Ni ceci Ni Cela – la seule vraie connaissance

Nisargadatta Maharaj : Cet être , (ce sentiment de conscience individuelle) qui est notre plus précieuse possession, que nous cherchons à  préserver à tout prix et le plus longtemps possible, dépend du corps et ne se maintiendra que pendant la durée accordée à chaque existence. tout ce que nous avons pu acquérir dans ce monde nous devons le moment venu l’abandonner et partir. Nous devrons restituer tout ce que nous avons acquis à l’ensemble de la manifestation.

Notre moi véritable (Soi) est indépendant de ce que perçoivent les cinq sens. Tout ce qui est perçu est objet et le sujet qui voit l’objet se doit d’être distinct de l’objet pour le percevoir. Tout se produit en terme d’êtreté et cela quel que soit le degré d’identification que nous ayons avec notre corps et quel que soit notre désir de le conserver. Notre nature véritable ne peut pas s’identifier au corps, elle demeure indépendante, et à la disparition de celui-ci elle  se fondra dans l’être universel.

Je demeure complètement indifférent à ce que se figurent être ceux qui viennent me visiter. Je m’adresse uniquement à ceux qui veulent entendre, à leur véritable nature et non pas à ce qu’ils imaginent. Il est possible par exemple d’acquérir un grand nombre de connaissances de la musique. Mais la seule vraie connaissance -immensément plus importante que tout le reste – est la connaissance de soi-même. Celui qui est attiré par cette connaissance vraie et qui se plonge résolument dans cette recherche, découvrira combien tout autre savoir est totalement inutile.

Dans cette maison on est très intéressé par un certain programme de télévision. Pour m’associer au reste de ma famille  je m’oblige à le regarder, mais au bout de cinq minutes je ne lui accorde plus aucune attention. Ces artistes qui chantent et dansent le font-ils de leur propre chef? Non, ils sont obligés de se plier au concept d’autres personnes.

Avant d’entamer ma recherche de la vérité j’étais intéressé par un grand nombre de choses. A une certaine époque j’étais passionné par le théâtre, la musique et la personnalité de certains interprètes. Aujourd’hui, même si quelqu’un me donnait une place pour une représentation  extraordinaire j’en ferais cadeau, cela ne m’intéresse plus. Dans ce monde chaque épisode heureux se produit de lui-même, cela je le sais. Mais ceux qui sont concernés par ces événements viennent ici et s’efforcent de m’y associer croyant me faire partager leur propre plaisir. Ils viennent ici, je les respecte, je les reçois, mais il n’est plus possible que je m’intéresse à toutes ces choses.

À une certaine époque, j’ai voulu voyager et je suis parti tout seul vers le sud. Cet individu marchant à pied sur  les routes a pris conscience que tous les plaisirs de cette sorte n’étaient que ceux d’un  locataire et étaient limités par le temps. Quand tous cela fut bien clair je suis revenu et je sais à présent que le seul bonheur réside dans le contact avec soi-même, que tout le reste est momentané et ne vaut pas donc la peine d’être recherché. Seule la joie de voir ce que nous sommes est véritable. Elle n’est  pas une conséquence, sa propre nature est joie, une joie qui est en elle-même joie, tandis que les autres  joies sont dépendantes de quelque chose. Quand vous avez découvert cela les plaisirs mondains n’ont plus  aucun intérêt pour vous.

Nisargadatta Maharaj

Le 5 janvier 1980

Extrait de “Ni Ceci Ni Cela” aux éditions des 2 océans

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