Premiers discours 41 – Mahattatva

Mahattatva

Bhagavan a expliqué comment Il est, quelle est Sa nature et comment L’atteindre. Quand seul Parabrahman est, Il ne connaît même pas Son être. Ainsi, sous la forme du dévot, Parabrahman connaît et jouit de son propre être. Brahman n’est pas séparé du jiva, ni jiva de Brahman. Pour celui qui a une foi totale en Dieu, Dieu est sa nature. Tous deux jouissent de la même paix et de la même tranquillité, sans le savoir. L’abandon total à Dieu, et le fait de le voir agir à travers soi est la véritable dévotion sans accomplir aucune pratique spirituelle. Le dévot abandonne son existence ou son être même à Dieu. Ainsi, son existence devient celle de Dieu, de sorte qu’il n’y a pas de séparation entre le dévot et Lui. La raison de cet abandon vient de la nature insuppor- table de la présence de la conscience identifiée. C’est pourquoi les sages abandonnent leur vie à Dieu. En prétendant être celui qui agit, les péchés nous affectent. Mais quand Dieu est Celui qui agit, les péchés ne nous affectent pas. Laissez Dieu s’occuper d’eux. Que notre savoir soit livré à Dieu avec sa somme de castes, de croyances et de religions. Que Dieu jouisse aussi de ses fruits. Alors notre Conscience devient celle de Dieu, notre expérience devient celle de Dieu et même notre faim est transférée à Dieu. Narada avait certifié à Prahlada que le Seigneur Narayana n’avait pas d’existence en dehors de Lui. Ce fut totalement reconnu par Prahlada. Cela signi- fiait pour lui qu’il prenait position contre son propre père. Son père décida donc de jeter Prahlada d’une falaise. Cette nouvelle rendit Prahlada heureux, car ce ne serait une mort que pour Narayana, et lui n’en serait que témoin. C’est le fruit de l’abandon total de l’être et de l’amour à Narayana.

Vous devriez avoir la conviction que vous n’avez pas d’existence en dehors de Dieu et qu’il ne peut être sans vous. N’envisagez même pas l’idée d’une séparation entre Dieu et le dévot: alors toute l’existence ne sera plus qu’un jeu et un plaisir dont jouit Narayana.

Il y a déjà eu nombre de dissolutions de l’univers et la destruction totale du monde entier, pourtant Dieu est resté intact, sans même une goutte de sueur. Il est toujours là, indépendant et autonome. Là où un dévot est en adoration, il y a évocation de Dieu et là où Dieu est évoqué, il y a aussi présence de Dieu. Il stimule et fait croître la foi du dévot.

Le jiva fait l’expérience de Dieu selon son imagination et ses concepts. Pour celui qui vénère le non-manifesté, Dieu est libre d’idéation. Sa nourriture est sans effort et spontanée. Ce qu’on appelle libération, c’est la libération du jiva de l’esclavage. La compagnie d’un sage met fin au désir de libération, car il met fin au concept d’esclavage. Pour un vrai disciple, toute l’existence émane de Dieu et lui-même est Dieu ; tout Lui appartient. Maintenant, si la Conscience est libérée, le jiva perdra son sens d’être. Qu’est-ce que Brahman? Il est impérissable et immuable. Les empereurs n’ont pas de vacances. Celui qui possède le monde entier ne peut pas ne pas être de service. Le propriétaire d’une entreprise ne reçoit ni pension ni prix. De même, Brahman n’a pas de vacances. Il n’y a pas de récompense. Celui qui possède le monde entier n’a pas d’autre choix que d’être de service. Le propriétaire d’une entreprise ne reçoit ni pension ni récompense. De même, Brahman n’a pas de vacances. Il n’y a pas de prix pour ça. Il est donc complet à tous égards.

Bhagavan dit : « Mes vrais dévots n’ont pas besoin d’être libérés. Je leur suis déjà tout acquis. Le sommeil et le réveil se font naturellement, il en est de même du Samadhi. Ce qui est le plus simple et le plus naturel est la bonne attitude. Atteindre le Samadhi par de grands efforts n’est pas une vraie dévotion. En réalité, la dévotion est très facile et simple. Elle clarifie la façon dont vous êtes et dont Dieu est. La vraie dévotion conduit à Dieu, et Dieu à soi-même. Dieu, Soi et vous ne faites qu’un. En réalité, il n’y a qu’un seul Soi qui est la vie éternelle. Nous sommes une partie de la Conscience universelle. La meilleure façon de l’utiliser est de La traiter comme Dieu. Le jiva s’est imaginé une existence séparée avec une vie limitée. La vie de Brahman, elle, est sans mesure.

Les grands érudits n’ont pas accès à la connaissance du Soi, seulement à la connaissance des mots et du monde. La pauvre et simple Janabai, qui vendait des galettes de bouse de vache, a atteint Brahman.

Si quelqu’un clame être un vrai dévot et dit qu’il veut abandonner la vie mondaine, il peut refuser de revoir les membres de sa famille. Ce n’est pas une absence de passion mondaine, seulement une forme de dégoût. C’est ce même ego qui tient Brahman à distance.

Comment les enfants simples et sans ruse des gopika ont-ils fait connaissance avec ce qui est sans forme et sans attributs? Alors qu’ils n’étaient même pas capables de compter quelques pièces de monnaie correctement, ils avaient une foi totale en Krishna; ils se souvenaient soigneusement de ses paroles et en étaient transformés. Par conséquent, si vous conservez précieusement ce que vous avez entendu et le pratiquez, vous aurez la plus grande expérience d’unité qui soit. Cela se fera sans effort. Vous vivrez la même expérience que les sages.

Ceux qui se rendent au Gange viennent de toute l’Inde. Ils y restent en se nourrissant uniquement d’eau tout en ayant des pratiques spirituelles, comme la répétition continue du Mantra «Namah Shivaya». Certains peuvent voir en eux des êtres emplis de sagesse, d’autres peuvent les critiquer en se demandant : lorsque Dieu est partout et que toutes les eaux sont également sacrées, quel est l’intérêt d’aller si loin et de prendre toute cette peine ? Bhagavan dit: «Je respecte Mes dévots car, en tant que Paramatman, J’ap prends à connaître Mon existence à travers eux. Quand Mon dévot naît, c’est Ma propre incarnation à travers sa forme. Lorsqu’il est seul, le Soi non manifesté Paramatman ne connaît pas Sa propre existence. Vous pouvez préparer divers aliments à partir du blé, l’âme de tous sera toujours celle du blé. De même, Je suis l’Atman de toute l’existence mobile et inerte. C’est pourquoi Je remercie tous Mes fidèles de M’avoir révélé Ma propre existence. Mes fidèles ont la responsabilité de Me faire de la publicité. Ils Me donnent l’occasion de manger à travers eux. C’est en tant que Conscience que Je suis dans Mes dévots. Comme Mes dévots ne sont pas leurs corps, il n’est pas correct de les considérer en tant qu’hommes ou femmes. La connaissance est Dieu, ce qui est la vraie nature de tout dévot. Je n’ai pas d’autre visage que celui de Mon dévot. L’être même d’un dévot est Mon propre être et ses actions, Mes propres actions. Comme J’occupe tout l’espace, il n’y a aucune possibilité de sortir ou de rentrer en Moi. Ma manifestation n’arrive que par l’imploration de la dévotion. La Conscience est Mon œil, et la conscience du dévot est Mon œil universel. Je suis le soleil en tout dévot, par lequel il connaît son être. »

Paramatman ne connaît pas son existence en l’absence de notre sens d’être. Notre relation avec Lui est si proche et si simple. Nous devrions avoir cette conviction. Bhagavan dit: «Votre Conscience est mon organe universel, ma tendresse universelle et ma Conscience universelle.» C’est Mahattatva ou la «grande Réalité». Bien que Bhagavan vous évoque l’importance de votre Conscience, Elle ne vous est d’aucune valeur. Vous devriez considérer votre Conscience comme le pouvoir du Yoga de Bhagavan, le grand pouvoir de l’action. Celui qui se considère sincèrement comme la Conscience de Bhagavan comprend qu’il est Bhagavan. Il ou elle reçoit Sa grâce.

Nisargadatta Maharaj

Extrait de ” Premiers discours” aux éditions des deux océans

Premiers discours 40 – Nirguna

nirguna nisargadatta

Bhagavan Shri Krishna révèle clairement sa vraie nature à Uddhava. ( de réfère, ici comme dans la pluspart de ces premiers discours, à la Bhagavadgita). Comme vient le temps de la fin de Son incarnation et que Sa compagnie ne sera possible que pour quelques jours encore, Uddhava est très inquiet et bouleversé. C’est pourquoi Bhagavan l’introduit à la connaissance de l’Atman. Il lui explique comment Paramatman est en chacun de nous. Il lui parle ainsi : « Uddhava, en réalité Je suis sans attributs. Mais grâce à votre dévotion, Je Me manifeste au travers de cette Conscience et sous cette forme. À travers les capacités les plus élaborées, Je suis le meilleur et à travers des capacités moindres, Je suis limité. Avec de grandes qualités, Je suis vaste, et surtout Je suis Nirguna. Vierge de tous qualificatifs (Nirguna), Je ne suis pas concerné par les qualités et capacités. »

Puis Bhagavan évoque sa véritable nature parfaite : « Je suis Nirguna sans aucune attente d’aucune sorte. C’est l’état le plus naturel et le plus confortable qui soit. Même lorsqu’une affaire est résolue et que le prochain problème commence, Je suis sans attente. Bien qu’il n’y ait fondamentalement pas d’attente, par l’association de la Conscience (avec sa manifestation), les attentes pointent leur tête. En réalité, Ma vraie nature est sans conscience et donc sans attente. C’est un état d’intarissable plénitude. Il ne demande donc pas non plus de conditions requises. »

En l’absence de conscience, C’est la complétude. Après l’apparition de la conscience, il y a des attentes et leur réalisation. Puis, au fil des différentes incarnations, il y a des déploiements dans divers domaines. Bhagavan essaie alors d’expliquer ce qu’Il est en tant que Paramatman: «Mes dévots M’adorent et Je leur suis très cher, ils M’aiment avant tout. Bien que Je sois Nirguna, Je deviens ce que Mes êtres chers pensent que Je suis. Je n’ai pas d’affinité propre à être quoi que ce soit. Je deviens ce que la conscience aime. Cette conscience est l’indication du sentiment d’existence. Comme Je suis Nirguna, Je ne M’oppose pas à la conscience. »

Le Soi n’a pas la qualité de s’opposer à un désir, y compris à la conscience ou la connaissance qui est ignorance. Toute identification au corps devrait être abandonnée pour demeurer en tant que Conscience. La Conscience a le pouvoir inhérent de matérialiser ce qui est désiré. Quelles que soient les idées qui se produisent dans la Conscience, la même chose devient réalité. Ce monde est plein d’événements selon les diverses occurrences au sein de la Conscience. Ce sont les formes assumées par la Conscience, conformément à Ses souhaits. Qu’est-il arrivé à ce fils de Devaki (Krishna, fils de Devaki)? L’évocation de Paramatman lui vint à l’esprit et cela devint lentement une réalité. Il réalisa ainsi le Soi. finalement, Il fut vénéré en tant que Paramatman. Il ne vient pas à l’esprit des êtres humains que la grande puissance est en eux, et ils croient nécessaire de visiter les temples de Mahadeva pour permettre l’accomplissement de leurs désirs.

Le son déploie l’espace et ce dernier est témoin de diverses scènes sans en être affecté. De même, la Conscience est omniprésente. C’est grâce à Elle que vous connaissez votre existence. À la source, le Soi est sans forme et sans qualificatifs (Nirguna), mais avec la Conscience, il y a expression et manifestation. Se fait alors l’expérience de l’intellect. Ce qu’il faut, c’est la juste conviction. Vous faites face aux conséquences du fonctionnement de votre propre intellect. Certains résultats sont visibles et d’autres invisibles.

Quelle est la taille de la graine de Conscience? N’est-Elle pas atomique? Si petite qu’Elle ne puisse être divisée davantage. Mais quelle est Sa capacité? Elle contient le monde entier. Le pouvoir que possède votre Conscience ne peut être décrit. Elle peut vous procurer tout ce que, avec insistance, vous désirez et sur lequel vous insistez. Elle a la capacité certaine de produire tout ce dont vous avez besoin. Mais ce pouvoir n’est pleinement disponible que dans une vision non duelle. Paramatman est antérieur ou à la racine de la Conscience. Mais, pour le jiva, le fait de sous-estimer la Conscience ne s’améliore pas avec le temps. Pour le dévot au mental étroit, la réalisation du Soi n’est pas possible sans une orientation et une initiation appropriées. Après l’initiation, il sera capable de se stabiliser en tant que Conscience. Quand toutes les autres fausses identifications disparaîtront, le vrai Soi se réalisera.

« Je suis facilement disponible pour Mes vrais dévots. Ainsi, ils Me voient dans leur cœur. Les différentes incarnations que J’ai prises dans le passé en sont la preuve », dit Bhagavan Shri Krishna à Uddhava. « L’égalité et la solitude sont de grandes qualités. Même en tant que Nirguna, rien ne Me touche. Peu M’importe la façon dont Mes dévots Me considèrent ou même de quoi ils M’accusent, Je leur donne les expériences en conséquence. Fondamentalement, la Conscience n’est qu’ignorance. Ainsi, Mes dévots apprécient ou souffrent selon leurs croyances. »

Si vous voulez être heureux dans ce monde, n’ayez pas d’idées négatives et vous profiterez de la vie selon votre conviction. La Conscience se matérialise selon vos idées positives. Par conséquent, votre Atman a été masqué par les désirs ou les concepts de votre Conscience. Celui qui a la conviction que dans toute cette existence visible se trouve Paramatman Lui-même atteint la plénitude. Celui qui atteint le Soi originel perd tout intérêt pour les plaisirs du monde. La saveur « Je suis » que tout le monde a est la plus délicieuse de toutes les saveurs. Seuls les sages en font l’expérience. Le sage Tukaram l’a évoqué comme sa propre expérience. Les jiva ne sont pas aussi vivants que les sages, en raison de leur implication dans les émotions et les sentiments. Comme le Soi est au-delà des émotions et des sentiments, la béatitude n’est pas disponible pour l’ignorant. Ainsi, Bhagavan dit : « Celui qui boit la béatitude du Soi est un vrai sage. »

Dans la dernière semaine de grossesse, le sang de la mère est transformé en lait, en prévision de la nourriture nécessaire au nouveau-né. De même, lorsque la confiance d’un dévot est univoque, son Soi donne des solutions à tous ses sentiments et émotions. Le vrai fils d’un Guru devient libre de tous ses intérêts et faiblesses antérieurs. Dans la méditation profonde, les autres plaisirs n’ont plus de valeur.

L’obscurité n’est jamais venue se battre avec le soleil. De même, la Conscience ne peut pas faire face au Soi originel. Bhagavan dit: « Tout être humain doit utiliser la Conscience pour jouir du miracle du Soi.» Supposons qu’il y ait un lac plein d’eau. Cela favorise la croissance des plantes et des autres êtres vivants. Si les animaux s’entretuent et se mangent, que perd le lac ? Le lac n’a fait ni bien ni mal. De même, le Soi en chacun n’attire ni ne censure. Par la Conscience, des actions se produisent, ainsi que les blâmes ou les éloges. En l’absence de discernement adéquat, les sages sont visités pour obtenir des conseils. Les sages sèment des graines d’action juste. Alors, ce qui peut arriver à Ishwara peut aussi arriver au dévot fortuné. Le meilleur de ces fervents réalisera Parabrahman. Qu’est-ce que les sages offrent aux chercheurs ? Ils rappellent à leurs visiteurs d’oublier ce faux « Je ». Ceux qui ne bénéficieront pas d’une orientation adéquate et de justes conseils restent en esclavage. Dieu est un avec le dévot, conformément à l’amour de celui-ci pour Lui. Vous expérimenterez les résultats de votre propre dévotion.

Par l’absence de sagesse, vous portez de l’intérêt à la connaissance de votre avenir. Quand la sagesse sera là, vous n’y penserez même plus.

Paramatman est un soutien sûr du choix de Son dévot et Il lui en donne toute l’assurance. Si vous détestez quelqu’un, vous en subissez les effets néfastes. C’est une évidence, parce que la haine n’a pas d’autre âme que vous-même. En réalité, le manifesté et le non-manifesté ne font qu’un. Ainsi, dans toutes vos activités et dans vos rapports avec les autres, faites en sorte qu’il n’y ait que bonté et amitié.

En ce monde, la chose la plus savoureuse est notre sens de l’être. faites-le savoir aux autres et partagez votre bonté. Le Soi est si rayonnant que ceux qui interagissent avec vous devraient se sentir libres. Maintenant, méditez sur le fait que tout ce que vous voyez et reconnaissez est votre propre nature. Que le monde entier soit en vous et vous dans le monde entier. Votre manière de pensée et de concevoir devrait toujours être grande et vaste. N’enviez ou ne détestez jamais quelqu’un qui vénère Ishwara sincèrement. En vous endormant, honorez votre Conscience en tant que «Dieu de tous les dieux». Répétez l’opération au réveil. En procédant ainsi, la joie véritable devient votre expérience.

Nisargadatta Maharaj

20 novembre 1955

Extrait de “Premiers discours” aux éditions des deux Océans

Premiers discours 39 – le Témoin

ranjit nisargadatta

En spiritualité, vous devez faire appel à toutes les méthodes nécessaires. Quelle que soit la méthode utilisée, réalisez ce qui est le plus difficile à accomplir.

Les quatre Muni, dont Sanaka, terminèrent leur pénitence et allèrent voir leur père Brahmadeva pour lui poser une question: « Comment l’intérêt pour les objets des sens va-t-il disparaître de la conscience individuelle ? Comment y parvenir ? »

Comme Brahmadeva ne pouvait pas répondre, il demanda l’aide de Vishnu. Vishnu avait pourtant déclamé cette connaissance à Brahma et Il se demandait comment ce dernier ne pouvait pas donner une réponse appropriée à Ses fils. Voyant Brahma embarrassé, Vishnu apparut devant les Muni sous la forme d’un cygne. Sanaka demanda qui il était. Vishnu répondit: «Ta question est gênante, car que puis-Je te dire ? Qui suis-Je ? Ô brahmanes (Varta), sachez que Je suis seul et un avec toute l’existence. Comment puis-Je savoir exactement qui Je suis ? »

Afin d’être libre de l’intérêt pour les objets sensoriels, vous devez accéder à une connaissance complète de la conscience individuelle, des objets sensoriels et de leur Connaisseur. Sans le Connaisseur, il n’y a pas de conscience individuelle, donc pas d’objet des sens. Maintenant, qui est le Connaisseur? Qu’est-ce que la conscience individuelle ? La seule réponse est que c’est notre Conscience, grâce à laquelle nous savons que nous sommes. Elle est présente dans chaque être vivant. La subsistance du corps est due à cette Conscience. Le Témoin de cette conscience individuelle devient l’inspiration de la conscience individuelle. Nous devons renoncer aux différents concepts et à toutes les idées de réalisation des plaisirs. Cette connaissance du Soi avait été donnée à Brahmadeva. Il l’avait oubliée, alors qu’Il dirigeait l’existence mondaine en tant que brahmane. Atman est toujours entier et pur, indépendamment de la présence des objets sensoriels. Dans le passé, cette connaissance a été transmise à beaucoup, mais ceux qui la reçurent se sont empêtrés dans les pouvoirs spirituels qui résultent de cette connaissance. Par conséquent, il n’y a pas eu de réelle connaissance du Soi dans toute sa pureté. Bhagavan donne la connaissance pleine et entière à tous les égards, mais celui qui la reçoit la comprend selon sa capacité. Ce qui est au-delà de tous les sens et objets sensoriels est aussi au-delà du bien et du mal, qui ne concernent que la conscience individuelle. Le Soi est au-delà des objets sensoriels.

Purushottam est le témoin de la conscience individuelle, mais s’il s’identifie avec le corps, alors, même s’il fait pénitence, il n’a aucune possibilité de connaissance du Soi. Par la réalisation de Paramatman, en Sa présence, le nectar est bu. Cela signifie être dans un état de satisfaction intact, même dans des situations de grandes difficultés.

Tout être vivant doit endurer trois troubles principaux, qui sont: le besoin de nourriture pour se nourrir, le sommeil pour se reposer et la copulation pour la procréation. Tous les autres problèmes sont secondaires. Celui qui saupoudre le nectar sur ces problèmes les transforme en joie et en bonheur. Mais comment cela se produit-il? En devenant nous-mêmes Paramapurusha, témoin de la conscience individuelle.

Au lieu de cela, il y a identification à un corps, né dans telle ou telle famille. Le corps est apparu soudainement et il disparaîtra aussi soudainement. Cet ego est toujours douloureux.

La conscience individuelle s’intéresse toujours aux objets sensoriels. Bhagavan nous donne la méthode pour s’en libérer: «Quand vous mangez quelque chose, offrez-le-Moi d’abord. Cela ne veut pas dire que Je vais le manger. Mais vous saisirez que c’est Moi seulement qui mange la nourriture à travers vous et non vous. »

La principale chose que nous devons nous rappeler est que l’Atman est dans notre cœur. Nous ne pouvons pas nous en passer. Nepage64image310144Le considérez pas comme votre corps, vous devez seulement L’appeler Atman. Cela Lui plaira. Le corps est un vêtement pour Atman. Il peut s’agir du corps d’un poulet, d’un chat ou d’un chien, cela ne rend pas Atman impur pour autant. La Conscience est Dieu et Il n’aime pas être appelé en tant que corps. Votre Conscience contient le monde entier. Vous pouvez donner n’importe quel nom à Dieu dans votre cœur et L’adorer. Votre intellect deviendra aiguisé selon votre foi en Dieu et la pureté de votre cœur. Avant l’apparition de votre Conscience, Dieu n’est pas manifesté.

L’être ordinaire visite les temples et revient avec les bénédictions, un bien-être et la richesse de Dieu. Parmi ces visiteurs de Dieu, rare est celui qui n’est pas seul sur le chemin du retour, et qui porte en lui Dieu Lui-même. C’est une alliance rare du visiteur et du Visité.

Ce qui précède le monde de chitta (intellect, mental), c’est la nature de Dieu dans toute sa pureté, ce à quoi tout le monde a droit. C’est notre droit, parce qu’en rien différent de nous. Celui qui médite sur le Soi de cette façon jouit de la béatitude, qui est libre de tout intérêt pour les objets des sens. Le Dieu d’avant chitta est vraiment riche et libre de la faim (du manque). Tant que cela n’est pas atteint, il y aura recherche de nourriture.

« Je suis Cela » est ce qui est libéré de la faim.

Il existait un homme pauvre, dont la condition changea brusquement avec le temps. Il se retrouva parmi les millionnaires. Celui qui était petit devint grand. Ce changement en lui donna naissance à l’orgueil et à l’ego. De même, lorsqu’il y a identification avec le corps au lieu d’Atman, cela revient à tromper le Soi et à devenir déloyal envers Soi-même. En Samadhi ou dans le sommeil profond, il n’y a pas d’expérience de chitta, et le Témoin brille et s’élève dans le ciel de la manifestation tel un soleil. Quand ce Témoin est identifié au corps, c’est comme un éléphant attaché avec une chaîne. Abandonnez l’idée fausse de la mort et de la renaissance. Le Témoin de chitta est tout  puissant et repose en Lui-même. Ayez une foi totale en Lui. L’avenir du jiva est à la hau- teur de son destin. Si vous vous reposez sur chitta et avez le sentiment d’être puissant, soyez assuré qu’il ne s’agit que de votre imagination.

Ce qui a connaissance de toutes les activités de chitta est votre vraie nature. Devez-vous payer quelque chose pour cela? Il est dit que Bhagavan s’incarne dans le corps humain, alors est-ce un fantôme qui s’est incarné dans votre corps? Celui qui médite honnêtement sur la Conscience sous la direction d’un Sadguru réalise Brahman. Suite à cela, il n’est plus affecté par ses activités mondaines. Alors, il est devenu Celui qui agit à travers toutes les actions. Bhagavan dit: «Brahmadeva n’est touché par aucune des fautes de ses actions, à condition qu’il ne soit que le témoin de celles-ci. »

Puis Sanaka demanda à Bhagavan: «Qu’est-ce que la connaissance en relation avec les objets des sens ? »

Celui-ci répondit : « Tout comme Je connais la mangue, celle-ci n’est pas Ma forme, de même Je connais Mon corps, mais ce n’est pas Ma forme. »

De la même manière, lorsque l’on utilise une pierre, elle n’est pas notre forme. Cette compréhension conduit à l’absence de passion mondaine. Nous sommes Celui qui connaît le corps, le mental, le réveil et le sommeil. Celui qui médite et se stabilise dans cet état distant n’est touché par les effets d’aucune action.

Bhagavan dit encore : « Voyez-moi dans votre Atman et chantez Mes bhajan- (s). Si vous Me considérez comme séparé de votre Atman, le bhajan amènera la dualité. Je n’ai pas d’existence en dehors de votre Atman. Vous apprenez à savoir que vous l’êtes à cause de votre Atman. Il n’y a pas d’autre Dieu que votre Atman. Par conséquent, Dieu n’a pas d’existence sans l’Atman. Votre vraie nature est identique à Moi. »

Dieu est dans votre corps, votre intellect ne peut l’accepter. C’est pourquoi Dieu doit faire semblant d’être différent de ce qu’Il est. Le corps que vous prétendez être le vôtre n’est pas authentique. Il n’a pas de soutien autre que le Soi.

Comment connaître notre Soi indépendamment des autres objets en nous? Nous, le Connaisseur, sommes avant le connu. Bien que cela semble la réalité, sans le Connaisseur, qui confirmerait l’existence des autres objets? Le Soi est dans le corps en tant que Conscience, qui ne peut être vue. Qui est le spectateur et celui qui savoure? Il est présent en chacun de nous. Il doit y avoir une absence de passion mondaine pour une bonne compréhension. Cela ne signifie pas qu’il faille renoncer à ses activités quotidiennes ou à son emploi. Il ne s’agit pas de quitter ses enfants ou sa vie de famille. La vraie sérénité est d’abandonner l’identification au corps et de se connaître soi-même en tant que Connaisseur, indépendant du connu. La vraie sagesse naît quand il y a stabilisation dans cette compréhension. Quand Dieu est adoré et connu, son intelligence et sa valeur sont transférées au dévot. Par l’absence d’ego, la sérénité s’affirme. Avec la répétition ininterrompue du Mantra, il devrait y avoir aussi la conviction que notre vraie nature est Celle qui rend la répétition possible. Cette détermination spirituelle, alliée à une compréhension claire, facilite la réalisation du Soi, après avoir fait du jiva un grand dévot à l’intellect des plus aiguisé.

Nisargadatta Maharaj

14 novembre 1955

Extrait de ” Premiers discours” aux éditions des deux Océans

 

Premiers discours 38 – rencontre

rencontre nisargadatta

Quand conscience et connaissance aboutissent à une totale humilité, il y a alors une proximité possible avec le Sadguru. La Conscience est toujours la première, vient ensuite l’affirmation de l’existence de «Je suis». Nous sommes confiants en l’existence. En l’absence du sens d’être dans le corps, il n’y a rien à commenter. L’absence de parole peut être aussi due à l’absence de souffle, c’est ce qu’on appelle la mort. Mais il n’y a personne qui connaisse sa propre mort. Même pour connaître la mort, la Conscience est nécessaire. Le Sadguru est sans conscience de soi, comme s’il n’y avait rien. Seuls les sages ont l’expérience de l’état qui est sans attributs. Il y a existence, mais sans le sens d’identité.

L’intellect ne peut pas décrire Dieu, mais rien ne sert d’en être frustré. Les sages et les rishi L’adorent, Il est présent en chacun comme sa sensation d’être. Ce qui est présent en vous vous épargne la peine de chercher n’importe où son corps. Personne ne peut décrire le Guru du fait de sa nature véritable qui est sans forme. Même les Veda(-s) n’y sont pas arrivés, parce que leurs paroles étaient inadéquates. L’Ishwara originel était également incapable de dire ce que les sages évoquaient. Les concepts sont incomplets pour évoquer ces sujets correctement. Les concepts font tous partie du domaine de Maya, qui est ignorance. Votre Conscience est aussi la connaissance de l’existence, Elle est indescriptible.

La vérité peut être amère à entendre (pour le jiva), tandis que la contrevérité sera plaisante. La vérité est immortelle mais le faux est fini, voué à une fin. Ce qui peut paraître complexe est en réalité très simple.

N’ayez pas peur de ne pas savoir où trouver ce qui vous permet de connaître votre véritable existence. Votre existence est un signe de la présence du Maître réalisé en tant que Sadguru en vous et en tous lieux. Souvenez-vous de Lui, adorez-Le pour ne pas craindre la mort. Quelqu’un a donné à un enfant un bonbon; l’enfant l’a avalé et le bonbon est dans son estomac. De même, votre sentiment d’être est dans l’estomac du Sadguru. Il est le Connaisseur du temps ou de la mort et n’a pas peur de la fin. Il en va de même pour vous, car votre origine se trouve dans le Sadguru. Il n’attend rien de personne et reste témoin dans toutes les situations. Seuls les Guru « mi-cuits » sont dans l’attente des autres et ils s’imaginent être responsables de tout ce qui se produit.

Le Sadguru est notre plus proche parent et nous ne pouvons donner aucun exemple en comparaison. C’est ce qui le rend indescriptible.

Tant que nous existons, notre respiration se poursuit. Notre existence insuffle la vie dans le temps. Notre certitude en l’existence (« Je Suis ») donne vie au temps. Nous devrions toujours être conscients de cette certitude sans nous perdre dans ce que nous voyons. Notre véritable existence est au-delà de toute description.

Le corps physique évolue dans le champ du temps, suscitant la peur de la mort. En fait, personne ne meurt, la vie continue. Nous voyons les autres mourir, mais cela ne peut pas être notre propre expérience. La mort n’est qu’une apparence, non une réalité. Parabrahman est immuable et toujours tel quel. Nous L’adorons et c’est notre être véritable. Pour la conscience identifiée (jiva), laisser ou quitter le corps est douloureux, mais pas pour un jnani, pour qui cette fin (du corps) est béatitude. L’identité corporelle fait toute la différence. Aussi, développez la conviction d’être l’Atman, qui n’est jamais le corps. Votre foi dans le Sadguru renforce votre conscience d’Atman. Celui dont le Cœur est occupé par les mots du Sadguru est absorbé dans le Guru-mantra. Les Veda n’abordent pas ce sujet. Ce n’est pas par des lectures sans fin des Écritures que l’on peut devenir un vrai sadhu. Il manque la foi dans le Guru. Les paroles du Guru devraient avoir un impact sur la Conscience comme une balle reçue en plein cœur. Ensuite, il ne reste plus rien à faire.

En l’absence de foi, il est insensé de suivre les Guru. Visiter les lieux de pèlerinage ne sera dans ce cas pas non plus d’un grand secours. On ne peut obtenir satisfaction de cette façon.

Le Sadguru indique clairement au disciple que la Conscience du Guru est toujours présente en lui. Il n’est pas nécessaire de se tourmenter pour rencontrer un Guru, mais pour le vrai disciple, cette rencontre est toujours la bienvenue, quand elle n’est pas nécessaire. La relation entre le Guru et le disciple peut être comparée à celle entre une mère et son enfant. Avec une confiance suffisante, un disciple obtient la satisfaction véritable en devenant conscient de sa Conscience. Cela appartient au disciple de rencontrer ou non le Guru, mais il doit alors mettre toute sa confiance et sa dévotion dans le Guru, où qu’il soit.

Nisargadatta Maharaj

10 novembre 1955

Extrait de “Premiers discours” aux édition des deux océans

Premiers discours 37 – Initiation

initiation Nisargadatta

Le Sadguru initie le disciple, qui ensuite réalise le Soi, en fonction de sa sincérité et de son empressement. L’initiation se fait en fonction de la sincérité de celui qui la reçoit et aussi de celle de l’Initiateur. L’initiation en tant qu’Atman ne peut être donnée que par Celui qui est exempt de tout défaut, c’est-à-dire le Sadguru. Il est infini, illimité et intemporel. Même si une manifestation temporelle est imaginée pour Lui, Il est comme Vithoba, sans corps, debout pendant vingt-huit ans sur les rives de la rivière Chandrabhaga à Pandharpur. L’initiation peut être reçue par un homme ou une femme, mais l’Initiateur n’est que notre propre Soi.

Meera dit qu’elle est le Paramatman de Bhagavan. Radha dit qu’en son absence, Krishna ne peut s’incarner. Qu’est-ce que cela veut dire ? Cela veut dire que l’initiation a été reçue de Lui. Après l’initiation, il y a une telle dévotion et unité entre l’Initiateur et l’initié que dans la dévotion, toutes les différences disparaissent et il n’y a plus d’expérience de dualité. Après une initiation, si les actions sont artificielles, rien ne change. Après une véritable initiation, l’idée d’être un homme ou une femme disparaît spontanément. On dit que la spiritualité gâte les gens, mais ce n’est qu’un malentendu délibérément répandu par certaines personnes. Il ne peut y avoir aucun obstacle pour se souvenir d’Ishwara et prononcer Son nom. S’il s’agit de la vraie connaissance, il ne peut y avoir de conflit avec la vie mondaine. Lorsque nous réalisons notre unité avec Paramatman, le gain est infiniment plus grand que ce que la vie familiale peut offrir. Dans ce monde, sans le savoir, le jiva a reçu la fausse initiation de celui qui est né. Cela conduit au malheur, qui ne peut s’en aller que par le vrai réveil procuré par un Sadguru. Notre naissance prend place dans le cours ordinaire de la manifestation, cependant l’initiation par le Sadguru n’est pas de cet ordre, mais au-delà. L’initiation signifie se souvenir de notre vraie nature, qui est le message même du Mantra. L’initié est informé de sa nature absolument parfaite, et il en fait l’expérience de plénitude selon le niveau de sa conviction. La question de la naissance s’est posée en raison de la Conscience, laquelle devient fière de son identification au corps. Afin de dissiper cet ego, les disciples sont informés de leur vraie nature, qui n’est pas produite dans le cours ordinaire de la manifestation. Comment l’existant peut-il naître? Apprendre à connaître son existence n’est pas une naissance.

La qualité sattvique du corps soutient la vie du jiva. Cette qualité de Sattva est un état délicat, qui demande, pour être nourri, de manger des aliments différents. Avant de recevoir l’initiation, le jiva se considère comme le corps. Lorsque le but de l’initiation est atteint, le Connaisseur de Sattva transmet l’initiation aux autres. Il connaît aussi Vishnu, le Soi originel. À travers la grâce du Sadguru, Il permet que l’esprit, l’intellect, l’ego et les organes des sens soient au service de la dévotion et chantent des bhajan-(s). Tous les dieux et déesses qui sont présents sur cette terre et dans tout l’espace sont également présents en Vishnu, ce qui signifie dans la Conscience. Grâce à la qualité sattvique présente dans le corps, nous apprenons à avoir la connaissance « Je suis », ce qui signifie que nous en venons à connaître notre existence. Dans le corps sattvique, il y a présence du Soi et nous devrions Le satisfaire  en chantant les chants ou bhajan(-s) qui Lui sont dédiés.

Il est insensé de considérer le prana comme facteur principal de contrôle. Comment fonctionne le prana? Grâce à la lumière de la Conscience, notre respiration se poursuit. Notre assurance « Je suis » est Mahavishnu. Quand Il disparaît, la respiration s’arrête. Il est responsable du mouvement du corps. Adorez-Le. Si votre Conscience est absente, comment déterminerez-vous ce qui est vrai et ce qui est faux ? Bhagavan dit : « Ayez pleinement confiance en votre Conscience, Elle est Mon expression. Toute l’existence est mue par Moi et Elle se repose totalement sur Moi. Celui qui a une foi totale en Moi Me trouve sans même avoir à en faire la demande. »

La Conscience emplit toute l’existence. Elle est causée par les cinq éléments. Il est dit que le Seigneur Shankara (Shiva) agit avec ses cinq ‘bouches’ qui lui permettent d’entendre, voir, toucher, goûter et sentir. Le Shankara originel est libre de tout doute. Celui qui vient à connaître Son être est Vishnu. Celui qui prend vraiment conscience de ce Shankara devient libre de tous les devoirs terrestres. Toutes ces informations concernent notre Conscience pure. Une fois que vous aurez réalisé ce Shankara, tous vos doutes seront dissipés. Le nom « Shankara » pourrait être traduit par « libre de shanka», shanka signifiant «doute». Alors, il n’y a plus ni homme ni femme, ni haut ni bas, ni matin ni soir. À la fin de tous les temps, Shankara donne un abri à tous en Son Soi, Il leur donne une paix immuable au sein de Sa propre plénitude. Celui qui jouit toujours de la plénitude du Soi peut aussi jouir des quatre fins ou objectifs principaux de la vie humaine qui sont: dharma, artha, kama et moksha (les quatre purusharta). Cependant, même dans ces conditions, l’assiduité dans la pratique de la méditation ne doit pas être relâchée.

Nisargadatta Maharaj

6 novembre 1955

Extrait de ” Premiers discours” aux éditions des deux 0céans.

Premiers discours 36 – le meilleur fruit de cette naissance

naissance nisargadatta

Bhagavan dit: «Comment suis-je lié à mes fidèles, les gopika? Rien qu’en lisant ma biographie et les récits des gopika, les gens en tirent un grand bénéfice spirituel. Les jiva(-s) s’intéressent principalement à leur corps et à ses activités. Ils se considèrent alors comme très faibles, mais en réalité, tous sont le si puissant Bhraman. »

Krishna dit que ceux qui sont restés en Sa compagnie ont été libérés. Le disciple d’un Guru est appelé son fils, à condition qu’il prenne une initiation en vertu de laquelle il est considéré comme infini et illimité. Seuls les plus chanceux ont la possibilité de servir le Guru et de rester en sa compagnie. La Conscience est la nature d’un sage. En Elle, l’infini et omniprésent Paramatman est présent. C’est le Connaisseur, et tout ce qui est connu est perturbation. Le Connaisseur de la Conscience est un sage, Il s’agit de notre nature véritable et complète.

Dans la Conscience se trouve une ingéniosité variée. Tout comme ce qui jaillit de graines semées dans le sol l’est selon le type de semence, ce qui est semé dans la Conscience jaillit en conséquence. Le sol n’offre aucun goût à la plante. La récolte n’a de qualités que celles de la graine. De même, le Soi n’a pas de goût propre. Bhagavan dit: «En réalité, Je suis sans attributs. La Conscience est apparue avec beaucoup d’interactions auxquelles Je ne suis pas lié. Cette Conscience ou cette saveur d’être contient de multiples univers. »

Dans votre Conscience, il y a Kamadhenu, Kalpataru et Chinta- mani. C’est un peu comme la vache qui satisfait tous les désirs de son propriétaire (Kamadhenu) ou comme un arbre qui donne ce qu’on veut (Kalpataru) ou comme un joyau du ciel censé donner à son possesseur ce qu’il veut (Chintamani). Cette Conscience est Vishnu qui, juste par son désir, réveille Brahma.

Votre Conscience devrait se focaliser obstinément sur la réalisation du Soi, même au prix de l’abandon du corps. C’est comparable à la germination de la graine, qui brise sa coque quand l’arbre en sort. À qui appartient cette force? C’est l’essence de la saveur «Je suis » dans la graine. Ensuite, l’arbre pousse en fonction de sa saveur. C’est la qualité inhérente de la Conscience que les choses se matérialisent selon la focalisation. Bhagavan souligne sa nature Nirguna, semblable à une terre qui n’a pas la saveur du « Je suis ». Il dit : « Celui qui a une foi totale en Moi et qui Me veut vraiment Me réalise. Ce n’est pas avoir une vision, mais une réalisation réelle. »

Votre expérience d’être doit être prête, ce qui signifie aspirer intensément à la réalisation. La puissance contenue dans la Conscience est infinie. En Paramatman, le plus naturellement qui soit, se trouvent des forces identiques. Brahma, Hari et Hara sont également créés dans le Soi. Pour ceux qui sont les «bienheureux du Soi», l’orgueil dû à l’identification au corps est un concept repoussant. Bhagavan dit: «Souvenez-vous de Moi en vous souvenant du Guru et de ses paroles. Alors vous aurez la vision du Désiré. »

Tout comme la pierre philosophale transforme le fer en or par un simple contact, la compagnie des sages libère instantanément ceux qui s’approchent. En réalité, le sceau d’un sage est présent en chacun de nous. Il est insensé de prononcer n’importe quels mots non pertinents n’importe où, même après avoir acquis une certaine conviction au sujet du Soi. Le Soi est ce qu’est un sage, en Lui est née votre Conscience. Ici « naissance » signifie « sentir sa présence ». Les ignorants le voient comme la naissance d’un corps. À quoi bon rester simplement en compagnie d’un sage? Il faut faire l’expé- rience d’un changement. Un sage est celui dont la compagnie fait dire «Je suis pur Brahman», ce qui devient alors l’expérience directe de chacun.

Il faut développer la conviction que le Sadguru est un océan de puissance. Notre Conscience est «aux pieds du Sadguru» ou Paramatman. Il est toujours là, prêt à vous protéger. Il n’est malheureux que lorsque vous êtes en difficulté, et que, alors, vous faites appel à toutes sortes de divinités pour votre protection. Toutes ces divinités montrent leur respect à ce dévot qui a une foi totale dans «les pieds du Guru ». Une conviction sans faille est un autre nom pour Parabrahman. Un vrai dévot a une foi et une conviction totales en sa Conscience. Ses simples paroles se matérialisent facilement dans la réalité. Ses mots sont aussi bons qu’un Mantra. Est un grand dévot celui qui ne permet pas à ses amis et à sa famille d’entraver sa quête du Soi.

La Conscience, grâce à laquelle nous savons tout, est l’entrepôt de toutes les bonnes qualités. Son soutien est réel, quand notre Conscience est « aux pieds du Sadguru » ou de Paramatman.

C’est pourquoi Jnaneshwara a dit : « S’il y a le soutien du Sadguru, il n’y aura besoin d’aucune autre aide. »

Notre Conscience a plusieurs composantes (pour s’exprimer): les cinq éléments, les trois Guna (Rajas, Tamas, Sattva), et les trois états de veille, sommeil et rêve. Tous vos concepts arrivent après l’apparition de la Conscience. Il convient de se lier d’amitié avec Celle qui précède les concepts. Reconnaissez la Vérité et votre vraie place. Votre vraie demeure n’est que Paramatman ou le Sadguru. Ce qui est antérieur à l’être, c’est le sage. Il se souvient de votre être. N’oubliez pas le sage, qui est présent au tout début, avant tout. Ne pas l’oublier, c’est, en d’autres termes, être en sa compagnie. Bhagavan dit : « Je suis toujours avec Mon dévot, qui n’a pas besoin de faire un seul pas pour Me rencontrer. »

Si vous avez vraiment de la dévotion pour votre Guru, gardez votre Soi pur, immaculé. Celui qui a la conviction de la pureté du Soi est un sage. Il n’a pas d’autre apparence que la vôtre. Voyez-le tel qu’il est. Ne le nettoyez pas, Il est ce qui est déjà parfaitement propre. Tukaram dit : « J’ai obtenu le meilleur fruit de cette naissance : la réalisation du plus pur. »

Paramatman s’incarne dans celui qui dit avec confiance: «Je suis le père du père dont je prends le nom. »

Il devient Ce à quoi Il fait référence.

Nisargadatta Maharaj

Premiers discours 35 – Que dire de ces gens qui ignorent Dieu dans leur cœur

Que dire de ces gens qui ignorent Dieu dans leur cœur

Bhagavan dit: «L’acquisition et l’utilisation de divers pouvoirs ne signifient pas Me réaliser. Vous ne pouvez M’atteindre que par la compagnie des sages. Dans le cas où Mon dévot aurait des difficultés, Je serai là pour l’aider. Uddhava! En ce monde, des sadhu de toutes sortes indiquent à leurs disciples différents types de pratiques. Cela n’est d’aucune aide pour M’atteindre. Nombreux sont ceux qui ont fait de grandes pénitences pour l’accomplissement de leurs désirs, mais cela n’a été d’aucune aide pour M’atteindre. Seul un être parmi des millions veut vraiment Me réaliser. Tous les autres ne courent qu’après les plaisirs. Certains n’adorent que les pouvoirs physiques et intellectuels. Un intérêt pour Moi qui soit véritable est très rare. Pour Mon vrai dévot, il n’y a rien de plus important et il est constamment absorbé en méditation. Celui qui se remet à Moi en offrande voit tous ses besoins de base spontanément satisfaits. Par ailleurs, la plupart des personnes qui visitent les temples le font pour l’accomplissement de leur intérêt personnel. Comment pouvons-nous espérer qu’ils aiment Dieu ? »

Celui qui réalise sa vraie nature peut être appelé un sage. Cet état ne peut être atteint par le culte d’aucun Dieu. Bhagavan dit en toute sincérité: «Ceux qui restent en compagnie de Mes dévots M’atteignent Moi. Bien que Ma vraie nature soit indescriptible, Je Me manifeste sous de nombreuses incarnations pour aider Mes dévots à Me réaliser. »

Comme il n’est pas possible de méditer sur le non-manifesté, il est conseillé de méditer sur la manifestation de Brahman. Pour les personnes sérieuses et engagées, Dieu est déjà présent en elles et leur réalisation est certaine. Les gopi de Krishna étaient en unité avec leur bien-aimé. Leur louange à Krishna exprimait leur unité avec Lui. Il était en elles comme leur propre Soi. Il leur dit de considérer leur Conscience comme Krishna, comme le Paramatman du monde entier. Il leur dit d’appeler leur propre Soi « Dieu ».

Dieu a donné au dévot une image juste de Lui-même, une confiance totale, et a également indiqué l’endroit où Le trouver. Le dévot a été informé de la manifestation originelle la plus simple de Dieu, sur laquelle les autres n’ont aucun contrôle ou pouvoir. Ce que notre Conscience apprend à connaître sans effort, c’est notre véritable nature, qui s’appelle Brahman. Celui qui s’efforce de connaître la vérité à ce sujet est apte à être appelé un sage.

Le véritable dévot, qui est toujours conscient de sa Conscience, est accepté par Dieu comme Son égal.

Dieu dit: «Je n’ai pas besoin d’érudits qui ont une connaissance parfaite de l’étude des Veda. Ce que vous semblez être n’est pas votre véritable forme, mais seulement une hypothèse à toutes fins pratiques.» Si quelqu’un insiste sur le fait que la forme de Dieu est celle grâce à laquelle le corps est vivant, alors ses activités mondaines ne lui seront aucunement néfastes. La présence de Shri Krishna est déjà établie en chacun de nous, avant tout le reste. Dorénavant, Celui qui agit dans le monde avec cette conviction sera appelé un sage à l’avenir. Le vrai dévot est celui qui ne croit en aucun autre Dieu que son Atman. Vous ne rencontrerez pas Dieu en visitant des lieux de pèlerinage. C’est pourquoi Tukaram dit: «Comme ces gens qui ont oublié le vrai Dieu sont aveugles. Que dire de ces gens qui ignorent Dieu dans leur cœur et adorent les pierres comme Dieu ? »

Bhagavan dit: «Le vrai dévot voit Dieu dans le Cœur et L’adore. »

Il a une foi totale en la Conscience manifestée dans le corps. Vous devez développer une foi totale en ce que vous avez entendu

maintenant. Dieu ne voit aucune différence entre un homme et une femme, mais se soucie seulement de vos sentiments et de votre amour. Dieu vous satisfera et s’adaptera à votre foi et à votre conviction. Vous devez voir par vous-même les fruits de la convic- tion. Krishna n’était qu’un jeune garçon parmi les producteurs de lait. Voyez comment il a grandi avec la conviction d’être Paramatman Lui-même. Il fut le premier à être vénéré en tant que Parabrahman dans le Yajna menée par Dharmaraj. C’est en développant la même conviction que vous deviendrez identique à Lui.

Nisargadatta Maharaj

23 octobre 1955

Extrait de “Premiers discours” aux éditions des 2 océans

 

Premiers discours 34 – Dieu est votre propre expérience

un seul être Nisargadatta

Shri Krishna dit: «Bien que je sois l’Éternel et antérieur à tout, Je me manifeste comme ce divin jardin du monde. La Conscience, lorsqu’elle est connue, est source de bonheur. Je suis la Vérité et J’apparais sous diverses manifestations comme dans une pièce de théâtre et J’accomplis l’œuvre destinée. Toute action Me procure de la joie, que ce soit en tant que roi ou même en tant que mendiant. Aucune faute ne peut altérer Ma joie. Mes chers fidèles Me reconnaissent et M’adorent.

Mon bonheur reste intact. Ma nature est éternelle et vraie, uniforme en tous lieux. Ceux qui oublient Ma présence en eux se reposent sur des choses fausses et meurent. »

La Conscience est identique à la lumière. Le plaisir ou la souffrance sont dus à la conscience individualisée. En réalité, l’objet de la félicité-Conscience est le plaisir. Toutes les constructions de maisons et autres manifestations sont dues à la félicité-Conscience. Tous les conforts de notre demeure sont pour la même félicité. Votre Conscience a le soutien de la semence du Dieu de tous les dieux.

En raison de notre nature qui s’éclaire elle-même, quand nous sommes arrivés à maturité, nous faisons l’expérience de Dieu. La dévotion et le culte opérés par un jnani ne sont pas les mêmes que ceux de l’ignorant. Beaucoup n’ont pas réussi à voir Dieu, même après de grandes pénitences. Tant que vous ne vous connaissez pas vous-même, Dieu non plus ne vous connaît pas.

Sat Chit Ananda apparaît d’Elle-même et S’autosuffit. À votre insu, vous vous êtes retrouvé impliqué dans des activités sources de souffrances et vous êtes devenu fautif. Sans avoir à Le désirer, Paramatma est présent en tous lieux, en tous êtres. Qu’est-ce qui est commun à tous? C’est notre sens d’être. Nos parents, le monde plein d’objets sont constitués d’une multitude de choses mais Sat Chit Ananda est seule et unique. Cependant notre expérience est tout autre en raison de notre sens d’être.

L’incarnation de Rama était réputée pour tenir ses promesses. Dans l’épopée du Ramayana, Ravana représente l’ego. Une fois qu’il fut tué, ce qui resta était le Soi. Sita représente la conscience d’être que Ravana a essayé de lui prendre, mais il n’a pas réussi à se l’approprier.

Vous devez développer la conviction de votre Soi.

Le Dieu omniprésent s’en tient à Ses paroles. Krishna dit: «La Conscience en chaque être est le signe de Ma présence. Si vous voulez Me saisir, vous n’avez qu’à saisir votre propre Conscience. Celui qui M’a saisi n’est plus affecté par des problèmes insurmontables, même si ceux-ci mènent à des calamités. De même qu’un taureau reste sous contrôle grâce à la bride de nez, Dieu reste au service de l’homme par la bride d’amour. Cela signifie que votre amour pour Dieu le contrôle. »

Il n’y a pas de différence entre la réalisation du Soi et le fait de voir Dieu en tout. Nous devons atteindre la liberté de ne voir aucune différence. C’est votre intellect qui imagine la diversité, qui est absente en Paramatman. Krishna était maître de quatorze divisions de la science et de soixante-quatre divers arts. Vous l’étiez aussi, mais vous avez perdu ces qualités par l’utilisation de votre intellect. Vous vous êtes déconnecté de votre nature complète et vous vous êtes identifié à l’âne incomplet qui a relevé la tête. En réalité, cet âne est Sat Chit Ananda. C’est le Dieu de tous, qui attend votre réalisation. Bhagavan s’exprime ainsi : « Je suis partout en chacun d’eux, mais Mon dévot ne Me reconnaît pas et Me traite comme un âne.» Alors quelle est la solution? Il dit: «Vous devez comprendre que Dieu est votre propre expérience. Il ne devrait pas y avoir d’autre Dieu pour vous.» Dieu est un et unique, aussi le même est vu en tous. Vous devez vous établir dans le Yoga en voyant l’unité en tout. Avec la conviction d’être Parabrahman, toute joie sera vôtre.

Bhagavan dit encore: «Ce qui illumine tout est ce même Parabrahman. Lui-même s’est incarné en tant que Shri Krishna et en tout. Ce dévot m’est cher, lui qui n’accepte aucun autre Dieu que Celui qui réside en lui. Sa conviction est sans faille. »

Nisargadatta Maharaj

16 octobre 1955

Extrait de “Premiers discours” aux éditions des 2 océans

Premiers discours 33 – les personnages d’une pièce de théâtre.

les personnages d’une pièce de théâtre

Bhagavan Shri Krishna décrit à Uddhava les signes de la libération. Le dévot doit adorer Ishwara afin de se débarrasser de l’esclavage dû à l’identité corporelle. Quand un dévot passe son temps en bonnes actions, sa rencontre avec un Sadguru est une certitude sans qu’il ait besoin de fournir une preuve visuelle. Quand vous rencontrez un Sadguru, votre vraie nature devient pure. Votre respectabilité est à la hauteur de votre travail. Par le pouvoir de l’argent, on devient riche. Tout comme l’adoration d’Ishwara vous rapproche de Sa Nature. Une fois le Sadguru rencontré, vous atteignez le Soi.

Bhagavan dit: «En Moi, le jeu de Brahman, sous la forme du jiva et du monde, se poursuit. Je suis responsable de tout cela. Celui qui enlève la poussière sur ce Soi, Me devient cher. »

Le Soi est présent dans tous les êtres vivants en tant que leur Conscience, par laquelle ils ont connaissance de leur existence. Celui qui a connaissance de cette Conscience est libéré dans cette vie même. L’ignorant, lui, reste en servitude. Cette servitude se poursuit indépendamment de l’érudition, de l’intelligence et de la célébrité. Le libéré devient libre de tous les devoirs de la vie. Tant qu’un être se considère comme le corps, il en subit la peine. Dieu ne se satisfait pas de l’impureté. La clarté doit régner. La Conscience a un degré de pureté très élevé. Il faut développer la conviction que le corps n’est pas notre forme et que nous n’avons rien à voir avec toutes les expériences du corps. Le destin peut affecter le corps matériel, mais pas le Soi. Du point de vue divin, c’est faire preuve de cruauté que de croire aux mauvais effets du destin et de s’y attendre.

La douleur que l’on ressent à cause du corps, de la parole et de l’esprit dépend de ses conditionnements.

Le sage est libre de tout attachement, aussi n’éprouve-t-il ni joie ni tristesse. Il n’est affecté par aucune louange ni adoration. Le libéré est celui qui a une connaissance claire de sa Conscience. Par conséquent, Il n’a pas peur de tout ce qui est connu de la Conscience.

Lorsque les douleurs dans le corps sont lentement endurées, elles disparaissent spontanément. Votre expérience du monde, de son ascension et de son déploiement est en accord avec la résonance de votre cœur et de votre mental. À la façon dont l’image des enseignements du Guru brille dans votre cœur, vous vivrez les choses différemment. Jour après jour, les sages éprouvent les joies de la plénitude. La véritable initiation est quand vous vous sentez en unité avec la Conscience et que vous êtes la lumière, qui illumine tous les nadi(-s)du corps. Cette initiation simplifiera l’affaire et vous serez très à l’aise avec le corps et la Conscience. Bhagavan Krishna dit que votre vraie nature est différente du corps et de la conscience qu’il contient.

Ceux qui n’ont pas la connaissance du Soi conseillent aux autres d’occuper leur vie à différents types d’activités.

Comment l’Atman se manifeste-t-il dans le corps? Ce qui se manifeste pour un temps limité est l’Atman, et ce qui existe toujours est Paramatman. En l’absence de l’existence passagère, le monde ne serait pas expérimenté. En l’absence de Paramatman, qui serait là pour être le témoin d’une existence passagère ?

Paramartha signifie trouver le sens le plus élevé de l’existence. Maintenant, nous devons faire tout notre possible pour le trouver. Nous devons garder la Conscience ou la saveur «Je suis» libre des pensées. Le Soi ne s’intéresse pas à ceux qui sont emplis de pensées.

Le libéré est libre de la conscience individuelle. Je ne suis pas ce que l’intellect peut connaître. Je suis le Connaisseur de l’intellect. Purusha est sans corps (forme), tandis que Prakriti est avec un corps (prend forme). Chacun des invités de Prakriti va disparaître. L’intellect fait partie de Prakriti. Nous utilisons l’intellect pour trouver les différentes relations. Un jnani met de côté l’intellect pour se voir lui-même. L’ignorant s’appuie sur l’intellect pour croire au passé et au futur. L’intellect n’est d’aucune utilité pour obtenir la libération. Celui qui est pleinement convaincu que le Soi est au-delà de l’intellect atteint la plénitude. Dieu favorise cha- cun à la mesure de sa pureté d’être et de sa foi.

Bhagavan Shri Krishna dit: «Je suis présent dans tout ce qui peut être vu en ce monde et Je suis empli de joie. Cependant Ma véritable existence est antérieure à tout cela. La joie d’être est due à la Conscience. Je sais que Mon Soi et Ma nature sont emplis de béatitude. Ce monde est un jardin de joie. Je suis la béatitude, qui apparaît sous diverses formes. Même sous ses formes, Je suis la Vérité. Je suis à l’origine de toutes les activités et Ma béatitude reste intacte. Je prends plaisir à gouverner un pays, quand le temps l’exige ou parfois Je mendie avec la même joie. Bien que Je fasse différents types de travail sous diverses formes, Je reste immaculé de toutes fautes. Qui connaît vraiment toutes Mes actions et leurs qualités? Seuls ceux qui savent, Mes très chers dévots. Seuls ceux qui Me connaissent Me sont dévoués. »

Le Paramatman imprègne toute l’existence. Tous ceux qui y apparaissent sont comme les personnages d’une pièce de théâtre. C’est uniquement le Soi qui apparaît dans ces costumes. S’y jouent plusieurs rôles ; certains très chanceux sont vénérés, d’autres ont la possibilité d’en jouir pleinement et d’autres encore sont victimes d’une jouissance excessive. Bhagavan dit : « J’apprécie chacun de ces rôles sans devenir la victime d’aucun. C’est ma véritable nature éternelle qui occupe uniformément tout l’espace. Ceux qui ne me reconnaissent pas sont troublés par l’absence de confiance et mènent une vie misérable. »

La Conscience est emplie de lumière. Toutes vos bonnes et mauvaises souffrances sont dues à votre Conscience et à votre men- tal individuel. La Conscience-félicité est là pour vous permettre de vivre une vie heureuse. Votre Conscience est la semence du Divin. Avant quoi que ce soit, Dieu réside sous la forme de la Conscience-félicité. Grâce à son amour et pour un plus grand plaisir agrémenté de tous les conforts, les gens ont pris la peine de construire des maisons et d’élever une famille.

Par la faculté de nous éclairer nous-mêmes quand nous devenons aptes à connaître notre être véritable, nous pourrons aussi faire l’expérience de Dieu. Le bhajan chanté par les ignorants n’est pas le même que celui chanté par un jnani. Parce que, même après de grandes purifications, les jiva n’ont pas encore atteint le Soi. Quand vous ne connaissez pas votre propre Soi, Dieu ne vous connaît pas non plus.

Celui qui est Existence-Conscience-Béatitude est apparu de Lui-même. Mais, sans Le connaître, vous l’accusez de diverses actions douloureuses et vous Le déclarez fautif. Paramatman est totalement disponible et omniprésent. Dans l’existence de la plupart, qu’est-ce qui est le plus commun? Le plus commun est la conscience de nous-même et sa connaissance. Nos parents, ce monde, etc., font partie du multiple et nous sommes l’Unique-Existence-Conscience-Béatitude. En raison de l’existence de l’Un, il y a l’expérience du multiple.

Shri Rama était connu pour être fidèle à ses paroles et à son devoir, sans aucun compromis. Il avait la connaissance du Soi et une totale plénitude. Ravana signifie «orgueil d’être», celui-ci ne pouvait en aucun cas déranger Rama. Quand Ravana fut tué, ce qui est resté est le pur Soi. Ce Soi est aussi le vôtre; ce qui est nécessaire, c’est votre conviction à Son sujet. Ravana a essayé de s’approprier les qualités ou les possessions de Rama, mais il n’a pas réussi à les faire siennes. Seul Brahman existe, et Rama était sa manifestation.

L’Atman est tout à la fois un et présent dans chaque être vivant. Bhagavan Shri Krishna dit: «La Conscience en chaque être vivant est Ma manifestation. Pour M’attraper, Chacun doit s’accrocher à son expérience d’être. Celui qui Me tient fermement ne sera pas affecté par les difficultés ou même les calamités. Tout comme un fermier fait travailler le taureau en maniant sa bride de nez, tu peux Me contrôler par ton amour et Je serai à ton service. »

Il n’y a pas de différence entre la réalisation d’être l’Atman et voir Ishwara dans tous les êtres. Cela doit devenir notre propre expérience. Toutes les différences sont dues à votre intellect, mais Paramatman ne voit aucune différence. Bhagavan Shri Krishna avait la pleine connaissance des quatorze divisions de la science et des soixante-quatre arts1. Mis à part l’omission due à votre intellect, vous êtes presque l’égal de Krishna à tous égards. Vous avez omis votre plénitude et vous avez saisi l’incomplétude. À vous écouter, votre Sat Chid Ananda est un âne. Vous mettez Dieu, présent en tous, au niveau le plus bas. Vous devez réaliser votre véritable Nature.

Bhagavan dit: «Bien que Je sois un seul et même, présent en tous, y compris Mes fidèles, ils ne Me reconnaissent pas. »

Le seul remède est de développer la conviction qu’il n’y a pas d’autre Dieu que sa Conscience, qui est l’expérimentateur de tout. Cette Conscience est une et présente en tout, car Elle est omniprésente. En réalité, Elle est le Soi. Nous devons prêter serment et être convaincus de notre vraie nature. Voilà en quoi consiste le Yoga. Tout le monde est éligible pour réaliser le Soi. Nous devons avoir la conviction «Je suis Parabrahman» et cette existence est mienne. Qui peut exister sans ma connaissance et mon expérience ?

Avec notre conviction d’être Parabrahman, toutes sortes d’ex- périences agréables surviennent spontanément.

C’est Parabrahman qui rayonne, comme le souligne Bhagavan. C’est ainsi que Shri Krishna s’incarna. Lui seul a occupé tout l’espace, le mobile et l’immobile. Celui qui a l’intime conviction d’être Cela et d’être le seul Dieu possible, Celui-là est le dévot le plus cher de Shri Krishna.

Nisargadatta Maharaj

9 octobre 1955

Extrait de “Premiers discours ” aux éditions des deux océans

 

Premiers discours 32 – Confiance

confiance

Il est extrêmement difficile de décrire le Sadguru (en tant que manifestation du pur Soi), car Il est indescriptible. Toute tentative de le faire par les quatre types de discours – paravani, pashyanti, madhyama et vaikhari ( les quatres étapes de la parole et de l’évocation mentale)– est un échec. Même la tentative de le décrire par le discours le plus subtil, appelé paravani, conduit à Le perdre. Celui qui essaie de Le décrire perd la conscience du Soi. Jusqu’à présent, personne n’a été en mesure de décrire le Sadguru. ( la description demande une mise à distance, donc une séparation.)

L’intellect prend appui sur le subtil. Quand le support devient très subtil, l’intellect se dissout. C’est comme de faire fondre un morceau de beurre clarifié froid. Quand vous méditez sur le Sadguru et que vous êtes totalement absorbé en Lui, l’intellect se perd et n’est plus qu’une ombre du Soi. Vous devez réaliser le Soi en l’absence d’intellect. Vous reconnaîtrez le changement de votre propre expérience. Pour savoir quoi que ce soit, l’intellect prend spontanément des photos instantanées du toucher, de la forme, du goût, de l’odeur et du son. Mais il est incapable de photographier le Sadguru.

La Conscience dispose de cinq types de compétences (sens) et de trois pouvoirs (Guna). C’est ainsi qu’elle fonctionne. Notre intellect est le résultat de la transformation des aliments, mais cela ne s’applique pas au Soi.

Qui peut vraiment se prosterner devant le Sadguru ? Seul celui qui est sans nom et sans forme et avec une existence réduite à sa plus simple expression peut le faire. Une telle personne accepte l’incapacité de l’intellect à voir le Sadguru. L’intellect n’a pas la patience d’attendre indéfiniment de voir le Sadguru. Celui qui abandonne la fierté d’être un intellectuel, ainsi que l’identification au corps, peut vraiment saluer le Sadguru. Les autres font seulement semblant de le faire.

Voir l’essence du Sadguru, c’est vraiment voir notre propre Soi. Alors, nous connaissons notre véritable être sans moi ni toi. En laissant de côté le connu, nous nous abandonnons à Lui.

Comment sommes-nous emprisonnés? Vous êtes fier de votre intellect, mais s’il disparaît, où est votre orgueil ? Celui qui s’aban- donne au Sadguru est respecté en tous lieux. Les jugements portés au moyen de l’intellect sont faux puisqu’ils font confiance à Maya. Notre corps n’est que notre imagination. En regardant la forme corporelle, vous dites que vous êtes un être humain. En utilisant votre intellect, vous vous trompez vous-même et vous vous séparez des autres. Celui qui a les mains sales devrait les nettoyer en faisant preuve de bienveillance envers les autres.

Ne vous immiscez pas dans les affaires des autres. En nous purifiant, nous pourrions être pacifiques et heureux. Notre existence repose dans le Soi, pour accéder au bonheur véritable, notre confiance ne devrait pas être mise en Maya. Pour la réalisation du Soi, nous ne devrions nous fier qu’à Lui (Atman). Celui qui a la conviction de l’inutilité de l’intellect se fondera dans le pur Soi (Sadguru).

«Ô mon Dieu, maintenant j’ai l’intime conviction de comment et qui je suis. Je n’ai pas de forme et je ne suis rien qui vaille la peine d’être cru. On dit que je suis un jnani, un grand érudit, un expert ou un poète, mais je suis sûr de n’être personne. Je n’ai nulle demeure où m’abriter. Ô Sadguru ! Je suis devenu si pauvre que je n’ai plus rien à moi que je puisse vous offrir.» Celui qui est convaincu qu’il n’y a pas d’autre sauveur que Dieu reçoit toute aide de Lui. Alors, Maya a honte d’entretenir son illusion. Avec la perte du nom et de la forme, que puis-je encore prétendre être ?

Quelle est l’importance de la dévotion du manifesté? Rien ne peut toucher Paramatman, même au moyen de para. Malgré cela, le dévot ne peut s’empêcher d’imaginer une forme devant lui et de l’adorer. Ce processus l’aide à développer plus d’amour et de dévotion, et à se libérer de la fausseté de l’orgueil. La dévotion a un

pouvoir d’éveil intérieur certain. Le dévot devrait avoir pleine confiance dans la réalisation de Dieu par la connaissance de Sa vraie nature. Cette dévotion l’affine et le purifie de plus en plus.

Le terme Atman est utilisé pour une expérience du Soi d’une courte durée et Paramatman signifie « réaliser l’existence éternelle ». Toutes ces paroles sont le résultat de Sa grâce. Le sage Tukaram nous dit : « Tout ce que je prononce l’est grâce à Vitthala. Lui seul existe, pas moi.» Il avait réalisé le Seigneur Panduranga et ses paroles étaient les bénédictions de Dieu.

Par la grâce du Guru, notre nature malhonnête devient fiable. Celui qui se souvient encore et encore du Guru s’élève au-dessus des castes et des croyances, et Il occupe l’univers entier. Maya ne peut pas toucher celui qui a abandonné toute malhonnêteté. Il est pleinement conscient de sa vraie nature, qui est toute-puissante et n’a pas besoin d’aide. En reconnaissance de la grâce du Guru, il s’exclame: «Jaya-Guru, gloire au Maître.» La connaissance intellectuelle du Soi ne se limite qu’au domaine de Maya et n’a rien à voir avec la réalisation du Soi. Par contre, rester en contact avec le Sadguru sans faire appel à son intellect, c’est recevoir l’assurance de sa protection. Alors, il n’y a même plus de place pour l’illusion de la naissance et de la mort. être hors de toute illusion se fait par une vraie reddition au Sadguru. Faites tout ce que vous pouvez à l’or – comme le marteler ou le brûler –, vous ne pourrez pas le convertir en fer. De même, celui qui atteint l’état de Sadguru ne peut être limité à un corps et devient l’existence entière. Comment Maya peut-elle l’affecter? Toutes vos connaissances et capacités dépendent de la force de votre intellect.

Le bon usage de l’intellect est de savoir qu’il n’y a pas de vérité en lui.

Le véritable enfant d’un Maître (le disciple qui réalise le Soi) est indescriptible et la terre devient sainte sous ses pieds. La poussière sous ses pieds acquiert le pouvoir de guérir les maladies. Sa renommée ne peut être décrite et les gens viennent le voir de loin. Sa vision enlève toutes les mauvaises pensées. Gurulingajangam, Bhausaheb Maharaj, et Siddharameshwar Maharaj étaient de si grands sages qu’ils étaient visités par des gens venus de loin. Celui qui a eu la vision du Sadguru bénéficie de la Conscience universelle et on peut dire que sa dévotion au Guru est réelle.

Aujourd’hui est le jour du Mahasamadhi de notre Guru Shri Siddharameshwar Maharaj. Aujourd’hui, personne ne peut décrire ce Guru, qui est sans forme. Même les Veda ont échoué dans leur tentative de description. Un mot comme Ishwara ne donne qu’une indication. Même Ishwara ne pourrait pas évoquer ce qu’est un sadhu ou un sage. Même les paroles des sages et des experts ne sauraient décrire un Sadguru. Les concepts utilisés pour les tentatives de description changent les formes selon le sens des mots utilisés, mais ne parviennent pas à Le décrire. En termes simples, comment les concepts peuvent-ils décrire ce qui les dépasse ?

Un concept signifie Maya. Qu’est-ce que l’ignorance? Nous n’avons pas nos propres connaissances, c’est-à-dire l’ignorance. C’est aussi de l’ignorance que d’essayer de dire positivement et exactement ce que nous sommes. Maya est une pure ignorance, parce que c’est à travers elle que toutes les activités se produisent. Vous êtes conscient de votre existence, mais il n’est pas possible de la décrire.

Si nous devenons complètement libérés de toute la fierté de celui ou celle qui a la connaissance, cela signifie que nous avons une véritable vision du Sadguru.

Nous avons commencé à dire «Je suis» quelques années seulement après notre prétendue naissance. Tout être humain affirme son existence par « Je suis ». En l’absence de ces mots dans le corps, il n’y a rien. Quand ces paroles s’arrêtent, les gens appellent cela la mort, mais le défunt n’en est pas conscient. Quand les mots s’arrêtent, il n’y a aucune connaissance de l’être ou du non-être. Le sens de «Veda» pourrait être des mots qui disent que toute exis- tence prend place dans l’ignorance. Dans ce monde, c’est ce qu’on appelle un grand savoir. Ceux qui vénèrent le Sadguru voient tout, comme l’ignorance. Cette ignorance est l’expérience directe de tous les sages.

Il n’est pas possible de décrire Dieu par l’intellect, mais ce n’est pas une déception. Il y a un signe, qui est une preuve de l’existence de la Vérité. À quoi ressemble-t-il? Qui les sages et les rishi vénèrent-ils? Ce signe est votre Conscience. Où que vous alliez, Elle sera toujours avec vous.

Le discours sur la Vérité est amer à écouter et la contrevérité peut sembler plus encourageante. Cependant, il y a une fin pour la contrevérité, tandis que la Vérité est immortelle. Ce qui semble être le plus difficile est en réalité très facile.

N’ayez pas peur parce que vous ne savez pas où La trouver. Vous disposez de votre Conscience, le son de l’existence, Elle contient le monde entier. Ceux qui sont des jnani sont libres de toute action. Mais les fraudeurs, qui courent après l’argent, sont très actifs. La pure Conscience est le signe de l’existence du Sadguru. Souvenez-vous de Lui, adorez-Le, ainsi vous n’aurez pas peur de la mort.

Un enfant a reçu des bonbons avec amour, il les a mangés et les bonbons sont allés dans son ventre. L’amour du donneur reste alors dans le ventre. De même, votre Conscience est dans le ventre du Sadguru. Plus précisément, votre Conscience est en vous et vous êtes dans le ventre du Sadguru. Maintenant, qui a cette connaissance ? Celui qui a cette connaissance n’a pas peur de la mort. Il est incorrect de croire que Yama, le Dieu de la mort, enlève la vie. Votre Sadguru est votre fondation et Son existence accompagne toujours la vôtre. Les deux ne font qu’un.

Quand vous chantez le bhajan dédié au Sadguru, une relation très intime se forme avec Lui. Il n’y a pas d’ami ou de parent plus proche que le Sadguru. Par conséquent, Il est au-delà de toute description.

Faites connaître à votre Conscience son importance et ayez pleinement confiance en Elle. La confiance ne peut être instaurée par aucune science ou méthode. Votre Conscience est aussi nécessaire que votre respiration. Une meilleure conscience de la Conscience améliore le contrôle de l’existence. Qu’est-ce que le temps? Nous en avons conscience tant que nous sommes conscients. En l’absence de Conscience, il n’y a pas de temps. Ce qui ne peut être décrit, c’est notre Soi. L’existence d’un organisme est limitée dans le temps. Le mot marathi pour « le temps » est kal, qui a deux significations. La première est « le temps » et la seconde est «la mort». C’est pourquoi le mot kal suscite la peur. Le mot mort signifie fin, mais notre vraie nature est immortelle. Si quelqu’un est déclaré mort, nous devrions pour le vérifier devenir comme lui. Sa mort est notre expérience, pas la sienne. Ce kal, ou la mort, se retrouve dans l’estomac d’un Sadguru, tout comme Parabrahman est intemporel et sans mort. Qui dois-je vénérer ? Je vénère Paramatman Lui-même, qui est notre vraie nature ultime. Pour un sage, la mort est une expérience inoubliable, comme manger un bonbon savoureux est rare. Ceci ne s’applique pas à une âme individuelle, qui devrait auparavant développer la conviction de ne pas être le corps. La confiance dans le Sadguru augmente la force – cette force qui est la force de l’Atman. Le disciple sincère se souvient toujours des paroles du Sadguru, tandis que la répétition du Mantra se fait intérieurement. Le disciple est vraiment affecté par les mots du Sadguru comme un projectile qui va au plus profond de lui-même, il est transformé en sa propre et véritable nature. Les Veda et autres écritures n’ont pas ce pouvoir de transformation. Donner des conférences spirituelles n’est pas une preuve que l’on est un sadhu. Ce qui convient, c’est la confiance dans le Sadguru. Sans elle, il est insensé de suivre un Guru. En l’absence de cette confiance, la visite des lieux de pèlerinage ne donnera aucune satisfaction.

Le Sadguru indique clairement au disciple qu’une compréhension claire des faits est son travail. Le disciple est le bienvenu chez le Guru quand la rencontre doit se faire. Tout comme une mère fait preuve d’affection attentive pour son enfant, il en va de même pour la relation entre Guru et disciple. Si vous avez une confiance totale dans le Guru, il suffit de regarder la conscience comme un jouet à votre disposition. Méditez sur votre Conscience ou sur le «J’aime» sans lequel il n’y a aucune chance de satisfaction, même la plus petite.

N’allez voir votre Guru que si vous ne pouvez pas faire autrement. Sinon, restez où vous êtes, en toute confiance dans le Guru et ses paroles.

Nisargadatta Maharaj