Nirupana 140 – Nous ne sommes d’aucune utilité pour nous-même

De son vivant, un sage doit endurer la souffrance. Quand il meurt, des mémoriaux sont construits en son honneur. Les gens expriment alors une grande dévotion à son égard. Pourquoi en est-il ainsi ? Parce que les gens vénèrent la renommée.

Après la réalisation du Soi, il ne reste plus d’individualité dans la conscience. Antérieurement à la naissance, tout comme après le décès, l’état véritable du Jnani reste toujours le même. La véritable nature reste toujours la même. Ce qui est apparu prendra fin, assurément. Celui qui a cette connaissance n’en a aucune utilité, bonne ou mauvaise. Quoi que ce soit qui arrive, que vous l’aimiez ou non, vous n’en ferez plus l’expérience. Ceci n’empêche pas à un être humain de désirer la joie éternelle.

Si une personne occupant une haute fonction est présentée à un homme ordinaire, ce dernier aura des attentes. Un Jnani n’a de désirs d’aucune sorte pour quelque avantage que pourrait lui procurer quelqu’un. Qu’est-ce qu’un Jnani ? Il n’est rien. Il n’a pas de nom, pas de forme, rien du tout.

La conscience est la caractéristique des cinq éléments. Aussi est-elle liée intimement à eux. La conscience est attachée à elle-même, mais le Jnani n’en a plus le besoin.

Quelqu’un gagne beaucoup d’argent à la ville. De retour à son village, il construit une maison. Il meurt après la cérémonie d’inauguration de la nouvelle maison. N’ayant pas d’héritier, la maison va au gouvernement.

Il en est de même pour Maya. Cela ne veut pas dire qu’il faut rester sans rien faire du tout. Mais quel est le futur de cette action, et quel est le futur d’une personne ? Ceci doit être compris précisément. Nous ne sommes d’aucune utilité pour nous-même. Le Jnani a connaissance de cela.

Ceci est notre état naturel – on vous parlera rarement de ceci. La plupart des enseignants vous diront de faire quelque chose. Ils ne vous diront pas que, quels que soient les efforts que quelqu’un fait, cela reste insignifiant. Au sein du monde physique, la compétition donne du sens à la vie. Avec un discours tel que le mien, il n’y aura plus ce charme à la vie. Un jnani parle rarement parce que ce qu’il dit chasse l’ambition des gens. Le détachement signifie la compréhension que toute chose est vaine. La compassion et l’amour sont naturellement présents. Il s’agit de la nature de la conscience. Ce n’est pas de votre fait.

Nisargadatta Maharaj

dimanche 11 novembre 1979

Extrait de “méditations avec Sri Nisargadatta Maharaj” aux éditions Aluna

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