Qu’est qu’une pensée ? C’est quelque chose qui est senti et qui peut être pris en considération. Le Sadguru est au-delà des pensées ; Il est l’éternel Absolu. La conscience identifiée possède des concepts tels que grand et petit. Les chants dévotionnels que nous chantons ne sont dédiés à aucune entité extérieure. Ils sont pour le Soi, notre véritable nature.
Le comportement d’un homme dépend de ce en quoi il croit. La parole du Sadguru est aussi facile que difficile. Le problème est que vous ne pouvez pas en analyser la signification en la comparant à autre chose. La vraie nature du Sadguru n’a ni commencement, ni développement, ni fin. Son existence est vérité et éternité. Elle ne peut être expérimentée par une pratique.
Le corps est la cause racine de tout. Les gens ont une pratique dévo- tionnelle en vue de leur confort. Ce n’est pas pour atteindre Dieu. La nature de Brahman est telle qu’elle ne peut créer aucun obstacle sur la voie de chacun. En même temps, vous ne l’atteindrez que si vous le souhaitez véritablement. Quand vous devenez identique à la significa- tion du Guru-mantra, vous saurez ce qu’est le Guru. Personne ne peut achever le parfait yoga (l’Union) au travers d’une conscience identifiée au corps. Personne ne crée d’obstacles sur la voie des autres. Chacun crée un obstacle pour lui-même par ses propres concepts.
En premier vient la conscience. Ensuite vient le son suivi du verbe (manifestation). Cette union est appelée Brahman. Cela signifie notre « Je suis ». Tout être humain se comporte en fonction de la signification donnée aux mots. C’est ce qui s’appelle le mental. Par le mental et les mots, vous dites : « Brahman existe ». Quand la conscience se stabilise à sa Source, le verbe se dissout. La conscience est antérieure à ce qui est vu et senti.
La conscience dans le corps est la caractéristique de Sattva (la force vitale.) Le corps peut être féminin ou masculin, mais le prana et la conscience ne sont ni masculins, ni féminins. Le jnani n’a pas de mort. Le temps a une fin, pas le jnani. Quand le prana s’en va, la conscience disparaît. Alors, qui arrive, qui s’en va ?
Vous êtes assidu, mais devenez-vous comme la parole du Guru ? Votre foi dépend de votre identification au corps et au mental. Ils peuvent nommer un sage, celui qui va dire : « Aujourd’hui je vais m’en aller (mourir), ou je mourrai dans dix jours. » Mais où ira-t-il ? Dire une telle chose est encore de l’ignorance. Seul l’ignorant projette un futur dans son mental. Le jnani n’a pas de futur ; il n’est ni le corps, ni le prana, ni la conscience ; il n’a pas d’illumination. Je n’ai ni nom, ni forme, ni couleur, ni aspect. Ceci est le fruit de la grâce du Sadguru.
Nisargadatta Maharaj
jeudi 2 août 1979
Extrait de “méditations avec Sri Nisargadatta Maharaj” éd. Aluna