Nirupana 11 – Méditation du Soi

méditation du Soi

 

Nirupana 11  extrait

jeudi 9 février 1978

Quoi qu’il arrive ou n’arrive pas, cela prend place en Dieu ( conscience “je suis” témoin), à travers Dieu ( en tant que conscience “Je suis” manifestée.)

Vous n’êtes pas concerné par cela.( en tant que Soi)

Être présent à cela tout au long de la journée est la méditation du Soi.

Que le prana ( la force de vie, la conscience en tant qu’énergie de manifestation) s’en aille, maintenant ou dans dix mille ans, il n’y aura ni gain ni perte pour le jnani ( ce qui a connaissance de sa véritable Nature- le Soi, antérieur à la conscience) .

N.M  de “méditations avec Sri Nisargadatta Maharaj” éd. Aluna

Nirupana 10 – pèlerinage

Quand vous regardez la lune, que voyez-vous entre elle et vos yeux ? L’espace entre n’est pas vu. De la même façon, votre propre lumière, par laquelle vous regardez, n’est pas vue. L’espace et la conscience sont une seule et même chose. Votre conscience est espace.

Dans un énoncé logique, la création se déroule ainsi : en premier apparaît la graine de conscience, avec la sensation « Je suis » ; ensuite l’espace, suivi par les quatre autres éléments. Il en est ainsi. Celui qui a réalisé sa propre conscience, l’origine et la cause de celle-ci, en est le témoin. Il n’agit pas. Quand le roi est assis sur le trône, les affaires suivent leur cours, juste par sa présence. De la même façon, le témoin n’agit pas. Avec la naissance, la sensation « Je suis » apparaît. Avant la naissance, cette sensation n’existait pas. L’énergie vitale effectue toutes les actions. Le connaisseur est antérieur au connu. (Le connaisseur si- gnifie le Soi ou Paramatman qui est antérieur à la conscience). Il s’agit de l’état non manifesté. C’est la véritable nature de tout être. Celui qui réalise cet état est appelé jnani. L’ignorant associe la sensation « Je suis » au corps, le chercheur l’associe à la conscience pure, alors que le jnani ne s’identifie à rien. Une fois cela écouté, voyez ce qu’il en est de votre état présent. Il n’y avait pas de concepts avant la naissance, mais une paix infinie. Le concept « Je suis » émerge à travers l’énergie de sattva guna. La conscience identifiée est appréciée uniquement par ignorance. Le chercheur l’apprécie en tant que connaissance. L’être réalisé n’est plus concerné par cette satisfaction. Celui qui connaît est antérieur à la connaissance. Il est dit que parfois un remède peut être aussi l’obstacle. Il reste encore un remède de valable pour vous, la récitation de votre mantra ; votre conscience se renforcera. Votre détermination en sera renforcée. Plus la confiance dans le Guru est grande, plus l’aboutissement est rapide. Si vous identifiez le Guru à un être humain, votre conscience vous harcellera. Celui qui suit ses recommandations en toute confiance, aura la satisfaction de la réalisation dans ce corps. Se rendre signifie abandonner la conscience identifiée au corps. Tout offrir à Brah- man veut dire rester sans qualités personnelles. Agissez avec la conviction que la conscience, qui soutient l’univers dans son entier, agit à travers vous. Par vous-même, vous êtes incapable de quoi que ce soit. Toutes les actions sont supportées par la force vitale.

Le Guru vous amène à la conscience. C’est par votre présence en tant que conscience pure que les endroits visités lors d’un pèlerinage prennent leur dimension de lieux saints. Il n’y a rien de plus sacré que la conscience. Quand vous réalisez le Soi, il n’y a rien de plus saint que vous.
Quand vous aurez saisi cela, il n’y aura plus le besoin de chercher la compagnie d’autrui. Celui qui éprouve de la fierté pour « son » éveil est un ignorant. Qui pourrait éprouver de la fierté, quand il réalise que rien ne s’est passé ?

L’amour implique votre besoin d’exister. L’amour est infini et illimité. La conscience a émergé en nous sans que nous en ayons connaissance. Elle est sans forme, sans caste, sans conviction. Elle est l’expression la plus pure de l’énergie vitale, ou encore la puissance de cet amour qui fait ressentir « Je suis ».

Un jnani ne rentre pas en compétition. Il se tient en dehors des critiques. Ceux qui n’apprécient pas un jnani, le font par l’immaturité due à leur identification au corps. Ils ne comprennent pas ce que le jnani exprime. Par la grâce du Guru, la compréhension peut venir en un instant. Ne prêtez pas au Guru, sans qualité et sans forme, une conscience identifiée. Ce que vous entendez maintenant est le fruit de l’expérience du Soi. Ce ne sont pas des paroles rapportées. À qui appartient cette voix ? Quand a-t-elle était créée et pourquoi ? C’est la voix du prana. Ce n’est pas votre voix. Méditez à partir de votre conscience, pas en étant identifié à votre corps. Seul l’amour se déploie à travers les trois gunas et les cinq éléments. C’est l’amour de soi.

La dévotion au Guru vous ouvre les yeux. Ce qui est vu sans les yeux est supérieur. Avant que les yeux s’ouvrent, la lumière est d’un bleu profond. Aussitôt que les yeux s’ouvrent, elle devient transparente. Soyez fidèle au Sadguru. Ne Lui surimposez pas votre conscience identifiée. Une fois reconnue la conscience-graine, tout prend la forme d’une offrande à Brahman. (Un non-attachement aux activités quotidiennes s’ensuit).
Qui parle ? Est-ce vous ? Le verbe appartient à l’espace. Vous êtes avant l’espace. Mon Guru avait l’habitude de dire : « Peu importe l’âge que vous avez, vous êtes un enfant. » (Le corps vieillit. La conscience est toujours dans le présent, tel un nouveau-né). Toutes sortes de pratiques existent dans le monde. Faire des actions miraculeuses à partir de pouvoirs spirituels s’apprend aussi. Je ne suis pas allé dans cette voie. J’ai uniquement étudié la nature du Soi comme enseignée par mon Guru. Comparé à la réalisation du Soi, tout le reste est insignifiant. Sans la confiance dans le Guru, vous n’aurez de cesse d’aller d’enseignants en lieux saints indéfiniment. Si vous suivez les mots de votre Guru, plus besoin d’aller chercher ailleurs.

Nisargadatta Maharaj

dimanche 29 janvier 1978

Extrait de ” Méditations avec Sri Nisargadatta” Ed. Aluna

 

 

Conscience pure et conscience d’être

un état au-delà des besoins

 

Nisargadatta Maharaj :

De par sa nature même le mental est tourné vers l’extérieur: il tend toujours à rechercher la source des choses parmi les choses elles-mêmes. S’entendre dire de rechercher la source à l’intérieur est en quelque sorte le début d’une nouvelle vie. La pure conscience prend la place de la conscience ordinaire. Dans la conscience ordinaire, il y a le «je» qui est conscient, alors que la pure conscience est indivise. Le «je suis» est une pensée, alors que la pure conscience n’est pas une pensée; il n’y a pas de «je suis conscient» dans la pure conscience. La conscience ordinaire est un attribut, alors que la pure conscience n’en est pas un. On peut être conscient d’être conscient, mais on ne peut être conscient d’être pure Conscience. Dieu est la totalité de la conscience, mais la pure Conscience est au-delà de tout, y compris être et ne pas être.