Je suis – entretien 23 – la discrimination

Je suis JnanI Nisargadatta

La discrimination mène au détachement

Nisargadatta Maharaj : Il pleut fort, vous êtes tous trempés. Dans mon monde il fait toujours un temps radieux. Il n’y a ni jour ni nuit, ni chaleur ni froid. Là, aucun tracas ni regret ne m’assaille. Mon mental est libéré des pensées car il n’y a pas de désirs pour me rendre esclave.

Visiteur: Y-a-t-il deux mondes?

Nisargadatta Maharaj: Votre monde est passager et changeant. Mon monde est parfait et immuable. Vous pouvez me raconter ce que vous voulez de votre monde, je vous écouterai attentivement, avec intérêt même, cependant à aucun moment je n’oublierai que votre monde n’existe pas, que vous rêvez.

Visiteur : Qu’est-ce qui distingue votre monde du mien?

N.M: Mon monde n’a aucune caractéristique qui permet de l’identifier. On ne peut rien dire à son sujet. je suis mon monde. Mon mon de est moi-même. Il est complet et parfait. Toute impression est gommée, toute expérience rejetée. Je n’ai besoin de rien, pas même de moi car je ne peux pas me perdre.

V: Rien ne s’y passe?

N.M : Dans votre monde, tout ce qui arrive a une valeur et appelle une réponse. Dans mon monde rien n’arrive.

V : Le fait même que vous ressentiez votre monde implique la dualité inhérente à toute expérience.

N.M: Verbalement, oui. Mais vos paroles ne m’atteignent pas. Mon monde est non-verbal. Dans le vôtre ce qui n’est pas dit n’a pas d’existence. Dans le vôtre rien ne demeure, dans le mien rien ne. change. Mon monde est réel alors que le vôtre est fait de rêves.

V : Cependant nous parlons.

N.M: Le discours est dans votre monde. dans le mien il y a éternel silence. Mon silence chante, mon vide est plein, je ne manque de rien. Vous ne pourrez connaître mon monde tant que vous n’y serez pas.

V :  On dirait que vous êtes seul dans votre monde.

N.M: Comment pouvez-vous dire seul ou pas seul quand les mots ne conviennent pas? Bien sûr je suis seul (unicité) puisque je suis tout.

V: Vous arrive-t-il de venir dans notre monde?

N.M : Que signifie pour moi  aller ou venir ? Ce sont des mots. je suis. D’où puis-je venir, et pour aller où?

V: Quel est pour moi l’utilité de votre monde?

N.M : Vous devriez considérer de plus près votre propre monde, l’examiner de manière critique, et soudainement, un jour, vous vous trouverez dans le mien.

V : Qu’y gagnerais-je?

N.M : Vous ne gagnerez rien. Vous laisserez derrière vous ce qui ne vous appartient pas et vous trouverez ce que vous n’avez jamais perdu, votre propre être.

V : Qui gouverne votre monde?

N.M : Il n’y a ici ni gouvernant, ni gouverné. Il n’y a aucune dualité. Vous ne faites là que projeter vos opinions. Ici vos écritures et vos Dieux n’ont aucun sens.

V : Vous avez cependant un nom et une forme, vous faites preuve de conscience et d’activité.

N.M  : J’apparais ainsi dans votre monde. Dans le mien je suis. Rien d’autre. Vous, vous êtes riche e vos idées de possession, de quantité et de qualité. Je suis entièrement sans idées.

V: Dans mon monde , il ya le trouble, la détresse et le désepoir. Vous paraissez vivre de quelque revenu caché alors que je dois travailler comme un esclave pour vivre.

N.M : Faites ce qui vous plaît. Vous êtes libre de quitter votre monde pour le mien.

V : Comment fait-on la traversée?

N.M : Voyez votre monde tel qu’il est, non comme vous l’imaginez. La discrimination vous conduira au détachement; le détachement amènera l’action juste; l’action juste construira le pont qui vous mènera à votre être réel.  L’action est un gage de ferveur. Faites ce qu’on vous dit avec diligence et foi et tous les obstacles s’évanouiront.

V : Êtes-vous heureux?

N.M : Dans votre monde je serais des plus misérables. Se lever, manger, parler, dormir à nouveau, quel ennui!

V : Ainsi, vous ne désirez même pas vivre?

N.M : Vivre, mourir, des mots sans signification! Alors que vous me voyez vivre, je suis mort. Quand vous me croyez mort, je suis vivant. Dans quelle confusion êtes-vous!

V : A quel point êtes -vous indifférent? Toutes les misères du monde ne sont-elles rien pour vous?

N.M : Je suis parfaitement conscient de vos ennuis.

V : Que faites-vous pour eux?

N.M : Je n’ai rien à faire. Ils ne font qu’aller et venir.

V : S’en vont-ils par le fait même que vous leur prêtiez attention?

N.M : Oui. la difficulté peut être physique, émotionnelle ou mentale, elle est toujours individuelle. Les calamités à grande échelle sont la somme de destinées individuelles innombrables et elles prennent du temps pour s’installer. Mais la mort n’est jamais une calamité.

V : Même quand un homme est tué?

N.M : La calamité est celle du tueur.

V : Là encore, il semble qu’il y ai deux mondes, le mien et le vôtre.

N.M : Le mien est réel ,le vôtre procède du  mental.

V : Imaginez un rocher, un trou dans le rocher et une grenouille dans le trou. la grenouille peut passer sa vie dans un bonheur parfait, à l’abri de l’affolement et du trouble. Hors du rocher le monde va sa vie. Si on parlait à la grenouille du monde extérieur, elle dirait: ” Cela n’existe pas. Mon monde est un monde de paix et de joie. Votre monde n’est qu’une structure verbale, il n’a pas d’existence”.  C’est la même chose avec vous quand vous nous dites que notre monde n’existe tout simplement pas, il n’y a pas de base commune de discussion. Ou prenez un autre exemple. Je vais chez un médecin et je me plains de douleurs à l’estomac. Il m’examine et me dit: “Vous allez très bien”. Mais, dis-je, j’ai mal”. “Votre douleur est mentale”, affirme-t-il.” Cela ne m’aide pas de savoir que ma douleur est mentale. Vous êtes un médecin, signez mon mal. Si vous ne le pouvez pas, alors vous n’êtes pas un médecin.”

N.M : Très juste

V : Vous avez construit la voie, mais comme il n’y a pas de pont, aucun train ne peut passer. Construisez le pont.

N.M : Il n’y a pas besoin de pont.

V : Il faut bien qu’il y ait un lien entre votre monde et le mien.

N.M : Il n’y a pas besoin de lien entre un monde réel et un monde imaginaire car il ne peut y en avoir.

V : Que faisons-nous alors?

N.M : Examinez votre monde, appliquez- y votre mental, regardez le d’un oeil critique, disséquez toutes les opinions à son sujet; cela fera l’affaire.`

V : le monde est trop grand pour cette investigation. Tout ce que je sais c’est que je suis, que le monde existe, que le monde me trouble et que je le trouble.

N.M : Mon expérience est que tout est félicité. Mais désirer la félicité engendre la souffrance. La félicité devient ainsi une graine de souffrance. L’univers entier de la souffrane est né du désir. Renoncez à désirer le plaisir et vous ne saurez pas ce qu’est la souffrance.

V: Pourquoi le plaisir serait-il une graine de souffrance?

N.M : Parce qu’au nom du plaisir vous commettez de nombreux péchés. et les fruits du péché sont la souffrance et la mort.

V : Vous dites que le monde ne nous est d’aucune utilité, que ce n’est qu’un tourment. Je sens qu’il ne peut en être ainsi. Dieu n’est pas si fou. Le monde me semble être une vaste entreprise destinée à mener la potentialité dans le réel, la matière dans la vie, le non-conscient dans la Pure Conscience. Pour réaliser le Suprême nous avons besoin de l’expérience des contraires. De même que pour construire un temple il nous faut des pierres et du mortier, du bois et du fer, du verre et des tuiles, pour faire d’un homme  un divin sage, un maître de la vie et de la mort, nous avons besoin des matériaux de toutes les expériences. De même qu’une femme va au marché, achète des provisions de toutes sortes, revient à la maison et fait la cuisine, puis nourrit son seigneur, nous nous rôtissons doucement au feu de la vie, puis nous nourrissons notre Dieu.

N.M : Très bien, si c’est ce que vous pensez, faites-le. Nourrissez donc votre Dieu.

V : Un enfant à l’école apprend bien des chose qui plus tard ne lui seront. d’aucune utilité. Mais au cours de son éducation il se développe.Ainsi passons-nous au travers d’expériences innombrables et les oublions- nous toutes, mais pendant ce temps nous croissons sans cesse. Et qu’est-ce qu’un Jnani sinon un homme qui a du  génie pour la réalité! Ce monde, qui  est le mien , ne peut pas être un accident. Il a un sens, il doit y avoir un plan derrière. Mon Dieu a un plan.

N.M : Si le monde est faux, alors le plan et son créateur sont également faux.

V : Vous niez encore le monde, il n’y a pas de pont entre nous.

N.M :  Il n’est pas besoin de pont. Votre erreur est de croire que vous êtes né. Vous n’êtes jamais né, et jamais vous ne mourrez, mais vous croyez être né à un certaine date, dans un certain lieu et qu’un corps. particulier vous appartient.

V :  Le monde est. Je suis. Ce sont des faits.

N.M : Pourquoi vous occupez-vous du monde avant de vous occupez de vous? Vous voulez sauvez le monde, n’est-ce pas? Pouvez-vous sauver le monde avant de vous sauver vous-même? Et que veut dire sauver? Sauver de quoi? De l’illusion. Le salut c’est de voir les choses telles qu’elles sont. Je ne vois vraiment pas de relation entre moi et quelque chose ou quelqu’un. Pas même à un soi, quelqu’il puisse être.Je demeure éternellement non -déterminé. Je suis dedans et au delà, familier et inapprochable.

V : Comment y êtes-vous parvenu?

N.M : En faisant confiance à mon Guru. Il m’a dit : ” Vous seul êtes”, et je n ‘ai pas mis ses paroles en doute. Je n’ai fait qu’y réfléchir jusqu’à ce que je réalise que s’était absolument vrai.

V : Conviction par la répétition?

N.M : Par la réalisation  du Soi. Je découvris que j’étais absolument conscient et heureux et que ce n’était que par erreur que je pensais devoir l'”être-conscience-béatitude” au corps et au monde des corps.

V : Vous n’êtes pas n homme érudit. Vous n’avez pas  beaucoup lu et ce que vous avez lu ou entendu ne se contredisait pas. J’ai beaucoup d’érudition, j’ai beaucoup lu et je trouve que mes enseignants et mes livres se contredisent au -delà de toute espoir. C’est pourquoi je reçois tout ce que je lis et tout ce que j’entends dans un état de doute. Ma première réaction, c’est: ” Peut-être est-ce ainsi ou peut-être pas.” Et comme mon esprit est incapable de faire la part de ce qui est vrai et de ce qui ne l’est pas, je reste perdu dans mes doutes. Un esprit sceptique a , dans le yoga, un immense désavantage.

N.M : Je suis heureux de vous entendre dire cela, car mon Guru m’a aussi enseigné le doute, à douté de toute chose et d’une manière absolue. Il m’a dit:” Niez  une existence de tout, sauf à Vous-même”. À travers le désir vous créez le monde avec ses souffrances et ses plaisirs.

V : Doit-il être, de surcroît, pénible?

N.M : Comment en serait-il autrement? Le plaisir par sa nature même est limité et transitoire. De la souffrance est né le désir, dans la souffrance il cherche un assouvissement, et il finit dans les souffrances de la frustration et du désespoir. La souffrance est l’arrière plan du plaisir, toute recherche du plaisir est née de la souffrance et se termine dans la souffrance.

V : Tout ce que vous me dites, je le conçois bien.Mais que se produisent des troubles, physiques ou mentaux, et mon mental devient inerte et terne, ou bien cherche avec frénésie un soulagement.

N.M: Qu’est-ce que cela peut faire? C’est le mental qui est inerte ou agité, pas vous. Regardez, un tas de choses se produisent dans cette pièce. Est-ce moi qui le provoque? Elles ne font qu’arriver. Ainsi en est-il de vous. Le rouleau de la destinée se déploie et actualise l’inévitable. Vous ne pouvez pas changer le cours des événements mais vous pouvez votre attitude., et ce qui réellement importe  c’est l’attitude, non l’événement. Le monde est la demeure du désir et de la peur. Vous ne pouvez y trouver la paix. Pour trouver la paix, il vous faut aller au-delà du monde. La cause première du monde, c’est l’amour de soi. À cause de lui, nous cherchons le plaisir et nous fuyons la souffrance. Remplacez l’amour de soi  par l’amour du Soi et le tableau change. Le Créateur, Brahma, est la somme de tous les désirs. Le monde est l’instrument de leur satisfaction. Les âmes prennent tout le plaisir qu’elles désirent et elles le paient en pleurs. Le temps équilibre tous les comptes. La loi de la balance est souveraine.

V : Avant d’être un homme supérieur, il faut être un homme. La qualité d’être humain et le fruit d’innombrable expériences. Le désir pousse aux expériences. Il en découle que dans le temps et à son niveau le désir est juste.

N.M : Dans un sens , tout cela est vrai. Mais il vient un jour où on a amassé suffisamment et où il faut commencer à construire. Il est absolument nécessaire de trier et de rejeter (viveka-vairaga). Tout doit être examiné de près et ce qui est inutile doit être détruit sans pitié. Croyez-moi, il ne peut pas y avoir trop de destruction, car, en réalité, rien n’a de valeur. Soyez passionnément dépassionné, c’est tout.

Nisargadatta Maharaj

Extrait de “Je suis” aux éditions des deux Océans, corrections apportées conforment à la version originale “I am That” aux éditions Acorn Press.

 

 

Ni Ceci Ni Cela – Maha-Vakya

Nisargadatta Maharaj Maha-Vakya

Nisargadatta Maharaj : Je ne suis pas intéressé par les miracles s produisant à l’extérieur, seulement par ceux qui se produisent en moi.

Dans mon état originel de non-savoir j’ignorais l’être, et tout d’un coup ce sentiment d’être  a spontanément été ressenti. C’est le premier miracle. Puis, en un éclair, j’ai découvert cet immense univers manifesté et aussi mon corps, plus tard j’ai compris que cet univers s’et uniquement manifesté dans cette trace d’être initiale.

Pourquoi n’êtes-vous pas attirés par ces miracles? Beaucoup de miracles se produisent, plus étonnant les uns que les autres, mais que pensez-vous de ceux-ci? Jerépète: au début il n’y avait pas de message “Je suis” et il n’y avait pas non plus de monde. Instantanément le message “Je suis” et ce monde vaste et magnifique se sont manifestés à partir du vide, du rien! N’est-ce pas stupéfiant?

Ce message” Je suis” n’est autre que la Vérité éternelle dressant un  panneau publicitaire ( d’elle-même). Il en est de même pour les noms, les titres et la forme des prophètes, sages ou Mahatma-s, ils ne sont qu’annonces et portes-paroles proclamant le m^me principe. C’est comme lorsque vous  préparez un grand nombre de plats: galettes, beignets, quenelles. Chacun possède un aspect et un nom différent mais le blé seul est leur base commune.

Pour me stabiliser dans ce principe éternel mon Guru m’a initié en prononçant les mots sacrés “Tat Tvam Asi”, qui signifient ” Je suis Cela”. À partir de cet instant j’ai définitivement perdu tout intérêt envers les affaires du monde. Ces mots sacrés sont appelés Maha-Vakya, il s’agit d’une profonde affirmation chargée d’une signification sublime.

Visiteur: Que veut dire “Je Suis Cela”?

Nisargadatta Maharaj: le mot ‘cela’ se réfère à l’ensemble de la totalité.

Visiteur: Est-ce possible d’avoir un semblant de connaissance de cet état au travers  des expériences effectuées dans le monde grâce au corps?

Nisargadatta Maharaj:  Certainement pas, je parle d’un état sans expériences effectuées dans le monde grâce au corps?

Nisargadatta Maharaj: Certainement pas, je parle d’un état sans expérience. Avant les expériences quel était mon état? Qui à ce niveau étai susceptible de répondre? Ce point doit être intégralemment compris.

Dans cet état éternel primordial je ne possédais aucune information sur moi-même. A présent une forme associée à cette information” Je suis m’est imposée et vous  voulez des détails sur cet état et un nom à lui donner…! S’il le faut appelez-le Para-Brahma ou Para-Atma, mais à qui ce nom est-il accordé? A ce Moi sans forme et ne disposant d’aucune information le concernant!

Vous vous prenez pour quelqu’un de sage, de spirituel, mais vous posez-vous la question du comment et pourquoi vous vous trouvez dans cet état relevant de l’expérience?

Attardez-vous là dessus, investiguez!

Nisargadatta Maharaj

16 Janvier 1980

Extrait de “Ni Ceci Ni Cela” aux éditions des Deux Océans

Ni Ceci Ni Cela – un diamant

diamant nisargadatta Maharaj

Nisargadatta Maharaj:

En transcendant cet état “Je suis” l’absolu prédomine et il est alors appelé Para-Brahman, tandis que la connaissance “Je suis” porte le nom de Brahman. Ce savoir “Je suis”, cet être, est Brahman et il s’agit d’un état illusoire. Il en découle que lorsque Brahman est transcendé seul le Para-Brahman subsiste, para-Brahman dans lequel il n’y a pas trace de la condition “Je suis”, c’est-à- dire de l’être.

Lorsque ces trois états, sommeil profond, éveil et connaissance ne sont plus, l’être peut-il subsister? Non. Pourquoi…? Y a-t-il un besoin quelconque d’êtreté dans l’état Para-Brahman? Pourriez-vous tirer un bénéfice quelconque du soleil, de la lune ou de étoiles? L’être est le manteau de l’illusion étendu sur l’Absolu. Autrement dit, l’être – qui est le concept premier, primordial,” Je suis” – est en lui-même  le principe d’illusion. Cette touche de ” Je suis” elle-même est illusion  bien que vaste et innombrable.

Ce monde manifesté est le jeu dynamique des cinq éléments entre eux. Au sein de cette immensité, il n’y a pas place pour un individu. Un diamant rayonne la lumière tout autour de lui, il est pur rayonnement.

Dans la méditation profonde vous pourrez constater cela. Tout comme l’éclat du diamant rayonne dans toutes le directions, le monde manifesté irradie à partir de Vous, il est votre propre splendeur.

Nisargadatta Maharaj

15 Janvier 1980

Extrait de “Ni Ceci Ni Cela “ aux éditions des deux Océans

Ni Ceci Ni Cela – la connaissance ultime

Nisargadatta connaissance ultime

Nisargadatta Maharaj: Vous êtes venu ici souhaitant entendre confirmer vos convictions personnelles. beaucoup de ceux qui viennent ici présument posséder de hautes connaissances et pourtant, d’emblée, je sais qu’ils ne savent rien. Je leur demande de s’asseoir tranquillement et d’écouter ce qui est dit. Spontanément, automatiquement tous leurs doutes seront dissipés.

Beaucoup aussi viennent ici en m’apportant des cadeaux, c’est une vraie maladie! Je suis totalement en dehors de tout cela, comme également de toutes ces disciplines physiques et spirituelles, des rituels que l’on vous a recommandés. Je me suis toujours tenu à l’écart des conditionnements.

Quelqu’un m’a apporté ce tapis de Chine qui vaut plus de quatre mille roupies. il ne représente rien pour moi, je l’utilise , c’est tout. De même je ne suis nullement concerné par cette soi-disant naissance qui m’a été imposée. L’être est expérimenté ou utilisé mais je ne suis pas plus cet être que je ne suis ce tapis. Les personnes visitant cet endroit se jettent à mes pieds par respect, mais ce respect honore cette qualité d’être, moi ( en tant qu’Absolu) suis inapprochable. Celui qui observe l’apprition et la disparition de l’être la perçoit sans yeux et ce simple témoin n’est aucunement relié à ce royaume de l’être.

Toutes ces connaissances spirituelles tellement recherchées relèvent du royaume de l’être et un jour s’en iront comme un invité fatigué. La question qui se pose est où, quand et comment obtiendrez-vous la connaissance ultime?

Visiteur : Mais qui possède la connaissance ultime?

Nisargadatta Maharaj : Personne ne la possède. La connaissance”Je suis” n’est pas l’état Absolu. Cet être comprenat les trois Gunas reçoit les titres divins de Brahma, Vischnu et Mahesh (Shiva), la combinaison de ces trois dieux est adorée et louée par des rites et des hymnes. Mais malgré leur préséance ces trois grands dieux s’effacent et se résorbent au coeur d’un sage appelé Jnani, c’est à dire ayant atteint l’ultime. L’état de Jnani transcende le temps et les plus sublimes extases. Cet état a reçu le titre de Para-Brahman, Para -Atman. ( au-delà de Brahman, d’Atman; qui ‘transcende’ Brahman ,Atman).

Après avoir lu de nombreux livres traitant de spiritualité les gens se disputent, à quoi cette lecture leur a-t-ell servi? Toutes ces discussions et contradictions se déroulent au niveau de l’être et Vous, l’ultime, n’êtes pas l’être.

Nisargadatta Maharaj

15janvier 1980

Extrait de “Ni Ceci, Ni Cela” aux éditions de deux Océans.

Ni Ceci Ni Cela – Peur de la mort

peur de la mort Nisargadatta maharaj

Nisargadatta Maharaj :  Je n’accuse personne d’être un individu, c’est vous-même qui vous  identifiez à cette individualité. la peur de la mort vous empêche de vous transcender au sein de l’être.

Visiteur: Le faux seul souhaite persévérer dans la fausseté.

Nisargadatta Maharaj: “Je”, en tant qu’Absolu, n’a rien a voir  avec le “je” personnel. Le “je” personnel ne peut donc pas tolérer cet état d’être impersonnel, il a trop peur de mourir. Cet immuable, éternel” Je”, l’Absolu, n’a aucune peur de la mort.

Ce que vous voulez soutenir, nourrir et prolonger grâce à cinq matières élémentaires n’est pas vous. C’est parce que vous vous identifiez à quelque chose d’irréel qu’existe la peur de la mort. Vous, Absolu, n’êtes pas le “vous” personnel. Comprenez-le une fois pour toute. Vingt-quatre heures par jour l’entité personnelle” vous” est nourrie, observée, protégée de manière à ce qu’elle dure et se prolonge. Autrement dit vous regardez, nourrissez, conservez, protégez ce qu’en fait vous n’êtes pas.

Visiteur: Quand vous vous trouvez face à fce vec un lion il n’y que deux alternatives : vous échapper ou accepter de vous laisser manger.

Nisargadatta Maharaj: Il y a une troisième alternative: faire peur au lion! Puisque de toute façon dans les deux premiers cas le lion vous sautera dessus et vous tuera, pourquoi mourir de peur comme un lâche? Attaquez courageusement le lion et brisez-lui quelques dents !

Celui qui a peur du temps devient la proie du temps, mais c’est le temps qui devient la proie de celui qui ne le craint pas. Celui qui transcende le temps, l’être et ses attributs, se dissout dans l’Absolu. Un Jnani est au de là du temps, des éléments et des émotions.

Visiteur: Il nous faut être très prudent et ne pas nous représenter comme vrai tout ce qui demeure lié au temps.

Nisargadatta Maharaj: Vous vous considérer comme un Jnani, pourtant vou êtes bourré de convictions et de complications. la peur du temps est semblable à la peur d’un enfant qui n’est pas né!

Visiteur: Je n’ai jamais prétendu me considérer comme un Jnani!

Nisargadatta Maharaj: Le temps est l’enfant d’une femme stérile. (Maharaj désigne alors le visiteur et son voisin). Vous êtes tous deux d’éminentes personnalités ayant une réputation de spiritualité et vous êtes venus ici bien armés pour m’attaquer. Mais je vous le dis, vous n’arriverez pas à me trouver !

Pourquoi n’ai-je pas peur du temps? Parce que même la dissolution de cet univers, le Brahman, ne peut pas me détruire. Avant, pendant et après la dissolution, moi l’Absolu prévaudrait toujours, intact, intangible et immuable. En mourant quelle sera votre identité? Si vous considérez votre mort comme certaine pourquoi endurer une mort dégradante plongée dans la peur? Mourez noblement, honorablement et avant cette mort devenez le plus haut , l’infini!

Nisargadatta Maharaj

Le 14 janvier 1980

Extrait de “Ni Ceci Ni Cela” aux éditions des Deux Océans

Ni Ceci Ni Cela – Mul-Maya

mul-Maya Nisargadatta maharaj

Nisargadatta Maharaj : Si vous voulez absorber l’essence de ce qui est dit dans le recueil “Je suis”, plongez-vous dans une profonde méditation et vous, en tant qu’état manifesté, abîmez-vous dans le non-manifesté. Là se trouve sa signification ultime.

Quelle que soit l’expérience que je peux avoir du monde et de Dieu, elle n’est aucunement liée à une faveur ou une grâce spéciale de Dieu envers moi. L’expérience ne relève que de moi-même, elle est due à l’état où je me trouve. Si je n’ “était” pas, je n’aurais jamais eu cette expérience. Je prédomine, je prévaudrai toujours. C’est par mon être que je fais l’expérience du monde. Je perçois clairement l’unité de l’enseignement de trois grands sages (Acharyas) que sont Shankara, Madhava et Ramajuna.

L’ensemble de la création s’exhale de Mul-Maya, l’illusion primordiale, et de son chant secret. Toutes les paroles, tous les mots, tous les qualificatifs se rapportent à cette émanation. De même toutes ces images ne sont que l’expression, le bavardage de quelqu’un . Ces images sont issues de la conjugaison, de la relation amoureuses de deux êtres.

Cette êtreté est nommée Dieu. L’état divin est la dualité. C’est la manifestation toute entière, c’est mon état lorsque je fais l’expérience de quoi que ce soit. Mais mon état non-manifesté, lui, n’est pas duel, au sein de cet état non-manifesté, lui, n’est pas duel, au sein de cet état il n’y a  ni expérience, ni manifestation. Moi, Absolu, ne suis pas l’état “être”.

Malgré tout votre savoir spirituel vous n’êtes pas enclin à abandonner les expériences du corps et de l’intellect. Il suffit pourtant de ne plus vous identifier à ce niveau pour transcender votre état actuel et il ne subsistera plus que l’être. Ensuite vous transcenderez également l’être pour demeurer au pinacle, au plus haut. mais vous espérez vous plonger dans l’être et ensuite dans le non-être tout en conservant cette personnalité soumise au corps-intellect … c’est une impossibilité!

Nisargadatta Maharaj

14 janvier 1980

Extrait de “Ni Ceci Ni Cela “ aux éditions des deux Océans

Ni Ceci Ni Cela – Jnana Yoga

Jnana Yoga Nisargadatta

Visiteur : je m’efforçais de suivre un chemin permettant à l’être d’expérimenter le non-être, au manifesté d’absorber le non-manifesté. Je vos maintenant que la première étape est de bien comprendre qu’il s’agit d’une impossibilité.

Nisargadatta Maharaj : C’est ce que je suis entrain de vous dire! Il vous faut pratiquer de profondes méditations. L’être doit s’immerger  totalement dans le non-être. Chaque jour vous vous débarrassez de vos inquiétudes, de vos tensions et vous vous oubliez vous-même, vous tombez dans le non savoir, dans une détente totale. C’est ainsi que l’être doit se perdre dans le non-être.

Quand le Jnana Yoga est suivi correctement l’être se dissout graduellement et devient  non-être. Dans le sommeil profond, spontanément l’être commence à se mouvoir : un rêve se déroule. Dans la méditation profonde il en est de même, toute la sagesse dont vous aurez besoin vous sera spontanément révélée. Bine qu’ayant compris tout cela et pris conscience de l’irréalité du monde manifesté vous conservez malgré tout vote individualité. L’état “être” est l’état de l’ensemble de la manifestation, il n’est pas individuel. Il est composé de cinq éléments, trois Gunas et Prakriti – Purusha, le principe  masculin et féminin. Puis  cet état d’être  se dissout dans le non-être.

Voilà pourquoi j’appelle le processus que je préconise le Jnana Yoga ou Atma Yoga, qui consiste à demeurer en Soi, à se stabiliser dans sa véritable nature. Vous pouvez parler de Hatha Yoga ou de tout ce que vous voudrez, quand le non-être devient l’état “être”, l’univers (incluant tout ce qui  existe) vient au monde. En ce qui me concerne je suis devenu un avec l’être en suivant les directives de mon Guru, ce qui signifie avoir la juste vision de n’être rien d’autre que l’ensemble de cet univers dynamique. Lorsque la personne est transcendée il reste uniquement l’être manifesté et alors le non-manifesté se révèle.

Nisargadatta Maharaj

14 janvier 1980

Extrait de “Ni Ceci Ni Cela” aux éditions des deux Océans

 

 

Ni Ceci Ni Cela – Yogi

yogi jnani nisargadatta

Il existe des yogi -s de plusieurs disciplines : par exemples les Japis qui récitent les noms sacrés, les Tapis qui se consacrent à d’austères pénitences, etc. En apparence, ils sont engagés sur la voie spirituelle mais ils se complaisent à faire des miracles. ces Yogi -s ne peuvent plus progresser et atteindre une connaissance spirituelle réelle. De plus, ils sont fiers des pouvoirs qu’ils ont acquis, de leur système particulier, de leur personnalité. Tout ceci n’a rien à voir avec la spiritualité. Un employé doit, soit se satisfaire de son maigre salaire, soit changer de travail. de même un Jnani doit se satisfaire des trois états : veille, sommeil profond et conscience ou bien les quitter.

En tant que Jnani je vous raconte ‘mon’ histoire. A quoi peut bien servir cette alternance de sommeil profond et de réveil? Je n’en ai pas  besoin. Cet univers perceptible est sans limite et sans fin, mais que puis-je gagner en le préservant? A partir du moment où un sage atteint la réalisation et s’immerge dans la perfection, il n’a plus de besoins d’aucune sorte. Mais un chercheur obtiendra un bénéfice immense en  demeurant fixé ou simplement en se remémorant la vie d’un sage, tant est grand le potentiel d’éveil de celui qui n’a plus de besoin. Une personne ordinaire ne peut avoir la moindre idée, le moindre soupçon de l’état d’Absolu d’un Jnani. Elle doit se contenter du comportement et des modes d’expression du Jnani. au niveau du comportement physique, observés en tant que prolongement de son être. De toute façon un tel sage n’est ni l’expression physique, ni l’être.

Un officier porte un uniforme indiquant le régiment auquel il appartient et son grade. L’ensemble constitue l’officier, mais l’uniforme et le grade ne sont pas l’officier. Il en est de même pour ce ‘colis de nourriture’ qu’est le corps. Il n’est pas vous, vous n’êtes que ce principe” Je suis” habitant le corps.

Vous n’êtes pas capable de renoncer à cette identification au corps. Cela est du à l’action de la grande Maya, l’illusion, c’est pour cela que vous ne vous imprégnez pas de ce que je dis.

Visiteur: Comment un Jnani sait-il qu’il a réalisé sa véritable nature?

 

Nisargadatta Maharaj : Il le sait en découvrant qu’il l’a toujours connue dan ce sentiment “je suis”. Ici, en cet instant, vous êtes dans cet état réalisé, mais vous vous obstinez à le constater au travers de vos désirs et de vos concepts mentaux, ce qui explique votre incapacité à le voir et à vous abîmer en lui.

Dans l’état de Jnani – et ceci n’est qu’une façon de l’exprimer avec des mots car ce n’est pas un état – il n’existe aucun besoin de quoi que ce soit, pas même de se connaître soi-même, tandis que vous, vous demeurez attachés aux cinq sens physiques et même devenus centenaires vous imploreriez de vivre quelques années de plus !

Visiteur : N’éprouvez-vous pas de la pitié pour nous, chercheurs ignorants qui venons vous visiter?

Nisargadatta Maharaj:  pourquoi le devrais-je? je suis le soleil de la connaissance ultime rayonnat depuis sa propre évidence et je vous considère tous comme tels.

 

Nisargadatta Maharaj

9 janvier 1980

Extrait de “Ni Ceci Ni Cela” aux éditions des 2 Océans

Ni Ceci Ni Cela – Nirvana

Nisargadatta Maharaj Nirvana

Tant qu’un humain se considère comme un individu il doit subir le plaisir et la souffrance. Mais devenu un avec la conscience il n’est plus question de bonheur ou de malheur. J’ai transcendé cette individualité, c’est-à-dire cet état corps-intellect et je vous parle du sein de la conscience dynamique manifestée. Le concept même qu’un événement bon ou mauvais puisse se produire est totalement effacé. Je ne possède pas non plus le moindre concept concernant naissance ou mort. Mon état physique actuel ne me permettrait même pas de me tenir debout si je ne m’appuyais pas sur un tel état de conscience.

Mon Nirvana est la perte totale de toute vanité concernant la personne, c’est-à-dire un état sans identité. Tant que vous n’aurez pas perdu cette intimité avec la personne vous serez importuné par plaisir et souffrance, passé et futur, naissance et mort. Avez-vous déjà réfléchi à ces questions? …

Qui vous pose cette question? C’est moi, le Sans-forme, le Dynamique, pure conscience manifestée! Pourquoi ne parvenez-vous pas à vous arracher à cette souffrance? Vous étant contracté, rapetissé en une forme et une identité il n’est pas étonnant que vous soyez malheureux!

Vous poursuivez une quête spirituelle en conservant une même optique limitée et conditionnée, il vous est donc impossible de trouver le moindre point d’appui, la moindre prise vous permettant de progresser. Quel que soit le sujet qui vous préoccupe vous  l’approchez en tant que conscience dynamique manifestée. Cette connaissance profonde ” je suis” pénètre toute chose. Elle est plus pure, plus subtile que cette lumière-ci et donc connaît la source de la lumière. Tant que vous vous cramponnez à votre mémoire individualisée il vous sera impossible de trouver la paix et la félicité.

Nisargadatta Maharaj

9 janvier 1980

Extrait de “Ni Ceci Ni Cela” aux éditions Aluna

Ni ceci Ni Cela – la seule vraie connaissance

Nisargadatta connaissance

Nisargadatta Maharaj : Cet être , (ce sentiment de conscience individuelle) qui est notre plus précieuse possession, que nous cherchons à  préserver à tout prix et le plus longtemps possible, dépend du corps et ne se maintiendra que pendant la durée accordée à chaque existence. tout ce que nous avons pu acquérir dans ce monde nous devons le moment venu l’abandonner et partir. Nous devrons restituer tout ce que nous avons acquis à l’ensemble de la manifestation.

Notre moi véritable (Soi) est indépendant de ce que perçoivent les cinq sens. Tout ce qui est perçu est objet et le sujet qui voit l’objet se doit d’être distinct de l’objet pour le percevoir. Tout se produit en terme d’êtreté et cela quel que soit le degré d’identification que nous ayons avec notre corps et quel que soit notre désir de le conserver. Notre nature véritable ne peut pas s’identifier au corps, elle demeure indépendante, et à la disparition de celui-ci elle  se fondra dans l’être universel.

Je demeure complètement indifférent à ce que se figurent être ceux qui viennent me visiter. Je m’adresse uniquement à ceux qui veulent entendre, à leur véritable nature et non pas à ce qu’ils imaginent. Il est possible par exemple d’acquérir un grand nombre de connaissances de la musique. Mais la seule vraie connaissance -immensément plus importante que tout le reste – est la connaissance de soi-même. Celui qui est attiré par cette connaissance vraie et qui se plonge résolument dans cette recherche, découvrira combien tout autre savoir est totalement inutile.

Dans cette maison on est très intéressé par un certain programme de télévision. Pour m’associer au reste de ma famille  je m’oblige à le regarder, mais au bout de cinq minutes je ne lui accorde plus aucune attention. Ces artistes qui chantent et dansent le font-ils de leur propre chef? Non, ils sont obligés de se plier au concept d’autres personnes.

Avant d’entamer ma recherche de la vérité j’étais intéressé par un grand nombre de choses. A une certaine époque j’étais passionné par le théâtre, la musique et la personnalité de certains interprètes. Aujourd’hui, même si quelqu’un me donnait une place pour une représentation  extraordinaire j’en ferais cadeau, cela ne m’intéresse plus. Dans ce monde chaque épisode heureux se produit de lui-même, cela je le sais. Mais ceux qui sont concernés par ces événements viennent ici et s’efforcent de m’y associer croyant me faire partager leur propre plaisir. Ils viennent ici, je les respecte, je les reçois, mais il n’est plus possible que je m’intéresse à toutes ces choses.

À une certaine époque, j’ai voulu voyager et je suis parti tout seul vers le sud. Cet individu marchant à pied sur  les routes a pris conscience que tous les plaisirs de cette sorte n’étaient que ceux d’un  locataire et étaient limités par le temps. Quand tous cela fut bien clair je suis revenu et je sais à présent que le seul bonheur réside dans le contact avec soi-même, que tout le reste est momentané et ne vaut pas donc la peine d’être recherché. Seule la joie de voir ce que nous sommes est véritable. Elle n’est  pas une conséquence, sa propre nature est joie, une joie qui est en elle-même joie, tandis que les autres  joies sont dépendantes de quelque chose. Quand vous avez découvert cela les plaisirs mondains n’ont plus  aucun intérêt pour vous.

Nisargadatta Maharaj

Le 5 janvier 1980

Extrait de “Ni Ceci Ni Cela” aux éditions des 2 océans