Nirupana 22 – l’ illusion de la naissance

Vous avez beaucoup lu et entendu. Maintenant tournez-vous vers celui qui lit et entend. Le fait que vous ayez connaissance d’être, est source de misère autant que de joie. Dieu est source de joie, tandis que maya est la racine de la misère. Mais à l’origine, c’est uniquement la conscience.

Trouvez ce que vous avez par vous-même qui soit vraiment à vous. Méditez sur cela, et sachez que celui qui contemple Dieu est lui-même Dieu. Seul le Sadguru peut vous dire qu’il en est ainsi. Les autres enseignants vous diront de vivre comme des serviteurs de Dieu.

Dans votre enfance, votre mère vous a appris à reconnaître les sons. Si elle ne l’avait pas fait, quel serait votre langage aujourd’hui ? Je vous parle aujourd’hui dans le langage qui était le vôtre avant que vous fassiez l’expérience des sons. Cependant vous avez encore besoin de comprendre la signification de ce qui est dit dans le langage que vous avez appris.
Toutes les religions du monde sont de simples concepts. Possédez-vous d’autres savoirs en dehors de ce que vous avez lu ou entendu ? La voie du Soi implique la voie du prana et de la conscience, parce que nous sommes la conscience. La conscience manifestée n’est pas stable, tandis que le non manifesté est la Vérité immuable.

Quand on s’occupe de l’horoscope d’un enfant, la première chose prise en compte est son heure de naissance. Alors, qui est né ? Est-ce le temps, ou est-ce l’enfant ? Les occupations quotidiennes sont exécutées sous le dictat du temps. Le temps est la durée. La sensation d’être l’acteur peut être appelée le mental. Dans toutes ces interactions est présent Celui qui est sans naissance. Par la grâce du Sadguru, l’illusion de la naissance s’évanouira à jamais.

Le sentiment d’existence survient avec la combinaison du corps et du prana. Cette expérience n’a pas de forme par elle-même. Ainsi, le mental s’identifie au corps physique. La naissance fait apparaître le temps, alors que nous disons pratiquement que c’est l’enfant qui est né. Le témoin, qui croit qu’il est le corps, est la victime du temps. Est-ce que le temps à une forme ? Cela ne peut pas être compris par les rituels. La discrimination est nécessaire.

Ce qui est entendu depuis l’enfance est pris pour acquis. Observez tout cela maintenant avec un regard discriminatoire. Prenez soin de votre véritable nature. Quoi que ce soit qui est cru ou mémorisé, cela ne restera pas. Vous le saisirez quand vous connaîtrez le Soi. Toutes les affaires du monde se font sur la croyance que ce qui se fait est vrai. En fait, il s’agit d’une fraude. Du sommeil profond jaillit la sensation « Je suis », puis de là le corps et le monde, suivis de la joie et de la peine. Si vous ne réalisez pas ceci, vous souffrirez.

Votre conscience est lumineuse, sans forme et sans localisation. Le corps est impur, c’est pourquoi vous êtes sur le sol. S’il était purifié, vous pourriez voler dans l’espace. Les hatha yogis le font. Restez présent à la conscience (ce qui écoute), et méditez sur elle. Elle n’a pas d’attachement. Vous n’y trouverez pas de choses telles que vertus et péchés. Vous vous limitez en pensant être le corps, et donc vous expérimentez la limitation. Celui qui écoute est identique à Brahman, tout comme l’est le Guru. Restez en contemplation sur ceci. Respectez la conscience en tant que Guru, elle deviendra votre amie. Arrêtez de regarder vers l’extérieur et comportez- vous en tant que Soi. Vénérez la plus grande connaissance, en disant « Je suis Cela ». Pouvez-vous demeurer en tant que conscience simplement un moment ?

Celui qui désire vraiment connaître ceci, ne mourra pas sans en avoir la connaissance. Il n’existe rien du genre « Je mourrai avec le corps ». Est-ce que la lumière peut mourir ? Combien de temps votre conscience va vous accompagner ? Une saison. La contemplation du Guru équivaut à la contemplation de la conscience. La contemplation de la conscience par la conscience est une dévotion non duelle.

Nisaragdatta Maharaj

jeudi 13 avril 1978

  Nirupana 22 de “Méditations avec Sri Nisargadatta Maharaj” aux éd. Aluna

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