Le jnani possède la connaissance de ce qui est éternel et de ce qui ne l’est pas. Ceci est acquis par la discrimination. Ce qui est compris par le mental doit encore être discriminé plus profondément. À travers ce processus s’acquiert la compréhension du corps grossier et du corps subtil. Le jnani évoque avec discrimination Sattva, le « Je suis », la conscience. Alors, il s’établit dans sa véritable nature. Le corps grossier est fait de nourriture. La conscience émerge de l’essence de nourriture et, de la conscience, la sensation « Je suis » s’élève. C’est l’instrument pour une juste discrimination. Le jnani a connaissance qu’il est lui aussi éphémère. Celui qui peut voir clairement ce qu’est le temps, n’est plus prisonnier du temps. Il est celui qui connaît le temps. Il est antérieur à ce qu’il connaît ou ressent. Tant que vous prenez la mort pour réelle, c’est que vous n’êtes pas sorti du cocon de la conscience. Le chercheur doit en premier lieu s’établir dans la conviction qu’il n’est pas le corps. Avant cela, il ne peut pas faire preuve de discrimination. Comment celui qui n’a pas de corps peut-il être marqué par les événements ? En tant que conscience identifiée, même dans une joie apparente, un être est tourmenté. Sans conscience identifiée, un être est dans la joie, même au milieu des tourments. Il est libéré. L’ego signifie identification au corps. Tout comme l’espace ne va pas d’ici à là, le Soi ne va pas de place en place. Il est partout. En l’absence de discrimination, la mort est réelle. Elle ne l’est pas pour un jnani. C’est l’ego qui est à l’origine des actions en se prenant pour le corps. Si l’on dit à un homme qu’il accouchera d’un enfant dans deux jours, il n’en sera pas affecté (parce qu’il sait que c’est impossible). De la même manière, celui qui sait qu’il n’est pas le corps, ne peut jamais être effrayé par la mort. Parabrahman ni ne va, ni ne vient. Il est infini. Brahman (manifesté) va et vient au travers de toutes choses. Le jnani fait preuve de discrimination au sujet de tout ceci. Son existence dans le corps est secondaire. En tant que Soi, il est aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur et qu’en toute chose. Un récipient peut être grand ou petit, mais l’espace qu’il délimite est de même nature. Réfléchissez à tout ceci pendant que le prana est encore dans ce corps. Aussi longtemps que le corps et le prana sont unis, il y a expérience. Un jnani sait qu’il n’est pas ce qui peut être connu. Il est celui qui connaît. Un jnani a connaissance de cela. Vous n’êtes pas la conscience, ni ce qui est expérimenté au travers de la conscience. Faites preuve d’un juste discernement pour comprendre ceci. Celui qui s’identifie à ce que dit le mental est dans l’erreur. Il est emprisonné. Parabrahman n’a pas d’identité. Il est antérieur à toutes choses. La compagnie de la conscience cessera, tout comme le soleil se couche, tout comme l’enfance passe. Observez la conscience. Adorez-la avec amour et donnez-lui le statut de Dieu. Vous finirez par être convaincu que vous êtes le Soi. Ceci est la voie spirituelle, la Vérité ultime.
Nisargadatta Maharaj
dimanche 11 mars 1979
Extrait de “Méditations avec Sri Nisargadatta Maharaj” aux éditions Aluna
” D’où venons- nous ? Que sommes-nous ? Où allons-nous ?”
Avez- vous lu le livre de Nisargadatta Maharaj : RÉPONSE À PAUL GAUGUIN publié aux éditions Aluna ?
Épinglé comme le papillon de Tchouang-tseu !
Merci Ji-phi , parfois l’imago a besoin d’être au repos .
( Une autre pensée):
Épinglé comme le papillon de Tchouang-tseu !
Merci Ji-phi , parfois l’imago a besoin d’être au repos .