Nirupana 8 – le Soi suprême

La lecture et l’écoute sont toutes deux nécessaires. La connaissance reçue du Guru concorde parfaitement avec ce qui est lu et entendu. La voie juste fait dire : « Je suis exactement tel que le Guru m’a décrit, et tel que je l’ai lu et entendu. » Ce qui reste, une fois rejetée notre propre conscience, est la Vérité. L’Union à Dieu est yoga. Dans l’Union, tous deux se dissolvent, le témoin de cela est le Soi suprême – l’état d’être non manifesté.

Le corps est prakiti, et ce qui réside dans le corps est purusha. Ce qui agit est prakiti, tandis que purusha est le témoin immobile. Autrement dit, le prana est le mouvement et ce qui en a connaissance est la conscience-témoin. Ces deux énergies sont sans forme. Prakriti et purusha ne sont pas séparées. Aussi, tant que vous vous prenez pour le corps il n’y a pas de paix. Gardez présent ce que vous avez entendu et restez dans un discernement constant. Celui qui a réalisé prakiti et purusha est libéré.
Dans le corps, Dieu fait l’expérience de Lui-même dans la sensation « Je suis ». La parole du Guru est votre propre présence ; vous devriez en être convaincu. Abandonnez-vous au prana ; laissez tomber l’identification au corps. Celui qui connaît le pouvoir du prana est le jnani. Fixé sur la source de l’énergie vitale (shakti), sa méditation est continue tout au long de la journée. Cette méditation est portée par cette énergie elle- même. La paix immuable est un grand accomplissement. Le véritable repos survient quand prakriti et purusha sont toutes deux oubliées. Par la méditation, la sensation « Je suis ceci ou cela » disparaît. Pour permettre à cette méditation d’aboutir avec succès, consacrez-vous à elle. Tournez l’attention sur le Soi avec l’énergie du prana. Quand cette énergie s’arrête, la conscience s’unit à elle et le samâdhi s’ensuit.

Le savoir livresque doit être confronté à notre propre expérience. Quand nous sortons du sommeil profond, ce qui apparaît en premier est la conscience microscopique. C’est la sensation « Je suis » avant tout mot. Cette graine de conscience est à la racine de toutes les expériences. Instantanément, elle prend la taille de l’univers. Mais vous devez voir l’irréalité de cette conscience. Le monde apparaît avec votre réveil. L’expérience se poursuit avec celui qui expérimente. Saisissez la Source de cette connaissance. Quand une opération est faite sous anesthésie, il n’y a pas de douleur. Si un être meurt dans cet état d’inconscience, y a-t-il une quelconque douleur de la mort ?

Alors que vous écoutez ces mots, vous vous oubliez et oubliez par là même le monde. Vous demeurez dans votre état d’être naturel. N’est- ce pas un grand profit ? La dévotion au Guru vous offre la réalisation du Soi.

Nisargadatta Maharaj

jeudi 19 janvier 1978

Extrait de “Méditations avec Sri Nisargadatta Maharaj” aux éditions des deux océans

 

3 réponses sur “Nirupana 8 – le Soi suprême”

  1. C’est ainsi que l’expèrience du réveil matinal, me ramène chaque jour au premier matin. C’est le mystère du monde qui nous est présentée dans le miroir d’espace et de temps de la manifestation, comme apporté sur un plateau. Qui le voit, qui y porte attention?
    Si je me prends pour quelqu’un, alors je me réveille en tant que corps qui a dormi dans un lit et qui se réveille pour s’activer aux différentes actions quotidiennes à mener dans le monde jusqu’au soir.
    Par contre, si je peux juste observer ce qui se passe, sans m’identifier à tel ou tel aspect de ce qui se manifeste, que vais-je pouvoir observer? Comment cela ‘commence’ ?
    Voici, une tentative de description de quelques jalons.
    En tout premier, il n’y a Rien, un rien qui ne se sait pas, qui est juste expérimenté sans se savoir, sans même se connaître en temps que Rien. Ce n’est que par l’apparition des étapes et états suivants que les mots et la faculté présente de description permettront de le décrire. A ce Rien il ne manque rien, en cela il est plénitude, sans attente, sans désir, il est paisible sans savoir qu’il ne pourrait pas l’être et qu’il l’est.
    Ce Rien, peut être nommé aussi le Soi, l’évocation du Soi amène à elle seule, une quantité de représentation et de concepts qu’il est nécessaire de voir pour ce qu’ils sont. Dans ce Rien apparaît la conscience (à ce moment là, il n’est pas possible de dire que c’est la conscience), mais il y a quelque chose qui apparaît Ici, en Rien. En tout premier dans une virginité totale, la bulle n’a pas encore d’irisation, le feu et sans flamme, comme un écran multidimensionnel sur le quel rien ne s’est encore révélé, comme une pellicule polaroïde dont l’image ne sait pas encore révélée.
    Mais maintenant il y a quelque chose plus tôt que rien ; c’est ce qui permet de dire et de sentir qu’il n’y avait rien auparavant. C’est le point du jour, l’heure de tous les possibles. Ce quelque chose est encore un rien complet, sans aucun désir, donc sans séparation. Rien ne s’y reflète, Rien s’y reflète. Ce qui n’est encore qu’un simple frémissement, dans son éveil, vient à se voir être par sa capacité de conscience, il se sait non pas en tant que quelque chose de particulier ou de défini qui ferait appel à la fonction mentale qui n’est pas encore là, mais il est assurément et en cela il s’est déjà sensiblement séparé. Fasciné par être, le frémissement se déploie et dans son déploiement ses capacités potentielles se manifestent les unes après les autres, laissant apparaître à sa surface, le monde de temps et d’espace. Le mental s’éveille et un ruissellement de pensées commence à sourdre, qui deviendra ou non un flot de pensée. Chaque nouvelle qualité ciselle un détail supplémentaire de ce visage – jour nouveau. Apparaissent un jour, une personne et d’autres personnes, un lieu et d’autres lieux, des activités, des mémoires, des envies, des espoirs des déceptions, des inquiétudes. Une fascination d’être dans ce rêve de jour nouveau.
    En quelques instants la plénitude qui règne Ici est comme oubliée. Le Rien laisse place à la multitude, l’immuable au changement, l’intemporel au temporel.

    Ou bien pas !

  2. Le matin comment pourrait-on rester dans le Soi ! L’impression que j’ai c’Est un passage que j’ai traversé mais je mourrais c’est durant l’accouchement. J’ai senti la paix m’envahir aucune peur ! Et je me suis réveillée des heures plutard ! Trop d’expérience de peur de mourir que j’ai pu regardé en méditation m’empêche de lâcher prise! Je ne le savais pas en regardant au fond mon émotion cela m’est apparue car j’ai une très grande peur! L’observation m’a permis de savoir? Je comprends plein de choses comme Je Suis déjà Le Soi je peux même le voir à l’oeuvre dans ma vie et savoir que c’est l’oeil qui regarde en plan arrière comme vôtre dessin Là compréhension et le savoir. Encore une autre grande peur! Julie-Anne qui est dû Québec s’est réalisée Je ne ressentais pas cet Amour que les Etres réalisés dégagent! Comment lâcher prise à tout ça???Par la Grâce Shanti Shanti Shanti Je comprends très bien que c’est la Grâce divine qui est là et de continuer

    1. Continuer cette simple observation, sans rien vouloir prolonger ou raccourcir de ce qui se présente. Le contact non voilé avec notre état naturel ( Soi), semble disparaître quand l’état de veille recouvre cet état, comme le ferait un abat-jour sur une ampoule électrique. Mais tout comme l’ampoule continue de briller et rayonne à travers l’abat-jour, C’est le Soi qui illumine le déploiement et l’expérience de l’état de veille, sans cela il n’y aurait pas d’état de veille possible. Vous êtes Cela , que vous le vouliez ou non, que vous le viviez consciemment ou non, que vous en aillez le rappel ou non.
      Bien à vous ,en unité d’Être.

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