Nirupana 26 – Lumière du Soi

L’univers entier se joue dans une unique cellule de votre corps subtil (la conscience-graine.) Ce qui est vu avec vos yeux clos est le bleu nuit de l’Absolu. C’est l’ombre du corps subtil. Celui qui a une conscience identifiée ne peut pas comprendre ceci. Avant tout, vous devez atteindre la conscience divine par la méditation. Vous devez être convaincu que « Je ne suis pas un individu, je suis Dieu ». Par la transformation de l’intellect, l’ego disparaît. Tout ce qui est recherché est déjà à la Source. À cause d’une mauvaise compréhension, Cela se médite. Qu’est-ce qui a plus d’intérêt à être vénéré ? N’est-ce pas la connaissance « Je suis », votre conscience ? Seul Paramatmam existe, rien d’autre.

Ce qui est appelé la naissance, est véritablement la naissance des trois gunas. Le cœur des gunas est sans dualité. Une lampe requiert de l’huile. De la même façon, la conscience présuppose l’existence de Paramatman. Tant que jiva a l’expérience de faire bien ou mal, il n’a pas atteint l’état de Paramatman. Votre conscience est l’essence de la douceur. Elle est la preuve de l’existence de Paramatman.

Que pouvez-vous faire par vous-même ? Pouvez-vous dormir ? Pouvez-vous vous réveiller ? Pouvez-vous déféquer ou uriner ? Alors, que vaut la fierté de se prendre pour l’acteur ? La force vitale avec ses trois gunas est elle-même l’indicatrice de Paramatman. À cause de maya, chaque jiva pense qu’il est responsable de ses actions dans le monde.

C’est faux. L’enfance et la jeunesse sont venues et sont parties. Qu’est- ce qui reste de cela en tant que vous ?

Est-ce que votre propre compagnie durera indéfiniment ? La raison de cette situation est maya. Quand, à travers votre propre expérience, vous aurez la preuve que le concept « Je suis le corps » est faux, vous connaîtrez la nature de Paramatman.

Je ne parle pas à votre corps. D’ailleurs, vous ne devriez pas non plus parler en tant que corps. Laissez le corps être. Veillez sur lui. Dès à présent, ayez connaissance de qui quittera le corps, maintenant que vous n’êtes plus le corps mais celui qui connaît le corps. Soyez totale- ment attentif. Soyez présent au fait que vous êtes la lumière, et ensuite agissez. La conscience est une lampe, la source de lumière. Voyez-vous le ciel grâce à cette lumière où êtes-vous vu à cause du ciel ?

Discernez ceci. Rendez-vous à la Source qui est antérieure à l’espace. Est-ce que votre vue est entachée ? Est-ce que l’espace à un quel- conque trou en lui ? Est-ce que la vision de vos yeux n’est pas la vision du Soi lui-même ? Est-ce que cette lumière est mâle ou femelle ? C’est parce que vous l’utilisez avec le concept du corps, que la peur de mourir apparaît. Vous souhaitez et espérez tant de choses ! Mais pourquoi ne pas vous rendre à la Source ? Est-ce que quelqu’un a vu la lumière du Soi mourir ?

Vous devez entendre tout ceci du Sadguru. La libération vient de l’écoute. Elle ne peut pas être connue par les japas et les austérités. Quand les mots du Sadguru sont compris et retenus, la perfection arrive sans effort. Par le mantra qui vous a été donné, il vous a été demandé de vous ouvrir au Divin en vous. Vous êtes le Soi ; il n’est pas question de l’atteindre. La lumière du Soi est immaculée. Il n’y a que lumière. Com- ment y trouver la mort ? Qui écoute maintenant ? Celui qui écoute est votre Soi. Quand la conscience s’oublie, il y a la paix. L’Absolu, bleu profond tel que vu les yeux fermés, est semblable à l’espace. Il n’y a pas d’interruption en Lui. Il imprègne tout. Suivez avec dévotion ce que dit le Guru et vous réaliserez que vous êtes conscience. Quand l’ombre bleutée disparaît, reste le vide. C’est l’état d’être totalement témoin. C’est le quatrième état – « Je suis tout ce que je vois » . Votre conscience est le parfum de l’Absolu. L’Absolu contient un nombre infini d’univers.

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Beaucoup de personnes peuvent avoir une conception intellectuelle de Brahman. Cependant, exceptionnellement, une sur des millions suit le Sadguru. Il n’y a pas de plus grande fortune que la connaissance du Soi.

Vous avez commis une grande faute en vous appelant le corps. Alors, cet Absolu devient pour vous la fameuse mort dans vos derniers instants. Qui d’autre est là que Lui au moment de la mort ? Prenez votre décision, faites votre choix. Ne dépendez pas de l’avis des autres. Vous devez vénérer cette connaissance, qui arrive par l’écoute de la parole du Guru. Vous verrez une multitude d’univers se jouant dans votre conscience. Il n’y a pas d’autre déité derrière la connaissance du Soi. Il n’y a pas de plus grand malheur que de ne pas le réaliser. La connaissance du Soi est, elle-même, l’état de Paramatman – la demeure de la libération.

Si quelqu’un pose par écrit mes mots, et prend le temps de les mâcher, Il atteindra l’état de Paramatman sans effort.

Nisargadatta Maharaj

jeudi 27 avril 1978

Extrait de “Méditations avec Sri Nisargadatta Maharaj” éd.Aluna

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