Nirupana 89 – Votre nature est celle du Soi, en chaque être

Votre nature est celle du Soi, en chaque être

Parce que toujours changeante, aucune connaissance de ce monde n’est fiable. L’expérience du monde toute entière est malhonnête (passagère). Vous avez pu vous définir comme ceci ou comme cela, mais cette identité ne restera pas la même. Je me connais uniquement en tant que Soi. Ce qui est connu n’est pas fiable. Même cela, par l’intermédiaire de quoi se fait la connaissance, n’est pas fiable. Vous comprendrez ceci quand le temps s’en ira. Ce qui connaît n’est jamais né. Dieu est créé à partir du dévot. Comment s’incarne-t-Il ? Il prend forme au travers de la conscience du dévot. Personne ne vous dira ceci. Ne vous perdez pas dans les méandres de votre mental. Restez juste en compagnie de votre conscience, la sensation « Je suis ». Elle nous a recouvert d’une manière inattendue. Elle nourrit votre Soi, tout autant que le monde. Êtes-vous encore en train de vous égarer après avoir entendu ceci ? Quand la foi s’affermit dans l’unique conviction, alors tous les tourments deviennent supportables. La conscience dans le corps est le Guru. La dévotion non duelle n’est pas chose aisée pour un être ordinaire. Cependant, la conscience doit être vénérée comme le Guru. Aucun autre Guru n’est nécessaire. Elle est de la nature de l’amour. Elle est venue sans être demandée. Premièrement, j’ai connaissance que « Je suis », et ensuite tout vient à être connu. Toutes les affaires du monde se font pour l’amour du Soi. Agir et mener à bien les affaires du monde relève de Rajo guna. Les percevoir comme étant faites par « moi » relève de Tamo guna. Le mouvement du Soi universel se manifeste en tant que maya. Le Guru est la conscience qui est venue à vous sans que vous sachiez comment. Vous n’avez pas reconnu le Guru, c’est pourquoi vous aimez le corps. Son énergie vitale prend soin du corps. Il fait toutes choses par amour du Soi. Il est la source de la lumière. Il est la conscience. Prenez-la pour Guru et vénérez-la. Vous ne serez pas capable d’adorer votre Soi à cause de vos conditionnements. Aussi, adorez le Guru. La foi en votre Soi, est la foi en Paramatman. C’est cela la non-dualité.

C’est seulement avec du temps qu’il vous sera possible d’être libre des chuchotements du mental. Quand une chose est vue, elle est automatiquement photographiée. C’est la compétence de maya. La conscience pure est le témoin passif. Tout est connu d’elle. Elle est votre propre amour du Soi. Vénérez cet amour en tant que Guru. Alors la réalisation se déploiera en vous, comme une pousse grandit pour devenir une fleur. Vous n’arrivez pas à suivre la parole du Guru parce que vous êtes l’esclave de votre mental. Lentement, par la pratique, il est possible d’être sans mots, en silence. Quand le verbe devient silence, il s’agit du Sahaja (naturel) samâdhi.

Votre nature est celle du Soi, en chaque être. Tous sont votre manifestation. Pour commencer, c’est l’espace du rêve qui se déploie à partir de « vous », ensuite vous vous y déplacez en tant qu’individu. Tout ceci se fait spontanément. Le Soi de l’univers est le « Je suis » ou l’état de conscience qui vous est arrivé. Vénérez la connaissance qui écoute la parole du Guru et abandonnez-vous à elle.

Nisargadatta Maharaj

dimanche 28 janvier 1979

Extrait de ” Méditations avec Sri Nisargadatta Maharaj” aux éditions Aluna

 

Nirupana 88 – Tout se produit spontanément

Tout se produit spontanément

Dans le bâton d’encens, il y a le feu, la fumée et le parfum. C’est la même chose avec le corps. Le corps est le bâton, le prana est le feu, et la conscience est le parfum. Le prana est la vibration de l’essence du corps, qui est l’essence de nourriture.

Par la conscience identifiée au corps, une femme recherche un mari, et vice-versa. Le corps est temporaire. Celui qui en a la connaissance, ne l’est pas. Vous pourriez leur donner les noms de Purusha et Prakriti. L’objectif est le même. C’est la sensation « Je suis ». Quelles actions accomplissiez-vous avant que vous ayez connaissance de votre corps ou de votre mère ? Quelles actions conscientes avez-vous accomplies pour en arriver où vous êtes ? Quelle sorte de sadhana allez-vous suivre ? Quelle est votre identité personnelle ? À laquelle de vos identités Dieu offre-t-il sa bénédiction ? Y a-t-il une forme que vous pourriez véritablement appeler la vôtre ? Vous retournerez d’où vous êtes venu. Restez tel que vous êtes. Observez juste ce qui a été accumulé.

Est-ce que quelqu’un pleure une horloge qui s’est arrêtée ? Cela signifie juste que le temps s’est arrêté. L’arrêt du temps devrait-il vous rendre misérable ? Quand une personne meurt, le temps arrive à sa fin. Devriez-vous vous plaindre de ceci ? Ce qui vous donne le sentiment d’être est avec vous, juste ici. Alors, quelle est l’utilité de partir en quête ? Existe-t-il un endroit particulier dans le monde où cela pourrait être trouvé ? Arrêtez-vous ici et réfléchissez-y.

Krishna dit : « Avec l’émergence de la sensation « Je suis », Je vis que J’étais tout. » Sans la conscience, il n’y a rien. Un nombre infini d’univers prend place dans la conscience. Ce qui n’empêche pas que la moindre cellule de tout ceci n’est ni vraie, ni éternelle. En restant iden- tifié au corps, espérez-vous accéder à la connaissance de Brahman ? Vous combattez les mots que vous entendez. Votre véritable corps est la totale manifestation du corps subtil de la conscience microscopique. Le monde cessera d’exister quand votre conscience arrivera à sa fin.

Contempler en permanence cette conscience consiste à s’en remettre au Guru. Cela signifie se focaliser sur sa propre énergie. S’en remettre au Sadguru, c’est abandonner la conscience identifiée au corps, lâcher l’individualité. Se souvenir de notre conscience est la méditation. C’est identique aux pieds du Guru. Cela mène à la réalisation du Soi. Ce qui se réalise est comparable aux pieds bénis du Sadguru.

L’Atman est présence, lumineuse par elle-même. La lumière apparaît, puis disparaît. Y a-t-il réellement une naissance ou une mort ? Vous dites que vous vous connaissez. N’est-ce pas déjà parce que vous avez connaissance d’être ? Aussi, focalisez-vous sur la conscience. Là où vous- même n’avez aucune existence, qui peut dire que le monde existe ?

Savez-vous que votre conscience prend constamment des photographies avec la parole, le toucher, les formes, le goût, les odeurs ? C’est automatique. Ne sachant pas comment cela se produit, vous retirez une fausse fierté de vos actes. Tout se produit spontanément, aussi ne retirez aucune fierté d’être l’auteur de quoi que ce soit.

Nisargadatta Maharaj

vendredi 26 janvier

Extrait de “Méditations avec sri Nisargadatta Maharaj” aux éditions Aluna

Nirupana 87 – un état au-delà des besoins

un état au-delà des besoins

Nous sommes tous nés au sein de la même espèce, mais à la naissance nos caractéristiques sont différentes. C’est à cause de la combinaison des cinq éléments. Ainsi la manière de s’exprimer de chacun est différente. Nous subissons les programmations des cinq éléments en tant que destinée.

Le but pour chacun est le même, cependant il y a différentes opinions. Dans le sommeil profond, nous sommes tous identiques. Aussitôt que nous nous réveillons, la différentiation se met en place. La sensation « Je suis » est la caractéristique de la conscience. Quand la forme va apparaître, l’essence des cinq éléments est en action. Cela signifie que la conscience est générée. Elle s’éteint quand vient la fin. Ce n’est pas notre fin. Le jnani est séparé de la conscience. Vous connaissez un jnani par son nom, son corps, et ce qu’il vous dit. Mais pour le connaître directement, vous devez aller au-delà de votre conscience. Aussi longtemps que le mental, avec ses changements incessants, continue à errer, vous n’êtes pas prêt pour la réalisation du Soi.

Croire que je suis le corps est ignorance. Notre identité sans le corps est illimitée. La conscience se prend pour le corps. Ceci est la grande faute. Dans le corps se trouvent le prana, et la conscience, en tant que caractéristique du prana. Quand le prana quitte le corps, la conscience disparaît. L’ignorant dit que la personne est morte. Le corps est la nourriture qui soutient le prana et la conscience. La conscience est le Guru.

Le prana implique la parole, le discours. Tous deux sont interdépendants. Ensemble, ils sont nommés respectivement prakiti (la création) et purusha (le témoin.) La parole du Guru, elle-même est prana. La conscience est le Guru. Une fois saisi ceci, comment vous voyez-vous ? Pensez-vous être le corps ? Votre conduite résulte des cinq éléments. Le comportement des cinq éléments est appelé votre destinée.

Quoi que ce soit qui arrive est tel un rêve. Des désirs seront là jusqu’à ce que le prana et la conscience soient réalisés. Le désir est la racine de l’esclavage. Après la réalisation, il y a passage à un état au-delà des besoins. Poursuivez vos activités quotidiennes de la meilleure manière qui soit. Prenez soin des membres de votre famille en les traitant comme Dieu. N’attendez aucun profit de cela. Vous devez réaliser le prana et les gunas très clairement. Alors, vous transcenderez immédiatement la conscience et ses caractéristiques.

Vous serez véritablement satisfait. Le plus grand désir est le désir de vivre. La conscience dans le corps est le roi – le Soi. La force vitale ou prana est le serviteur. Pratiquer rend toute chose possible. Dites : « Je ne suis pas le corps », faites-en une habitude. Cela ne se produira pas instantanément.

Nisargadatta Maharaj

jeudi 11 janvier 1979

Extrait de ” méditations avec sri Nisargadatta Maharaj” aux éditions Aluna.

Nirupana 86 – Alors régnera une paix éternelle.

nirupana 86 Paix

Si vous ressentez que vous avez saisi ce qui a été dit, que pensez- vous alors de vous-même ? Ce corps est constitué des cinq éléments. Le verbe, associé au corps, est de la nature de l’espace. Si vous comprenez ceci, vos états miséreux et joyeux parviendront à leur fin. Mais toute habitude a la vie dure. L’habitude de la conscience identifiée au corps est ainsi. Une fois qu’elle n’est plus là, le travail est fait.

L’image apparaît et ensuite disparaît. Rien ne dure, c’est pourquoi on l’appelle maya. Votre conscience est une flamme qui dépend de la nourriture. Tout comme l’encens qui brûle dépend des ingrédients qui le composent. L’encens s’éteint quand tous ses ingrédients sont consumés. Le feu s’éteint. Va-t-il en enfer ou au paradis ? Votre condition présente est due à la conscience identifiée au corps. Ceci doit être compris. Quoi que ce soit qui se présente à vous, le fait au travers des cinq éléments, et se dissoudra à nouveau dans les cinq éléments.

Peut-il se présenter des questions quand on se situe au-delà du mental et du corps ? Est-ce que les pensées vous appartiennent ou appartiennent à votre mental ? Elles ne sont pas « vos » pensées. Quand vous argumentez avec quelqu’un, n’est-ce pas le mental qui argumente ? Si vous ne vous identifiez pas à l’argumentation du mental, cela signifie ultimement que l’argumentation n’a jamais eu lieu.

Brahman réalise Brahman. L’être humain ne peut réaliser Brahman. Quand vous ferez un avec Brahman, vous ne serez plus à même de parler.

Pour mener à bien cela, un minimum de dualité est requis. Cette sépa- ration est le mental et ses changements. Une personne prise dans un tourbillon suffoque et se noie. Celui qui plonge jusqu’à la base du vortex en ressort. Nous sommes pris dans le tourbillon du corps-mental. Plongez profondément dans le mental pour en sortir.

Toutes les métaphores et classifications sont faites pour convaincre le mental. Elles appartiennent au domaine des cinq éléments. La Vérité est au-delà des cinq éléments. En premier surgit maya ou l’amour de soi. De cela est créé le monde avec ses cinq éléments. Alors nous pouvons dire « nous sommes ». La Vérité est au-delà. La conscience apparaît spontanément. Ce n’est pas dans le but de s’identifier à une personne particulière. Le support du corps est nécessaire. La conscience est l’amour de soi. Elle est atomique, et cependant elle devient vaste comme l’univers. Le monde apparaît avec la conscience. Rare est celui qui se questionne sur le comment de l’apparition de la conscience. Le vrai dévot regarde au travers de son être.

Tant que vous ne vous serez pas apaisé, il n’y aura pas d’expérience d’état sans pensées. Par cet accomplissement, même un fou devient un grand sage, et sera vénéré. Vous vous attachez à la connaissance, et en faisant de la sorte, vous ne remarquez plus celui qui connaît. Il est au-delà de la conscience. Il se révèle par la récitation du Guru-mantra. Quand vous réalisez la conscience, vous réalisez que vous êtes antérieur à elle. Le mental est maya, le mental est les pensées. Le samsara (en tant qu’occupations et activités quotidiennes), qui pour la plupart des êtres est tellement empli de peurs, est au service du véritable dévot. Là où il y a conscience, il y a énergie. Elle est au service du chercheur. Le corps est nourriture pour la conscience. Comblez-la par une dévotion sans relâche et vous réaliserez votre véritable nature. Alors régnera une paix éternelle.

Vos préoccupations vous harassent. Si vous voulez y mettre fin, vénérez votre conscience. Elle se tient au même endroit que de là où elle émerge. Quand vous répétez : « Guru, Guru, Guru », le Guru intérieur sera satisfait et se révélera.

Nisargadatta Maharaj

dimanche 7 janvier 1979

Extrait de ” Méditations avec Sri Nisargadatta Maharaj” aux éditions Aluna.

Nirupana 85 – ce qui s’oublie n’est pas vous

ce qui s’oublie n’est pas vous.

Observez comment la conscience fonctionne d’elle-même. N’interférez pas dans son fonctionnement avec votre intellect. Restez à observer. Vous pensez savoir, mais vous n’êtes pas ce que vous savez. Vous êtes Cela à qui arrive la connaissance. Cela, uniquement, EST. C’est l’Être. Quoi que ce soit qui arrive, arrive à l’Être uniquement. Premièrement, il doit il y avoir la conviction que vous n’êtes pas un être humain.

Il n’y a pas de temps, en tant que tel. Il s’agit de votre concept du temps. Si ceci est compris, la conscience identifiée au corps ne vous affectera plus.

La conscience est la graine. Elle a germé et grandi. Elle est devenue le monde. Pour commencer, le dévot vénère Dieu. Ensuite, il Le laisse s’en aller. La conscience ne peut être quittée, tout comme elle ne peut être retenue. C’est « vous ». Si tout est votre Soi, que rejetez-vous, que retenez-vous ? Aussi, qui repose sur qui ? Parabrahman est avant l’illusion. C’est le secret des secrets. IL est connu dans un état libre des pensées. Si quelqu’un réfléchit à Son sujet, il sera ligoté dans des concepts. Chacun souhaite une conscience heureuse et satisfaite. Cependant, notre vraie nature est masquée par la conscience identifiée au corps. La perfection arrive seulement avec la réalisation du Soi. La conscience identifiée au corps mène à la mort toujours plus proche de jour en jour. Les êtres humains souffrent du concept erroné de naissance et renaissance. Une fois que la Vérité est comprise, il n’y a plus besoin de concepts.

Atman réside dans le corps. Il est au-delà des concepts (Paramatman n’a pas connaissance qu’Il est ou qu’Il n’est pas.) Chacun a uniquement à saisir qu’il n’est pas un être humain. Il est uniquement la conscience qui habite le corps. Le tableau de l’univers est peint avec la lumière de la conscience. Il s’agit de notre véritable nature. Cela ne nécessite aucune pratique de rituels. Une fois reconnu notre valeur, nous devons nous comporter avec dignité. Toutes les actions, même exécutées avec le plus grand soin, seront imparfaites tant qu’elles reposeront sur la conscience identifiée au corps. Elles seront basées sur le désir d’une vie meilleure. Tout ce qui est, est de la nature de l’Atman présent dans le corps. C’est antérieur à la mémoire, antérieur aux mots. Oubliez l’idée que vous êtes un être humain. Si vous vous considérez comme un être humain, toutes les lois de l’humanité s’appliqueront à vous. Ayez la conviction que vous êtes parfait Atman.

La dévotion est naturellement présente. Elle est par elle-même lumi- neuse et unique. Il s’agit de la conscience. C’est l’amour d’être. Ne vous identifiez pas au corps. Ne dites pas : « Je suis comme ceci, etc. » Cela ne peut se comparer à aucun savoir objectif. Tenez-vous à la parole du Guru. Il n’y a pas besoin de la lumière et de l’obscurité, de la veille et du sommeil, accompagnés de la soif et de la faim. Ceci doit être parfaitement clair. Vous êtes devenu dépendant de ces choses depuis que s’est élevé dans votre mental le concept « Je suis une personne ».

Quand il n’y avait rien, celui qui avait « connaissance » du rien était Paramatman. Il n’a jamais eu de désir. Pourquoi alors y a-t-il le besoin de quelque chose ? N’est-ce pas pour préserver le corps ? Tout signifie pro- tection du corps. Mais c’est une grande erreur que de vous prendre pour le corps. Cette faute sera effacée uniquement si vous croyez au fait que vous n’êtes pas le corps. Celui qui en a connaissance n’a pas été créé. La conviction que vous n’avez pas de mort, est l’expérience de l’immortalité. Celui qui, dans le corps, n’a pas reconnu le Guru aura une mort misérable. La conviction doit se faire sans prononcer un mot. Le moment de la mort est le moment de l’immortalité pour celui qui suit la parole du Guru. Cette opportunité ne pourra jamais être décrite en mots.

Poursuivez les rituels qui réjouissent le mental des gens communs. Sinon, ils pourraient vous « excommunier ». Cependant, ne permettez pas à l’empreinte du cœur d’être estompée. Soyez présent à cette unicité sans faire usage d’aucun mot. L’idée maîtresse de la conscience identifiée au corps est que « quelqu’un qui est né, mourra ». Même sur le champ de bataille, Arjuna ne quittait pas l’état de samâdhi.

Se remémorer le mantra est nécessaire pour détruire les pensées erronées du mental. Une fois débarrassée des impuretés, la conscience brillera comme un bijou dans le creux de la main. Une fois que tous les mots auront été démasqués, la véritable nature, qui est sans forme et sans nom, sera silencieuse. Quand le mental est purifié, la conscience est perçue clairement. La conscience signifie Sattva guna, qui est consciente d’elle-même.

Les qualités qui se jouent au travers des cinq éléments, se manifestent en tant que mental au travers de la conscience pure. Toutes les actions humaines se font au travers des cinq éléments. La Terre est le magasin de stockage des cinq éléments, et c’est pourquoi la vie jaillit d’elle. L’essence de la Terre est le corps subtil, qui est notre sens « Je suis ». Sans nourriture, il n’y a ni prana, ni conscience. Observez votre corps pour trouver votre véritable identité. Celui qui a connaissance des cinq éléments est Parabrahman. Il est au-delà des cinq éléments. Il est au-delà des pensées. Il n’a aucun besoin.

Quand vous vous voyez en tant que Soi suprême, la colossale création des cinq éléments se réduit à la taille d’un atome. Méditez sur ce que vous étiez avant le corps. Tant que ce que vous voyez ou ressentez vous affecte, vous n’avez pas parachevé la connaissance du Soi suprême. Être parfaitement libre signifie n’avoir aucun désir ou aucune attente pour une amélioration. Le Soi suprême n’est pas la conscience, mais ce qui a connaissance de la conscience. Celui qui comprend ce secret devient le Soi suprême. Le corps s’en ira. Alors, pourquoi perdre notre perfection en s’identifiant à lui. Le bail de la vie est à durée limitée. Cette saison passera avec la vie. Cette expérience s’en ira. Ce qui est connu doit s’en aller. Celui qui connaît ne peut être connu. « Je ne suis pas cela » doit être la conviction. Soyez fermement présent au fait que ce qui s’oublie n’est pas vous.

jeudi 4 janvier 1979

Nisargadatta Maharaj

Extrait de  ” Méditations avec Sri Nisargadatta Maharaj “ éd. Aluna

Nirupana 84 – Tous les noms sont mes noms

Tous les noms sont mes noms Nisargadatta

La maya-racine est l’amour lui-même. C’est l’amour d’être. Chacun veut voir son existence perdurer. Elle est apparue spontanément. Le processus se poursuit. L’amour est créé au travers de l’amour. La raison qui nous fait être en relation est l’amour de soi. Cette foule entière a émergé de cet amour. La maya originelle est l’océan d’amour. Toutes les actions ont pour origine l’amour de soi. Si vous réalisez cet amour, votre attachement pour les affaires du monde prendra fin. Il n’y aura plus de différence entre vous et le monde. Le monde a été créé dans la lumière de votre conscience. Vous ne croiserez pas le chemin de beaucoup de personnes qui diront cela si ouvertement. Je ne me prends pas pour un yogi ou un sage. C’est pourquoi je peux parler ainsi.

Quand vous n’avez pas accès à la connaissance du Soi, vous pouvez aller au temple et prier. Cela n’est plus nécessaire quand vous avez accès au Soi. Il ne devrait il y avoir aucun autre désir que la connais- sance du Soi. Pour être atteint, cela demande une totale consécration. Tout désir pour l’apprentissage de nouveaux savoirs cessera. Alors, vous atteindrez votre véritable nature. Il est possible de s’investir avec joie dans ce qui est aimé, mais cela ne mène pas à la découverte de votre vraie nature. Si vous êtes fixé sur les choses extérieures, vous n’aurez pas cette connaissance.

Krishna dit : « Oubliez tout, vous devez juste m’adorer. » Restez tranquille dans votre propre Soi. Pour le moment, vous écoutez seulement.

Quand vous en ferez l’expérience, vous en aurez la connaissance. Là où il y a dévotion, il y a amour. Là où il y a amour, il y a dévotion. Tant que nous nous prenons pour le corps, la différenciation « moi, mien » per- durera. J’expérimente « Je suis ». Cela est la conscience. Vénérez la conscience d’une dévotion non duelle. Elle est connue dans le corps et son mouvement et dû au prana.

Les oreilles n’écoutent pas. Celui qui écoute par l’intermédiaire des oreilles n’est pas un être humain. À vrai dire, ce qui écoute est de nature divine. Cela s’éclaire de sa propre lumière. Vous avez d’autres croyances à cause du corps. L’attention devrait être tournée constamment vers la conscience. La lumière du Soi précède toutes les autres lumières. C’est sans forme, ni grand, ni petit. Ainsi, cela imprègne tout. Cet amour est sans forme. Il n’a pas de corps.

Aussi longtemps qu’il y a du prana, Le Soi est présent en tant que l’observateur. Il ne va ni ne vient. Vous êtes dans le corps, mais vous n’êtes pas le corps. Vous êtes conscience pure, pure force vitale. Le monde est uniquement la lumière de la conscience. L’état originel est « Unité ». Cela seulement doit être correctement compris. « Je suis la conscience » : ceci doit être une conviction. Tous les noms sont mes noms. Par excellence, le dévot est complètement stable dans la convic- tion qu’il n’est pas le corps. Tous vos besoins arriveront à une fin avec la réalisation du Soi. Autrement, vous ne serez jamais satisfait même si vous deveniez l’empereur de tout l’univers.

Nisargadatta Maharaj

Extrait de “méditations avec sri Nisargadatta Maharaj” éd. Aluna

Nirupana 83 – Remettez-vous en à la Conscience

Soi conscience Nisargadatta

  Dans mon approche de la spiritualité, il n’y a rien à perdre ou rien à gagner ; il y a juste à connaître. Les profits ne sont d’aucune utilité quand vous n’avez pas de forme. Jetez loin tout ce que vous avez compris. Pour la connaissance du Soi, restez silencieux et discernez. Vous n‘êtes pas le corps, vous n’êtes pas la Conscience. Celui qui dit : « Je ne suis pas la Conscience », ne peut être que vous. Tout ce que nous avons besoin de connaître est que la Conscience arrive avec le corps et qu’à la fin il y a oubli « d’être ». Il n’y a rien qui ressemble à la mort. Comment pourriez-vous être la Conscience passagère ?

Krishna dit : « Je suis la connaissance dans toutes les manifestations. Je suis partout. Toutes les manifestations sont Ma manifestation. » C’est une rivière de manifestations. Les sages évoquent l’Unique qui parle.

Quand vous vous réveillez le matin, le saint regard de Dieu vient à vous sans attente. Quand vous prenez conscience de votre manifestation, vous comprenez que ce qui se produit, l’est uniquement en vertu de Cela. Tenez-vous à la Conscience, il n’y a pas d’autre Dieu que cela. La connaissance est celle de votre Soi. Elle est transmise de la meilleure façon qui soit par l’écoute. C’est de la plus grande importance. Le Seigneur en vous est prisonnier des concepts. Il est libéré par l’écoute. Toutes les obstructions sont ôtées. Chacun est entravé par la Conscience identifiée au corps. L’écoute rompt les liens d’identification au corps

Soyez convaincu que la Conscience en vous est la manifestation du Guru. La sensation « Je suis » se présente à votre réveil. La Conscience se lève. Dieu se manifeste en tant que votre perception « Je suis ». Vous l’avez mis en mauvaise situation en le prenant pour le corps. Votre Conscience est votre vraie nature. Remettez-vous en à la Conscience (il s’agit d’une dévotion non duelle. C’est la véritable méditation. Asseyez- vous confortablement, les yeux fermés, et sans mouvements. Observez votre sensation d’être, avec un mental inactif, jusqu’à ce que vous oubliiez la conscience identifiée au corps).

Les myriades d’existences ne sont rien d’autre que la manifestation de votre Conscience. Vous vous prenez pour le corps. Est-ce la force de la Conscience qui vous fait croire cela ? Maya et Dieu se manifestent ensemble. Ils ne sont pas séparés.

Dans la pratique du yoga, le prana est amené au niveau du cortex cérébral (par les pratiques de respirations). Néanmoins, le plus grand yoga est la connaissance du Soi. La parole du Guru est la parfaite manifestation du Divin. Seul un être illuminé peut évoquer la réalisation du Soi. Ceci est possible uniquement quand ces mots du Guru sont suivis : « Vous êtes sans forme, sans apparence, pure Conscience. » Les cinq éléments sont purs et immaculés. Atman résulte de l’unité des cinq éléments. Immergez-vous dans le bleu profond de l’Absolu. Vous pouvez le nommer comme un dieu ou un océan ; quoi que vous choisissiez, Il le sera. En samâdhi, il n’y a aucun sens de félicité. La joie est perçue quand le samâdhi prend fin. Vous devez atteindre le point où la parole du Guru n’est jamais oubliée.

Différents aliments, parce que de différentes qualités, ont des effets différents sur le mental. Pour commencer, l’aspirant est bien avisé de prendre une nourriture frugale. Ultimement, vous devrez réaliser que votre véritable nature n’est pas concernée par la qualité de la nourriture. L’état tranquille est sans naissance. Celui qui est né, est en mouvement. Poursuivez la reconnaissance du Soi, tous les conflits s’évanouiront et se résoudront en silence. Ceci est la plus grande dévotion. Aucune expérience ne vous marquera. Tout ce que je vois et perçois est uniquement moi-même. C’est la connaissance « Je suis ». Le Soi est antérieur aux pensées. Au matin, la toute première manifestation de l’état de veille est sans mots. Nous sommes antérieurs à tout mot. La puissance du prana est la maya primordiale.

Quand il y a diligence dans le suivi de la parole du Guru, toutes les difficultés sont résorbées. Tenez-vous-en à ces mots : « Je suis pur Brahman. » Par une dévotion persistante, cela deviendra Parabrahman.

Nisargadatta Maharaj

dimanche 24 décembre 1978

Nirupana 83 de “méditations avec Sri Nisargadatta Maharaj”

Nirupana 82 – notre véritable nature

méditations Nisargadatta Nirupana

Vous pourriez dire que Dieu existe ou que Dieu n’existe pas. Le fait suivant ne changera pas. Qui dit que Dieu est ou n’est pas ? (C’est notre Conscience qui est le véritable Dieu).

Être réalisé signifie être parfaitement silencieux. Dans le sommeil profond, il n’y a ni plaisir, ni peine. Chacun apprécie quand le sommeil arrive. De la même manière, quand vous avez connaissance de qui vous êtes, la mort devient une occasion de grande joie. Il n’y a en fait rien qui ressemble à la mort. Celui qui n’est plus comme ci ou comme ça, atteint la libération. Qu’est-ce que Cela, dont l’expression est le sommeil et la veille ? Ceci vous mènera à l’Absolu. Vous découvrirez qu’il n’y a qu’un être sur des millions qui a connaissance de la Conscience.

Avez-vous saisi votre vraie nature ? Le corps est constitué de nourriture. Le mental, l’intellect, l’ego, et la conscience, sont des expressions du prana – la force vitale. Celui qui a connaissance de tout ceci, ne fait rien. Aussi longtemps que le bâton d’encens brûle, un parfum agréable se dégage. Quand tous les ingrédients ont été consumés, le parfum disparaît. De la même manière, tant que l’essence de nourriture brûle dans le corps, la conscience est présente. C’est un parfum, c’est l’amour de soi. Celui qui a connaissance de ceci ne peut être décrit. « Je suis » est connaissance directe. C’est aussi la résultante des trois gunas. Celui qui comprend ceci est le même qui a connaissance des trois gunas. La sensation « Je suis » est le produit des trois gunas. Quand quelqu’un prie Dieu comme une entité différente de lui-même, il s’agit alors de connaissance indirecte. Quand le même réalise que quoi que ce soit est uniquement lui, il s’agit alors de connaissance directe. La première étape se fait avec la connaissance objective. Ensuite, il n’y a plus d’objet.

Celui qui se tourne uniquement sur le Soi, en ayant foi dans le Guru, devient libre de tout objet. Ce qui est, est vous. Aucun autre remède n’est à prescrire. Le besoin d’un remède implique que la conscience n’est pas purifiée. Chacun devient heureux quand il s’oublie. Aucun objet extérieur ne peut rendre heureux. La signification de ces mots est comprise par la grâce du Guru.

Durant le sommeil, il y a oubli de soi. L’état de veille vient ensuite spontanément. La seule chose qui soit source de réjouissance est la foi dans le Guru. C’est notre véritable nature. Ne recherchez pas la renommée et ses souffrances. N’acceptez pas les concepts tels que « Je suis comme ceci, comme cela ». Après avoir écouté ceci, si quelqu’un souffre encore de l’identification au corps, quelle aide peut apporter le Guru ? Le son par lequel vous avez pris conscience de vous-même est le premier état sans mots. Les significations apportées ensuite par le mental sont principalement cause de souffrance. Un jnani est au-delà de tout ceci, il se tient uniquement en tant que Témoin.

Celui qui expérimente une paix constante est un jnani. Il est pur Brahman. Le monde a été créé à partir de votre « Je suis ». Ce fait est connu à travers l’absence de pensées. C’est parfait. Gardez le silence. Quand le mental se reconnaît, vous venez à connaître qu’il est la puissance d’action de Dieu. Ne vous laissez pas tenter par les honneurs quand on pourrait vous prendre pour le Guru. Si un soi-disant jnani subordonne les autres, vous saurez qu’il manque de connaissance.

Nisargadatta Maharaj

jeudi 21 décembre 1978

Nirupana 82 de “méditations avec Sri Nisargadatta Maharaj” éd. Aluna

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Nirupana 81 – vous êtes le vaste océan de paix.

Nisargadatta vous êtes le vaste océan de paix.

  À quoi servent ces chercheurs dont le mental est apaisé ? Celui qui a le désir le plus sincère dans le cœur, sera comblé tôt ou tard.

Je ressens que j’ai été pris dans le piège de maya, sans en avoir connaissance. N’est-ce pas dû à mes parents qui ont proclamé la naissance de celui qui n’a pas de naissance ? Que je sois né et que j’aie des parents est ma diffamation. Pourquoi devrais-je prendre pour vérité ce qui s’est produit sans que j’en aie connaissance ?

La pensée « Je suis » est une affection qui est arrivée spontanément. La manifestation de la Conscience veut dire que, tout soudainement, nous ressentons « Je suis ». À cause de cette affection, on dit : « Je suis le corps. » L’Atman est la manifestation. Cependant, il y a identification au corps et à ses collections de désirs et passions. Écoutez attentivement. La libération n’est pas le résultat d’une action. Quoi que ce soit que vous puissiez connaître n’est pas vous. Une discrimination avec les yeux grands ouverts est nécessaire. Une foi aveugle, seule, n’est pas suffisante.

Avec notre sentiment d’être vient le monde avec le vivant et le non vivant. « Être » est assimilé au corps. Le désir racine est d’entretenir l’ego. C’est le résultat d’une perturbation des gunas. Le reste suit. Quand le sentiment d’être s’en va, il ne reste rien. Celui qui sait qu’il n’est pas le corps, est illuminé. Il n’y a plus pour lui de souffrances dues aux espoirs, désirs, passions, etc.

Avez-vous remarqué la transformation de l’enfant en adulte ? Sans le savoir, le corps grandit. Votre état, antérieur au mouvement au sein des gunas, n’est pas perceptible par les sens. Tout est créé par la mise en mouvement des gunas. Saisissez cela et restez tranquille. Il n’est pas nécessaire d’évoquer ceci. Alors que vous en aurez connaissance, vous saurez que l’univers n’est pas vrai – juste une apparence. Cette compréhension  devra être fermement établie dans le mental.

« Je suis » signifie un mouvement des trois gunas. Quoi qui soit vu au travers de ce mouvement est un rêve. On l’appelle le monde. Il est apparu sans aucun effort. Quel est votre rôle dans tout cela ? Le remède le plus simple pour l’appréhender est de saisir ce qu’est la conscience (Je suis la conscience, Je suis Dieu. Le monde est en moi. Je suis antérieur à toute chose. Je suis celui qui en a connaissance. Ceci est le Jnana yoga). Le yoga de la dévotion ( Bhakti yoga) c’est prendre pour vérité le fait que la conscience est le Guru et rester à ses pieds.

Ce « Je suis » est apparu spontanément et sans être invité. Il n’était pas là auparavant. Quand il part, l’univers se dissout dans les cinq éléments. Le fait « Je suis » s’est vu donner des noms tels que maya, la racine première, la matrice d’or, etc. Chacun devrait connaître qui et comment il est, ainsi que par qui tout est connu.

Notre existence mondaine a pour objectif de satisfaire notre faim sous la forme d’espoirs, de désirs, et de passions. Le mouvement des gunas soutient cette vie passagère et les nombreux êtres avec.

Même en pleine santé, il n’y aura pas de paix. Le repos ne survient qu’après l’oubli de vous-même dans le sommeil profond. Vous oubliez que vous êtes. Pour qui chantez-vous des chants dévotionnels ? Méditez sur Cela en vertu de quoi vous avez connaissance du monde. Vous serez en paix, dans l’état de samâdhi. Cette paix-là n’est pas du domaine des cinq sens. Quand vous saisirez ce qu’est votre Conscience, vous viendrez à savoir que vous êtes le vaste océan de paix.

dimanche 17 décembre 1978

Nisargadatta Maharaj

Nirupana 80 – Votre sensation « Je suis » est Dieu

Nisargadatta Votre sensation « Je suis » est Dieu

  Le concept premier est le sens « Je suis ». C’est la Conscience. Restez avec le concept de base « Je suis vivant ». Votre sensation « Je suis » est Dieu. De toute votre vie, n’oubliez jamais ceci. Il s’agit de maya. Elle représente le pouvoir de Dieu. Chacun doit être convaincu qu’il n’est pas le corps, qu’il est la Conscience.

Le chercheur n’a pas de forme. Celui qui s’identifie encore au corps est un aspirant. La conviction « Je ne suis pas le corps » doit être présente. Il doit être fermement établi que « Je suis uniquement conscience ». Ceci est l’objectif de tout chercheur : « Je n’ai pas d’apparence. Je suis dans la maison, mais je ne suis pas la maison. » Vous dites : « Je suis » ; mais pouvez-vous me donner une information à votre sujet tout en mettant de côté le mot « Je » ? Celui qui est antérieur aux mots « Je suis », est-il un être humain ? A-t-il une forme ? Cette connaissance n’a pas de corps. Elle ne se pose pas la question d’être un homme ou une femme. Elle a cependant un parfum. La Conscience est antérieure à toute chose. C’est la Conscience qui se souvient du Guru. Un chercheur n’a pas de forme, tout comme la faim et la soif n’ont pas de formes. Ne vous ai-je jamais dit que vous n’étiez pas le corps ? (Même avant que le corps disparaisse).

(En réponse à quelqu’un qui posait une question concernant l’astrologie, Maharaj répondait que ses effets étaient réels, parce que nous les croyons réels et par conséquent souffrons de ces effets. Si nous nous identifions à la conscience pure et sans forme, comment le mouvement des planètes pourrait-il nous affecter ? L’univers avec son système planétaire se trouve dans notre Conscience).

Celui qui n’a aucune notion de dévotion ou de Dieu est véritablement prisonnier. Celui qui Le recherche désire la libération. Celui qui suit une discipline est un chercheur. Il deviendra un siddha, un libéré vivant.

Quand vous voyez la misère du monde, vous ressentez de la souffrance, parce que vous vous prenez pour un individu. L’individu est perturbé par les concepts de « je » et « mien ». La totalité n’a pas de telles perturbations. Si vous méditez sur le fait que « Je suis le monde dans son entier, avec ses plaisirs et ses souffrances », votre sens personnel de la misère s’en ira.

La Conscience, avec ses trois gunas, est la même pour tous les animaux. C’est l’existence. La subtile sensation d’être est l’identité manifestée de maya. Dans sa matrice se trouvent les trois gunas. Personne ne veut mourir. Parce que la conscience « Je suis » veut perdurer. C’est le pouvoir de maya. Voir la conscience subtile, c’est voir le monde avec ses innombrables êtres. Personne ne peut être nommé un acteur, un créateur, ou un destructeur. La sensation « Je suis » est la plus haute dévotion.

Aussi longtemps qu’il y a friction entre le prana et l’essence de nourriture, « Je suis » est ressenti. Quand le prana s’en va, la sensation d’être prend fin. Dans le corps, l’interaction entre pur Sattva (qualité de connaissance) et prana est permanente. Ceci produit la connaissance « Je suis ». Quand le prana se sépare, le sentiment d’être s’en va. Tant que ceci n’est pas saisi, personne ne peut échapper aux mâchoires de la mort.

Tamas et Rajas sont impliqués dans les activités quotidiennes. Rajas est le travailleur, et Tamas est celui qui retire de la fierté du travail. Sattva est le superviseur. La conscience est la caractéristique de l’essence du corps de nourriture. Une fois que le prana aura quitté le corps, vous ne vous souviendrez plus que vous êtes. Le monde et l’état de veille ne sont pas différents. Pour comprendre ceci, suivez la parole du Guru. Votre Conscience manifestée doit devenir à nouveau non manifestée.

Tenez-vous-en à la Conscience, au moins au moment de vous endormir. Quand vous vous éveillez, de la même façon, tenez-vous-en à la connaissance. Vous êtes Conscience pure pour quelques secondes au réveil, puis la personne se réveille. La chose la plus sacrée au monde est la Conscience. Sans rien faire d’autre, méditez sur la Conscience. Vous avez l’impression d’être le corps, mais vous êtes uniquement la Conscience.

jeudi 4 décembre 1978

Nisargadatta Maharaj

Extrait de “Méditations avec Sri Nisargadatta Maharaj” éd.Aluna.