et plus sub- til que l’espace. Le Soi est empli de grâce, il n’est pas touché par la lumière de l’intellect. «L’âme du Soi auspicieux», tel est le nom que nous donnons à Bhausaheb Maharaj. Un tel être, aussi véné- rable et auspicieux, ne peut pas faire d’expérience néfaste. Il peut y avoir des expériences néfastes jusqu’à ce que le Soi soit connu. Celui qui réalise le Soi voit son unité avec le monde entier. Notre Maharaj (Siddharameswhar Maharaj) fut empli de grâce en rencontrant Bhausaheb Maharaj et il en fut de même pour moi, en rencontrant le premier. En rencontrant mon vénérable Maître, j’ai transcendé tout à la fois péchés et mérites. Maintenant, même l’enfer est le bienvenu chez nous, car il est vu comme un reflet de cet Auspicieux. Ce monde est la lumière du Soi et il n’a pas d’existence sans Lui. La présence de mon Maître transforme même l’enfer en la demeure du Seigneur Vishnu. C’est ainsi que le sage Tukaram fut prêt, même pour la renaissance, car cela serait à nouveau l’occasion d’expérimenter les bénédictions de la réalisation du Soi.
Vous devez connaître la grâce du sentiment d’être éveillé. Souvenez-vous de la grandeur de la Conscience. Elle est un rappel de la pure Présence, Parabrahma, par Laquelle nous existons.
Le Divin, au travers d’un sage, parle pour le bénéfice des ignorants. Celui qui réalise son unité avec l’Atman devient Dieu pour le monde. Mais les gens croient qu’Il est Sa manifestation physique et L’adorent en tant que tel. Un sage n’est jamais son corps, mais l’univers entier. Souvenez-vous de Lui.
De toutes les incarnations, la plus mystérieuse et puissante est nommée Râma. Si le corps ne répète pas le « Ram Mantra », ce n’est qu’un amas de chair et de sang. La sagesse n’est rien d’autre que le rappel de Râma. Développez la conviction que vous êtes Râma.
Krishna demanda à Radha sur qui elle méditait, et elle répondit sur Krishna. Radha Lui dit : « Je vois mon Soi en Toi. Je me remémore encore et encore l’histoire de Ta vie. »
Paramatman est ma propre forme. Par conséquent, ne cessez jamais de chanter les bhajan dédiés au Maître. C’est ce qu’il y a de mieux. Dieu est un avec le fidèle. Le meilleur usage de ce corps est de se souvenir du Maître et de ses paroles. Répétez le Mantra où que vous soyez. C’est dans la dévotion que le corps devrait se consumer comme le bois de santal. Dans ce processus, l’épais voile qui recouvre le Soi s’amincit. Ces paroles sont celles de Bhausaheb Maharaj, qui conseilla à ses disciples de faire le meilleur usage de la rare forme humaine. Jusqu’à ce jour, je n’ai jamais cessé de suivre son conseil. Aussi, n’abandonnez jamais la dévotion.
Nisargadatta Maharaj
26 janvier 1955
Extrait de ” Premiers discours” aux éditions des 2 Océans
Lumineux !!
Du grand Maharaj !!
Merci de nous faire découvrir ces discours des années 50 !
Nisargadatta Maharaj nous reconcilierait-il avec notre religion?
“Implorer de Dieu sa miséricorde (sa grâce), c’est demander à Dieu son royaume”
Nicolas Cabasilas
Oui, très certainement avec la pureté du message Christique et des mystiques !
“Je suis” la porte qui mène au Père! ( jean 10/9 ; mathieu 10/13, et d’autres) Une invitation à ne pas faire de ce “je suis”, point fondamental des enseignements de Nisargadatta, une expérience ‘objectifiable’, mais une ouverture, une disponibilité, un espace, où la grâce puisse opérer.
Tout à fait d’accord !