Nirupana 72 – Vous n’êtes jamais arrivé de quelque part, alors où pourriez-vous aller ?

Nirupana 72 Nisargadatta Maharaj

C’est vrai que les mots peuvent être trompeurs. Mais qui est celui qui connaît les mots ? (Qui est antérieur aux mots ?) Quelle valeur peuvent avoir les mots si personne ne les connaît ? Vous dites qu’en méditation celui qui connaît est perdu, mais qui a connaissance de cela ? Quand la conscience disparaît, quelque chose peut-il alors être ? Toutes les choses sont connues au travers de la conscience. S’il n’y a pas de conscience, qu’est-ce qui peut être connu ?

Est-ce que l’expérience du corps et du monde demande quelque effort ? L’état de veille va et vient de façon automatique. Aussi longtemps qu’il y a la conscience, il y a l’individu. Est-ce que cette conscience peut être évacuée ? En méditation vous pouvez voir une multitude de couleurs, mais quelle est la couleur de la conscience, de la connaissance « Je suis » ? C’est simplement l’amour. Il est non duel. Votre conscience est l’amour de soi. Pour le bien de cet amour, vous avez besoin des autres choses.

Le puzzle des cinq éléments sera solutionné quand vous vous en remettrez à votre conscience. Les cinq éléments se trouvent dans votre conscience. La Vérité est au Cœur. La maya-racine, votre conscience, se joue sur la Vérité. Ceux qui ont réalisé la Vérité n’accompliront pas de miracles. Celui qui a connaissance de la conscience n’est pas temporel, il n’existe pas. Il est sans mouvement.

Votre savoir est limité à ce que vous avez appris au travers de la conscience. Je vous offre cette connaissance « pré-assemblée ». Écoutez et imprégnez-vous en. Vous devez atteindre le point où vous (en tant que conscience) êtes le Soi du monde. Ce flot de gargouillements du monde jaillit de l’amour « Je suis ».

Connaître et comprendre que le monde n’est pas vrai est le détachement véritable. Abandonner quelque chose n’est pas le véritable détachement. Comment pouvez-vous vous en remettre à la conscience, alors que c’est ce que vous êtes ? La Source, la graine du monde, est la connaissance « Je suis ». Sur un million d’êtres, rare est celui qui atteint ce point. Cela qui est éternel est la Vérité. Il ne S’y trouve aucune trace d’être. Il ne S’y trouve ni lumière, ni obscurité. Votre conscience est appelée Dieu ou Brahman. Elle n’est pas éternelle ; elle n’est pas la Vérité. Quoi que ce soit qui est perçu dans le monde est Dieu. Celui qui reconnaît Dieu est au-delà de toutes choses.

La toute première activité de la journée est de nous ressentir. La conscience est alimentée par la nourriture. Les qualités des cinq éléments s’expriment par la nourriture. Alors qu’elles s’unissent, vous venez à connaître que vous êtes. La naissance d’un corps se fait par la nourriture transformée. Le corps est la nourriture de la conscience. La force vitale est la même dans tous les êtres vivants. La force vitale s’exprime à une vitesse de plus en plus grande. Elle ne peut pas rester tranquille. Elle agit au travers des cinq sens, qui sont : le toucher, l’ouïe, la vue, le goût et l’odorat. Ils déterminent le comportement d’un individu. Quelqu’un peut avoir l’impression d’avoir compris, mais alors qu’il s’en va, il n’est pas véritablement satisfait.

Dieu signifie la lumière qui est le regard de notre conscience. Elle est créée à partir de l’essence de nourriture. Il y a une connexion entre le prana (la force vitale) et la connaissance. Sans nourriture, il n’y a même pas la force de parler. La lumière est cette nourriture. C’est grâce à ce qui est extrait de la nourriture que nous avons conscience.

La Vérité est éternelle. Il ne S’y trouve aucune sens de « Je suis ». Il n’y a là aucun « je » et « vous ». L’éternel est au-delà. Le reste provient des cinq éléments. Il y a dualité quand quelqu’un dit : « Je connais quelque chose. » Il n’y a aucune dualité quand je ne me connais même pas moi- même. Tout ceci est Un, et nous sommes Cela. Ceci est le but à atteindre. Pour le réaliser, il est nécessaire de poursuivre l’observation de notre propre Soi telle que transmise par le Guru. Alors que ceci se fait, des visions de toutes sortes peuvent survenir. Mais nous ne sommes pas cela. Nous sommes ce qui a connaissance de cela.

Celui qui voit est unique, mais ce qui est vu est multiple. N’est-ce pas vrai que celui qui voit n’a qu’une vision ? La lumière de celui qui voit n’est-elle pas unique ? Comment amener la tranquillité ? Celui qui voit doit simplement tourner son regard vers lui-même. (Il doit rester dans un état de « non-action mentale »). Tout ce qui est vu et perçu est constamment changeant et finit par s’en aller. Il n’est pas nécessaire d’être désolé de cela. Quoi qui soit vu, nous ne le sommes pas. Nous sommes Cela à qui apparaît ce qui est vu.

La forme que prend la nourriture est le corps de l’être vivant. Le prana et la conscience apparaissent et disparaissent en même temps. Ils proviennent de la nourriture. La conscience est identique, que ce soit celle d’un insecte ou d’un être humain. Elle est de même nature que la force vitale. Imaginez un ver desséché en plein soleil : qu’en dire ? La nourriture au sein de la forme du corps s’est desséchée. Le mouvement a alors disparu. S’il vous plaît, faites preuve de discrimination au sujet de ce que nous sommes et de comment nous le sommes.

Tous les livres sont vrais tant qu’il y a ignorance du Soi. Une fois le Soi réalisé, ils sont inutiles. La signification du grand mantra est « Je suis ». Les qualités de la déité que vous adorez descendront sur vous, une fois que vous en aurez eu la vision. Cela apparaît au sein de votre propre conscience.

D’où venez-vous et où allez-vous ? Vous n’êtes jamais arrivé de quelque part, alors où pourriez-vous aller ?

La conscience est apparue de la nourriture et ainsi elle s’éteindra. Atman signifie « Je », mais d’où à où ? C’est là, aussi longtemps que nous nous connaissons consciemment.

Par une dévotion résolue envers le Sadguru, se fait la reconnaissance qu’il s’agit d’une dévotion envers notre propre Soi. Tout savoir est inutile, à moins d’éprouver de la dévotion pour le Soi. Le plus grand mantra est « Je suis Brahman ». Si vous n’éprouvez aucune dévotion pour la sensation d’être, y a-t-il un monde ou Dieu ? Par la dévotion au Soi, vous reconnaîtrez spontanément toutes les déités. La signification du mantra se révélera à travers vous. Deviendra alors clair pourquoi vous êtes, et pourquoi vous n’étiez pas. Sans la dévotion pour « Je suis », aurions- nous quelques besoins ? Est-ce que quelqu’un s’est questionné sur cette dévotion ? Notre sens « Je suis » est la divinité de Dieu. Nous aimons les autres parce que nous nous aimons. Si nous n’avions pas d’eau et de nourriture, l’amour de « Je suis » s’éteindrait. Quand la nourriture est épuisée, sa caractéristique (la conscience) arrive à sa fin. La qualité de la nourriture est apparue, et maintenant a disparu.

Votre conscience est elle-même la maya primordiale. Elle se comporte comme il lui plaît. Abandonnez-vous à cette conscience. Elle se dévoilera à vous. Alors vous serez Brahman. C’est la connaissance qui nous fait percevoir que nous sommes. Dévouez-vous à cette connaissance. Menez vos activités quotidiennes à la perfection. Dans toutes les situations, n’oubliez pas la parole du Guru. Il s’agit de votre propre nature. Entretenez une incantation permanente, sans mots. Le déploiement de l’incantation apportera en vous les changements correspondants.

Nisargadatta Maharaj

jeudi 9 novembre 1978

Extrait de ” méditations avec Sri Nisargadatta Maharaj” éd. Aluna

Nirupana 71 – Le sens de sa parole est « Je suis »

sa parole Nisargadatta je suis

Le véritable sens de ahinsa (non-violence) est de ne blesser les sentiments de personne. Développer une telle attitude permet de purifier le mental. Ainsi, notre comportement se modifiera progressivement.

À l’époque de Sri Krishna, il n’y avait pas d’autre façon que d’avoir un Guru (pour le cheminement spirituel.) La parole du Guru était la Vérité. Aussi, le Guru était considéré comme Dieu. La connaissance du Soi ne peut être atteinte sans la grâce du Sadguru.

Par ignorance, on peut avoir le sentiment d’être éveillé, sans l’être réellement.

Le Sadguru apporte clairement la connaissance de comment le rêve de veille s’est manifesté. Une petite lumière du jiva a provoqué la vision de l’univers. Le Sadguru montre clairement comment l’état de veille et le monde sont du même ordre. Il nous introduit à la connaissance du Soi. Il est celui qui connaît la conscience, le sens « Je suis », et donc se situe au-delà d’eux.

Dans les époques antérieures, il était difficile pour les gens d’accéder à l’enseignement. Pour cela ils devaient avoir la foi la plus totale dans le Sadguru. Aujourd’hui, les gens n’ont plus une telle foi. Si n’importe qui possédait une telle foi, il serait libéré sur-le-champ. Le Sadguru est de la nature de l’Absolu. Il est notre Soi parfait. Il est notre vraie nature éternelle. Exceptionnel est celui qui porte ce genre de dévotion (une dévotion non duelle.) Le Sadguru et votre conscience pure sont Un, unique et identique. Nous avons connaissance d’être. C’est identique à l’amour (la conscience). L’amour lui-même est la foi. À la fin de vie, la conscience, à travers laquelle tout ceci est vu et ressenti, se fond dans la conscience universelle. Ce qui était déjà là, mais qui maintenant est devenu manifeste, est la connaissance du Soi. Ce qui subit le changement n’est pas éternel, aussi n’est-ce pas considéré comme vrai.

Nuit et jour sont créés par la conscience. Notre véritable nature ne dépend pas des cinq éléments. Celui qui le veut intensément réalisera sa véritable nature sur-le-champ, pourvu qu’il se débarrasse de la conscience identifiée au corps. Examinez-vous en mettant de côté le nom et la forme.

Maintenant comment vous voyez-vous ?

N’est-ce pas suffisant pour la réalisation ?

Rappelez-vous que vous n’êtes pas le corps. Aucun autre effort n’est nécessaire. La conscience est l’essence pure du corps. Acceptez la parole du Guru pour comprendre votre nature véritable. Identifiez-vous à la parole du Guru. Quand vous vous remémorez quelqu’un, vous vous souvenez de sa façon d’être.

Le Guru, Lui, est remémoré par sa parole.

Le sens de sa parole est « Je suis ».

Nisargadatta Maharaj

dimanche 5 novembre 1978

Extrait de “Méditations avec Sri Nisargadatta Maharaj” éd. Aluna

Nirupana 70 – Là où il n’y a pas de « Je » et « Tu », il y a pur Brahman.

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      Celui qui s’est dissous dans sa vraie nature est un yogi. La prospérité ou la pauvreté ne l’affectent pas. Vous considérez-vous comme autre chose que votre nom ? Le nom n’est que des lettres. Êtes-vous ces lettres ? Le nom a été donné au corps. Maintenant, le corps est devenu votre identité et votre nom est devenu vous-même. C’est devenu une habitude. Ceci sous l’influence de maya. Pouvez-vous me parler de vous quand vous ne vous prenez pas pour le corps, ni pour le nom donné au corps ?

À quoi ressemblez-vous quand vous dites : « Je ne suis ni le corps, ni le nom ? » Alors quel nom peut vous être donné ? Et après tout, qu’est-ce que la conscience ? N’est-ce pas l’amour, ou le goût, le parfum qui reste après avoir laissé le corps et le nom ? Qu’est-ce que l’on pourrait vouloir quand on est ainsi ? La conscience est elle-même amour. C’est la félicité naturellement présente dans la sensation « Je suis ». Elle transcende le corps. Elle n’a pas la forme du corps. Sans la conscience, y aurait-il Dieu ou le monde ? Comment nous voyons-nous dans le corps ? C’est une pure luminosité. Son symbole est la lumière. La lumière de la conscience signifie la lumière d’Atman. Elle est sans forme. Elle est indivise. Elle est sans corps et sans nom. Elle est comme l’espace.

Qui vient en premier, l’espace ou la conscience ? Quand il n’y a pas de conscience, il n’y a pas de monde. Combien de temps le monde existe-t-il ? Aussi longtemps qu’un individu est conscient. Celui qui a réalisé le Soi est un grand yogi. Dieu, le Guru, la conscience, sont identiques pour lui.

La sensation « Je suis » est le commencement du temps. En tout premier, la conscience surgit et ensuite le monde est vu en elle. Est-ce que quelqu’un a fait quelque chose pour cela ? Quand la conscience disparaît, le monde disparaît aussitôt. Que sont devenues les grandes montagnes ? Qui les a avalées ? Personne, parce que le monde était factice, parce qu’il était une illusion. Par la naissance de la connaissance « Je suis », le monde vient à l’existence. Les deux se produisent simultanément.

Ne dites pas que vous avez compris. Soyez présent à ce que vous avez continuellement entendu. L’usage du corps est destiné à la conscience, par laquelle nous avons connaissance d’être. C’est l’essence de nourriture. Celui qui voit le rêve est celui qui est l’auteur de ce rêve. N’est-ce pas ainsi ? Faire bon usage de la conscience veut dire être convaincu de ceci et se comporter en rapport.

Seul un Guru peut donner de justes conseils. Les autres distribuent des consolations avec de faux concepts. La conscience est universelle. Dieu, Guru, et « Je », sont tous ses noms. Le nom commun est Brahman. Il est là aussi longtemps que le verbe (la manifestation) est là. Sa caractéristique est la connaissance. Ce Brahman manifesté, omniprésent, se dissout dans l’Absolu. Il n’a pas d’identité propre. Il est intemporel.

Le fondement de notre voie spirituelle est l’attention à soi. Le Sadguru est intemporel. Il est sans allées et venues. N’est-ce pas ainsi que l’on connaît l’Absolu ? N’est-ce pas ainsi qu’on ne le connaît pas ? (Il s’agit de notre véritable nature, sans dualité). Le corps est nourriture pour la conscience. Le prana mange cette nourriture, pas le Soi. Le prana mène toutes les actions. Celui qui a clairement connaissance de ne pas être le corps, ne souffre pas des gains et pertes dans le monde, des plaisirs et des douleurs. Ce qui a connaissance du prana est la conscience. Elle est uniquement témoin. Pouvez-vous amener un poil de Bombay jusqu’à votre village ? La même chose est vraie pour Dieu. Du point de vue de Paramatman, vous êtes antérieur au monde. Du point de vue du jiva, le monde vient en premier et ensuite vous. Le Jnani ne recherche pas de gloire extérieure. L’identification au corps et à son nom constitue l’ego. Tant que la peur de la mort est présente, vous n’avez pas réalisé le Soi.

Prenez le temps de rester avec ce dont vous avez connaissance avant d’expérimenter le monde. Pensez à la métaphore du rêve, que j’ai évoquée auparavant.

Pour un homme, la compagnie d’une femme signifie désir. Quand il y a désir, il y a attente. Quand il y a attente, il y a espoir. Quand il y a espoir, il y a emprisonnement. La cause de l’emprisonnement est le désir. Là où il y a « Je » et « Tu », il y a pure illusion. Là où il n’y a pas de « Je » et « Tu », il y a pur Brahman.

Nisargadatta Maharaj

jeudi 2 novembre 1978

Nirupana 70

Extrait de  “Méditations avec Sri  Nisargadatta Maharaj” éd.Aluna

Nirupana 69 – Seul le corps meurt

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   L’expérience du monde se fait à travers le corps. L’expérience de Dieu se fait aussi à travers le corps. Il réside dans votre cœur. Il ne peut être contacté qu’au travers d’une forme humaine. Quand le jiva atteint le Divin, tout le passif karmique est effacé.

Toutes les actions reposent sur la force du verbe. Cela, par quoi le monde est créé, se trouve dans notre corps. Celui qui le réalise devient un sage. Il n’est plus distrait par les désirs. Celui qui n’est plus perturbé par son mental, ne sera plus troublé par le monde. Celui, dont les orages intérieurs (les pensées) se sont tus, est un sage réalisé. Par la récitation du mantra, Dieu est comblé. La perception « Je suis » provient de la nourriture. C’est Dieu.

Personne ne devrait penser qu’il mourra. Seul le corps meurt. Et vous n’êtes pas le corps. L’amour de soi est une qualité innée de la conscience. Elle veut perdurer. Vous vivez dans la maison, mais la maison n’est pas vous. Il y a reconnaissance de « Je suis » dans le corps ; le corps n’est pas vous. C’est un instinct naturel de la force vitale de se préserver. Le corps est nourriture pour le prana (la force vitale.) Celui qui accède à cette connaissance devient immortel. Pour atteindre cette qualité, suivez la parole du Guru.

Une juste ferveur spirituelle peut être entretenue tout en menant une vie de famille. Aussitôt que vous réaliserez que vous n’êtes pas le corps, vous ne serez plus affecté par vos concepts. Le monde phénoménal dans son entier est fait de conscience. Quoi que vous soyez maintenant est de nature temporelle. Celui qui saisit ceci transcende le temps. Comme conséquence des trois gunas, nous ressentons que nous sommes. Le jnani est le témoin de la conscience.

Le prana se déploie dans l’espace et le corps se dissout dans les cinq éléments. Où va l’Atman ? Voyez que vous n’êtes pas le corps, vous êtes conscience. La sensation de connaissance est la qualité de l’essence de nourriture. Quand l’essence de nourriture s’en va, la conscience fait de même. Celui qui connaît la conscience est un sage. L’habit orange ne fait pas de vous un sage. Un tel être n’est pas libre de la peur. Un sage n’est pas lié par les traditions.

Si vous retenez une phrase de ce que vous avez entendu, et que vous la faites votre, vous serez libéré. Au moins, soyez tranquillement présent au fait que vous n’êtes pas le corps.

Nisargadatta Maharaj

Nirupana 69

Extrait de “méditations avec Sri Nisargadatta Maharaj” éd.Aluna

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Nirupana 68 – L’état d’être, dans lequel n’est plus connu le fait « d’être » ou « de ne pas être », est appelé l’Absolu.

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Vos croyances vous apporteront des expériences les justifiant. Continuez de réciter le mantra. Il vous permettra d’accéder à votre véritable identité. Vous viendrez à connaître que vous n’êtes pas le corps. Pour la réalisation du Soi, il est nécessaire que la conscience et la force vitale soient unies. Ceci se produit par la répétition du mantra. Il faut le faire à la fois avec amour et un sentiment d’urgence. Bien sûr, c’est la force vitale qui récite le mantra. Un engagement durable est nécessaire. Il n’y a pas d’investissement spirituel à temps partiel.

Le corps est créé à partir de la nourriture. Le bourdonnement de la conscience apparaît au travers de l’essence du corps. C’est ce que l’on nomme « Je suis ». Il n’existe pas de véritable sens de l’individualité, que ce soit pour un insecte ou pour Dieu. Il y a manifestation pour un certain temps. Maya signifie l’ignorance, qui signifie la peur. Sous son influence, le jiva s’approprie une identité et vit des expériences en rapport. Le fondement de votre vie est la conscience. Elle dépend de la nourriture.

Ce qui est dit ici ne pourra pas être compris tant que les « fautes » ne seront pas supprimées. Les concepts sont les fautes. Être n’a pas de signification. C’est juste un mouvement (une activité due aux gunas), mais le fléau en résultant doit être supporté. Le corps est un aspect de la nourriture. Dans cet objet-nourriture, se trouve un goût de « Je suis ». Il s’en va quand la matière nourriture est épuisée.

Ne parlez de ceci que si vous le saisissez (vivez) réellement. Vos pensées et vos mots sont des bulles dans la conscience. Quand ceci est compris, le jnani n’est plus importuné par les pensées. Quand la force vitale est présente dans le corps, il se produit une variété infinie de pensées et d’actions. La conscience est constituée de l’essence de la nourriture. Rien de tout ceci ne restera. Quand c’est fini, ça disparaît. Alors qui meurt ? Un homme, une femme ? La conscience-racine est créée à partir de cette essence (sattva) et est ressentie en tant que « Je suis ».

Le nom de Dieu est votre propre parole. Votre foi dans votre parole se manifeste en tant que Dieu. Les chants dévotionnels (bhajans) ont une grande importance. Avec le temps, cette parole prend plus de sens. Votre conviction grandit aussi. Atman peut prendre n’importe quelle forme. Les mots résident dans le cœur et émergent en tant que pensées. L’idée de « l’arbre à souhaits » implique que vos concepts se matérialisent. Avec de la peur dans votre cœur, vos actions seront empreintes de peur.

Krishna dit : « Mes dévots sont la manifestation de Ma véritable nature. » C’est l’amour, le Soi, la connaissance, ou la conscience d’être. Cette connaissance est sans forme. La nature du temps est liée au corps. La durée de votre vie, le lieu, les activités, etc., sont inclus dans le temps. La réalisation du Soi est félicité. Elle apporte la vraie joie. Le vrai dévot connaît ça. Si nous ne nous percevons pas de la sorte, alors qu’est-ce que méditer ? Il n’y a pas d’autre Dieu que la conscience. C’est « les pieds du Guru ». Alors, les actions sont menées, en ayant connaissance qu’il n’y a aucune différence entre soi et les autres êtres. Tous ont la même conscience. Dieu s’exprimant dans tous les êtres, tous sont considérés comme Dieu. Quand il est clairement établi que Dieu et « Je » sont le même, toutes les activités Lui sont une offrande.

La conscience, qui sans savoir comment vous est apparue, s’est éveillée en tant que « Je ». Elle est le support de toutes les actions. Celui qui a connaissance de cela n’est pas le corps, il se maintient dans une perpétuelle présence à lui. L’ego, qui proclame : « Je suis ceci, je suis cela », est celui qui revendique les actions. Portez attention au germe de conscience, l’état de veille atomique qui se lève à l’aube. Après avoir écouté le Guru, quels changements sont apparus en vous ? Une phrase, au moins, vous a-t-elle apporté une assurance ? Toutes les croyances impliquent des concepts qui les satisfassent. Vous devez savoir que Celui qui a connaissance se trouve dans le présent. Alors tout sera révélé.

Toutes les incarnations se comportent différemment. Chaque sage expose un concept différent. Pourquoi en est-il ainsi ? Si vous voulez avoir la réponse, vous devez plonger dans votre véritable nature. Du point de vue d’un véritable dévot, il n’y a rien de mauvais dans le monde. Celui qui comprend ça, ne donne plus de prix à sa personne. Il ne s’approprie plus aucun concept. L’état d’être, dans lequel n’est plus connu le fait « d’être » ou « de ne pas être », est appelé l’Absolu.

Votre pensée crée votre destinée. Le concept de vous-même crée les situations en rapport. Aussi, voyez que vous ne devenez rien. Quand vous voyez votre véritable nature, cela s’appelle la réalisation du Soi. La connaissance « Je suis » est le Dieu suprême. Abandonnez-vous à Lui sans dualité aucune. Vous n’êtes pas différent de la conscience. C’est votre véritable nature.

Nisargadatta Maharaj

Nirupana 68

Extrait de ” Méditations avec Sri Nisargadatta Maharaj” éd.Aluna

Nirupana 67 – Vous réaliserez alors que vous n’avez jamais rien fait, et ne ferez jamais rien.

Nisargadatta nirupana méditation

 

La graine plantée par le Guru germera. L’arbre qui poussera est identique au monde. Pour finir, il disparaîtra. Il n’est d’aucune utilité pour vous. Quel que soit votre gain, il sera ultimement inutile, puisqu’il n’y aura plus de forme pour l’apprécier. La mémoire « Je suis » ne restera pas. Quand la conscience n’est pas là, il n’y a pas de besoin d’être heureux, ni d’expérience de souffrance. Tout comme l’enfance ne dure pas, notre individualité ne dure pas. Tout ce que vous n’êtes pas prendra fin aussi, que vous l’aimiez ou non. Le désir d’être mène a des conditions dégradantes, telles que le besoin de manger, de dormir, et de se réveiller, etc., encore et encore. En vérité, votre véritable nature n’a pas de mesure. Elle est sans couleur. Vous ne saurez jamais que vous êtes mort. Comment la mort peut-elle être expérimentée quand il n’y a pas de mort ? La conscience ne restera pas, que cela vous plaise ou non. Quoi que vous ressentiez du corps, cela ne durera pas. Quand vous réalisez en méditation qu’il n’y a rien, qui a connaissance de ça ? Quand la connaissance disparaît, est-ce la mort ?

Tant de noms ont été donnés à la conscience présente dans le corps humain. Cela ne se trouve pas dans le monde objectif. Cela n’est connu de personne. C’est transcendantal. Une personne sur un million le réalise. Elle réalise sa propre naissance. Elle a connaissance que là où il y a la conscience, il y a le monde. Ils vont ensemble. La conscience pure, par laquelle nous faisons l’expérience d’être, est le Sadguru. Ce ne peut être expérimenté objectivement.

Tous les êtres ont le besoin de poursuivre leur existence. C’est entretenu par les cinq sens. Dans le but de l’entretenir, différentes activités sont menées. La dévotion portée à la conscience est son aliment. C’est notre premier amour. C’est la seule chose digne d’amour. Elle est de la nature du Soi. On doit le percevoir directement. Répétez silencieusement : « Guru, Guru, Guru. » Au final, la conscience se dissoudra en elle-même. Vous pourriez perdre votre prana ou votre corps, mais pas la connaissance du Soi.

Le sommeil profond est reposant parce que la connaissance n’est pas là. Le souvenir d’être un homme ou une femme appartient au corps. Il n’y a plus besoin de rien une fois que le corps est oublié. À moins de comprendre votre état d’être présent, vous ne comprendrez pas votre véritable nature. Quand vous lâcherez la sensation d’être un corps, votre individualité deviendra la totalité. Une fois que le corps subtil (la conscience-germe) est réalisé, il devient universel. Tous les noms sont donnés au manifesté. Le monde et Brahman ne sont pas séparés. La lumière de la conscience est appelée le monde. C’est la conscience manifestée qui connaît le monde à travers elle. On la nomme « les pieds du Guru », et elle est vénérée.

Dans une première étape, on devrait s’isoler et s’asseoir pour s’intérioriser, en portant l’attention sur notre propre conscience – le Guru. Pendant l’état de veille, n’oubliez pas que vous êtes pure conscience. Il doit être fermement établi que « Je suis » est antérieur à tout ce que je vois. Vous réaliserez alors que vous n’avez jamais rien fait, et ne ferez jamais rien.

Quand les émotions s’apaisent, il n’y a plus le besoin d’aller quelque part. L’intellect machiavélique ne vous apportera aucune satisfaction. La juste discrimination et la foi sont essentielles. L’entière existence du monde est en vous. Tout comme l’araignée forme une toile de sa salive, l’univers est formé de votre propre lumière. C’est une servitude que de croire que vous vivez dans la lumière du monde. C’est complètement l’inverse.

Toutes les actions prennent place avec le support des mots (concepts mentaux). Celui qui se trouve dans la vacuité du corps subtil s’éveille s’il se réalise par les mots. Qu’est-ce que le corps subtil et quand vient-il à exister ? C’est Cela par quoi nous percevons « Je suis ».

Il n’y a pas d’autre Dieu que le dévot. En tant que Dieu, il est conscience. Vous le prenez pour un corps et êtes convaincu qu’il mourra. L’univers est fabriqué par votre seule conscience. Portez attention constamment à votre véritable nature. Si cela n’est pas facile, répétez : « Guru, Guru, Guru. » Celui qui est sans peur ne meurt pas.

Nisargadatta Maharaj
Nirupana 67

Nirupana 66 vijnana – la connaissance directe

méditation avec sri nisargadatta maharaj

 

 

Ne touchez pas à celui qui en ce moment écoute en nous. Laissez-le tel qu’il est. L’idée « Je suis le corps » est ignorance. Alors que vous étiez enfant, de nombreux et coûteux vêtements vous ont été achetés, mais ils ne servaient plus à rien quand vous avez grandi. Les plaisirs du corps ne sont plus utiles quand vous transcendez le corps. Votre vraie nature est la conscience. Considérez la conscience en tant que le Guru et vénérez-la. Faites ce qui doit être fait sans attente. Dites : « Je suis pure conscience lumineuse » et soyez absorbé en elle. Vous êtes de la nature de Dieu. Tous les divertissements, tels que le travail, la famille, etc., vous sont proposés pour passer le temps.

Soyez en amitié avec votre propre conscience. Elle pourvoira à tous vos besoins. Votre existence est comme un rêve de lumière du jour pendant le sommeil. Dans ce rêve, le mental crée un monde. Ce monde est faux, cependant il apparaît comme très vrai. Il est vu au travers de l’ignorance. Retournez au point d’où vous émergez.

La religion sous-entend un code de comportement dans la vie quotidienne. La véritable religion explique la nature de ce comportement. C’est la religion du Soi. Si vous acquérez de la richesse, utilisez-la dans un domaine en relation avec la spiritualité. Personne ne veut vraiment connaître qui il est. Si vous pensez être le corps, vous en supporterez les conséquences. Une fois établi dans votre état naturel, vous pourrez poursuivre les activités du monde. Tant que le corps est présent, il y a un temps pour les activités spirituelles. Une fois que le corps est parti, cela ne peut plus se faire. La plus haute religion est d’être en quête de sa vraie nature et de s’y stabiliser. Quoi qui puisse être fait par la conscience identifiée au corps, cela sera imparfait. Quelle sera la forme de votre conscience après le départ du corps ? – Personne ne pense à cela. L’ensemble des phénomènes est appelé maya. Pour parler vrai, personne n’a une forme qu’il peut dire être la sienne. Si ceci est compris, l’état éternel de Paramatman est atteint.

La nuit sous-entend l’obscurité et l’ignorance. Cependant, dans le sommeil profond, la sensation « Je suis » est présente. Elle est appelée Dieu. Elle apparaît dans l’ignorance. L’état de veille est l’éveil de l’ignorance. Quoi qu’il arrive, cela passera. Celui qui perçoit cela est sans mouvement. En lui, il n’y a pas d’obscurité, pas de lumière, pas de direction. Il EST seulement. Rendez-vous à la conscience par laquelle vous avez connaissance d’être. Donnez pleine satisfaction à la conscience. Adorez-la. Gardez foi en elle, est méditation. Ne regardez pas de-ci, de-là. La conscience est lumineuse et sans forme. Elle est de la nature de l’amour. Êtes-vous en train d’écouter tout ceci en étant identifié au corps ? Ou bien est-ce la conscience pure qui écoute ? Dieu est comblé par celui qui vit dans cette méditation. Alors le dévot et Dieu ne sont pas différents. Restez avec l’impression « Je suis parfait, je ne veux rien ». Par une adoration non duelle, le Principe divin est honoré et la perfection est réalisée.

L’ignorance et la connaissance disparaissent toutes deux dans l’Absolu. Reste le témoin. Ceci est appelé vijnana – la connaissance directe. Tant que la conscience est là, différentes sensations sont présentes. Tous les attachements viennent de là. Quand il n’y a pas la conscience, tout est en ordre. La véritable nature imprègne toute chose, et ainsi, elle est sans mouvement. La véritable nature ne peut être connue ; tout est connu à travers elle. Rare est celui qui peut réaliser Cela, à travers quoi tout est vu.

Nisargadatta Maharaj

dimanche 15 octobre 1978

Nirupana 66 extrait de ” méditations avec sri Nisargadatta Maharaj” éd. Aluna

Nirupana 65 – Dieu se vénère Lui-même

Dieu se vénère Lui-même

Vous êtes habitué à la forme corporelle. Aussi, quand vous expérimentez le sans forme pendant la méditation, cela vous fait peur.

Le corps subtil est créé spontanément. Vous faites l’expérience d’être, à travers lui. Cinq moyens de connaissance (le toucher, l’ouïe, la vue, le goût, l’odorat) sont créés de la même façon. Le petit enfant grandit et, s’il est inspiré, atteint la condition divine. Pour disposer des qualités requises, un terrain propice doit être mis en place intérieurement. Les écritures ont prescrit des pratiques dans ce but.

En récitant le mantra, vous accédez au corps subtil. L’espace est créé au travers du corps subtil. La suite des décors arrive alors. Il n’y a pas d’espace avant votre naissance. L’espace contient le monde. L’Absolu est antérieur à l’espace.
La caractéristique du corps subtil est la conscience pure, votre présence. Vous devez vous y tenir.

L’adoration signifie satisfaire votre vraie nature. Cela ôte les impuretés. À travers cela, Dieu rencontre le dévot. Ce dernier réalise alors qu’il n’est pas le corps. Tout comme il y a le sucré dans le sucre, le salé dans la mer, il y a l’amour du Soi dans le corps. Le panorama du monde est contenu dans votre corps subtil.

La croyance que Dieu est plus grand que le Guru est une erreur. Le regard béni des sages est de bien plus grande valeur que les idoles que vous contemplez dans un temple. Béni est celui qui est baigné de dévotion.

Celui qui va au-delà de la conscience identifiée au corps et devient un avec le Soi, est un sage.

La parole est l’instrument de base que nous avons. Le nom de Dieu, le mot lui-même, devient de nature divine. Le nom d’un lieu saint, lui- même, devient de nature identique à ce lieu saint. Votre parole est de nature divine. Votre discours germera par la répétition du mantra et votre parole deviendra la parole de Dieu. La parole du Guru est aboutie. Elle ne change pas. Ceci doit être une conviction pour vous. Il faut s’en rappeler sans cesse. Alors que votre comportement s’adapte à votre pa- role, il donne de la valeur à votre parole. Votre parole devient la parole de Dieu. Ne l’utilisez jamais pour blesser quelqu’un. Alors que vos mots deviennent purs, la connaissance coulera au travers d’eux. Les mots s’écoulent de votre mental conformément à votre qualité. Quand vous récitez le mantra, la force vitale modèle sa forme sur la signification du mantra. Des visions sont créées. La parole pure coule comme le Gange, lavant les misères des autres.

Transmettre à un jiva mortel la compréhension qu’il est immortel, est comme transmuter de l’argile en or. Ceci est le propos de la sadhana. Il convient d’être présent et vigilant. Vivre en accord avec les conseils validés est signe d’une présence éveillée. Vous continuerez d’agir, mais sans vous comporter d’une manière qui n’aurait pas de valeur. Ne vous identifiez pas au corps. Identifiez-vous au sans forme et remettez-vous- en à lui.

Offrez votre nourriture à Dieu et mangez-la comme le cadeau qu’Il vous fait. Vous serez béni. Où il n’y a pas de nourriture, il n’y a pas de force vitale (prana), pas de mental, pas d’intellect, pas de conscience. Vous pouvez parler uniquement s’il y a du prana. Sans prana, comment est l’Atman ? Atman est celui qui a connaissance de l’instant où le prana quitte le corps.

Celui qui vit en accord avec la parole du Guru n’expérimente pas la mort. Seul le prana va et vient. Celui qui pratique la dévotion, devient de la nature d’Atman. Il ne va ni ne vient. Atman a empli l’espace. Si Atman n’est pas présent, qui a conscience de l’espace ? Rare est celui qui voit les choses ainsi. Si vous prenez l’avis de quelqu’un, vous devez le suivre correctement. Quand Atman, Lui-même, est vu comme tout ceci, pourquoi espérer encore du fruit de vos actions ? Dieu se vénère Lui-même. Une fois que votre parole est purifiée, ne l’utilisez jamais pour blesser quelqu’un car elle aura d’autant plus de puissance. Psalmodiez le mantra continuellement, sans désir. Vous comprendrez que tout arrive spontanément. Ainsi, il n’y a aucune raison d’éprouver de la fierté pour ce qui est naturellement là.

Nisargadatta Maharaj

jeudi 12 octobre 1978

Extrait de “méditations avec Sri Nisargadatta Maharaj” aux éd. Aluna

Nirupana 64 – Cela qui transcende le temps

nisargadatta nirupana

Être présent à notre sensation d’être est méditation. Nous avons compris qui nous sommes; restez-y présent. À moins que l’intellect ne le comprenne, le cœur ne l’acceptera pas. Soyez toujours conscient que vous n’êtes pas le corps, vous êtes sans forme. Avez-vous connaissance de comment vous étiez avant d’acquérir un corps ? Cette connaissance se présente à vous pour ôter la conscience identifiée au corps. Votre corps n’est pas la forme du Soi. Penser que le corps est sa propre forme, est l’ego. Celui qui saisit ceci devient Brahman.

Le mantra du Guru devrait être répété continuellement. Avec de la pratique, même le poison peut être digéré. Essayez de prendre l’habitude de vous asseoir en méditation. Augmentez ce temps d’une minute par jour. Il n’y a rien d’impossible dans ce monde si vous êtes déterminé. Le monde phénoménal est fait de votre propre force vitale. Rien n’est impossible pour elle.

Les rituels se poursuivent tant que vous n’avez pas connaissance de qui vous êtes. Il est facile d’être quelqu’un d’autre, mais être de la nature de Paramatman est très difficile.

C’est de l’ignorance que de penser que vous êtes un être humain qui subit les lois karmiques. La conscience est recouverte par le corps. Il en est ainsi par ignorance. C’est par elle que nous connaissons que nous sommes. Puisque vous n’êtes pas la forme corporelle, c’est une illusion de penser que vous allez mourir. Notre véritable nature est celle de Celui qui connaît la conscience présente dans le corps. Nous sommes Ce qui a connaissance de la conscience, sans mots.

De nombreuses actions sont menées par l’acquisition des savoirs du monde. Cependant, cela n’est pas la connaissance de notre propre nature. Il faut comprendre que notre vraie nature est sans activités, au- delà de la naissance et de la mort. Cela, qui connaît la conscience, est immuable. Ce que nous pouvons connaître au travers de la conscience n’est pas notre véritable nature. C’est changeant. Ce qui est connu sans avoir à connaître, ne change jamais. Cela qui est vrai, est éternel. Ce qui est éternel est la Vérité.

La conscience est Dieu. La conscience, le monde et Dieu sont liés au temps et, par conséquence, sont temporaires. On peut dire que Dieu est de la nature de l’univers. De toute manière, ce qui est vu ou senti finira un jour. Votre véritable nature n’est ni vue, ni sentie. D’où le fait qu’elle n’est pas liée au temps. Un être sur des millions connaîtra ceci.

La conscience qui s’est prise pour le corps est l’ignorance. Celui qui a connaissance de ceci est éternel. Il n’a pas de contrat avec la vie. Il est pure non-dualité. Après avoir entendu ceci, voyez où vous êtes. Votre véritable nature n’a pas l’expérience de la veille et du sommeil. Dans un premier temps, vous devez réaliser que vous êtes la conscience. Ensuite, que vous ne l’êtes pas non plus. Notre conversation est de la connaissance matérielle. La caractéristique de ce matériel est la conscience. La conséquence de l’essence de nourriture est la sensation d’être. Le corps est un objet. Vous n’en n’êtes pas un.

Celui qui est purifié est Dieu. Le jiva est essence de nourriture. Réaliser que « Je ne suis pas le corps » met fin à la connaissance objective, telle que « Je suis comme ceci », etc. Ce qui est important, c’est la discrimination entre ce qui est transitoire et ce qui est éternel. Ne courez pas après les concepts. N’essayez pas d’être ce que vous n’êtes pas. Autrement, vous serez à nouveau ficelé dans des concepts. N’acceptez aucun compliment. Ne vous qualifiez pas. Vos actions et leurs résultats ne sont ni vrais, ni éternels. Rare est celui qui, sans être illusionné par la forme physique, saisira ceci. Il a alors connaissance que le monde est né dans sa conscience.

Ne soyez pas déprimés. Prenez courage. Reconnaissez tout ceci et poursuivez votre vie quotidienne. Vous comprendrez que la souffrance est comme un jouet d’enfant. La première chose que chaque être ressent est qu’il est. C’est temporel. Celui qui a cette connaissance est éternel. Ce qui s’élève, disparaît aussi. La connaissance prend fin tranquillement et tout est en paix. Vous êtes Ce qui connaît « Cela qui transcende le temps ».

Cela qui est intemporel est connu de vous assurément, mais vous ne prenez pas le temps de discriminer. Cela, qui n’est pas connu du mental, est présent avant la perception « Je suis ». La naissance du mental peut être appelée la naissance de Dieu ou Brahman – le manifesté. L’influence de Brahman, la création, est très complexe. Seul le Sadguru peut l’enlever. Aussi, accrochez-vous à la parole du Guru. Alors, vous ne serez plus malmené par cette influence. Affirmez que vous êtes Dieu. À travers Lui, allez au-delà de Lui. Tout ceci est connaissance matérielle. Rappelez-vous que vous n’êtes pas un objet. Celui qui est antérieur à toute qualité, antérieur à la sensation « Je suis », est intemporel. Il est ni grand, ni petit. Celui qui saisit ceci laisse tomber toute idée de mérite et devient le plus petit des petits. La conscience identifiée au corps est une misère. Celui qui conserve des doutes au sujet du Guru ne trouvera la paix nulle part.

dimanche 8 octobre 1978

Extrait de ” méditations avec Sri Nisargadatta Maharaj” aux éd. Aluna

Nirupana 63 – « Je suis » est un rêve

rêve Nisargadatta Maharaj

« Je suis » est un rêve. Quand nous percevons « Je suis », l’espace se crée et le monde avec. Vous dites que le monde est plus ancien que nous. Quoi qu’il en soit, il ne peut être plus ancien que notre conscience.

Méditez sur votre propre conscience. Soyez totalement présent à cela. Rappelez-vous que la mémoire de votre existence vous est apparue soudainement, sans demande. Méditez sur Cela, veut dire être un avec Cela. Suivre les pensées concernant votre bien-être est une idée fausse. Penser que vous êtes éveillé est aussi une idée fausse. Tous ces concepts sont présents uniquement quand « Je suis » est présent.

L’expérience de Dieu survient dans un état de maladie. Le monde pittoresque apparaît dans un état de maladie. Cela ne durera pas. Il n’y a pas de Vérité là-dedans. Seul « vous » êtes vrai quand vous reconnaissez cet état de maladie. Celui qui est présence pour cette Vérité est parfait. Celui qui saisit cette Vérité nue est au-delà du connu. Le dernier mot des Écritures est le silence. Alors, il n’y a plus conscience de « Je suis » ou « Je ne suis pas » (Maharaj veut dire que le principe « Je suis » est comparable à une maladie. Le non manifesté, sans qualité, est au- delà de cela).

Quand l’eau s’évapore ou quand le feu s’éteint, cela signifie-t-il qu’ils meurent ? Quoi que ce soit de visible doit disparaître. Peut-il s’y trouver la Vérité ? Lâchez la totalité des concepts malsains et restez tranquille.

Quand vous serez convaincu que vous avez dépassé le besoin de votre conscience, vous n’aurez plus besoin de venir ici. Il n’y a ni création, ni dissolution sans le Sadguru. Celui qui a connaissance de ceci atteint le même état. La parole du Guru est notre véritable nature. Ce japa-ci est à répéter sans mots. La parole du Sadguru est votre véritable identité. Ce qui reste une fois que tout s’est éteint, est votre vraie nature.

Ceux qui vénèrent le Sadguru en tant que personne humaine, le font pour des motifs de réalisation mondaine. Il ne s’agit pas d’une dévotion pour la connaissance. Les cinq éléments et le reste, à savoir le nom, la forme, etc., disparaîtront. Ce qui reste n’a pas le sens d’une dualité telle que « Ceci c’est mon Sadguru, et ceci c’est moi ». Il n’y a pas d’autre soutien à la manifestation et à la dissolution du monde que le Sadguru.

Cela, qui est antérieur au monde, n’a pas d’identité. Ni Il est, ni Il n’est pas. Votre conscience est la lumière du Guru, les pieds saints de Sri Guru. C’est votre vraie nature. Même si vous êtes un mendiant, rappelez-vous bien que la parole du Guru et vous êtes un et même. Les yeux voient, mais ce qui voit véritablement est le Sadguru intérieur. C’est la conscience. C’est le Soi parfait.

Le corps est amené à mourir. Celui qui a connaissance du corps, est- il connu du corps et du prana ? La conscience, qui illumine, est ce qui connaît. C’est le parfait Brahman, la parfaite félicité, l’amour-dévotion, et votre véritable nature. Soyez au service de cette conscience, mais ne la prenez pas pour le corps. Ne négligez pas le corps pour autant. Il contient la pure conscience – le Sadguru. C’est l’amour du Soi. C’est le nectar des pieds saints du Sadguru. Notre véritable nature, la félicité ininterrompue, doit être découverte. Le respect envers le Sadguruest identique au respect envers notre conscience. N’en est-il pas ainsi ? Cela, par quoi vous éprouvez « Je suis », est le même par Lequel le monde avec ses cinq éléments et les êtres vivants sont créés.

Les pieds bénis du Sadguru sont identiques à votre conscience. C’est identique à votre sensation d’être. Vous devez réaliser leur geste pur. Alors, tout ce qui vous apparaîtra sera pur et sanctifié. Pour faire disparaître l’ignorance, tenez-vous, sans dualité aucune, au pieds bénis du Sadguru. Restez dans votre état naturel sans rien faire. Vénérez ce qui se trouve dans le corps et vous donne votre sensation d’être. Par votre dévotion, le monde s’élèvera.

Pourquoi les gens vivent-ils tant de misères ? N’est-ce pas pour la conscience ? N’est-elle pas ce que nous chérissons le plus ? Quoi que vous fassiez, c’est par amour de la conscience. La connexion avec Paramatman est très difficile. Cela prend un temps énorme pour qu’Il perçoive « Je suis ». Ne ratez pas cette opportunité en tant qu’être humain. Ne quittez pas les pieds bénis du Sadguru, il est rare de trouver un jnani qui soit impatient de la fin du temps.

Nisargadatta Maharaj

dimanche 24 septembre 1978

Extrait de “Méditations avec Sri Nisargadatta Maharaj” aux éd. Aluna