Nirupana 17 – connaissance du Soi

 

La connaissance du Soi signifie avoir une parfaite compréhension de ce que nous sommes précisément. Le corps, pour lequel tous les plus grands soins sont pris, est impermanent et irréel. Quoi que ce soit qui peut être connu, n’est pas la connaissance du Soi. Celui qui croit qu’il va mourir est ignorant. Il devrait s’unir à Sat (qui est éternel), et non pas au corps.

Un sage signifie notre vraie nature, toujours présente et immaculée. Il n’y a pas de personnalité ici. Le sage n’est pas une personne ; il est seulement. Il est en état de satsang permanent. (En sainte compagnie permanente). Cependant, le cours de la vie se poursuit et se termine par la mort. Ce que vous prenez pour vous-même n’est pas votre compagnon ; il ne l’a jamais été et ne le sera jamais. Celui qui supporte toutes choses est un sage (jnani). Peut-il causer de la souffrance aux autres ? Le mouvement des cinq éléments n’est pas le sien. Quelle que soit l’identité que vous essayez de vous modeler dans le but d’être heureux, il faudra la laisser. Vos pensées changent avec l’âge. Vous avez de la fierté à être comme ceci ou comme cela en tant que corps physique. Vous avez l’impression d’être comme ci ou comme ça. La sensation « Je souffre de ceci ou de cela » est l’ignorance. Soyez convaincu que vous êtes autre que les sens ; leur expérience n’est pas votre expérience. Ceci est la condition de Brahman. La conscience pure n’a jamais eu d’expé- rience. Le mental est constitué de la collection d’impressions qui a été en- registrée en lui depuis la naissance. Ce qui constitue le corps est identique à ce qui constitue le monde. Quand cela se prend pour le corps, il de- vient différent du monde. Être un avec le monde, veut dire avoir de la dévotion pour tous les êtres, en tant que Dieu. Celui qui se prend pour le corps n’a ni tolérance, ni patience. Atman est mon Soi. Il est toujours libre. Il n’a pas de forme, mais sa propre lumière est la sensation « Je suis ». C’est la conscience pure. Quand quelqu’un vit cette dimension, sa connaissance est « Je ne suis pas le corps, je suis la conscience qui s’éclaire de sa propre lumière ».

Ce qui est réel ne fait pas des allées et venues ; seul le corps s’en va. Est-ce que votre corps sait que vous êtes assis ici ? Tous les corps de l’univers sont mis en mouvement par la force vitale.

Cette énergie de vie intense est nommée de différentes manières, comme Dieu, Iswara, Atman, etc. En fait, la conscience n’a pas de nom. Les noms sont donnés pour le fonctionnement pratique du monde. Une fois que la conscience quitte le corps, elle ne reconnaît plus le corps. Celle qui est sans limite n’a pas de connaissance d’elle-même. Elle n’a aucune fierté à être comme ceci ou comme cela. Des millions d’êtres naissent dans cette conscience chaque jour.

La même conscience réside en eux.
Votre mémoire fonctionne automatiquement. L’enregistrement se fait chimiquement. Toutes choses dont vous revendiquez être l’auteur s’installent en vous en tant que mémoire. Votre corps est une machine qui produit de l’énergie vitale avec la sensation « Je suis ». Elle mène à bien toutes les activités. Aviez-vous une quelconque expérience pour vous guider dans vos premiers apprentissages ? Ce « Je suis » chimique fait tout. Cette connaissance n’est pas affectée par les trois gunas. Quand il n’y avait pas d’expérience du corps, à quoi ressembliez-vous ? Sans ignorance, il ne peut y avoir de connaissance. Si l’ignorance de dé- part de l’enfant n’est pas là, aucune connaissance ne peut être acquise plus tard. La connaissance apparaît parce qu’il y a ignorance. Quand quelqu’un a l’information « Je suis » avec le corps, cela s’appelle vrutta (connaissance.) Paramatman n’a pas la connaissance d’une existence séparée. Cette information-connaissance est appelée mental, intellect, existence, intuition, etc. Il n’y a rien de vrai en elle. Quand la signification de cela est saisie le mental disparaît.

Est-ce que nous sommes apparus en premier, ou est-ce le mental (les mots) ?

Ce qui est là, l’est par le mot racine « Je ». Comment nommer cet état antérieur aux mots ? Parce que dans les activités quotidiennes, les mots sont pris pour avoir une réalité, le mot « Je suis le corps » s’est collé à vous. Le connaisseur (du Soi) n’expérimente pas consciemment l’information « Je suis ». Quand vous accédez au détachement, la compassion coule à travers vous. Tous les effets indésirables s’évanouissent. Devenir détaché veut dire que vous existez en tant qu’Absolu. En une telle compagnie, ceux qui se trouvent là sont aussi en paix. Celui qui connaît le Soi connaît comment le monde est créé.
L’ego correspond à l’identification au corps. Quand cela s’en va, les comportements liés s’en vont aussi. La vénération de tels sages fait du bien même aux déités. Dieu est redevable au dévot qui se libère du corps. Se libérer du corps pendant « la vie » est la tâche la plus ardue qui soit. La conscience dans le corps n’est rien d’autre que Dieu.

Nisargadatta Maharaj

jeudi 23 mars 1978

  Nirupana 17 p 87  “Méditations avec Sri Nisargadatta Maharaj” éd.Aluna

 

 

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