Nirupana 7 – dimanche 15 janvier 1978
Extrait p55
Le principe de manifestation est mouvement, le non manifesté ne
l’est pas. Il est sans qualités.
Quand on avance en âge, l’enfance et la jeunesse s’en vont naturellement.
Il n’est pas nécessaire de vouloir y renoncer. De la même manière,
votre ego s’en ira naturellement. Aucune expérience ne dure. Il
n’y a pas de créateur du monde, pas plus qu’il n’y a de mainteneur ou
de destructeur. Tout apparaît spontanément. Ce que nous savons devient
source de joie ou de peine. Ce que nous ne connaissons pas ne
peut pas être source de joie ou de peine. Le mental est le concept, et le
concept est le mental. Le concept donne naissance à tout ce qu’il aime.
Ainsi va le royaume du mental.
Le Soi n’est associé à rien.
Celui qui comprend ce qu’est un concept, comprend en même temps Cela qui est sans concept. Ceci est possible en écoutant ce qui est dit ici.
Ce que vous avez appris depuis l’enfance est devenu votre réalité du monde.
Jiva, jagat et Brahman sont des concepts( voir la page glossaire du site). Tout concept crée ses propres significations en rapport avec les trois gunas.
La conscience manifestée est la racine. Quand la conscience se met en mouvement, le mental apparaît.
La conscience manifestée est le support dans lequel flotte le mental.
Quand nous sortons tout juste du sommeil, à ce moment, avant les
mots, nous sentons « Je suis ». C’est la pensée première. Comment ce
monde vient-il à exister ? C’est comme un rêveur qui crée un monde
rêvé sans rien faire. Nous avons la sensation que le monde est réel, parce
que nous percevons notre corps comme réel, et vice-versa. Bien que
le monde soit immense, il n’y a pas la moindre vérité en lui. Le non
manifesté s’est manifesté et a créé le mental. Le mental crée le monde
qui apparaît réel. Celui qui quitte le manifesté pour rester dans le non
manifesté, ne peut plus dire : « À cet instant, je ne me connais pas. » En
premier est la conscience, ensuite le mental est créé à travers elle, suivi
par toutes les activités. En l’absence de la conscience, est-il possible de
faire quoi que ce soit ? La sensation « Je suis » est un concept spontané.
Ce concept n’est jamais satisfait. Quand vous essayez d’être un avec la
conscience, le mental se met au travers. Persévérez. Tournez l’attention à
la Source d’apparition de la conscience. Cette conscience n’est pas vraie.
Celui qui écoute cela devrait regarder en lui plutôt que de s’occuper
des affaires d’autrui. Il devrait saisir l’opportunité de regarder et
connaître qui il est. Une fois saisi le sens du concept, vous savez que
le monde est une blague. « Absolument rien ne s’est jamais passé. Je
n’ai jamais vu personne et personne ne m’a jamais vu » est alors votre
intime conviction.
Quel que soit le désir que vous preniez pour pénitence, il se projette
sur votre mental et tout apparaît en s’accordant à lui. La force vitale
prend forme et alors les visions apparaissent. Si vous agissez en tant que
conscience identifiée (au corps), les concepts abondent. Si vous rentrez
en sympathie avec votre conscience pure, elle révélera sa vraie nature.
Quand la conscience accède à cette connaissance, tout se dissout, et
reste alors vijnana, la véritable connaissance directe qui n’a pas de nom.