Nirupana 64 – Cela qui transcende le temps

nisargadatta nirupana

Être présent à notre sensation d’être est méditation. Nous avons compris qui nous sommes; restez-y présent. À moins que l’intellect ne le comprenne, le cœur ne l’acceptera pas. Soyez toujours conscient que vous n’êtes pas le corps, vous êtes sans forme. Avez-vous connaissance de comment vous étiez avant d’acquérir un corps ? Cette connaissance se présente à vous pour ôter la conscience identifiée au corps. Votre corps n’est pas la forme du Soi. Penser que le corps est sa propre forme, est l’ego. Celui qui saisit ceci devient Brahman.

Le mantra du Guru devrait être répété continuellement. Avec de la pratique, même le poison peut être digéré. Essayez de prendre l’habitude de vous asseoir en méditation. Augmentez ce temps d’une minute par jour. Il n’y a rien d’impossible dans ce monde si vous êtes déterminé. Le monde phénoménal est fait de votre propre force vitale. Rien n’est impossible pour elle.

Les rituels se poursuivent tant que vous n’avez pas connaissance de qui vous êtes. Il est facile d’être quelqu’un d’autre, mais être de la nature de Paramatman est très difficile.

C’est de l’ignorance que de penser que vous êtes un être humain qui subit les lois karmiques. La conscience est recouverte par le corps. Il en est ainsi par ignorance. C’est par elle que nous connaissons que nous sommes. Puisque vous n’êtes pas la forme corporelle, c’est une illusion de penser que vous allez mourir. Notre véritable nature est celle de Celui qui connaît la conscience présente dans le corps. Nous sommes Ce qui a connaissance de la conscience, sans mots.

De nombreuses actions sont menées par l’acquisition des savoirs du monde. Cependant, cela n’est pas la connaissance de notre propre nature. Il faut comprendre que notre vraie nature est sans activités, au- delà de la naissance et de la mort. Cela, qui connaît la conscience, est immuable. Ce que nous pouvons connaître au travers de la conscience n’est pas notre véritable nature. C’est changeant. Ce qui est connu sans avoir à connaître, ne change jamais. Cela qui est vrai, est éternel. Ce qui est éternel est la Vérité.

La conscience est Dieu. La conscience, le monde et Dieu sont liés au temps et, par conséquence, sont temporaires. On peut dire que Dieu est de la nature de l’univers. De toute manière, ce qui est vu ou senti finira un jour. Votre véritable nature n’est ni vue, ni sentie. D’où le fait qu’elle n’est pas liée au temps. Un être sur des millions connaîtra ceci.

La conscience qui s’est prise pour le corps est l’ignorance. Celui qui a connaissance de ceci est éternel. Il n’a pas de contrat avec la vie. Il est pure non-dualité. Après avoir entendu ceci, voyez où vous êtes. Votre véritable nature n’a pas l’expérience de la veille et du sommeil. Dans un premier temps, vous devez réaliser que vous êtes la conscience. Ensuite, que vous ne l’êtes pas non plus. Notre conversation est de la connaissance matérielle. La caractéristique de ce matériel est la conscience. La conséquence de l’essence de nourriture est la sensation d’être. Le corps est un objet. Vous n’en n’êtes pas un.

Celui qui est purifié est Dieu. Le jiva est essence de nourriture. Réaliser que « Je ne suis pas le corps » met fin à la connaissance objective, telle que « Je suis comme ceci », etc. Ce qui est important, c’est la discrimination entre ce qui est transitoire et ce qui est éternel. Ne courez pas après les concepts. N’essayez pas d’être ce que vous n’êtes pas. Autrement, vous serez à nouveau ficelé dans des concepts. N’acceptez aucun compliment. Ne vous qualifiez pas. Vos actions et leurs résultats ne sont ni vrais, ni éternels. Rare est celui qui, sans être illusionné par la forme physique, saisira ceci. Il a alors connaissance que le monde est né dans sa conscience.

Ne soyez pas déprimés. Prenez courage. Reconnaissez tout ceci et poursuivez votre vie quotidienne. Vous comprendrez que la souffrance est comme un jouet d’enfant. La première chose que chaque être ressent est qu’il est. C’est temporel. Celui qui a cette connaissance est éternel. Ce qui s’élève, disparaît aussi. La connaissance prend fin tranquillement et tout est en paix. Vous êtes Ce qui connaît « Cela qui transcende le temps ».

Cela qui est intemporel est connu de vous assurément, mais vous ne prenez pas le temps de discriminer. Cela, qui n’est pas connu du mental, est présent avant la perception « Je suis ». La naissance du mental peut être appelée la naissance de Dieu ou Brahman – le manifesté. L’influence de Brahman, la création, est très complexe. Seul le Sadguru peut l’enlever. Aussi, accrochez-vous à la parole du Guru. Alors, vous ne serez plus malmené par cette influence. Affirmez que vous êtes Dieu. À travers Lui, allez au-delà de Lui. Tout ceci est connaissance matérielle. Rappelez-vous que vous n’êtes pas un objet. Celui qui est antérieur à toute qualité, antérieur à la sensation « Je suis », est intemporel. Il est ni grand, ni petit. Celui qui saisit ceci laisse tomber toute idée de mérite et devient le plus petit des petits. La conscience identifiée au corps est une misère. Celui qui conserve des doutes au sujet du Guru ne trouvera la paix nulle part.

dimanche 8 octobre 1978

Extrait de ” méditations avec Sri Nisargadatta Maharaj” aux éd. Aluna

Nirupana 63 – « Je suis » est un rêve

rêve Nisargadatta Maharaj

« Je suis » est un rêve. Quand nous percevons « Je suis », l’espace se crée et le monde avec. Vous dites que le monde est plus ancien que nous. Quoi qu’il en soit, il ne peut être plus ancien que notre conscience.

Méditez sur votre propre conscience. Soyez totalement présent à cela. Rappelez-vous que la mémoire de votre existence vous est apparue soudainement, sans demande. Méditez sur Cela, veut dire être un avec Cela. Suivre les pensées concernant votre bien-être est une idée fausse. Penser que vous êtes éveillé est aussi une idée fausse. Tous ces concepts sont présents uniquement quand « Je suis » est présent.

L’expérience de Dieu survient dans un état de maladie. Le monde pittoresque apparaît dans un état de maladie. Cela ne durera pas. Il n’y a pas de Vérité là-dedans. Seul « vous » êtes vrai quand vous reconnaissez cet état de maladie. Celui qui est présence pour cette Vérité est parfait. Celui qui saisit cette Vérité nue est au-delà du connu. Le dernier mot des Écritures est le silence. Alors, il n’y a plus conscience de « Je suis » ou « Je ne suis pas » (Maharaj veut dire que le principe « Je suis » est comparable à une maladie. Le non manifesté, sans qualité, est au- delà de cela).

Quand l’eau s’évapore ou quand le feu s’éteint, cela signifie-t-il qu’ils meurent ? Quoi que ce soit de visible doit disparaître. Peut-il s’y trouver la Vérité ? Lâchez la totalité des concepts malsains et restez tranquille.

Quand vous serez convaincu que vous avez dépassé le besoin de votre conscience, vous n’aurez plus besoin de venir ici. Il n’y a ni création, ni dissolution sans le Sadguru. Celui qui a connaissance de ceci atteint le même état. La parole du Guru est notre véritable nature. Ce japa-ci est à répéter sans mots. La parole du Sadguru est votre véritable identité. Ce qui reste une fois que tout s’est éteint, est votre vraie nature.

Ceux qui vénèrent le Sadguru en tant que personne humaine, le font pour des motifs de réalisation mondaine. Il ne s’agit pas d’une dévotion pour la connaissance. Les cinq éléments et le reste, à savoir le nom, la forme, etc., disparaîtront. Ce qui reste n’a pas le sens d’une dualité telle que « Ceci c’est mon Sadguru, et ceci c’est moi ». Il n’y a pas d’autre soutien à la manifestation et à la dissolution du monde que le Sadguru.

Cela, qui est antérieur au monde, n’a pas d’identité. Ni Il est, ni Il n’est pas. Votre conscience est la lumière du Guru, les pieds saints de Sri Guru. C’est votre vraie nature. Même si vous êtes un mendiant, rappelez-vous bien que la parole du Guru et vous êtes un et même. Les yeux voient, mais ce qui voit véritablement est le Sadguru intérieur. C’est la conscience. C’est le Soi parfait.

Le corps est amené à mourir. Celui qui a connaissance du corps, est- il connu du corps et du prana ? La conscience, qui illumine, est ce qui connaît. C’est le parfait Brahman, la parfaite félicité, l’amour-dévotion, et votre véritable nature. Soyez au service de cette conscience, mais ne la prenez pas pour le corps. Ne négligez pas le corps pour autant. Il contient la pure conscience – le Sadguru. C’est l’amour du Soi. C’est le nectar des pieds saints du Sadguru. Notre véritable nature, la félicité ininterrompue, doit être découverte. Le respect envers le Sadguruest identique au respect envers notre conscience. N’en est-il pas ainsi ? Cela, par quoi vous éprouvez « Je suis », est le même par Lequel le monde avec ses cinq éléments et les êtres vivants sont créés.

Les pieds bénis du Sadguru sont identiques à votre conscience. C’est identique à votre sensation d’être. Vous devez réaliser leur geste pur. Alors, tout ce qui vous apparaîtra sera pur et sanctifié. Pour faire disparaître l’ignorance, tenez-vous, sans dualité aucune, au pieds bénis du Sadguru. Restez dans votre état naturel sans rien faire. Vénérez ce qui se trouve dans le corps et vous donne votre sensation d’être. Par votre dévotion, le monde s’élèvera.

Pourquoi les gens vivent-ils tant de misères ? N’est-ce pas pour la conscience ? N’est-elle pas ce que nous chérissons le plus ? Quoi que vous fassiez, c’est par amour de la conscience. La connexion avec Paramatman est très difficile. Cela prend un temps énorme pour qu’Il perçoive « Je suis ». Ne ratez pas cette opportunité en tant qu’être humain. Ne quittez pas les pieds bénis du Sadguru, il est rare de trouver un jnani qui soit impatient de la fin du temps.

Nisargadatta Maharaj

dimanche 24 septembre 1978

Extrait de “Méditations avec Sri Nisargadatta Maharaj” aux éd. Aluna

Nirupana 62 – Répétez son nom silencieusement

une seule conscience

Les gens pratiquent leur dévotion en étant identifié au corps, aussi ils ne peuvent atteindre l’état de Paramatman. Si vous poursuivez l’écoute, en vertu de votre dévotion, vous irez au-delà de l’absence de toute chose. Vous ne pouvez pas mener correctement vos affaires dans le monde en étant identifié au corps, et encore moins toute quête spirituelle. Le corps bouge par le prana, qui dépend de la nourriture. Vous n’êtes pas le corps, vous êtes dans le corps. Avec la conscience identifiée au corps, votre bien-être, vos espoirs, vos désirs, vos attentes sont rarement comblées.

Ce sur quoi vous méditez continuellement vous apparaît. En satisfaisant cette déité, vous acquérez le même statut. Cependant, vous n’atteignez pas la Vérité. Quoi que ce soit sur quoi vous méditiez peut se manifester en visions. Ceci est le résultat d’un amour ou d’une peur excessive. Quelle est l’origine de ces visions ? N’est-ce pas la conscience ? Si vous vivez avec la conviction que vous êtes la force vitale dans le corps, l’univers se manifestera à vous à travers la minuscule force vitale, tout comme un grand arbre grandit à partir d’une graine. Rare est celui qui adore la conscience à partir de la conscience. La plupart le font à partir de l’identification au corps. Dans ces conditions, on ne peut sortir des cinq éléments. Par la présence de la conscience dans le corps, le monde est perçu. Cela résulte de la force vitale. La conscience est le Guru. Il faut vivre à partir de cette conviction ; une simple écoute ne sera pas suffisante pour développer cela en vous.

Toutes les impressions captées depuis la naissance s’expriment au travers du prana. Elles constituent le mental. Le prana, les pensées, l’intellect et l’intuition sont sans forme. Est-ce que l’Atman, qui est celui qui a connaissance de tout ceci, a une forme ? L’identification au corps est ignorance, illusion et arrogance. La conscience a connaissance du corps, du mental exprimé ou non, du sommeil, de la veille, etc. La conscience peut-elle être prise pour une personne ? Elle est présente naturellement dans un corps humain. Les animaux n’ont pas cette compréhension. Elle est sans forme. Elle est Dieu qui s’éclaire lui-même. Menez à bien toutes vos occupations en gardant cela présent. Si vous établissez le contact avec la conscience pure même un court instant, vous êtes libéré.

Toutes les actions menées au sein des quatre éléments (terre, eau, feu, air) n’affectent pas le cinquième, à savoir, l’espace. Comment cela pourrait-il souiller la lumière de l’espace ? Je suis pure conscience, pure force vitale. Je n’ai pas de taille, pas de forme. Aussi n’ai-je ni naissance, ni mort, ni karma. Les impuretés du karma ne peuvent pas souiller le Soi immuable et sans forme qui est la conscience, la force vitale. Si vous tentez de mettre une tache dans l’espace, cela tachera uniquement votre doigt.

Vous devriez vénérer la parole des sages. Les gens vont dans la vie avec le nom que leur ont donné leurs parents. Réellement, y a-t-il un rapport entre vous et ce nom ? Qui est celui que vous appelez Brahman ou le Guru ? À cause de qui vous réveillez-vous le matin ? Avant de vous réveiller, vous n’étiez ni un homme, ni une femme. Si vous ne vous étiez pas réveillé, vous ne vous en souviendriez pas. Pour dire « Je suis un homme » ou « Je suis une femme », il faut se prendre pour une forme corporelle. Ce qui connaît cette forme corporelle est silencieux. C’est la conscience.

Toutes vos actions dans le monde ne pourront satisfaire vos attentes. Votre conscience chevauche votre prana. Elle s’en va quand le prana s’en va. L’Atman ne s’en va pas, parce qu’il n’est jamais arrivé. Êtes- vous le prana ? Qu’êtes-vous quand le prana quitte le corps ? Pour saisir cela vous devez faire vôtre la parole du Guru. Vous êtes l’Atman sans forme, vous n’avez pas de forme. C’est très simple, mais si vous n’y portez pas attention, cela devient difficile. Autrement vous aurez à subir naissance et mort conformément à votre concept.

Ayez une claire notion d’Atman au-delà des mots et des classifications. Ne quittez pas les pieds de cette conscience qui écoute maintenant. Vous ne pouvez saisir ces pieds dans vos mains. Ils doivent être tenus par la conviction de votre propre nature (« Je suis le Soi ».) Celui qui s’abreuve de l’eau bénite des pieds du Sadguru, voit son corps et son être purifiés. Il n’a pas besoin de visiter les lieux saints. Où qu’il aille, cela devient un lieu saint. N’oubliez pas Atman. Répétez son nom silencieusement.

Par la dévotion au Guru, naissance et mort disparaissent. Il est difficile d’accéder à cette connaissance, mais une fois que c’est le cas, tout est possible. Tous les événements sont passagers. Ils n’engagent pas Atman. Gardez fermement présent que la conscience dans le corps est votre vraie nature. Quand le prana s’en va, est-ce que le corps souffre ? Il pourrait servir d’aliment.

Le feu de cette connaissance est félicité. Le feu ne se brûle pas lui- même. De la même manière, l’Atman ne fait pas d’allées et venues. En se fixant à la parole du Guru, l’intellect pervers devra arrêter ses méfaits.

Nisargadatta Maharaj

jeudi 21 septembre 1978

Extrait de “méditations avec Sri Nisargadatta Maharaj” aux éd. aluna

Nirupana 61 – La vision parfaite est sans regard

nirvana vision nisargadatta

La manifestation implique la conscience. Elle est sans forme. Le mental est sans forme. Quand il n’y a pas de corps, il n’y a pas de forme. Actuellement, vous êtes pure conscience dans le corps. C’est la perception de votre propre existence. C’est plus subtil que l’espace.

Même dans le cas de « grandes » incarnations, il n’y avait aucune sensation de « Je suis », avant l’incarnation. Parabrahman, dans sa véritable nature, n’a aucune connaissance de Son existence. Sri Rama était Parabrahman, cependant son Guru a dû lui transmettre la connaissance du Soi. Qu’est-ce que cela signifie quand quelqu’un prétend avoir choisi ses parents, ou bien proclame être une incarnation ? Quelle preuve donne-t-il ? Une telle personne est ignorante. Quand il n’y a pas de corps, il n’y a pas de connaissance.

Le verbe implique le prana, la force vitale. La nourriture pour le prana est le corps, la conscience est connaissance. C’est l’assurance de votre existence. C’est Brahman. C’est le verbe. C’est la vibration de la manifestation.

Celui qui inflige un châtiment et celui qui souffre de ce châtiment sont la même conscience. Celui qui punit est identique à celui qui reçoit la peine. Pour pouvoir évoquer cela ouvertement, il est nécessaire de n’avoir aucun doute sur sa vraie nature.

La racine de la souffrance est en lien intime avec le prana. Il est difficile de supporter votre sensation « Je suis ». Votre existence, la présence de Dieu Lui-même, est souffrance. Toutes les activités mondaines sont menées pour supporter cette souffrance. Quand il y a une perturbation dans le corps, ayez le courage de dire : « Dieu (conscience), maintenant va-t-en ! »

C’est uniquement après la naissance que certains deviennent ingénieurs, scientifiques ou docteurs et, de la même manière d’autres deviennent sâdhu, jnani et yogis. Toutefois, qu’en serait-il s’il n’y avait pas de naissance ? Ce qui est appelé naissance est empli d’une infinité d’univers. Vous pouvez méditer sur tout, cela se manifestera devant vous. En qui le monde rêvé est-il créé ? N’est-ce pas en vous ?

Vous n’êtes pas pour autant libre du concept qui vous assure que vous vivrez de grands bonheurs dans le corps humain. La force vitale dans le corps est conscience – l’Atman. La nature essentielle de Krishna est la même que la vôtre. Celui qui agit le corps ne peut être perçu.

Vous devez écouter sans les sens corporels. La véritable nature de celui qui écoute est le Soi. C’est votre véritable nature. Utilisez votre conscience pour l’adoration. Les rituels sont là pour la satisfaction du mental. Il n’y a aucune expérience du mental dans l’adoration du Soi.

Beaucoup de choses sont vues quand les yeux sont ouverts. Cependant, avec les yeux fermés, ce qui est vu est le lieu où tous les yogis sont allés. La vision parfaite est sans regard. Tant que vous souhaiterez avoir une réussite dans la vie pour le confort du corps, rien ne pourra être accompli. Tous les chercheurs ont ultimement fusionné avec la force vitale. Le mouvement de la force vitale porte des noms tel que Brahman. Une particule de conscience est aussi l’océan de conscience. L’état du Soi est sans dualité. Mon discours et votre écoute n’impliquent pas la présence de deux Dieux. Cela veut dire que je parle à moi-même. Dieu n’a pas à apprécier les fruits d’actions vertueuses ou la souffrance résultant de mauvaises actions. Celui qui ne se considère pas lui-même comme Dieu ne peut en faire l’expérience. Jusqu’à ce que votre conscience soit parfaitement comblée, elle doit être adorée par le mental, puis sans le mental (l’adoration sans le mental signifie un état sans pensées, en tant que pure conscience). Comment le Guru offre-t-il sa grâce ? Quand il parle de son expérience, sachez qu’il s’agit aussi de la vôtre. Cela doit être compris jusqu’à la plus grande conviction. L’excès de contemplation est comme une agitation. Cela crée un poison à partir du nectar de la connaissance. Le poison est l’ego. Il doit être mâché par les pensées justes.

Celui qui n’a pas d’assurance dans la connaissance directe, doit pratiquer la dévotion. C’est le propos de la vie. C’est aussi le rappel de la parole du Guru. Ne cessez pas de vous rappeler que vous n’avez ni naissance, ni mort, ni bonnes ou mauvaises actions, vous n’êtes pas le corps, vous êtes éternel. Pratiquez la dévotion avec le mental. Où que vous portiez votre attention, le Sadguru est là. Ayez foi dans Sa parole.

Nisargadatta Maharaj

dimanche 17 septembre 1978

Extrait de “méditations avec Sri Nisargadatta Maharaj” aux éd. Aluna

Nirupana 60 – le lieu de rencontre du manifesté et du non manifesté

manifesté non manifesté Nisargadatta

Votre ancienne identité s’en ira, et vous parlerez à partir d’une nouvelle identité, mais sans vous prendre pour ceci ou cela. Vous ne saurez rien de cette nouvelle identité qui parlera spontanément.

Voici une jolie fleur ; qui est responsable de sa croissance ? Là où il y a force vitale, il y a mouvement. Ce qui se manifeste tendrement et délicatement dans la fleur, est ce qui parle aussi au travers de ce corps. Dans le cas de la fleur, ça ne parle pas, mais ça montre que « c’est ». C’est à la fois manifesté et non manifesté, et cela imprègne tout. Il y a un précieux échantillon de la force vitale infinie en vous. Vous vous immergerez dans Cela. Vous ne pourrez pas Le voir. S’immerger ne veut pas dire mourir.

Le mental est occupé par les pensées générées par ses principaux concepts. Chaque être s’identifie à son corps. Un rare être humain sur un million s’identifie à Dieu. Le prana s’appuie sur la nourriture et tout s’exprime au travers de la puissance du prana. La conscience surgit quand le prana et l’essence de la nourriture sont mêlés. C’est la source d’inspiration « Je suis Brahman ». Atman ou « Je » est sans forme. Les arbres poussent haut par la puissance du prana. Sans la combinaison de la nourriture et du prana, il n’y a pas de conscience. Je ne suis ni la nourriture, ni le prana; je suis là uniquement quand ils s’unissent.

Les gens conversent au sujet de Dieu et de Brahman (le principe de manifestation). Ce n’est pas ce que je fais. J’évoque ma propre réalisation.

Cette connaissance vient du point de rencontre du monde et de Cela qui est antérieur au monde. C’est le lieu de rencontre du manifesté et du non manifesté. Cela doit être examiné avec attention. Ceux qui ont l’impression d’avoir compris, n’ont rien compris du tout (cela ne peut pas être conceptualisé.)

Les pensées apparaissent dans le mental sans être appelées. Elles vont et viennent. Quelque part quelqu’un meurt. Les gens se rassemblent. Quelles pensées sont présentes dans le mental de ces gens ? Le silence de celui qui est décédé a enterré le mental de ceux qui sont présents.

Alors qu’une action est effectuée par l’intermédiaire du corps, la sensation d’être l’auteur est ignorance. Vous vous comportez en fonction de l’image que vous avez de vous-même. Ce n’est pas la vérité. La conscience est présente pour une certaine période. On l’appelle le contrat d’expression de la vie, connu aussi comme le temps. Finalement, tout ceci disparaîtra.

La conscience dans le corps est l’expérience « Je suis ». Cette expérience n’appartient pas au corps. Elle appartient uniquement à la faculté de connaissance. Le corps n’expérimente rien. La conscience, présente dans le corps, est votre véritable nature. Elle n’a pas de forme. Une personne s’identifie à son corps et va ainsi. « Rien ne se passe réellement » – ceci sera compris si vous restez en compagnie de la conscience. En bonne compagnie (satsang), les pensées erronées sont remplacées par des pensées justes. Le jiva se purifie en réalisant sa véritable nature. Jusque là, l’impureté au sein de la forme corporelle est son seul domaine. En bonne compagnie, les pensées impures sont détruites ; le monde, de même, est nettoyé par le soleil.

Bhagavan veut dire le Lumineux. C’est la conscience qui nous fait sentir que nous sommes. Là où il y a dévotion, il y a conscience. Est-ce que le corps a de l’amour pour lui-même, ou est-ce la conscience présente dans le corps qui a de l’amour pour elle-même ? L’amour signifie la dévotion et la dévotion signifie l’amour, Dieu est ainsi. Quand l’ignorance est détruite, et que la conscience est libérée, le dévot devient Dieu. Il est nécessaire de contempler ce qui est entendu. Celui qui aime le Guru, s’aime lui-même. Rappelez-vous de ce que vous avez entendu.

Le Guru passe son temps à répéter tant de choses, mais restent-elles en vous ?

La conscience dans le corps est la représentation de Dieu. Si la conscience n’était pas perçue au réveil, vous ne pourriez mener aucune action. La perception « Je suis », que vous avez au réveil, est la sainte vision de Dieu. La conscience était minuscule à son réveil, mais ô combien infiniment sa lumière s’est-elle répandue ? Elle prend en compte toutes choses, réelles comme irréelles. Si vous accueillez cette conscience, vous connaîtrez votre infini. Elle est votre Guru. Elle est votre vraie nature.

Vénérez la conscience qui est antérieure à toutes choses. Mettez votre foi en elle. Jusqu’à ce moment, vous serez insatisfait et malheureux. Ayez la conviction d’être Dieu. Ne bavardez pas à ce sujet avec d’autres. Il n’est pas nécessaire d’annoncer votre éveil. Les gens se rendront compte que vous avez atteint la connaissance du Soi.

Nisargadatta maharaj

jeudi 14 septembre 1978

Nirupana 60

Extrait de “Méditations avec Sri Nisargadatta Maharaj” éd.Aluna

Nirupana59 – Dévotion

nirupana 59 Nisargadatta Maharaj

Des bâtons d’encens variés donnent différents parfums. De la même manière, le corps renferme différents ingrédients. Le comportement d’une personne résulte des trois gunas. Il s’agit de Sattva – la connaissance ; Rajas – le mouvement ; et de Tamas – la consolidation et l’inertie. Le comportement donne la tonalité de bons ou mauvais résultats. C’est ce que l’on nomme la destinée.

Vous avez la connaissance d’être. Contemplez-la. Ne méditez sur aucun objet. Faire pénitence est une forme de méditation. La destinée du jnani est l’univers dans son entier. Vous connaîtrez cela au travers de la méditation. Une fois que vous aurez connaissance de la conscience, vous ne vous identifierez plus au corps. Je sais que j’ai un corps, mais le corps n’est pas « Je ». On peut se rappeler son enfance, mais redevient- on un enfant pour autant ? Seule la mémoire est là. De la même manière, après la réalisation, vous avez connaissance de ne pas être le corps, alors que le corps est encore là. Vous serez avant d’être. En raison de Dieu, le concept « Je suis » a été créé. Je sais que Dieu peut quitter le corps. Cela signifie que j’existe antérieurement à Dieu. Dieu signifie le prana. Ceci est à l’opposé de ce que pensent les gens identifiés au corps. Ils pensent que Dieu existait avant eux et qu’ils sont venus après. La conscience pure est appelée Dieu. Comment Dieu peut-il me tuer ? Il quitte simplement le corps. (Maharaj dit que la conscience dans le corps est Dieu –Iswara – brahman manifesté. Il est identique à prana – la force vitale.

Quoi qu’il en soit, « Je » en tant qu’Absolu – Paramatman est antérieur et au-delà de cela).

Quand on réalise cela, on est libéré, on lâche les affaires du monde. Voici la Réalité telle qu’Elle est. Ceux qui obtiennent la libération, mais qui ne poursuivent pas une dévotion au Guru, ne sont pas utiles aux gens communs. Ils ne sont pas connus des gens communs. Ceux qui, après la libération, poursuivent les pratiques dévotionnelles, ont leur présence qui perdure même s’ils n’existent plus physiquement. Après la réalisation du Soi, quand la conscience identifiée au corps s’en est allée, il n’y a plus de nouveau besoin de confort ; on devient une « non- personne » et en devenant cela, on disparaît. Un Guru n’est d’aucune utilité tant qu’il n’y a pas une foi et une dévotion totales. Est-ce que les chercheurs, qui partent dans les Himalaya et trouvent leur salut, sont utiles aux autres ?

Bien des fois, un grand roi est venu et parti ; les gens l’ont oublié. Ceux qui pratiquaient la dévotion au Guru étaient profitables aux gens, et les gens sont fidèles à de tels sages encore aujourd’hui. Il n’y a pas de plus grand don que d’offrir la connaissance du Soi. Celui qui la reçoit devient identique à celui qui l’offre. Ce n’est pas le cas des autres pré- sents du monde. La dévotion doit être présente chez celui qui donne la connaissance.

Même quand le Guru est vénéré dans une représentation de pierre ou de terre, cela porte des fruits. N’abandonnez jamais la dévotion portée au Guru. Son essence se manifestera à travers nous. C’est toute la grandeur de la dévotion au Guru. Ceux qui ont été dévoués à la libération sont devenus immortels dans la mémoire des gens. On ne devrait jamais oublier d’adorer le Guru (la conscience).

Le paiement en retour, à celui qui donne la connaissance du Soi, ne pourra jamais être remboursé. Il est juste possible d’offrir une dévo- tion continue et de partager son enseignement avec d’autres. Là où il n’y a pas d’instruments, pratiquez une adoration mentale et chan- tez des chants dévotionnels. Pourquoi pratique-t-on le Guru-bhajan ? C’est pour élever le monde. Par une telle pratique, on atteint la même condition que le Guru. (Après la réalisation du Soi, le processus d’enseignement doit se poursuivre au profit des autres). Dieu est identique à la connaissance de Soi, ne vous servez pas d’autres concepts. Ne relâchez jamais la dévotion portée au Guru.

Sri Nisargadatta Maharaj

dimanche 10 septembre 1978

extrait de “Méditations avec Sri Nisargadatta Maharaj” éd. Aluna

Nirupana 58 – La conscience est Brahman

nirupana 58 Nisargadatta

Pourquoi appelle-t-on un dévot, un dévot ? Parce qu’il n’a de soin que pour Dieu, qu’il a pour contemplation Dieu. Les autres sont dans l’anxiété de leur vie quotidienne. Tous sont fixés sur ce qui se passe dans leurs affaires courantes. Rare est celui qui a un réel désir de connaître Dieu. Pour celui qui a la connaissance suprême, il n’y a pas d’autres pensées que Dieu. Alors, C’est à Dieu que revient la responsabilité de subvenir au besoin quotidien du dévot.

Brahma, Vishnu et Shiva, ne peuvent pas conserver éternellement leur forme présente. Dans ce sens, ils sont illusoires. L’expérience qui est connue au travers des sens est illusoire. Celui qui a connaissance de cela est éternel.

Le Guru illumine votre nature véritable. Celui qui considère le corps comme sa véritable nature, ne peut pas le faire. Quel est l’instrument de dévotion et d’adoration ? C’est la conscience qui est présente dans le corps. Elle doit être appelée Dieu ou Guru et honorée. La conscience est Brahman. Méditez sur cela est tout ce qu’il est nécessaire de faire (au- cune autre pratique n’est requise). Contemplez et méditez sur le Guru. Il n’y a pas d’autre Dieu. C’est une vénération non duelle. Dans cette sorte de dévotion, Dieu, qu’il soit avec qualités ou sans qualités (mani- festé ou non manifesté), avec tous ces noms, est de la nature du dévot. Où se trouve Dieu, il y a un dévot ; où se trouve un dévot, il y a Dieu. Il n’y a pas de dualité. À moins que vous n’acceptiez ceci et que vous vous y immergiez, vous ne pourrez comprendre. À moins qu’un individu plonge dans l’eau, il ne pourra nager. La dévotion fait ressentir la nature de Dieu. En fait, leurs deux natures sont une seule et même. S’il n’y a pas la conscience, qui peut dire : « C’est ou ce n’est pas ? »

Combien de chercheurs sérieux, parmi ceux présents actuellement, utiliseront cette vie transitoire pour chercher Dieu ? Méditez sur Celui qui prend note du monde phénoménal et passager. Quand le dévot est devenu de nature identique à Dieu, il s’abandonne à Lui. Dieu prend soin de lui. Ses besoins sont assurés. Qui nourrit le fœtus ? Qui génère le lait dans le sein maternel ? Quand les dents apparaissent, la nourriture n’est-elle pas là ? Ceci est la sorte de foi nécessaire pour un véritable dévot. Il vit avec une conviction inébranlable. C’est une posture pure, comme celle de l’enfant. Est-ce qu’un tel dévot mendiera pour combler des désirs ? En paix, Il dira : « Je suis Cela. » Il est béni par l’expérience de l’enfant. Il n’a pas de peur. Comment pourrait-il encore s’inquiéter ?

Quand les choses deviennent insupportables, répétez : « Guru, Guru, Guru. » Il vous montrera à la fois sa nature avec et sans forme. Par la dévotion au Guru, Dieu devient désireux de Se manifester. Si même après avoir écouté tout ceci, quelqu’un ne vénère pas Dieu, que faire ? Votre conscience est la représentation de Dieu. Par la dévotion, elle devient l’infini Brahman.

Nisargadatta Maharaj

dimanche 3 septembre 1978

Nirupana 58 extrait de ” méditations avec Sri Nisargadatta Maharaj” aux éditions Aluna 

Nirupana 57 – Voyez-vous la sainteté en chaque être humain ?

atman nirupana Nisargadatta

Nirupana 57

jeudi 31 août 1978

J’ai connaissance que « Je suis » et, par conséquent, j’ai connaissance que le monde est. Les deux surviennent spontanément. Le monde vient à exister en même temps que ma naissance. Votre véritable nature est le Soi. Il m’apparaît en tant que « Je suis », et le monde suit. Cela sera compris quand vous serez certain que le corps physique n’est pas votre vraie nature. Un être sur un million dira : « Le monde est parce que « Je suis ». Tous les autres diront que le monde existait auparavant, et qu’ils y sont venus. Je suis le monde et le monde est « Je ». Cette information est celle de la conscience manifestée.

Où se trouve le verbe se trouve la garantie de l’existence. Quand le verbe se déploie, il devient de la nature de l’espace. Notre conversation est stockée dans l’espace. La qualité de connaissance qu’elle contient est appelée chidakash. La lumière de l’espace de conscience s’est en- flammée dans une si aveuglante déflagration, qu’on l’appelle le grand espace (maha-akash.) L’espace de conscience est plus subtil que le plus subtil. Ce qui survient dans chidakash est absorbé et les images sont saisies immédiatement. Ce sont les impressions que vous stockez. À moins que ne vienne la connaissance de votre nature éternelle, cela se pour- suivra de manière identique. Le souhait qu’une conscience individuelle devrait être sans fin est la maya-racine. C’est la source de toute dévotion et amour. On l’appelle chidakash. L’univers est créé dans cela. Sa nature originelle est de ne pas être, de ne pas exister. Si vous avez une parfaite connaissance de ceci, y a-t-il une quelconque perte si le visible arrive à une fin ? Y aura-t-il de la peine si quelqu’un meurt ? Au lieu de dire : « Je suis Cela », dites : « Je suis depuis toujours et pour toujours. »

Beaucoup de personnes apprennent du Guru et s’arrêtent là. Per- sonne ne fait attention au fait que « Je suis » n’est pas la même chose pour l’enseignant et pour celui qui est enseigné. Même si vous prenez uniquement à cœur le fait que « Je suis » est la cause de ce qui doit être appris et que c’est aussi l’instrument qui permet cet apprentissage, c’est assez. Vous êtes déjà racheté. Avant d’apprendre quoi que ce soit, votre état d’être naturel est parfait. Si vous vous limitez à celui qui a appris pendant l’enseignement, comment en sortirez-vous ? (Ce sera un processus sans fin).

Krishna disait : « Le jiva ignorant ne comprend pas ce qui est éternel et libre ; aussi ai-je dû incarner ce corps. »

Être témoin du dernier moment de la mort est un festival de joie. Le temps arrive à sa fin, mais pas « Je ». Je n’ai pas de lever, je n’ai pas de coucher. Poursuivez vos tâches quotidiennes. Quoi qu’il en soit, soyez attentif à votre vraie nature. Dans votre pratique spirituelle, vous pro- clamez : « Je lâche ceci, je renonce à cela, etc. » Comment faites-vous pour renoncer à ce qui n’a jamais existé ? La conscience est la maya- racine – la déesse de la connaissance. Le temps de la mort est la mort du temps. Vous en êtes le Témoin. Alors, prenez-vous fin à ce moment-là ? Nous ressentons l’existence du prana et du corps, mais le corps et leprana ne nous connaissent pas. Vous devez examiner ceci jusqu’à aboutir à une conclusion définitive. Comme les cristaux de sel qui se dissolvent, le prana devient de plus en plus faible au moment de quitter le corps. La félicité de celui qui en a connaissance croît dans la même proportion. C’est un moment de grande joie.

La fin du temps signifie la fin du prana. Le fait que vous écoutiez est la conséquence de la conscience « chimique ». L’enseignement est communiqué à cette conscience identifiée au corps.

Quand la conscience s’en va, l’enseignement disparaît. Vous êtes antérieur à ceci. Qui apprend ? N’est-ce pas la conscience identifiée au corps ? Toutes les actions sont faites dans le temps. Voyez comment vous êtes différent d’avant cet enseignement.

Ceux qui se disent illuminés (éveillés) sont enveloppés dans les concepts de leur choix. Ils ne sont pas allés plus loin que ces concepts.

Pourquoi appréciez-vous tant de trouver des fautes chez les autres ? N’y a-t-il pas de meilleure façon de se sentir bien ? Telle est la caractéristique du jiva. Saint Tukaram avait pour habitude d’appeler toute personne un saint. Voyez-vous la sainteté en chaque être humain ?

Il n’y a qu’un être sur un millier qui profite de ce qui peut être entendu ici. Ce qui est vu comme une façon de se comporter ou un modèle, n’est pas le Soi. Le Soi ne peut être connu. Le corps est un instrument. Celui dont la puissance anime les sens est appelé Dieu. Il n’est pas le Soi suprême. (Dieu, Brahman, est le principe de manifestation ; Paramatman, le Soi suprême, est le non manifesté.) Le prana n’est pas non plus le Soi. Le prana porte toutes les actions. Le mental, l’intellect et la conscience sont des formes du prana. Celui qui, en suivant la parole du Guru, a réalisé le Soi, fait l’expérience d’une félicité totale au moment de la mort physique.

Gardez présent l’état où vous étiez avant de recevoir un quelconque apprentissage. Est-ce que quelqu’un porte attention à comment cette possibilité d’apprendre et d’enseigner est apparue ? Nous ne sommes pas ce que nous reconnaissons être, ou ce qui reçoit l’enseignement. Vous ne pouvez pas prendre l’Atman pour objet de contemplation. Ce qui nous est connu n’est pas notre vraie nature. Le Soi ne peut pas être pris pour contemplation. Ce qui ne peut être connu par les sens est vous. « Vous » ne pouvez pas être compris ou reconnu. Celui qui comprend n’est pas l’objet de la connaissance. La peur est due à l’ignorance qui fait prendre une corde pour un serpent. Il n’y a rien à faire. Restez dans la contemplation de ce que vous avez entendu. Mâchez-le avec détermination.

Nisargadatta Maharaj

Extrait de “méditations avec Sri Nisargadatta Maharaj” éd. Aluna

Nirupana 56 – Il n’y a rien d’autre à part vous

A part vous Nisargadatta maharaj nirupana

Parabrahman transmet Sa propre connaissance à Brahman – la manifestation en tant que « Je suis ». Il se tient là d’où le son émane. Le verbe est la conviction de Brahman (conscience). C’est la force vitale. Votre sensation « Je suis » est identique à Brahman. L’acte de voir est vide. Encore que la véritable vision de ce qui voit est la création.

La fausse identification au corps est la cause de toutes les joies et les peines. Rappelez-vous que vous êtes la progéniture de votre Guru. Aussi, Sa parole est votre autorité. Qu’affirme-t-il ? Ceci : « Quoi que ce soit qui puisse être, vous êtes cela. Il n’y a rien d’autre. » Il n’y a pas d’autre méthode pour l’aspirant. Sans foi dans la parole du Guru, les gens vont à tâtons chercher d’autres méthodes.

Quand le prana quitte le corps, qu’arrive-t-il au Soi ? Il se déploie partout. Son symbole est l’espace. Vous êtes Cela. L’espace est plus pur que les quatre éléments grossiers. Votre conscience est plus pure que l’espace. Quand un jnani quitte le corps, il fait l’expérience de la félicité. Quand vous réaliserez le Soi, vous saurez que le moment de la mort est félicité. Ce sera l’expérience de celui qui a la connaissance que tout ce qui est créé est Brahman – la conscience. Il n’y a rien d’autre à part vous. Et même si un jnani vénère le Brahman manifesté, il n’est pas dans l’illusion.

Les impressions imprimées dans le corps depuis l’enfance coulent au travers du prana. On l’appelle le flot des pensées.

Est-il possible de tacher l’espace ? Alors, comment la lumière qui est à l’origine de l’espace pourrait-elle être tachée ? Votre connaissance est la lumière du Soi. Le propos de votre démarche spirituelle en tant que chercheur est de connaître qui vous êtes. Votre association avec tout autre type d’information disparaîtra. Réveillez-vous et soyez totalement présent à cet instant. Adorez le Soi, le roi de la connaissance. Il réside dans le corps. Suivre la parole du Sadguru est l’effort le plus valeureux. Il est au-delà des cinq éléments.

Avant de vous endormir, rappelez-vous que vous n’êtes pas le corps. Doucement la parole du Guru apportera la joie. Tout autant qu’elle sup- prime les causes de souffrance, elle enlève les obstacles à votre développement spirituel. La croyance que vous êtes le corps est l’obstacle. Le message du Sadguru est « Je suis tout ». Avec une foi implicite dans le Sadguru, on devient parfait Brahman.

 

Nisargadatta Maharaj

dimanche 27 août 1978

Extrait du Nirupana 56 de “Méditation avec Sri Nisargadatta Maharaj” éd. Aluna

Nirupana 55 – Souvenez-vous de cela, et aucun concept ne vous troublera

nisargadatta maharaj français

Les religions sont créées et suivies par les êtres humains. À quoi ressemble celui qui est antérieur à l’accusation d’être un Hindou ou un Musulman ? Nous sommes tous liés aux traditions du monde. Elles ne durent pas, tout comme les fleurs ne durent pas. Dans un village où vivent des Musulmans, la terre est-elle musulmane ? Les éléments tels que le feu, l’air, espace et l’eau, n’ont pas de fausse fierté d’appartenir à une croyance.

La conscience est l’essence des cinq éléments. Nous l’appelons le soleil. Le soleil veut dire la lumière de notre être. Dans cette lumière apparaissent dans le temps un nombre infini d’images et de mondes.

J’espère que vous n’avez aucune fierté pour le corps. Pourquoi ne pas regarder à la Source ? Vous n’aviez pas la mémoire de votre conscience. Puis c’est arrivé. Depuis combien de temps avez-vous cette mémoire ? Depuis autant d’années que votre âge actuel. Cette mémoire est maya ; c’est une illusion, la mère de l’ignorance.

Il est dit que nous sommes éternels et infinis. C’est dit au travers de la conscience. Comment cela peut-il être vrai, si la conscience elle- même est irréelle ? Est-ce que cette question émergerait s’il n’y avait pas de conscience ?

La vie manifestée veut dire qu’il y a mémoire et conscience pour cette période. Quoi qu’il soit dit et qui que ce soit qui le dise, est vrai, mais seulement à cet instant. Votre sens « Je suis » est un précieux bijou.

Si vous vous fixez à quelque chose lors de votre méditation, cela se manifestera au travers de votre conscience. Si vous méditez sur Krishna, cela se manifestera sous la forme de Krishna. De toute manière, tout ceci est transitoire.

Quand quelqu’un déclare être un parfait jnani, qu’est-ce qu’il en est, du fait que la connaissance elle-même est imparfaite ?

Est-ce que Vishnu va venir et me demander sur quoi je bafouille ? Non. Il aurait pu être là à une époque, mais Il n’est pas ici maintenant.

Quand Brahman est démasqué par une discrimination correcte, reste ce qui est appelé Parabrahman. L’espace est partout. Il ne se déplace pas de place en place. L’espace, le prana et le rayonnement lumineux sont partout. Seuls les êtres humains s’identifient au corps et se com- portent de façons très variées. Le Connaisseur doit être identifié, peu importe le temps que cela prend. Cela peut se produire en un instant, ou bien toute une vie peut ne pas être suffisante.

Vous êtes la conscience dans laquelle toutes sortes de connaissances sont consolidées. Il n’est pas nécessaire de parcourir le monde pour reconnaître le Soi. Votre conscience est sans forme. Elle n’est ni grande, ni petite. C’est aussi bien que rien. Quelle en est la raison ? C’est parce qu’aussi longtemps que vous avez connaissance de votre existence, elle existe. Vous avez besoin du Soi, mais il est antérieur au besoin. Si vous reconnaissez cela, vous comprendrez que tous les besoins ont leur source dans la conscience, et qu’ils s’y dissolvent de même. Sans commencement. C’est atomique. Si vous partez à sa recherche dans le monde, vous ne Le trouverez pas, parce qu’Il est Celui au travers duquel vous avez la connaissance d’être. Il est le Seigneur à travers qui vous voyez le monde. Il est la connaissance que vous êtes, sans le dire. En tant que conscience, Il est aussi le Seigneur de toutes les qualités. Tous les noms, masculins ou féminins, sont les siens. Atman et Paramatman sont des noms donnés avec les mots pour une bonne compréhension.

Jusqu’à ce que cette connaissance soit consciemment connue, nous avons besoin de « nous ». La conscience est là, tant que quelqu’un existe. Il est le Témoin de la conscience, sans l’action d’être témoin. Votre présence elle-même est la déesse aux huit mains Mahakali (la Mère divine). Si vous êtes convaincu que vous êtes immortel, impérissable

et indestructible, Elle est satisfaite. Si Elle est satisfaite, Elle pourvoit à tous vos besoins. Si vous La nommez « mortelle », Elle sera contrariée. Elle pourvoit quand le disciple devient un avec la conscience « Je suis ».

Il n’y a pas un seul être vivant qui n’adore Atman. Les insectes aussi Le vénèrent, dans le fait qu’ils prennent soin d’eux. Tous les corps humains sont des temples de Dieu. Sans dualité, il ne peut y avoir identification en tant que, par exemple, Brahman et maya, Dieu et dévot. Dans un premier temps, cela doit être divisé de la sorte, et ensuite unifié. Quand vous vous reconnaîtrez, vous saurez qu’il n’y a pas un être vivant sur terre pour qui vous ne serez pas utile. Dieu est omniprésent. Il imprègne toute chose, tout lieu. C’est la vision de votre propre conscience. Si vous comprenez ceci, pas une seule trace d’individualité ne subsistera en vous. Tout ce que vous ferez, sera uniquement adoration du Soi.

Pour le réaliser, vous devez méditer sur la conscience par laquelle vous avez la connaissance d’être. Appelez-la le Guru. Tenez Ses pieds serrés. D’Elle vous tenez l’expérience du corps physique et du monde. C’est votre propre nature. Souvenez-vous d’Elle. Vénérez-La en vous la remémorant constamment. Elle est l’image de votre vraie nature. Souvenez-vous de cela, et aucun concept ne vous troublera.

Nisargadatta Maharaj

jeudi 24 août 1978

Extrait du Nirupana 55 de “Méditations avec Sri Nisargadatta Maharaj” éd.Aluna

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