Ni Ceci Ni Cela – la connaissance ultime

Nisargadatta connaissance ultime

Nisargadatta Maharaj: Vous êtes venu ici souhaitant entendre confirmer vos convictions personnelles. beaucoup de ceux qui viennent ici présument posséder de hautes connaissances et pourtant, d’emblée, je sais qu’ils ne savent rien. Je leur demande de s’asseoir tranquillement et d’écouter ce qui est dit. Spontanément, automatiquement tous leurs doutes seront dissipés.

Beaucoup aussi viennent ici en m’apportant des cadeaux, c’est une vraie maladie! Je suis totalement en dehors de tout cela, comme également de toutes ces disciplines physiques et spirituelles, des rituels que l’on vous a recommandés. Je me suis toujours tenu à l’écart des conditionnements.

Quelqu’un m’a apporté ce tapis de Chine qui vaut plus de quatre mille roupies. il ne représente rien pour moi, je l’utilise , c’est tout. De même je ne suis nullement concerné par cette soi-disant naissance qui m’a été imposée. L’être est expérimenté ou utilisé mais je ne suis pas plus cet être que je ne suis ce tapis. Les personnes visitant cet endroit se jettent à mes pieds par respect, mais ce respect honore cette qualité d’être, moi ( en tant qu’Absolu) suis inapprochable. Celui qui observe l’apprition et la disparition de l’être la perçoit sans yeux et ce simple témoin n’est aucunement relié à ce royaume de l’être.

Toutes ces connaissances spirituelles tellement recherchées relèvent du royaume de l’être et un jour s’en iront comme un invité fatigué. La question qui se pose est où, quand et comment obtiendrez-vous la connaissance ultime?

Visiteur : Mais qui possède la connaissance ultime?

Nisargadatta Maharaj : Personne ne la possède. La connaissance”Je suis” n’est pas l’état Absolu. Cet être comprenat les trois Gunas reçoit les titres divins de Brahma, Vischnu et Mahesh (Shiva), la combinaison de ces trois dieux est adorée et louée par des rites et des hymnes. Mais malgré leur préséance ces trois grands dieux s’effacent et se résorbent au coeur d’un sage appelé Jnani, c’est à dire ayant atteint l’ultime. L’état de Jnani transcende le temps et les plus sublimes extases. Cet état a reçu le titre de Para-Brahman, Para -Atman. ( au-delà de Brahman, d’Atman; qui ‘transcende’ Brahman ,Atman).

Après avoir lu de nombreux livres traitant de spiritualité les gens se disputent, à quoi cette lecture leur a-t-ell servi? Toutes ces discussions et contradictions se déroulent au niveau de l’être et Vous, l’ultime, n’êtes pas l’être.

Nisargadatta Maharaj

15janvier 1980

Extrait de “Ni Ceci, Ni Cela” aux éditions de deux Océans.

Ni Ceci Ni Cela – Peur de la mort

peur de la mort Nisargadatta maharaj

Nisargadatta Maharaj :  Je n’accuse personne d’être un individu, c’est vous-même qui vous  identifiez à cette individualité. la peur de la mort vous empêche de vous transcender au sein de l’être.

Visiteur: Le faux seul souhaite persévérer dans la fausseté.

Nisargadatta Maharaj: “Je”, en tant qu’Absolu, n’a rien a voir  avec le “je” personnel. Le “je” personnel ne peut donc pas tolérer cet état d’être impersonnel, il a trop peur de mourir. Cet immuable, éternel” Je”, l’Absolu, n’a aucune peur de la mort.

Ce que vous voulez soutenir, nourrir et prolonger grâce à cinq matières élémentaires n’est pas vous. C’est parce que vous vous identifiez à quelque chose d’irréel qu’existe la peur de la mort. Vous, Absolu, n’êtes pas le “vous” personnel. Comprenez-le une fois pour toute. Vingt-quatre heures par jour l’entité personnelle” vous” est nourrie, observée, protégée de manière à ce qu’elle dure et se prolonge. Autrement dit vous regardez, nourrissez, conservez, protégez ce qu’en fait vous n’êtes pas.

Visiteur: Quand vous vous trouvez face à fce vec un lion il n’y que deux alternatives : vous échapper ou accepter de vous laisser manger.

Nisargadatta Maharaj: Il y a une troisième alternative: faire peur au lion! Puisque de toute façon dans les deux premiers cas le lion vous sautera dessus et vous tuera, pourquoi mourir de peur comme un lâche? Attaquez courageusement le lion et brisez-lui quelques dents !

Celui qui a peur du temps devient la proie du temps, mais c’est le temps qui devient la proie de celui qui ne le craint pas. Celui qui transcende le temps, l’être et ses attributs, se dissout dans l’Absolu. Un Jnani est au de là du temps, des éléments et des émotions.

Visiteur: Il nous faut être très prudent et ne pas nous représenter comme vrai tout ce qui demeure lié au temps.

Nisargadatta Maharaj: Vous vous considérer comme un Jnani, pourtant vou êtes bourré de convictions et de complications. la peur du temps est semblable à la peur d’un enfant qui n’est pas né!

Visiteur: Je n’ai jamais prétendu me considérer comme un Jnani!

Nisargadatta Maharaj: Le temps est l’enfant d’une femme stérile. (Maharaj désigne alors le visiteur et son voisin). Vous êtes tous deux d’éminentes personnalités ayant une réputation de spiritualité et vous êtes venus ici bien armés pour m’attaquer. Mais je vous le dis, vous n’arriverez pas à me trouver !

Pourquoi n’ai-je pas peur du temps? Parce que même la dissolution de cet univers, le Brahman, ne peut pas me détruire. Avant, pendant et après la dissolution, moi l’Absolu prévaudrait toujours, intact, intangible et immuable. En mourant quelle sera votre identité? Si vous considérez votre mort comme certaine pourquoi endurer une mort dégradante plongée dans la peur? Mourez noblement, honorablement et avant cette mort devenez le plus haut , l’infini!

Nisargadatta Maharaj

Le 14 janvier 1980

Extrait de “Ni Ceci Ni Cela” aux éditions des Deux Océans

Ni Ceci Ni Cela – Mul-Maya

mul-Maya Nisargadatta maharaj

Nisargadatta Maharaj : Si vous voulez absorber l’essence de ce qui est dit dans le recueil “Je suis”, plongez-vous dans une profonde méditation et vous, en tant qu’état manifesté, abîmez-vous dans le non-manifesté. Là se trouve sa signification ultime.

Quelle que soit l’expérience que je peux avoir du monde et de Dieu, elle n’est aucunement liée à une faveur ou une grâce spéciale de Dieu envers moi. L’expérience ne relève que de moi-même, elle est due à l’état où je me trouve. Si je n’ “était” pas, je n’aurais jamais eu cette expérience. Je prédomine, je prévaudrai toujours. C’est par mon être que je fais l’expérience du monde. Je perçois clairement l’unité de l’enseignement de trois grands sages (Acharyas) que sont Shankara, Madhava et Ramajuna.

L’ensemble de la création s’exhale de Mul-Maya, l’illusion primordiale, et de son chant secret. Toutes les paroles, tous les mots, tous les qualificatifs se rapportent à cette émanation. De même toutes ces images ne sont que l’expression, le bavardage de quelqu’un . Ces images sont issues de la conjugaison, de la relation amoureuses de deux êtres.

Cette êtreté est nommée Dieu. L’état divin est la dualité. C’est la manifestation toute entière, c’est mon état lorsque je fais l’expérience de quoi que ce soit. Mais mon état non-manifesté, lui, n’est pas duel, au sein de cet état non-manifesté, lui, n’est pas duel, au sein de cet état il n’y a  ni expérience, ni manifestation. Moi, Absolu, ne suis pas l’état “être”.

Malgré tout votre savoir spirituel vous n’êtes pas enclin à abandonner les expériences du corps et de l’intellect. Il suffit pourtant de ne plus vous identifier à ce niveau pour transcender votre état actuel et il ne subsistera plus que l’être. Ensuite vous transcenderez également l’être pour demeurer au pinacle, au plus haut. mais vous espérez vous plonger dans l’être et ensuite dans le non-être tout en conservant cette personnalité soumise au corps-intellect … c’est une impossibilité!

Nisargadatta Maharaj

14 janvier 1980

Extrait de “Ni Ceci Ni Cela “ aux éditions des deux Océans

Ni Ceci Ni Cela – Jnana Yoga

Jnana Yoga Nisargadatta

Visiteur : je m’efforçais de suivre un chemin permettant à l’être d’expérimenter le non-être, au manifesté d’absorber le non-manifesté. Je vos maintenant que la première étape est de bien comprendre qu’il s’agit d’une impossibilité.

Nisargadatta Maharaj : C’est ce que je suis entrain de vous dire! Il vous faut pratiquer de profondes méditations. L’être doit s’immerger  totalement dans le non-être. Chaque jour vous vous débarrassez de vos inquiétudes, de vos tensions et vous vous oubliez vous-même, vous tombez dans le non savoir, dans une détente totale. C’est ainsi que l’être doit se perdre dans le non-être.

Quand le Jnana Yoga est suivi correctement l’être se dissout graduellement et devient  non-être. Dans le sommeil profond, spontanément l’être commence à se mouvoir : un rêve se déroule. Dans la méditation profonde il en est de même, toute la sagesse dont vous aurez besoin vous sera spontanément révélée. Bine qu’ayant compris tout cela et pris conscience de l’irréalité du monde manifesté vous conservez malgré tout vote individualité. L’état “être” est l’état de l’ensemble de la manifestation, il n’est pas individuel. Il est composé de cinq éléments, trois Gunas et Prakriti – Purusha, le principe  masculin et féminin. Puis  cet état d’être  se dissout dans le non-être.

Voilà pourquoi j’appelle le processus que je préconise le Jnana Yoga ou Atma Yoga, qui consiste à demeurer en Soi, à se stabiliser dans sa véritable nature. Vous pouvez parler de Hatha Yoga ou de tout ce que vous voudrez, quand le non-être devient l’état “être”, l’univers (incluant tout ce qui  existe) vient au monde. En ce qui me concerne je suis devenu un avec l’être en suivant les directives de mon Guru, ce qui signifie avoir la juste vision de n’être rien d’autre que l’ensemble de cet univers dynamique. Lorsque la personne est transcendée il reste uniquement l’être manifesté et alors le non-manifesté se révèle.

Nisargadatta Maharaj

14 janvier 1980

Extrait de “Ni Ceci Ni Cela” aux éditions des deux Océans

 

 

Ni Ceci Ni Cela – Yogi

yogi jnani nisargadatta

Il existe des yogi -s de plusieurs disciplines : par exemples les Japis qui récitent les noms sacrés, les Tapis qui se consacrent à d’austères pénitences, etc. En apparence, ils sont engagés sur la voie spirituelle mais ils se complaisent à faire des miracles. ces Yogi -s ne peuvent plus progresser et atteindre une connaissance spirituelle réelle. De plus, ils sont fiers des pouvoirs qu’ils ont acquis, de leur système particulier, de leur personnalité. Tout ceci n’a rien à voir avec la spiritualité. Un employé doit, soit se satisfaire de son maigre salaire, soit changer de travail. de même un Jnani doit se satisfaire des trois états : veille, sommeil profond et conscience ou bien les quitter.

En tant que Jnani je vous raconte ‘mon’ histoire. A quoi peut bien servir cette alternance de sommeil profond et de réveil? Je n’en ai pas  besoin. Cet univers perceptible est sans limite et sans fin, mais que puis-je gagner en le préservant? A partir du moment où un sage atteint la réalisation et s’immerge dans la perfection, il n’a plus de besoins d’aucune sorte. Mais un chercheur obtiendra un bénéfice immense en  demeurant fixé ou simplement en se remémorant la vie d’un sage, tant est grand le potentiel d’éveil de celui qui n’a plus de besoin. Une personne ordinaire ne peut avoir la moindre idée, le moindre soupçon de l’état d’Absolu d’un Jnani. Elle doit se contenter du comportement et des modes d’expression du Jnani. au niveau du comportement physique, observés en tant que prolongement de son être. De toute façon un tel sage n’est ni l’expression physique, ni l’être.

Un officier porte un uniforme indiquant le régiment auquel il appartient et son grade. L’ensemble constitue l’officier, mais l’uniforme et le grade ne sont pas l’officier. Il en est de même pour ce ‘colis de nourriture’ qu’est le corps. Il n’est pas vous, vous n’êtes que ce principe” Je suis” habitant le corps.

Vous n’êtes pas capable de renoncer à cette identification au corps. Cela est du à l’action de la grande Maya, l’illusion, c’est pour cela que vous ne vous imprégnez pas de ce que je dis.

Visiteur: Comment un Jnani sait-il qu’il a réalisé sa véritable nature?

 

Nisargadatta Maharaj : Il le sait en découvrant qu’il l’a toujours connue dan ce sentiment “je suis”. Ici, en cet instant, vous êtes dans cet état réalisé, mais vous vous obstinez à le constater au travers de vos désirs et de vos concepts mentaux, ce qui explique votre incapacité à le voir et à vous abîmer en lui.

Dans l’état de Jnani – et ceci n’est qu’une façon de l’exprimer avec des mots car ce n’est pas un état – il n’existe aucun besoin de quoi que ce soit, pas même de se connaître soi-même, tandis que vous, vous demeurez attachés aux cinq sens physiques et même devenus centenaires vous imploreriez de vivre quelques années de plus !

Visiteur : N’éprouvez-vous pas de la pitié pour nous, chercheurs ignorants qui venons vous visiter?

Nisargadatta Maharaj:  pourquoi le devrais-je? je suis le soleil de la connaissance ultime rayonnat depuis sa propre évidence et je vous considère tous comme tels.

 

Nisargadatta Maharaj

9 janvier 1980

Extrait de “Ni Ceci Ni Cela” aux éditions des 2 Océans

Ni Ceci Ni Cela – Nirvana

Nisargadatta Maharaj Nirvana

Tant qu’un humain se considère comme un individu il doit subir le plaisir et la souffrance. Mais devenu un avec la conscience il n’est plus question de bonheur ou de malheur. J’ai transcendé cette individualité, c’est-à-dire cet état corps-intellect et je vous parle du sein de la conscience dynamique manifestée. Le concept même qu’un événement bon ou mauvais puisse se produire est totalement effacé. Je ne possède pas non plus le moindre concept concernant naissance ou mort. Mon état physique actuel ne me permettrait même pas de me tenir debout si je ne m’appuyais pas sur un tel état de conscience.

Mon Nirvana est la perte totale de toute vanité concernant la personne, c’est-à-dire un état sans identité. Tant que vous n’aurez pas perdu cette intimité avec la personne vous serez importuné par plaisir et souffrance, passé et futur, naissance et mort. Avez-vous déjà réfléchi à ces questions? …

Qui vous pose cette question? C’est moi, le Sans-forme, le Dynamique, pure conscience manifestée! Pourquoi ne parvenez-vous pas à vous arracher à cette souffrance? Vous étant contracté, rapetissé en une forme et une identité il n’est pas étonnant que vous soyez malheureux!

Vous poursuivez une quête spirituelle en conservant une même optique limitée et conditionnée, il vous est donc impossible de trouver le moindre point d’appui, la moindre prise vous permettant de progresser. Quel que soit le sujet qui vous préoccupe vous  l’approchez en tant que conscience dynamique manifestée. Cette connaissance profonde ” je suis” pénètre toute chose. Elle est plus pure, plus subtile que cette lumière-ci et donc connaît la source de la lumière. Tant que vous vous cramponnez à votre mémoire individualisée il vous sera impossible de trouver la paix et la félicité.

Nisargadatta Maharaj

9 janvier 1980

Extrait de “Ni Ceci Ni Cela” aux éditions Aluna

Ni ceci Ni Cela – la seule vraie connaissance

Nisargadatta connaissance

Nisargadatta Maharaj : Cet être , (ce sentiment de conscience individuelle) qui est notre plus précieuse possession, que nous cherchons à  préserver à tout prix et le plus longtemps possible, dépend du corps et ne se maintiendra que pendant la durée accordée à chaque existence. tout ce que nous avons pu acquérir dans ce monde nous devons le moment venu l’abandonner et partir. Nous devrons restituer tout ce que nous avons acquis à l’ensemble de la manifestation.

Notre moi véritable (Soi) est indépendant de ce que perçoivent les cinq sens. Tout ce qui est perçu est objet et le sujet qui voit l’objet se doit d’être distinct de l’objet pour le percevoir. Tout se produit en terme d’êtreté et cela quel que soit le degré d’identification que nous ayons avec notre corps et quel que soit notre désir de le conserver. Notre nature véritable ne peut pas s’identifier au corps, elle demeure indépendante, et à la disparition de celui-ci elle  se fondra dans l’être universel.

Je demeure complètement indifférent à ce que se figurent être ceux qui viennent me visiter. Je m’adresse uniquement à ceux qui veulent entendre, à leur véritable nature et non pas à ce qu’ils imaginent. Il est possible par exemple d’acquérir un grand nombre de connaissances de la musique. Mais la seule vraie connaissance -immensément plus importante que tout le reste – est la connaissance de soi-même. Celui qui est attiré par cette connaissance vraie et qui se plonge résolument dans cette recherche, découvrira combien tout autre savoir est totalement inutile.

Dans cette maison on est très intéressé par un certain programme de télévision. Pour m’associer au reste de ma famille  je m’oblige à le regarder, mais au bout de cinq minutes je ne lui accorde plus aucune attention. Ces artistes qui chantent et dansent le font-ils de leur propre chef? Non, ils sont obligés de se plier au concept d’autres personnes.

Avant d’entamer ma recherche de la vérité j’étais intéressé par un grand nombre de choses. A une certaine époque j’étais passionné par le théâtre, la musique et la personnalité de certains interprètes. Aujourd’hui, même si quelqu’un me donnait une place pour une représentation  extraordinaire j’en ferais cadeau, cela ne m’intéresse plus. Dans ce monde chaque épisode heureux se produit de lui-même, cela je le sais. Mais ceux qui sont concernés par ces événements viennent ici et s’efforcent de m’y associer croyant me faire partager leur propre plaisir. Ils viennent ici, je les respecte, je les reçois, mais il n’est plus possible que je m’intéresse à toutes ces choses.

À une certaine époque, j’ai voulu voyager et je suis parti tout seul vers le sud. Cet individu marchant à pied sur  les routes a pris conscience que tous les plaisirs de cette sorte n’étaient que ceux d’un  locataire et étaient limités par le temps. Quand tous cela fut bien clair je suis revenu et je sais à présent que le seul bonheur réside dans le contact avec soi-même, que tout le reste est momentané et ne vaut pas donc la peine d’être recherché. Seule la joie de voir ce que nous sommes est véritable. Elle n’est  pas une conséquence, sa propre nature est joie, une joie qui est en elle-même joie, tandis que les autres  joies sont dépendantes de quelque chose. Quand vous avez découvert cela les plaisirs mondains n’ont plus  aucun intérêt pour vous.

Nisargadatta Maharaj

Le 5 janvier 1980

Extrait de “Ni Ceci Ni Cela” aux éditions des 2 océans

Ni Ceci Ni Cela – Sahaja samadhi

Sahaja samadhi Nisarrgadatta

Visiteur : Je souhaiterais que Maharaj parle à nouveau  de cet état où l’on est un avec  la formule” Je suis Cela” mais où il faut malgré tout aller au -delà.

Nisargadatta Maharaj:  Oh non, il n’y a aucun besoin d’aller au-delà. C’est comme un avion qui atterrit: il est  parti de là et il arrive ici. Dans cet état vous êtes arrivée ici et il n’y a aucun au-delà, vous n’allez plus nulle part.

Visiteur: Alors il n’y a plus que la conscience?

N.M: La conscience demeure partout, mais il n’y a plus d’allées et venues, seul le prana va et vient. Il est comme l’éther, il est là, c’est tout.

V: Dans l’état de Nirvikalpa samadhi…

N.M: Quand vous n’avez plus aucun doute, que tout est clair, il s’agit de l’état de Nirvikalpa samadhi. Autrefois certains yogis ont vécu des milliers d’années dans cet état. Présentement après deux ou trois jours plongé dans cet état il faut en revenir.

A présent, je suis dans l’état où ce qui peut arriver à mon corps n’a plus aucune importance. Je serais heureux au moment de la mort lorsque le prana  me quittera. Je n’ai plus aucun concept concernant ce que je suis, aucune idée, rien. Je suis non-idée.

Je suis continuellement en Sahaja samadhi. Je suis spontanément dans cet état immuable, cela se produit à présent nuit et jour, c’est permanent. Lorsque Krishna a décrit sa véritable nature à Arjuna, il était également en Sahaja Samadhi, établi dans sa vérité et au-delà. Il avait compris que sa nature est sans concept et c’est du sein de cet état qu’il a mené le combat. Se battre! Qui se battait? Sa conscience, spontanément, agissait dans la bataille.

Cet être est une qualité de ‘essence de nourriture. Lorsque cette essence est présente associée au prana, ” je suis” est également là. Ce “Je suis”, la conscience, est une sorte de témoin. Elle ne participe à aucune activité, c’est uniquement le prana qui agit. Lorsque le prana abandonne le corps,  lorsqu’il cesse de couler à travers lui, alors il disparaît. Il ne va nulle part, il ne monte ni ne descend, il n’est plus là, c’est tout.

le corps est comme le champ de bataille de la Gita, il est ” sens du je suis” et j’en demeure l’observateur. Je ne puis éprouver aucun orgueil en tant que possesseur de connaissance.

V: Mais ne quitez-vous pas cet état pour manger, dormir et parler?

N.M: Ce sont des manifestations de la conscience, de l’être, je suis au dlà de tout cela. Ces entretiens “ont lieu” simplement. Vous avez peut-être l’impression que je vous parle, mais non,” cela arrrive”! Je me tiens en fait en dehors de cette conscience corporellle. Qui donc est responsable de cette activité? C’est la qualité de Sat, l’être. L’être et le prana prennnet en charge cette activité et je ne suis pas cela.

V: Et vous demeurez continuelllement dans cet état?

N.M: Je ne posséde aucun concept, pas plus celui d’être libéré que d’être prisonnier. Si vous voulez vraiment comprendre tout cela il vous faut d’avantage de Satsanga, demeurer auprès d’un sage pour une prériode plus longue. Pratiquer la méditation, répéter des rituels sans progresser ne sert à rien.

Nisargadatta Maharaj

le 24 décembre 1978

Extrait de “Ni Ceci Ni Cela” aux éditions des deux Océans.

Graines de Conscience – Non-Né

Non-Né

Vous  avez entendu dire que vous êtes né et que vous allez mourir, mais cette information selon laquelle vous êtes va elle-même disparaître.

Vous qui êtes en quête spirituelle, allez jusqu’au bout. Achevez cette quête, ou bien alors poursuivez votre mode de vie habituel. Vous devez arrivez à la conclusion  que vous êtes le Non-Né, que vous resterez pour toujours le Non-Né. Le monde  et le mental – toutes choses- sont sans réalité ; mais je ne suis rien de tout cela.

Nisargadatta Maharaj

30 mars 1980

Extrait de “graines de Conscience” aux éditions des Deux Océans

Graines de Conscience – les trois miracles

nisarrgadatta graines de conscience

La connaissance de l’être est apparue et elle disparaîtra. Celui qui observe cette apparition et cette disparition de l’être le fait sans le recours de l’oeil physique, et ce témoin est sans rapport avec le royaume du “je suis” ou l’être.

Le monde en sa totalité est le corps de l’être, le jeu de l’être. Prenez pour exemple l’écran de télévision où vous pouvez observer divers paysages. Que vous y voyez des rochers, des arbres, ou l’océan, ce n’est jamais que le jeu de la lumière. Le monde manifesté est de la même manière le jeu de l’être. Qui, à l’écran, joue le rôle d’être humain, de rocher, de montagne, et ainsi de suite? La lumière uniquement. Une fois que vous aurez compris cela, quand vous entrerez dans la quiétude, vous comprendrez que de multiples univers  s’amusent dans la petite cellule de l’être.

…/…

Je ne m’occupe d’aucun miracle en dehors des trois qui sont en moi. Le premier est que j’ai la faculté de voir le monde; le second est que le monde est contenu dans cette minuscule graine de conscience que je suis; le troisième est l’apparition de l’être à partir du non-être. Réfléchissez à ces trois miracles.

“Tout ce qui est ,est vous.”Ce sont les paroles qui m’ont été donné par mon Guru. Depuis ce jour-là, j’ai dirigé toutes mes recherches vers l’intérieure de moi-même. Il est certain que moi, qui fait l’expérience du monde, je suis antérieur à celui-ci. Quand j’aperçois une chose et dis que je la comprends, ce que je fus avant de revêtir ma forme actuelle doit être là pour me permettre de la comprendre. S’il vous faut le nommer, appelez-le Dieu, Ishwara – les noms importent peu. Qui a donné ces noms? moi.

Nisargadatta Maharaj

14 janvier 1980

Extrait de “graines de Conscience” aux éditions des deux Océans