Nirupana 53 – Cela qui ne meurt jamais

cela nisargadatta maharaj meditation

 Méditez uniquement sur le fait que vous avez connaissance d’être.

Votre conscience doit être réalisée. Cela vaut toute pénitence et effort.

Vous devez pratiquer cette méditation longtemps pour être stabilisé dans la conscience. Rappelez-vous que vous n’avez pas de forme.

Votre forme est toute manifestation et toute imprégnation. On l’appelle Brahman .

Une fois que ceci est stabilisé, plus rien d’autre n’est à faire.

Alors, Cela qui ne meurt jamais, qui n’a aucune qualité et est sans illusion, sera libre.

On l’appelle Parabrahman.

On doit éprouver de la dévotion envers le Guru. Les bhajans et aarti (chants dévotionnels) sont des symboles de votre amour pour le Guru. Dans l’intention d’une stabilisation, pratiquez la méditation ; vous acquerrez naturellement la connaissance de votre Soi. Un grand travail a été fait pour installer une connexion électrique et éclairer la pièce. De la même manière, ceux qui ont accompli la Vérité ont accompli beau- coup de pénitences dans les temps passés. Maintenant, cela nous est accessible. Si vous vous êtes imprégné de ce que vous avez entendu de ma part, reste-il encore une question sans réponse ? Le seul instrument pour la libération est votre propre conscience. Réalisez-le et offrez-la à Brahman. Aussi longtemps que vous serez enchevêtré dans toutes sortes d’autres mémoires, vous ne pourrez pas progresser. Soyez continuellement présent à ce que vous êtes et non pas à ce que vous savez. Ne plongez pas dans l’argent, la santé, la gloire, les êtres aimés, etc.

Tenez-vous à votre Soi. Le centre de toutes choses dans le monde est votre conscience. Malgré le fait qu’Il (le Soi suprême) ait des millions de noms, Il n’est teinté d’aucun nom. Et sans Lui donner de nom, vous ne pouvez pas Le chercher.

Vous vous identifiez au nom qui vous a été donné et c’est pour cela que vous devez supporter des outrages. Si vous lâchez la fierté de ce nom, vous ne souffrirez plus de ceux-ci. La libération signifie qu’il n’y a plus le sentiment d’existence. La vérité ultime, c’est que je ne suis ni le nom, ni la forme. La conscience est la même, qu’elle soit un insecte ou la plus grande déité. Quand la conscience est satisfaite à travers vous, Brahman est satisfait à travers vous. L’ensemble du savoir mondain n’est, du reste, d’aucune utilité. Jusqu’à maintenant, vous avez fait appel à votre conscience pour mémoriser d’autres choses. Maintenant, utilisez-la pour rappeler la conscience à elle-même.

Après avoir entendu tout cela, quelle sorte de sadhana allez-vous exécuter et comment ? Quand la conscience est comprise, vous voyez qu’elle est le support de tout ce qui est. Le bien et le mal seront aussi connus. La conscience est la source de tout ce qui est. Sans elle, il n’y a rien. Elle est infinie et sans limite. Quand vous êtes comblé par quelqu’un, vous lui donneriez tout. Si vous êtes comblé par le Soi, qu’est-ce qui en résultera ? Vous n’êtes plus un individu avec un mental et un intellect. Vous êtes la totalité. Maya s’est manifestée en tant qu’énergie et existence. Elle vous intimide et vous menace. Et pourtant, elle ne repose pas sur un iota de vérité. Pour atteindre une telle connaissance, vous devez pratiquer la dévotion. L’univers infini existe par la conscience.

Nisargadatta Maharaj

samedi 19 août 1978

Extrait de ” Méditations avec Sri Nisargadatta Maharaj” éd. Aluna

Nirupana 52 – la réalisation de notre véritable nature

nisargadatta maharaj réalisation

Si vous êtes convaincu qu’il n’y a pas de futur, vous n’aurez aucune peur, d’aucune sorte. C’est exact que vous êtes le monde, mais le monde n’apportera pas une réponse à vos questions. Vous devez la fournir par vous-même. Trouvez par vous-même ce qui est sans changement. Ne prenez rien pour acquis.

Être témoin se situe sur deux plans.

Sur un premier plan, notre conscience est témoin, et sur un deuxième plan il y a Ce qui est témoin de notre conscience. Il voit clairement que le monde et sa signification n’ont aucune valeur. On le trouve en restant silencieux, sans mots. Les mots rendent possible l’écoute de la connaissance.

En compagnie d’un sage, on accède à une paix sans limites, qui est antérieure aux mots. Les pensées erronées tombent.

Il y a de nombreuses sortes d’enseignements dans le monde. Le véritable enseignement est la connaissance du Soi. La connaissance signifie la reconnaissance de Dieu. Avant d’avoir reconnu Dieu, nous ne nous sommes pas reconnu.

« Nous » signifie la conscience dans la forme corporelle. On doit voir ce qu’est « Je suis ». La connaissance du monde dépend aussi de notre conscience « Je suis ».

Qu’est-ce qui vous donne l’existence ? N’est-ce pas la conscience ?

La connaître et connaître notre vraie nature est ce que l’on appelle la réalisation.

Pour accéder à une connaissance directe correcte, il faut vénérer la conscience. Considérez-la en tant que Brahman. Les aspects opposés du « Je » passager et du « Je » éternel infini doivent être reconnus et com- pris. La dévotion portée au Guru vous donne la force d’achever cela. Pour que cela se produise, vous devez vous abandonner à votre conscience, en tant que votre Guru. Celui qui s’est abandonné au Guru, dans l’intention de chercher le Soi, l’obtiendra du Guru.

Si vous suivez ces mots du Guru : « Le corps physique n’est pas votre nature ; la conscience sans prix, présente dans le corps, est votre vraie nature », vous deviendrez un être réalisé. En récitant le mantra, en méditant et en chantant des bhajans, se développe une qualité d’être au-delà de toute imagination. Si une grande difficulté surgit, adorez le Guru avec des chants dévotionnels ; alors assurément, elle sera désarmée. Par la dévotion au Guru, on obtient un pouvoir illimité. La graine plantée par le Sadguru a germé ; c’est la force vitale, l’incarnation de Chaitanya. Se remémorer constamment le mantra est méditation. À cause de la tentation des relations avec le monde et en dépit du fait qu’ils soient dévoués au Guru, les gens n’accèdent pas à l’état de Guru.

La conscience est le Dieu de la connaissance, le plus grand Dieu. Ne la prenez pas pour le corps. Vous comprendrez que votre conscience anime tous les corps du monde. Atman signifie notre conscience. Le Guru vous a donné la nature de Paramatman. Vénérez-le dans l’intention de devenir Paramatman, non pas pour obtenir de la nourriture, des vêtements, ou du bonheur. Rare est celui qui se maintient dans la conviction qu’il veut être Dieu.

Votre conscience est Dieu. La galerie de portraits de Sa lumière est le monde. Dieu est votre Soi. Ce n’est pas la peine de le prier avec un mala dans les mains. Vous devez porter attention à la Source. Par le déploie- ment de la graine de conscience, vous connaîtrez naturellement ce qui est éternel et ce qui est passager. Priez votre conscience ainsi : « Guru, Guru, Guru », alors vous serez à sa hauteur. Le corps est l’outil de la dévotion. Comprenez qu’il n’est pas votre vraie nature.

Tout en vous remémorant les paroles du Guru, menez à bien vos tâches quotidiennes joyeusement. Contemplez constamment votre conscience. Rien d’autre que votre conscience ne soutient le monde. Vous n’existez pas sans Dieu, et Dieu n’existe pas sans vous. N’entre- tenez pas de confusion par un attachement aux affaires quotidiennes.

Ne vous écartez pas de votre propre nature. Dieu n’a pas d’autre forme que la conscience, rappelez-vous ceci constamment. De tels sujets ne peuvent pas être abordés avec les gens ordinaires. Si vous prenez pour vôtre une seule phrase de tout ceci, vous serez aisément sauvé.

Nisargadatta Maharaj

jeudi 17 août 1978

Extrait du Nirupana 52 de “Méditations avec sri Nisargadatta Maharaj” éd. Aluna

Nirupana 51 – La Source est antérieure à la sensation « Je suis »

Source je suis Nisargadatta

Les noms sont de simples lettres, c’est aussi votre nom ou le nom de Dieu. Comme Dieu a donné des noms, vous-même vous avez des noms pour la vie quotidienne. C’est comme un village qui a un nom. Dieu est de la nature du verbe. Il est de nature spatiale, parce que le verbe est la qualité de l’espace. Vous pourriez appeler votre concept Dieu. Le concept de base est votre conscience, « je suis », mais vous l’avez prise comme étant de la nature du corps.

Vous dites que vous avez une pratique spirituelle, mais avez-vous pensé à ce dont il s’agit ? Qu’est-ce que l’évidence « Je suis » ? L’amour pour votre existence est la seule évidence. Elle apparaît spontanément comme l’herbe sort de terre. Elle est antérieure au cœur, au mental, à l’intellect.

 La Source est antérieure à la sensation « Je suis ».

Elle n’a pas de forme. Elle est comme l’espace. Rien ne peut être dit au sujet du Soi. Celui qui connaît la conscience est seulement un témoin. Il est non acteur. Il n’est pas demandé, à celui qui a réalisé la Vérité, de faire quoi que se soit au profit du monde.

Le mental est le langage du prana . Il parle en fonction des impressions qu’il a collectées. Le mental signifie les impressions enregistrées dans le prana . Votre comportement en est le résultat. Le mental est créé si vous acceptez la signification des mots. Votre silence doit être mené à son extrême.

Une fois atteint l’état de jnani , vous saurez que les pensées qui sont dans votre mental ne valent pas deux centimes. Vous êtes « possédé » signifie simplement que le mental est possédé par le mental.

Qui, ou quoi est capable de « vous » posséder ? Êtes-vous d’une quelconque manière concerné par cela ? Qui est concerné par votre vie familiale et vos enfants ? Est-ce vous ou votre mental ? Est-ce le mental qui vous reconnaît ou est-ce vous qui reconnaissez le mental ? Pourquoi acceptez-vous ce que votre mental vous dit être votre passé ou votre futur ? Quelle est votre véritable identité dans le corps ?

 Vous êtes vide comme l’espace. Vous êtes, tout comme l’espace, inséparable. Vous n’êtes ni petit, ni grand. Vous emplissez tout et êtes toujours vide, et toujours et encore vous êtes. (Vous imprégnez toute chose). L’espace antérieur au monde est appelé la conscience. Son essence est l’amour du Soi. Il est antérieur au monde, aussi n’a-t-il pas de signification. Peut-il être expérimenté ?

Qui est à l’origine de cette fraude ? N’est-ce pas la conscience, par laquelle nous avons la sensation d’être ? Pourquoi cette conscience n’est- elle pas vraie ? Parce qu’il s’agit d’une expérience qui vous est arrivée accidentellement. Elle est venue sans être demandée.

Chacun d’entre vous est un maître du doute. Est-ce que votre com- portement est toujours exempt de doutes ? L’intellect, universellement acclamé, vous a possédé. C’est votre combat. Est-ce l’intellect qui est antérieur à vous, où est-ce vous qui êtes antérieur à l’intellect ? Sans intellect, seriez-vous heureux ou malheureux ? Vous souffrez de la fièvre-conscience. Vous pouvez vous sentir bien pour un moment, mais le reste du temps sera sans joie. Y a-t-il de la souffrance pendant le som- meil profond ? C’est un état d’ignorance. Qu’est-ce qui vous rendrait totalement bienheureux ?

Un enseignant peut transmettre tout le savoir pratique du monde. Mais seul le Sadguru donne la connaissance de l’être. Tout être vivant est conscient. Celui qui peut évoquer ceci est le Sadguru. Vous avez entendu dire qu’il y avait quelqu’un qui soutenait le monde. Qui est ce quelqu’un ? N’est-ce pas la conscience présente dans le corps ? Le Sadguru vous introduit à la conscience. Il est le Témoin de la conscience. Il est antérieur à la conscience. Cette conscience n’a aucune information de comment et d’où elle a été créée. Si vous voulez réaliser cela, continuez de psalmodier « Guru, Guru, Guru »sans prononcer de mots. Si vous avez foi dans le

Guru, sa parole doit être prise pour autorité. Vous avez un fort désir d’exister. Il prendra fin quand vous connaîtrez votre vraie nature (ce désir s’en va après la réalisation.)

Quand la conscience est satisfaite, Dieu est satisfait. Méditez sur la conscience. C’est aussi facile que difficile. Si votre foi dans le Guru est inébranlable, c’est facile. La conscience, à travers laquelle vous faites l’expérience des bonnes et mauvaises choses, est complète par elle- même. Dans le sommeil profond, vous vous reposez en vous-même, sans besoin extérieur. Le sens de la dualité est la cause de souffrance. Si vous prenez la parole du Guru pour autorité, vous n’expérimenterez plus la souffrance. Vous saurez que vous êtes vous-même félicité.

Votre conscience est plus vaste que l’espace. Bien que vide, elle est dense et impénétrable. Ayez une foi totale dans votre conscience. Le cœur, le mental, l’intellect, sont des fréquences d’action de la conscience. Tant qu’il y a conscience, il n’y a pas de repos. Vous réaliserez que tout est créé au travers de la conscience. Aussi n’est-il pas nécessaire de demander quoi que ce soit. Tout est en mouvement uniquement au sein de la conscience. Malgré cela, sa faim n’est jamais satisfaite. Abandon- nez-vous à la conscience sans aucune dualité. Alors, elle s’abandonnera aussi à vous. Vous serez comme la rivière, qui devient l’océan quand elle le rencontre.

Méditer sur la conscience avec la conscience est maha-yoga (la grande union). Alors, il y a félicité. Sur l’océan de félicité, les vagues sont aussi félicité. Si quelqu’un veut vénérer Dieu, il doit vénérer le Guru. Cela veut dire qu’il doit s’abandonner à la conscience qui écoute la pa- role du Guru. Suivre ce que vous avez entendu est l’ultime dévotion.

Nisargadatta Maharaj

mardi 15 août 1978

Extrait du Nirupana 51 de “Méditations avec Sri Nisargadatta Maharaj”

Nirupana 50 – Votre conscience est Dieu

Conscience Dieu Nisargadatta

Vous avez des problèmes parce que vous vous voyez en tant que corps. Toutes les espèces présentes dans le monde sont de nature corporelle, pas le Soi. S’il n’y avait pas de corps, à quoi ressembleriez- vous ? Vous voulez entrer au paradis, en vous prenant pour votre corps. Ce n’est pas possible.

La conscience est témoin de toute chose. Qui est témoin de la conscience ? Est-ce que le mental ou le prana ont une forme ? Y a-t-il une forme pour la conscience ? Aussi longtemps qu’il y a de l’huile, la mèche brûle. La conscience est là, aussi longtemps que le corps est là. L’éveil qui surgit le matin, est le pur sens « Je suis ». Il demeure avec vous jusqu’au sommeil. Il est de la nature de l’espace. On l’appelle Brahman ou Dieu. Immédiatement après, le processus des pensées commence ; la conscience identifiée prend place et toutes les actions de même. À moins que vous n’ayez toute l’attention requise, vous ne comprendrez pas ce que je dis.

Où se trouvent le mental, l’intellect, ou la conscience ? Quand sont-ils présents ? Ne sont-ils pas là, quand le prana est présent ? Pouvez-vous manger quand il n’y a pas de prana ? N’oubliez pas que vous êtes le témoin de tout ceci. Si le prana et le corps se séparent, où serez-vous ? Si vous avez la faculté de reconnaître le prana, comment pouvez-vous être le prana ? Aussi longtemps qu’il y a unité du prana et du corps, vous avez la sensation d’être. En fait, quand vous parlez, c’est le prana qui le fait.

Au moment de la mort, le prana retourne à l’espace, et le corps se mêle aux cinq éléments, mais rien n’arrive à celui qui connaît ceci. Il n’est jamais né, aussi n’a-t-il pas de mort.

Celui qui écoute ceci et l’apprécie, en a la maturité. Les autres s’en iront. Tout simplement parce que sans la grâce intérieure du Soi, on ne peut aimer entendre ceci. Pour certains, la maturité est présente dès la naissance, pour d’autres elle vient avec le temps.

Quand vous vous réveillez le matin, avant que le processus des pensées ne se mette en route, vous êtes pur Brahman. Une fois que le mental se met en route, vous vous voyez en tant qu’homme ou femme. Une fois perçu en tant que corps, les actions se feront en accord avec cette impression. En tout cas, vous ne faites rien. La connaissance « je suis » qui s’éveille le matin est conscience sans forme, et c’est votre vraie nature. Prenez soin de votre corps, mais ne dites pas que vous êtes le corps. Même votre mémoire n’a pas de forme. Alors, comment votre conscience qui s’éclaire elle-même, pourrait-elle en avoir une ?

La mémoire d’une chose n’est pas la chose elle-même. Pareillement, la mémoire de votre forme n’est pas votre vraie nature. Les multiples déités sont des ornements de votre sensation « Je suis ». Si quelqu’un se concentre ainsi, il imprégnera toute chose. Méditez sur le méditant. Ce n’est pas possible sans la conscience. Elle est « les pieds du Guru ». La flamme de la conscience est allumée parce que l’essence du corps brûle.

En premier, il y a la nourriture, ensuite l’être vivant vient à exister (en premier, il y a une forme corporelle, dans laquelle la conscience apparaît.) Dans tous les corps des êtres vivants, la force vitale et la conscience apparaissent simultanément. Aucune activité n’est possible sans la conscience.

Tenez-vous aux pieds de votre propre conscience, en la considérant comme Dieu. Répétez son nom. C’est votre vraie nature. Ayez votre propre sainte vision, plutôt que d’aller au temple. Est-ce que Dieu peut avoir une quelconque importance sans votre connaissance « Je suis » ? Jusqu’à maintenant, vous avez seulement entendu parler de tout ceci. Maintenant vous devez y parvenir.

 Si vous ne pouvez pas faire autre chose, au moins, saluez l’état de veille qui se lève le matin. Et pareillement, au coucher, saluez l’état de sommeil et abandonnez-vous à lui.

Soyez présent au fait que votre conscience est Dieu.

 Au moins, rappelez-vous ce que vous avez entendu.

Par cette pratique, votre environnement changera, vous estomperez les difficultés.

En adorant Dieu, on devient Dieu et libéré des peines. Jour après jour, les difficultés se réduisent.

Aucune joie ne dure, la jouissance de la réalisation du Soi est éternelle.

La conscience en vous connaît tout. Votre intellect n’est d’aucune utilité.

Votre conscience photographie automatiquement tout ce que vous faites et voyez. Les plus petits détails sont enregistrés. Jusqu’à ce que  cela soit réalisé, leurs effets sont présents. Par la pratique de la dévotion divine, les éléments néfastes sont éliminés. Par la fréquentation d’un sage, toutes les misères prennent fin, et vous réalisez que vous êtes de nature divine.

Méditez, seul, sur « Je suis sans forme, lumière, pure conscience ».

La force vitale agit au travers du corps. La conscience est le témoin.

C’est Baghavan , le Lumineux. Il n’agit pas. Ne le prenez pas pour le corps. Ce serait une grande faute. L’état de veille se lève spontanément le matin. Vous êtes misérable parce que vous prenez cet état d’éveil pour le corps. Cet élément impur (le corps) paraît beau par la lumière de Dieu en lui. La lumière n’a pas de couleur. C’est votre amour du Soi. Il est de forme divine.

Dieu aide celui qui affirme ne pas être le corps.

Étant donné qu’il n’y a pas de raison à votre existence, y aurait-il une raison à la mort ?

Le corps ne restera pas. Aussi, comprenez ceci maintenant : mon Guru est constamment avec moi en tant que ma conscience. Il n’y a pas de paroles, pas de mouvements sans Lui.

Bien qu’il ait des milliers de noms, il est ma vraie nature.

Votre conscience est la source de la dévotion. Qui adore qui ? Vous adorez votre conscience en vous prenant pour le corps. Cela a généré une dualité, et avec elle la mort. Sans prononcer de mots, dites : « Je suis sans forme, sans désir, pur espace. Ma perception « Je suis » est de nature divine. »

La plus petite présence de Dieu est de la taille de tout l’univers. Vénérez votre sens « Je suis » en tant que Guru .

Nisargadatta Maharaj

mardi 7 août 1978

Extrait du Nirupana 50 de ” méditations avec Sri Nisargadatta Maharaj” éd.Aluna

Nirupana 49 – Sadguru, la porte du Soi

SIDDHARAMESHWAR MAHARAJ

 Soyez libre du besoin de la conscience pendant qu’elle est encore dans le corps. C’est par la grâce du Soi que l’on est inspiré par la dévotion et que l’on suit une voie spirituelle. Alors, on devient silencieux et béni. Dans cette présence, vous ne ferez rien qui ne devra pas être fait.

Le désir d’accéder à la réalisation du Soi mène au Guru . Cela devient facile dans sa présence et dans une constante écoute du sens de sa parole.

Le Soi suprême, inaccessible, est naturellement présent. La Vérité, une fois atteinte, ne peut être analysée par le mental. La nature du sage ne peut être perçue par l’intellect. La connaissance acquise dans cette association est constamment piétinée par les gens. Alors, quelle fierté trouver à la compagnie d’un sage ? Le monde apparaît parfait, tel qu’il est. Il n’y a plus de différenciation entre bien et mal. Pour moi, la vie n’a pas de perte ou de gain. La vie et la mort sont des concepts individuels.

Un individu devient ce pourquoi il se prend.

Le monde bouge par la force du verbe, mais les mots ne peuvent pointer la Vérité. À l’intérieur du principe non manifesté émerge la sensation d’être. À l’intérieur de cela, le monde est créé. Dans le monde, il y a le chaos. Qui est antérieur à cela ? N’est-Il pas toujours là, Celui qui connaît ceci ? Cela qui connaît le monde est antérieur au monde. Cela qui est antérieur au monde est la grâce du Sadguru . Le disciple offre son être au Sadguru,  qui en retour lui offre sa bénédiction. Il donne la paix éternelle, qui de façon inhérente est la vôtre. Après s’être mis en quête du Soi, on devient silencieux, tandis que les autres travaillent ardemment à satisfaire leurs besoins.

Les Écritures disent qu’être irrespectueux de l’éternel Paramatman mène à une mort qui génère une autre naissance. Le jiva vit dans l’op- tique de mourir. Qu’est-ce que la mort ? Vous savez que la force vitale quitte le corps. Est-ce que cela signifie que « vous mourez » ? Ce que vous expérimentez actuellement ne durera pas, car c’est dépendant de la respiration. Quand la foi dans le Guru sera établie, vous connaîtrez ce qu’est la mort. N’utilisez pas la dévotion à Dieu, les psalmodies ou les ascèses dans une attente. Accédez à la connaissance de votre antériorité au premier jour dont vous avez été témoin. L’éveil, façon de dire, arrive chaque matin de l’Est. Celui qui s’éveille est antérieur à Cela. La réalisation de la Vérité ne peut être parachevée sans la grâce du Guru.

Votre sens « Je suis » est antérieur aux mots. Le discours signifie le mental, qui signifie le prana. La sensation « Je suis un homme, je suis une femme » vient seulement une fois que la parole est là. Nous sommes antérieurs à la parole, au sommeil, à la veille. Cela, qui est anté- rieur au sommeil, antérieur à la veille, antérieur à la parole, est notre vraie nature. Vous apprenez cette Vérité par la compagnie d’un sage. Une fois que Dieu oublie son apparence divine, ce qui reste est la nature du sage (votre vraie nature.) Le véritable repos vient quand la mémoire « Je suis ceci, cela » arrive à sa fin. Reste la véritable nature, antérieure à la mémoire. Reconnaissez sur cette base ce qui est différent (de votre vraie nature.)

Nisargadatta maharaj

dimanche 6 août 1978

Extrait de ” Méditations avec Sri nisargadatta Maharaj” éd.Aluna

Nirupana 48 – mula maya , l’illusion première

maya nisargadatta maharaj

 Le non manifesté est sans mouvement.

Où se trouve-t-il ?

Réfléchissez bien à ce point. Par un frémissement du non manifesté, une infime maya  est créée. S’il n’y avait pas de sens d’individualité, personne ne serait concerné par maya .

Vous êtes éternellement non manifesté par nature.

La conscience implique une individualité. Ce qui connaît la conscience est le non manifesté.

Quand, soudainement, vous accédez à « Je suis », cela vous fascine. C’est la même chose que l’amour.

Votre conscience a été créée à travers l’ignorance. Ceci est la maya primordiale. ( mula maya)

La force vitale imprègne chaque cellule du corps. Le centre de la connaissance dans le corps est le cortex cérébral. Sans la conscience, il n’y a aucune faculté d’apprentissage. Ne dites pas que vous êtes le corps. Vous êtes seulement la connaissance. Vous êtes la conscience. Identique à la lumière. C’est le sens « Je suis ». C’est ce qui peint toutes les images. Vénérez-la comme le Guru, infini et sans limites. Vous attendez le fruit de l’action des trois gunas, parce que vous pensez être le corps. L’auteur dépend de la présence de Dieu, aussi est-ce Lui qui est appelé Celui qui agit. La conscience en nous est Dieu. Tout être vivant souhaite l’immortalité. C’est le plus grand désir. La flamme qui brûle intérieurement, avec le corps pour huile, est appelée la flamme univer- selle. Le sens « Je suis » saisit le feu et devient visible en tant que monde. À la source de la conscience se trouve le non manifesté, le Soi suprême.

Les gens croient que le monde est ancien. En ce moment, le monde s’élève avec votre conscience. Ceci s’appelle maya. Il n’y a rien ici et pourtant il s’y joue tant de grands désordres ! Tandis que la mémoire de « Je suis » change, tout change. Si la mémoire de « Je suis » disparaît, que se passe-t-il alors ? Quelqu’un a-t-il la mémoire de sa mort ? Alors que se passe-t-il ? La mémoire « Je suis » s’oublie elle-même, c’est tout !

Quel est votre état, quand vous ne savez pas que vous êtes ? Il n’y a pas d’illusion du genre « Je suis », « Je ne suis pas ». Un tel état est appelé Paramatman. La mémoire ou le sens de l’ego sont liés au temps. C’est de la nature du temps. Quand ceci est compris, une personne ordinaire devient un jnani. On dit : « J’ai fait ceci, je me suis comporté de la sorte. » Quand la mémoire s’en va, que deviennent l’action et le comportement ? Toutes sortes de noms sont donnés au monde, par le monde. La Source du monde n’a pas de forme. Durant l’état de veille, quand il n’y a pas de mémoire de soi, on se trouve dans un état d’Absolu. Tous les titres sont acquis. Ils ne sont pas naturels. Si vous prenez une seule phrase de ceci et la mettez en pratique, c’est suffisant.

Nisargadatta Maharaj

Extrait du Nirupana 48 de “Méditations avec Sri Nisargadatta Maharaj” éd.Aluna

Nirupana 47 – Vous êtes Brahman

vous êtes Brahman, nirupana nisargadatta

De la naissance à la mort, toutes les actions sont effectuées pour passer le temps. La plus belle chose dans le monde est de connaître qui nous sommes. Il est impossible d’établir l’ordre dans le monde. Pendant ce temps, tous ceux qui enseignent et qui écoutent, passent et s’en vont. La religion est constituée des concepts de ses fidèles, rien d’autre.

Notre conscience est le support pour toutes les affaires du monde. Et de fait, il n’y a pas de support pour la conscience. Elle est apparue sans invitation. Elle s’élève, puis disparaît. Il n’y avait pas de mémoire « Je suis » auparavant, et maintenant c’est là. À part ceci, que possédez-vous réellement ? Celui qui s’est réalisé n’est pas concerné par son bien-être.

L’état de veille, le sommeil, la faim sont des expériences uniques. Aucune loi ne s’applique à elles. Sans elles, personne ne ferait rien. Les êtres réalisés gardent le silence en dépit de ce qu’ils connaissent. Ils connaissent le secret de la naissance et pourquoi elle s’est produite. Comment cette conscience s’est-elle imposée à vous et depuis quand ? Ceci doit être compris. Rentrez en samâdhi signifie lâcher le mental et ses mémoires.

Votre respiration est la preuve de l’existence de Celui qui est sans respiration.

La parole arrive au réveil, aussi vous êtes antérieur à la parole. La signification sans mot de votre conscience est le sens « Je suis ». Si vous restez parfaitement silencieux, vous expérimentez le Soi. Il n’y a qu’un Soi pour tous. Le prana œuvre aussi pendant le sommeil. Il n’a alors pas de signification, n’ayant pas la connaissance de sa vibration. Se réveiller, c’est ressentir « Je suis » sans prononciation d’aucun mot.

Les trois gunas sont les noms donnés à trois types de comportements. Ils agissent à travers tous les êtres. Nous ne devrions juger le comportement de personne. Celui qui a la compréhension des gunas, comprend ceci. Les êtres ayant du Rajo guna et du Tamo guna se mêleront des affaires des autres, plutôt que de travailler sur eux. Les corps peuvent être différents, mais la conscience est la même en tous. Elle est sans forme. Vous pourriez dire qu’elle a un parfum, une qualité qui est l’amour. La connaissance « Je suis » s’aime elle-même, et cependant nous pouvons faire la distinction entre bien et mal. Celui qui en saisit la grandeur la voit partout. Un tel être ne critique pas les autres. Toute chose est accomplie pour le bien de l’amour du Soi. Celui qui éprouve de la dévotion pour tous les êtres, comme s’ils étaient Dieu, ne peut haïr personne. Il voit clairement qu’il n’est pas celui qui agit.

 Tenez-vous-en au fait que vous êtes Brahman.

En premier lieu, vous savez que vous êtes, ensuite les mots suivent. De quelle information s’agit-il ? C’est l’information de celui qui ressent « Je suis ». La conscience est connaissance ; un sens d’être. Tout le mouvement de Purusha  (le Soi suprême) et de prakiti  (la création) repose sur ceci. Celui qui atteint ceci se tient tranquille. Il sait qu’en son absence il n’y a ni joie, ni peine. Pouvez-vous revenir à cet état ?

Ainsi, pour connaître qui vous êtes, rentrez dans la compréhension de la conscience avec détermination. Qu’y a-t-il de plus important que la conscience dans le monde ? Quand vous atteindrez ce point, vous ne prononcerez plus aucun mot sur les autres. Sans la conscience, il n’y a pas de mot. Portez votre attention sur la conscience, et rien d’autre.

Celui qui ne reconnaît pas ceci doit endurer de nombreuses misères.

Le monde est un jeu de divertissements créé à partir de notre propre existence. Personne ne peut arrêter le processus de création, de maintien et de dissolution du monde. Parce qu’il n’y a pas de créateur.

Par une simple illumination de la conscience, l’univers avec ses espaces infinis est créé. C’est le merveilleux de la conscience la plus subtile.

Qui arrive en premier, le corps du monde ou votre corps ? Votre vraie nature est sans forme, cependant elle s’identifie au corps. De la même façon, le monde semble réel au travers des sens !

Qui est antérieur : le monde ou celui qui perçoit le monde ?

Votre réveil est pareil au monde. `

En premier vient la conscience, et ensuite le monde est vu en elle. La conscience est instable. Elle aime être. Quand la sensation « Je suis » suit son cours, le monde fait de même. Vous devez percevoir ceci avec une discrimination intérieure très fine. Ce vaste monde panoramique est la réflexion de votre conscience. En tant que tel, il est sans nom ; cependant le nom lui donne un support, et les interactions sont rendues possibles. Tous les noms sont des concepts. Quand Paramatman  reste à l’état non manifesté, peut-il avoir un nom ?

Krishna dit qu’il est en toute chose. Les êtres différencient par sens de la dualité. Soit ils prient, soit ils censurent. Le concept « Je suis comme ceci » est la première cause de misère ou de joie. Si vous restez avec la sensation « Je suis », la vibration la plus simple de « Je suis », vous digérerez les soucis aussi facilement que les joies. Quoi que ce soit qui soit visible, qui apparaisse, n’est jamais vraiment arrivé !

Nisargadatta Maharaj

dimanche 30 juillet 1978

Extrait de “Méditations avec sri Nisargadatta Maharaj” éd. Aluna

Nirupana 46 – Brahman

nirupana nisargadatta

Tant que le corps et le prana sont unis, il y a la conscience. Quand le prana quitte le corps, la conscience disparaît. Qu’est-ce que quelqu’un a à perdre (en mourant) ? En premier il y a la conscience, puis le corps est ressenti. Celui qui connaît la conscience est appelé un jnani. Votre conscience est la graine de l’univers.

Être sans mots, c’est être en samâdhi. Vous ne rencontrerez pas Para- brahman par l’intellect. Qu’est-ce que vous possédiez avant d’apprendre quoi que ce soit ? Seulement l’état de veille et de sommeil. Le reste (tous les concepts) est basé sur ce que vous avez entendu. Même la fierté de « Je suis un chercheur de Vérité, je suis dans le renoncement », etc., doit s’en aller. Celui qui gère les affaires du monde est de nature universelle.

Le seul propos d’un corps humain est la réalisation de Brahman. C’est pour cette raison que toutes les idoles que nous adorons ont une apparence humaine. Le verbe et l’existence du verbe ne peuvent être perçus qu’au travers du corps humain. Le verbe signifie Brahman (le principe de manifestation), l’existence signifie la conscience, alors Brahman est ressenti au travers du corps humain. Mais par la conscience identifiée au corps, un homme reste un homme. Si « Je »est retiré du corps, il ne contient plus que pur Brahman. Brahman est pure conscience et vice- versa. L’ironie est que l’ego qui se prend pour le corps, essaie de Le connaître. La conscience identifiée au corps doit être démasquée. Rien d’autre ne doit être réalisé.

 

Est-ce que le corps connaît votre conscience ? Le corps est un objet matériel. Sans le prana , c’est un corps matériel. La conscience, par le Brahma-randra,  expérimente joie et souffrance. Qui est présent à la conscience ? Quand ceci deviendra parfaitement clair, plaisir et souffrance s’en iront. Restera la paix. Dans le corps, il n’y a rien d’autre que pur Brahman . Celui qui connaît la conscience, la sensation « Je suis », est celui qui connaît réellement. Celui-ci ne peut être décrit. La conscience dans le corps est Dieu lui-même. Elle connaît naturellement Brahman . Elle prend l’aspect de l’espace, de l’eau, du feu, de l’air, de la terre; tout ceci n’est que la conscience. C’est notre conscience qui agit à travers les cinq éléments. Elle n’a aucune identification en tant qu’homme ou femme.

Le propos du corps est de connaître Brahman . L’erreur est que le même Brahman  s’identifie lui-même au corps. Il ne peut pas se connaître lui-même sans le corps humain. Or, Il s’est reconnu en tant que conscience identifiée au corps. Les cinq caractéristiques du corps reposent sur les mots (l’écoute), la forme (la vue), le toucher, le goût, et l’odorat.

La vibration de Brahman  dans votre corps les ressent. Aussi, le corps humain a une grande importance. Ne perdez pas un seul instant, portez toute votre attention sur votre vraie nature.

La conscience éveillée est la représentation de Paramatman . C’est chose facile pour celui qui se reconnaît en tant que Dieu et devient un avec Lui. Saisissez et tenez-vous à cette Vérité. Rappelez- vous sans cesse que la conscience est votre vraie nature (Brahman  manifesté.) Elle a été priée sous des millions de noms.

Quand la conscience germe, elle prend la forme d’un enfant. Que possédez-vous en dehors de la conscience ? La lumière. Rappelez-vous constamment que c’est votre vraie nature. Celui qui a cette connaissance est Paramatman . Il est l’évidence qu’Il est. Si vous avez la compréhension de ceci, il n’y a pas besoin d’ascèses.

L’identification au corps est la cause des tourments. Quand il n’y a pas l’expérience  d’un simple mot, alors que vous êtes éveillé, il s’agit de votre vraie nature. Votre conscience est la matrice d’or (Hiranya Garbha ) à travers laquelle le monde a été créé. À travers la conception, le non manifesté est devenu manifesté.

Vos activités quotidiennes, femme, enfants, ne sont rien d’autres que divertissements. Toutes les diffé- rentes techniques spirituelles ne sont aussi que divertissements. Est-ce que chacun peut sentir que son corps est sacré ? Si vous ne le sentez pas vous-même, alors comment les autres pourraient-ils le sentir ? Quand vous avez la réelle conviction que vous êtes pur « Je suis », les gens viennent recevoir votre darshan. Quand, par la parole du Guru, vous serez convaincu d’être pur Brahman, pure conscience, vous ressentirez que votre corps est devenu sacré. Quand vous atteindrez la réalisation, les gens souhaiteront naturellement recevoir votre darshan. Comment Celui qui est « l’esprit de la mort » lui-même, peut-il mourir ?

La plus grande négation de la religion, la plus grande faute, est de croire que le corps est votre vraie nature. Votre religion est d’être en tant que le Soi. Vous devez être convaincu de votre véritable identité. Vous devez reconnaître votre relation avec votre propre Soi. Le mental se modifie et les comportements changent par la répétition du mantra. Le corps est comme une nourriture pour la conscience. Le mental s’écoule du prana, la force vitale. Quand vous réalisez tout ceci, au moment dernier vous observerez que vous ne mourez pas mais que le prana quitte le corps. La « personne » illuminée n’a pas de désirs, pas d’espoirs, ni de passions. C’est ainsi qu’elle n’a pas de mort. Le plus in- descriptible moment est celui où le manifesté devient non manifesté (le moment de ce qui est appelé la mort.) Mais l’ignorant dit : « Je meurs », avant même que le prana ne quitte le corps. Ceci parce qu’il n’a pas connu sa vraie nature.

Le temps de la mort d’un sage est véritablement sacré ; plus sacré que le coucher du soleil. C’est la raison pour laquelle l’anniversaire de sa mort est célébré. Décidez maintenant en tant que quoi vous allez mourir. La pensée du moment de la mort décidera du futur. Il ne devrait pas il y avoir d’autres pensées que « Je suis parfaite félicité ». Votre état sera en correspondance avec ce pour quoi vous vous prenez. Ceci est vrai maintenant et le sera à ce moment-là.

Nisargadatta Maharaj

dimanche 23 juillet 1978

Extrait de ” méditations avec Sri Nisargadatta Maharaj” éd.Aluna

Nirupana 45 – Méditez avec Amour et dévotion

méditez avec amour et dévotion

Quand vous prenez refuge dans la parole du Guru, naissance et mort prennent fin. Votre conscience est le Guru. Si vous vous voyez tel le Guru, il sera vu qu’il n’y a pas de maya, mais Brahman manifesté émanant de partout. Les mots du Guru sont : « Vous êtes sans forme corporelle, sans karma, sans naissance ni mort. » Vous vous rendrez compte que maya n’apporte pas de misères, mais qu’elle sert la quête spirituelle. Quand vous vous identifiez à la parole du Guru, vous réalisez spontanément ce que sont maya et le Soi. Il s’agit de la représentation du Guru. Cette identification apportera la connaissance du Soi et la compréhension de maya. Restez avec cela, constamment. Le sommeil profond sera le seul arrêt.

 L’amour du Soi dans le corps s’éclaire de lui-même. Tous les noms sont ceux de l’amour du Soi. Vous devez méditer. De toute manière, la conscience est le méditant et aussi celui qui écoute. Méditez avec amour et dévotion. Alors vous accéderez à la compréhension de tout ceci au travers de la conscience.

Elle est l’essence du corps avec son doux parfum; elle est de la plus grande importance. Qui n’apprécie pas sa sensation d’être : la perception « Je suis » ? Sans la conscience, qui pratiquerait la dévotion ? Par nature, nous sommes conscience, amour, joie. Abandonnez-vous à la conscience sans aucune dualité. La conscience, toujours lumineuse, rayonne comme le soleil de votre vraie nature. Quand ceci est correctement compris, le mirage de la conscience identifiée au corps disparaît.

 La dévotion non duelle est la dévotion de notre propre Soi. Portez une attention continuelle à ce qui est constamment là. Vous devez ressentir cette nécessité. Votre conscience est passée dans des millions d’incarnations. Elle connaît sa grandeur, telle que décrite par le Guru . Elle est ce qui connaît le temps. C’est votre véritable nature. Les plus grands sages le sont devenus en vénérant leur conscience.

La parole du Guru  dit ceci : « Vous êtes la conscience subtile qui est devenue le monde. » Le monde ne peut être connu que si la conscience est là. Elle est aussi nommée Brahman . Le Soi est immortel. C’est la Paix éternelle, un océan de félicité. Sans cette connaissance, il n’y a pas de jours et de nuits. Cette connaissance ne vous oubliera pas même si vous retournez à la conscience du corps.

Sa Parole élève l’humanité.

Votre conscience est la représentation du Guru. C’est l’Amour de votre amour (en tant que « Je suis ».) Vous avez aimé tant de choses ! Avez-vous aimé celui qui vous a fait aimer ? Emplissez-vous de cette foi en la conscience. Elle vous comblera en tout.

Celui qui connaît le prana ne peut être vu. Prana est toujours éveillé, même dans le sommeil profond. Celui qui a la connaissance que toutes les affaires du monde sont fausses, est indestructible. Rappelez-vous ceci.

Nisargadatta Maharaj

jeudi 20 juillet 1978

Extrait de “Méditations avec Sri Nisargadatta Maharaj”  éd.Aluna

Nirupana 44 – Un rêve de jour au milieu de la nuit

rêve de jour nisargadatta maharaj

La véritable essence de la spiritualité est de comprendre la vie correctement. Au commencement, nous en sentions un besoin personnel. De cette façon, beaucoup d’autres besoins sont apparus. L’objectif est de trouver où exactement nous nous situons dans tout ceci, même s’il ne s’y trouve aucune Vérité éternelle.

Les étapes de la vie sont sujettes au changement. Elles n’étaient pas présentes avant la naissance. Même le fait d’être identifié à un homme ou une femme ne dure pas. La religion, Dieu, etc., sont des médicaments pour ces différentes étapes. Vous savez qu’aucun état d’être n’est permanent. Cependant, à cause de l’illusion, vous les prenez pour vrais. Rare est celui qui connaît ces étapes. L’état fondamental est que vous avez connaissance d’être. Ceci est l’état racine, et il est misérable.

Il est nécessaire de connaître par soi-même ce qui est non changeant dans ceci. Cela ne se trouve pas dans l’état de veille, dans le sommeil, ou en samâdhi . Notre conscience, elle-même, est non permanente. Quand elle prend fin, nous disons que la personne est morte. Celle-ci ne sait plus qu’elle est. Réalisez qu’aucune mémoire n’est éternelle, et soyez libre. La sensation « Je suis » ne sera pas indéfiniment là, quel que soit le nom ou la forme. Ce qui a été créé disparaîtra assurément.

La force vitale n’a pas de conscience par elle-même. Quand elle prend forme, la sensation d’être apparaît. La forme est la sensation d’être. Pour celui qui connaît sa véritable nature, le puzzle se résout. Les autres parleront par inférence.

Le plus grand attachement est votre sensation d’être.

N’avez-vous pas actuellement la sensation d’être ? Et n’est-il pas vrai que vous ne l’aviez pas auparavant ? Il est dit que le monde est une illusion. Pourquoi en est-il ainsi ? La raison est que votre sensation d’être ne dure pas.

La conscience est la graine du monde. Quand elle germe et se déploie, elle devient espace. La graine veut dire « Ce qui n’était pas visible auparavant, peut maintenant être vu ». La lumière de la conscience signifie la lumière du soleil et de la lune. C’est comme un rêve de jour au milieu de la nuit. L’état de veille est comme ce rêve. La graine veut dire aussi dualité. La graine porteuse de la qualité de conscience divine est présente en chaque être.

Celui qui se connaît parfaitement est appelé Sadguru. Il connaît le pour- quoi et le comment de la création de cette conscience imparfaite. Krishna dit : « Quoi que ce soit qui existe, est uniquement moi-même. Cependant, Je suis différent de tout cela. » Le propos de Krishna dans la Gîta est véritablement unique. C’est une grande bénédiction que de pouvoir l’écou- ter. C’est une plus grande fortune encore de pouvoir méditer à son sujet.

Le plus grand des secrets est la conscience. Mettez toute votre confiance dans cela. Celui qui comprendra ceci, n’aura plus de naissance. Les gens honorent des déités pour leurs satisfactions personnelles. Quoi qu’il en soit, la seule satisfaction durable est notre véritable nature. Vous seul pouvez atteindre cela. Celui qui se prend pour le corps ne sera jamais satisfait.

Restez disponible pour ce que vous avez entendu. C’est la pratique la plus importante. S’il n’y a personne pour écouter, quel est l’intérêt de Dieu ? Vénérez la conscience dans votre cœur. Quand vous obtiendrez du succès dans cette contemplation, cette réussite rayonnera de vous.

Pendant l’état de veille, rester sans pensées est la plus belle des adorations. Vous ne devriez pas ressentir « Je suis comme ceci, comme cela » pendant vos activités. Mettez de côté tout votre savoir, et vénérez votre véritable nature.

Le Gange s’écoulant du front du Seigneur Shiva symbolise la connaissance spirituelle. Tant que vous croirez que vous n’êtes pas sans fin,

l’éternel vous échappera. Vous ne pouvez jamais oublier l’éternel. Des rituels sans fin ne peuvent dévoiler la Vérité. Ils peuvent même vous enfermer encore plus. Quoi que vous voyiez ou ressentiez, cela ne durera pas. Quand vous êtes présent au fait de n’être ni un homme, ni une femme, vous êtes antérieur à la conscience. Une fois que le Soi est réalisé, tout devient sacré. Les bains dans les rivières sacrées, pas plus que les mantra, ou que les pénitences spirituelles ne feront disparaître votre ignorance. La fréquentation de celui qui est habité par la parole du Guru suffit. C’est la connaissance à travers laquelle le sommeil et la veille sont connus. C’est la lumière qui illumine le soleil et la lune. Cette lumière est uniquement la vôtre, mais pas en tant qu’être humain. Elle appartient à la conscience. Elle existe dans le cœur de chaque être. C’est la conscience de soi dans le corps. Il n’y a pas de plus grande connaissance que celle-ci. Pour être tel que le décrivent ces mots, une foi totale dans le Guru est nécessaire. Ses mots sont à prendre pour autorité. Celui qui demeure en cela acquiert la connaissance indépendante du corps. Krishna dit : « C’est ma véritable nature. » Elle se trouve derrière votre mémoire. Jamais le corps, ou les oreilles, n’ont eu le pouvoir d’entendre. C’est notre vraie nature qui écoute au travers des oreilles. Elle connaît le samâdhi, mais le samâdhi ne la connaît pas. Accomplir cela avec conviction, est tout ce qui est nécessaire.

Aucun rituel ne peut révéler à quelqu’un sa vraie nature. Toutes les méthodes sont du domaine du corps. Sans l’existence de cette conscience atomique, il n’y a aucun support pour tout être, le monde ou Brahman. L’essence de toute connaissance est le Soi. En vous endormant, reconnaissez : « Je suis uniquement conscience pure. » En suivant différentes méthodes, vous ne trouverez pas ce qui est naturellement et déjà présent.

Qui reconnaît la conscience ? N’est-ce pas celui qui connaît le temps ? Krishna dit que la conscience, qui connaît tout ceci, est Ma vraie nature. Quand il y a la conviction que cette naissance n’est pas vraie, les différents concepts ne peuvent plus s’élever. Celui qui connaît le passager est l’éternel et parfait Brahman. Un vrai dévot n’est prisonnier de personne. Il peut accomplir des rituels, mais il est au-delà d’eux. Adorer Dieu signifie être convaincu que Dieu n’est rien d’autre que nous-mêmes. S’il n’y a pas de manifesté (saguna), comment peut-il être fait mention du non manifesté (nirguna) ? En fait, des deux, aucun n’est.

Nisargadatta Maharaj

dimanche 16 juillet 1978

Extrait du Nirupana 44  de ” méditations avec Sri Nisargadatta Maharaj” éd. Aluna