dimanche 24 mai 1978
Le temps apparaît avec « Je suis » et alors tout arrive. Quand il dis- paraît, rien ne reste. Ce n’est pas possible d’être totalement sans préoccupation, parce que c’est inhérent à la nature du temps. Nous sommes juste des spectateurs impuissants. Les choses arrivent telles qu’il se doit. Toutes les affaires du monde se font spontanément. Rare est celui qui examinera et délibérera sur cette question. Nous évoluons dans notre vie quotidienne uniquement sur la base de ce que nous avons lu et entendu ( Maharaj dit que chacun d’entre nous est conscience pure, un témoin passif. Les impressions enregistrées dans la mémoire sont à l’origine de toutes les activités. Cela se fait automatiquement). Nous avons oublié notre vraie nature. Notre comportement est celui d’un roi se comportant comme un mendiant dans un rêve. À l’état de veille, nous avons la connaissance, mais il y a aussi l’enchevêtrement des trois gunas.
Menez à bien vos activités quotidiennes mais rappelez-vous qu’elles sont éphémères. Il est dit que Dieu créa le monde. C’est notre propre conscience. Elle est sans forme. Quand cela est réalisé, le travail est accompli. Évoquez-vous libre et sans corps. Contemplez le contemplateur.
Tout est dit par le verbe, au verbe, à travers le verbe. Toutefois, votre véritable nature est différente. Votre verbe pur vous purifiera-t- il, ou sera-t-il lui-même purifié ? Y a-t-il une seule part de vous qui ait besoin d’être purifiée ? Vous ne pourrez réaliser cela tant qu’il y a le désir suivant : « Mon bien-être doit être atteint » ou « Je dois en retirer quelque bénéfice ». La Vérité ne peut pas être un objet de connais- sance. Tout ce qui est passager ne peut être qu’un objet à connaître. Tant qu’il n’y a pas de silence dans la méditation, le niveau correct n’est pas atteint. (Par la méditation, il y a oubli de soi.) Le mental coule uniquement s’il y a des impressions. Peut-il penser à des choses dont il n’a pas connaissance ?
Paramatman évoque l’expérience de comment il s’est fait conscient Lui-même. Tant que vous allez en tant que conscience identifiée, en tant que forme corporelle, votre identification est celle d’un jiva. Jiva et Shiva sont deux noms donnés pour l’état où il y a action. Les capacités du jiva sont limitées au corps. Shiva (conscience pure) est sans forme et sans attachement. La compréhension atteinte par l’écoute est Parabrahman. La croyance que vous êtes le corps est l’illusion. Aucune action ne peut modifier le fait que vous êtes conscience pure. La racine de maya est la conscience par laquelle vous vous connaissez.
Notre vraie nature nous est inconnue. Comment pouvons-nous parler de ce qui nous est inconnu ? Alors, les Écritures se taisent. « Propre et sans tache » ne veut pas dire blanc. Même la blancheur est impure. Le lotus qui sort du nombril (la Source) symbolise notre conscience. À partir de la conscience, les cinq éléments (incluant l’espace) sont créés. Quand vous n’aviez pas la connaissance de votre conscience, y avait-il la moindre peur ? La conscience à travers laquelle le monde dans son entier a été créé, pouvez-vous la saisir avec vos sens ?
Si vous retenez ce que vous écoutez maintenant, il n’y a rien dans le monde qui puisse vous faire du mal. Pourquoi ? Parce que vous aurez saisi la signification du Soi. Le sans-naissance n’est jamais né. Cependant, la conscience est créée. L’impression du corps est très pro- fondément enracinée ; il est difficile de la rendre plus légère. C’est pourquoi il est difficile de se rappeler ceci (depuis l’enfance, nous sommes intimement identifiés au corps. Maintenant nous ne pouvons même pas imaginer que notre vraie nature est sans forme). Le remède à cela est le mantra donné par le Guru et la foi dans le Guru. Est-ce que le monde de rêve peut être créé par un effort personnel ? Il s’est créé seul et bouge de la sorte. La signification du silence sans mots est « Je suis éveillé ». Ceci est suivi par les activités mondaines avec des noms et des caractéristiques. Au réveil, quand nous sentons « Je suis », le monde est créé.
Votre grand inconfort est votre conscience. Elle est comme l’enfant d’une femme stérile (non existant). Ce qui n’est pas imaginé ne se matérialise pas. Si vous ne comprenez pas, au moins soyez respectueux envers la conscience qui écoute. Considérez-la comme les pieds bénis du Guru. Avez-vous saisi la signification de la naissance de Brahman au lotus du nombril ?
Toute l’intelligence du monde vient de l’imitation. Par exemple, ceux qui sont amateurs de films se comportent pareillement à ce qu’ils voient dans les films. De la même façon, regardez le film de la conscience attentivement, correctement. Alors, vous irez au-delà du film. Toute cette information provient de la connaissance qui écoute. Tout est le résultat du jeu de la conscience. La saveur de notre être à la Source est Lui, Sri Hari, qui ne peut pas être vu comme quelqu’un ou quelque chose. Vous êtes dans le corps mais vous êtes invisible par nature. Votre vraie nature est invisible pour les yeux. Si vous êtes ainsi, aucun esclavage ne vous concerne.
Qu’est-ce qu’un être libre ? La réponse est : « C’est celui qui écoute maintenant. » Quand vous entendez ceci, vous devez ressentir : « Oh ! En est-il ainsi ? » Aussi longtemps que vous vous considérerez comme le corps, tout sera vrai. Quand vous réalisez que vous n’êtes pas le corps, vous savez que tout est « mot » uniquement. (Il n’y a que les mots et rien d’autre). La signification du mot se révélera vraie, en accord avec ce que vous voulez, ou avec votre insistance. Insistez sur le mot, et alors il se manifestera. Quoi que vous direz se produira.
La vénération par le mental est la vénération de l’espace, par l’es- pace. La dévotion mentale est plus grande que la dévotion avec le corps. Avant que tout cela se produise, j’étais là. Si je suis la cause de toute chose, alors quelle est l’utilité de tout cela ? Ce qui se passe, c’est que cette manifestation imprègne tout et il ne reste plus d’individualité. ( Maharaj veut dire que la réalisation n’est d’aucune utilité pour celui qui la cherche. Quand elle arrive, il n’est plus là pour l’apprécier). Quand l’espace et « Je » ne sont plus différents, où que j’aille sera le lieu où je suis déjà présent. Si vous allez en tant que corps, ce n’est plus vrai.
Si vous percevez ceci, pouvez-vous encore mourir ? La forme de votre conscience est l’espace. Celui qui connaît, c’est vous. La manière dont « Je suis » évolue, est appelée « sport », maya. Ce n’est pas réel.
Sport veut dire amusement, là où il n’y a ni gain ni perte.
Extrait de Nirupana 29 “Méditations avec Sri Nisrgadatta Maharaj” éd. Aluna
Om Shanti 🙏🌹
Le hasard n’existe pas. Ce n’est qu’un mot et une signification donnée. C’est l’appel du soi venant de vous, qui me guide à vous. Tout ce qui arrive sans l’avoir attendu ni demandé est de son œuvre.
Enseignement qui transcende le tout qui vous mène à la totalité, la réalité Suprême.
Cette voie de la connaissance est vraiment la voie de l’oiseau.
Gratitude, bien a vous Vénérable 🌹☀️
Namaskar Vivien,
Bienvenue à vous sur ce site dédié aux enseignements de Nisargadatta Maharaj en français. Je suis très heureux que vous y trouviez un éclairage et des mots à poser sur votre vécu d’ouverture de conscience. Bien à vous . En unité ✨🙏✨