Nirupana 120 – Dualité

Notre comportement au travers de la conscience identifiée au corps est comme celui d’un patient à l’hôpital. Pendant la maladie, chacun ressent le besoin qu’il a de lui-même. Tant que la maladie est là, chacun prend soin de lui avec beaucoup d’attention (la maladie est ici comparée à notre existence). Vous pourriez ne pas saisir tout ceci, mais c’est important de comprendre cet attachement.

L’identification au corps est comme une maladie. Aussi faut-il s’en préoccuper tout au long de la journée. Pourquoi ? Parce que nous ne voulons pas nous perdre. La conscience met en place tout ceci pour se préserver. Même comme cela, l’éventualité du départ se présentera. Vous prenez soin de vous de telle manière que la maladie ne cessera pas. L’expérience elle-même est la maladie, elle viendra à sa fin. L’Absolu est le véritable état et il ne peut être connu. Le connu ne peut affecter le non connu.

Pourquoi pratiquons-nous la méditation et les japas ? N’est-ce pas pour préserver la conscience ? Quoi qu’il en soit, il s’agit d’une qualité d’origine physique (elle est créée à partir de l’essence de nourriture, de l’essence du corps). En raison de la conscience identifiée au corps, il y a des attentes, des désirs et des passions.

Les parents sont morts. De quelle utilité sont-ils maintenant ? Qu’en est-il même du fait de savoir qu’ils sont partis ? De la même manière, le jnani ne tire aucun profit de sa réalisation du Soi.

Par une telle discrimination, il est possible d’aller au-delà de la conscience. Chaque être tente de protéger ce qui ne peut être protégé en dépit de tous les efforts. Tout ce que l’on souhaite protéger ne durera pas. Quel est Celui en compagnie de qui rien ne perdure ? Il ne peut être décrit d’aucune manière. Combien de pains de connaissance spirituelle peut-on cuire ? Le Soi peut-il être identifié par des caractéristiques ? Vous aspirez à un bien-être physique, spirituel, au moyen de la conscience identifiée au corps. Mais le corps n’est pas votre vraie nature. Celui qui anime le corps n’a jamais été vu en train de mourir, par qui que ce soit. La conscience identifiée s’accapare toute la responsabilité et l’honneur.

La conséquence en est que cela devient une source de misère.
Celui qui est pour toujours éveillé est le Sadguru. Il vous donne la pleine conscience. Prenez cette pleine conscience et éveillez-vous. Alors vous atteindrez la nature véritable du Sadguru. Celui qui suit la parole du Guru n’a plus à faire d’efforts. Atman signifie « Je suis – J’existe ». Quand le prana quitte le corps, l’Atman disparaît. Quand il y a conscience, il y a aussi temps.
Il n’y a pas d’autre. Quoi que ce soit, c’est Vous uniquement. Cependant vous créez une dualité et espérez un bien-être qui reposerait sur cette dualité.

Nisargadatta Maharaj

jeudi 19 juillet 1979

Extrait de “Méditations avec Sri Nisargadatta Maharaj” éd. Aluna

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