Nirupana 68 – L’état d’être, dans lequel n’est plus connu le fait « d’être » ou « de ne pas être », est appelé l’Absolu.

ganga Nisargadatta nirupana

 

Vos croyances vous apporteront des expériences les justifiant. Continuez de réciter le mantra. Il vous permettra d’accéder à votre véritable identité. Vous viendrez à connaître que vous n’êtes pas le corps. Pour la réalisation du Soi, il est nécessaire que la conscience et la force vitale soient unies. Ceci se produit par la répétition du mantra. Il faut le faire à la fois avec amour et un sentiment d’urgence. Bien sûr, c’est la force vitale qui récite le mantra. Un engagement durable est nécessaire. Il n’y a pas d’investissement spirituel à temps partiel.

Le corps est créé à partir de la nourriture. Le bourdonnement de la conscience apparaît au travers de l’essence du corps. C’est ce que l’on nomme « Je suis ». Il n’existe pas de véritable sens de l’individualité, que ce soit pour un insecte ou pour Dieu. Il y a manifestation pour un certain temps. Maya signifie l’ignorance, qui signifie la peur. Sous son influence, le jiva s’approprie une identité et vit des expériences en rapport. Le fondement de votre vie est la conscience. Elle dépend de la nourriture.

Ce qui est dit ici ne pourra pas être compris tant que les « fautes » ne seront pas supprimées. Les concepts sont les fautes. Être n’a pas de signification. C’est juste un mouvement (une activité due aux gunas), mais le fléau en résultant doit être supporté. Le corps est un aspect de la nourriture. Dans cet objet-nourriture, se trouve un goût de « Je suis ». Il s’en va quand la matière nourriture est épuisée.

Ne parlez de ceci que si vous le saisissez (vivez) réellement. Vos pensées et vos mots sont des bulles dans la conscience. Quand ceci est compris, le jnani n’est plus importuné par les pensées. Quand la force vitale est présente dans le corps, il se produit une variété infinie de pensées et d’actions. La conscience est constituée de l’essence de la nourriture. Rien de tout ceci ne restera. Quand c’est fini, ça disparaît. Alors qui meurt ? Un homme, une femme ? La conscience-racine est créée à partir de cette essence (sattva) et est ressentie en tant que « Je suis ».

Le nom de Dieu est votre propre parole. Votre foi dans votre parole se manifeste en tant que Dieu. Les chants dévotionnels (bhajans) ont une grande importance. Avec le temps, cette parole prend plus de sens. Votre conviction grandit aussi. Atman peut prendre n’importe quelle forme. Les mots résident dans le cœur et émergent en tant que pensées. L’idée de « l’arbre à souhaits » implique que vos concepts se matérialisent. Avec de la peur dans votre cœur, vos actions seront empreintes de peur.

Krishna dit : « Mes dévots sont la manifestation de Ma véritable nature. » C’est l’amour, le Soi, la connaissance, ou la conscience d’être. Cette connaissance est sans forme. La nature du temps est liée au corps. La durée de votre vie, le lieu, les activités, etc., sont inclus dans le temps. La réalisation du Soi est félicité. Elle apporte la vraie joie. Le vrai dévot connaît ça. Si nous ne nous percevons pas de la sorte, alors qu’est-ce que méditer ? Il n’y a pas d’autre Dieu que la conscience. C’est « les pieds du Guru ». Alors, les actions sont menées, en ayant connaissance qu’il n’y a aucune différence entre soi et les autres êtres. Tous ont la même conscience. Dieu s’exprimant dans tous les êtres, tous sont considérés comme Dieu. Quand il est clairement établi que Dieu et « Je » sont le même, toutes les activités Lui sont une offrande.

La conscience, qui sans savoir comment vous est apparue, s’est éveillée en tant que « Je ». Elle est le support de toutes les actions. Celui qui a connaissance de cela n’est pas le corps, il se maintient dans une perpétuelle présence à lui. L’ego, qui proclame : « Je suis ceci, je suis cela », est celui qui revendique les actions. Portez attention au germe de conscience, l’état de veille atomique qui se lève à l’aube. Après avoir écouté le Guru, quels changements sont apparus en vous ? Une phrase, au moins, vous a-t-elle apporté une assurance ? Toutes les croyances impliquent des concepts qui les satisfassent. Vous devez savoir que Celui qui a connaissance se trouve dans le présent. Alors tout sera révélé.

Toutes les incarnations se comportent différemment. Chaque sage expose un concept différent. Pourquoi en est-il ainsi ? Si vous voulez avoir la réponse, vous devez plonger dans votre véritable nature. Du point de vue d’un véritable dévot, il n’y a rien de mauvais dans le monde. Celui qui comprend ça, ne donne plus de prix à sa personne. Il ne s’approprie plus aucun concept. L’état d’être, dans lequel n’est plus connu le fait « d’être » ou « de ne pas être », est appelé l’Absolu.

Votre pensée crée votre destinée. Le concept de vous-même crée les situations en rapport. Aussi, voyez que vous ne devenez rien. Quand vous voyez votre véritable nature, cela s’appelle la réalisation du Soi. La connaissance « Je suis » est le Dieu suprême. Abandonnez-vous à Lui sans dualité aucune. Vous n’êtes pas différent de la conscience. C’est votre véritable nature.

Nisargadatta Maharaj

Nirupana 68

Extrait de ” Méditations avec Sri Nisargadatta Maharaj” éd.Aluna

Nirupana 67 – Vous réaliserez alors que vous n’avez jamais rien fait, et ne ferez jamais rien.

Nisargadatta nirupana méditation

 

La graine plantée par le Guru germera. L’arbre qui poussera est identique au monde. Pour finir, il disparaîtra. Il n’est d’aucune utilité pour vous. Quel que soit votre gain, il sera ultimement inutile, puisqu’il n’y aura plus de forme pour l’apprécier. La mémoire « Je suis » ne restera pas. Quand la conscience n’est pas là, il n’y a pas de besoin d’être heureux, ni d’expérience de souffrance. Tout comme l’enfance ne dure pas, notre individualité ne dure pas. Tout ce que vous n’êtes pas prendra fin aussi, que vous l’aimiez ou non. Le désir d’être mène a des conditions dégradantes, telles que le besoin de manger, de dormir, et de se réveiller, etc., encore et encore. En vérité, votre véritable nature n’a pas de mesure. Elle est sans couleur. Vous ne saurez jamais que vous êtes mort. Comment la mort peut-elle être expérimentée quand il n’y a pas de mort ? La conscience ne restera pas, que cela vous plaise ou non. Quoi que vous ressentiez du corps, cela ne durera pas. Quand vous réalisez en méditation qu’il n’y a rien, qui a connaissance de ça ? Quand la connaissance disparaît, est-ce la mort ?

Tant de noms ont été donnés à la conscience présente dans le corps humain. Cela ne se trouve pas dans le monde objectif. Cela n’est connu de personne. C’est transcendantal. Une personne sur un million le réalise. Elle réalise sa propre naissance. Elle a connaissance que là où il y a la conscience, il y a le monde. Ils vont ensemble. La conscience pure, par laquelle nous faisons l’expérience d’être, est le Sadguru. Ce ne peut être expérimenté objectivement.

Tous les êtres ont le besoin de poursuivre leur existence. C’est entretenu par les cinq sens. Dans le but de l’entretenir, différentes activités sont menées. La dévotion portée à la conscience est son aliment. C’est notre premier amour. C’est la seule chose digne d’amour. Elle est de la nature du Soi. On doit le percevoir directement. Répétez silencieusement : « Guru, Guru, Guru. » Au final, la conscience se dissoudra en elle-même. Vous pourriez perdre votre prana ou votre corps, mais pas la connaissance du Soi.

Le sommeil profond est reposant parce que la connaissance n’est pas là. Le souvenir d’être un homme ou une femme appartient au corps. Il n’y a plus besoin de rien une fois que le corps est oublié. À moins de comprendre votre état d’être présent, vous ne comprendrez pas votre véritable nature. Quand vous lâcherez la sensation d’être un corps, votre individualité deviendra la totalité. Une fois que le corps subtil (la conscience-germe) est réalisé, il devient universel. Tous les noms sont donnés au manifesté. Le monde et Brahman ne sont pas séparés. La lumière de la conscience est appelée le monde. C’est la conscience manifestée qui connaît le monde à travers elle. On la nomme « les pieds du Guru », et elle est vénérée.

Dans une première étape, on devrait s’isoler et s’asseoir pour s’intérioriser, en portant l’attention sur notre propre conscience – le Guru. Pendant l’état de veille, n’oubliez pas que vous êtes pure conscience. Il doit être fermement établi que « Je suis » est antérieur à tout ce que je vois. Vous réaliserez alors que vous n’avez jamais rien fait, et ne ferez jamais rien.

Quand les émotions s’apaisent, il n’y a plus le besoin d’aller quelque part. L’intellect machiavélique ne vous apportera aucune satisfaction. La juste discrimination et la foi sont essentielles. L’entière existence du monde est en vous. Tout comme l’araignée forme une toile de sa salive, l’univers est formé de votre propre lumière. C’est une servitude que de croire que vous vivez dans la lumière du monde. C’est complètement l’inverse.

Toutes les actions prennent place avec le support des mots (concepts mentaux). Celui qui se trouve dans la vacuité du corps subtil s’éveille s’il se réalise par les mots. Qu’est-ce que le corps subtil et quand vient-il à exister ? C’est Cela par quoi nous percevons « Je suis ».

Il n’y a pas d’autre Dieu que le dévot. En tant que Dieu, il est conscience. Vous le prenez pour un corps et êtes convaincu qu’il mourra. L’univers est fabriqué par votre seule conscience. Portez attention constamment à votre véritable nature. Si cela n’est pas facile, répétez : « Guru, Guru, Guru. » Celui qui est sans peur ne meurt pas.

 
Nisargadatta Maharaj
Nirupana 67

Nirupana 66 vijnana – la connaissance directe

méditation avec sri nisargadatta maharaj

 

 

Ne touchez pas à celui qui en ce moment écoute en nous. Laissez-le tel qu’il est. L’idée « Je suis le corps » est ignorance. Alors que vous étiez enfant, de nombreux et coûteux vêtements vous ont été achetés, mais ils ne servaient plus à rien quand vous avez grandi. Les plaisirs du corps ne sont plus utiles quand vous transcendez le corps. Votre vraie nature est la conscience. Considérez la conscience en tant que le Guru et vénérez-la. Faites ce qui doit être fait sans attente. Dites : « Je suis pure conscience lumineuse » et soyez absorbé en elle. Vous êtes de la nature de Dieu. Tous les divertissements, tels que le travail, la famille, etc., vous sont proposés pour passer le temps.

Soyez en amitié avec votre propre conscience. Elle pourvoira à tous vos besoins. Votre existence est comme un rêve de lumière du jour pendant le sommeil. Dans ce rêve, le mental crée un monde. Ce monde est faux, cependant il apparaît comme très vrai. Il est vu au travers de l’ignorance. Retournez au point d’où vous émergez.

La religion sous-entend un code de comportement dans la vie quotidienne. La véritable religion explique la nature de ce comportement. C’est la religion du Soi. Si vous acquérez de la richesse, utilisez-la dans un domaine en relation avec la spiritualité. Personne ne veut vraiment connaître qui il est. Si vous pensez être le corps, vous en supporterez les conséquences. Une fois établi dans votre état naturel, vous pourrez poursuivre les activités du monde. Tant que le corps est présent, il y a un temps pour les activités spirituelles. Une fois que le corps est parti, cela ne peut plus se faire. La plus haute religion est d’être en quête de sa vraie nature et de s’y stabiliser. Quoi qui puisse être fait par la conscience identifiée au corps, cela sera imparfait. Quelle sera la forme de votre conscience après le départ du corps ? – Personne ne pense à cela. L’ensemble des phénomènes est appelé maya. Pour parler vrai, personne n’a une forme qu’il peut dire être la sienne. Si ceci est compris, l’état éternel de Paramatman est atteint.

La nuit sous-entend l’obscurité et l’ignorance. Cependant, dans le sommeil profond, la sensation « Je suis » est présente. Elle est appelée Dieu. Elle apparaît dans l’ignorance. L’état de veille est l’éveil de l’ignorance. Quoi qu’il arrive, cela passera. Celui qui perçoit cela est sans mouvement. En lui, il n’y a pas d’obscurité, pas de lumière, pas de direction. Il EST seulement. Rendez-vous à la conscience par laquelle vous avez connaissance d’être. Donnez pleine satisfaction à la conscience. Adorez-la. Gardez foi en elle, est méditation. Ne regardez pas de-ci, de-là. La conscience est lumineuse et sans forme. Elle est de la nature de l’amour. Êtes-vous en train d’écouter tout ceci en étant identifié au corps ? Ou bien est-ce la conscience pure qui écoute ? Dieu est comblé par celui qui vit dans cette méditation. Alors le dévot et Dieu ne sont pas différents. Restez avec l’impression « Je suis parfait, je ne veux rien ». Par une adoration non duelle, le Principe divin est honoré et la perfection est réalisée.

L’ignorance et la connaissance disparaissent toutes deux dans l’Absolu. Reste le témoin. Ceci est appelé vijnana – la connaissance directe. Tant que la conscience est là, différentes sensations sont présentes. Tous les attachements viennent de là. Quand il n’y a pas la conscience, tout est en ordre. La véritable nature imprègne toute chose, et ainsi, elle est sans mouvement. La véritable nature ne peut être connue ; tout est connu à travers elle. Rare est celui qui peut réaliser Cela, à travers quoi tout est vu.

Nisargadatta Maharaj

dimanche 15 octobre 1978

Nirupana 66 extrait de ” méditations avec sri Nisargadatta Maharaj” éd. Aluna

Nirupana 65 – Dieu se vénère Lui-même

Dieu se vénère Lui-même

Vous êtes habitué à la forme corporelle. Aussi, quand vous expérimentez le sans forme pendant la méditation, cela vous fait peur.

Le corps subtil est créé spontanément. Vous faites l’expérience d’être, à travers lui. Cinq moyens de connaissance (le toucher, l’ouïe, la vue, le goût, l’odorat) sont créés de la même façon. Le petit enfant grandit et, s’il est inspiré, atteint la condition divine. Pour disposer des qualités requises, un terrain propice doit être mis en place intérieurement. Les écritures ont prescrit des pratiques dans ce but.

En récitant le mantra, vous accédez au corps subtil. L’espace est créé au travers du corps subtil. La suite des décors arrive alors. Il n’y a pas d’espace avant votre naissance. L’espace contient le monde. L’Absolu est antérieur à l’espace.
La caractéristique du corps subtil est la conscience pure, votre présence. Vous devez vous y tenir.

L’adoration signifie satisfaire votre vraie nature. Cela ôte les impuretés. À travers cela, Dieu rencontre le dévot. Ce dernier réalise alors qu’il n’est pas le corps. Tout comme il y a le sucré dans le sucre, le salé dans la mer, il y a l’amour du Soi dans le corps. Le panorama du monde est contenu dans votre corps subtil.

La croyance que Dieu est plus grand que le Guru est une erreur. Le regard béni des sages est de bien plus grande valeur que les idoles que vous contemplez dans un temple. Béni est celui qui est baigné de dévotion.

Celui qui va au-delà de la conscience identifiée au corps et devient un avec le Soi, est un sage.

La parole est l’instrument de base que nous avons. Le nom de Dieu, le mot lui-même, devient de nature divine. Le nom d’un lieu saint, lui- même, devient de nature identique à ce lieu saint. Votre parole est de nature divine. Votre discours germera par la répétition du mantra et votre parole deviendra la parole de Dieu. La parole du Guru est aboutie. Elle ne change pas. Ceci doit être une conviction pour vous. Il faut s’en rappeler sans cesse. Alors que votre comportement s’adapte à votre pa- role, il donne de la valeur à votre parole. Votre parole devient la parole de Dieu. Ne l’utilisez jamais pour blesser quelqu’un. Alors que vos mots deviennent purs, la connaissance coulera au travers d’eux. Les mots s’écoulent de votre mental conformément à votre qualité. Quand vous récitez le mantra, la force vitale modèle sa forme sur la signification du mantra. Des visions sont créées. La parole pure coule comme le Gange, lavant les misères des autres.

Transmettre à un jiva mortel la compréhension qu’il est immortel, est comme transmuter de l’argile en or. Ceci est le propos de la sadhana. Il convient d’être présent et vigilant. Vivre en accord avec les conseils validés est signe d’une présence éveillée. Vous continuerez d’agir, mais sans vous comporter d’une manière qui n’aurait pas de valeur. Ne vous identifiez pas au corps. Identifiez-vous au sans forme et remettez-vous- en à lui.

Offrez votre nourriture à Dieu et mangez-la comme le cadeau qu’Il vous fait. Vous serez béni. Où il n’y a pas de nourriture, il n’y a pas de force vitale (prana), pas de mental, pas d’intellect, pas de conscience. Vous pouvez parler uniquement s’il y a du prana. Sans prana, comment est l’Atman ? Atman est celui qui a connaissance de l’instant où le prana quitte le corps.

Celui qui vit en accord avec la parole du Guru n’expérimente pas la mort. Seul le prana va et vient. Celui qui pratique la dévotion, devient de la nature d’Atman. Il ne va ni ne vient. Atman a empli l’espace. Si Atman n’est pas présent, qui a conscience de l’espace ? Rare est celui qui voit les choses ainsi. Si vous prenez l’avis de quelqu’un, vous devez le suivre correctement. Quand Atman, Lui-même, est vu comme tout ceci, pourquoi espérer encore du fruit de vos actions ? Dieu se vénère Lui-même. Une fois que votre parole est purifiée, ne l’utilisez jamais pour blesser quelqu’un car elle aura d’autant plus de puissance. Psalmodiez le mantra continuellement, sans désir. Vous comprendrez que tout arrive spontanément. Ainsi, il n’y a aucune raison d’éprouver de la fierté pour ce qui est naturellement là.

Nisargadatta Maharaj

jeudi 12 octobre 1978

Extrait de “méditations avec Sri Nisargadatta Maharaj” aux éd. Aluna

Nirupana 64 – Cela qui transcende le temps

nisargadatta nirupana

Être présent à notre sensation d’être est méditation. Nous avons compris qui nous sommes; restez-y présent. À moins que l’intellect ne le comprenne, le cœur ne l’acceptera pas. Soyez toujours conscient que vous n’êtes pas le corps, vous êtes sans forme. Avez-vous connaissance de comment vous étiez avant d’acquérir un corps ? Cette connaissance se présente à vous pour ôter la conscience identifiée au corps. Votre corps n’est pas la forme du Soi. Penser que le corps est sa propre forme, est l’ego. Celui qui saisit ceci devient Brahman.

Le mantra du Guru devrait être répété continuellement. Avec de la pratique, même le poison peut être digéré. Essayez de prendre l’habitude de vous asseoir en méditation. Augmentez ce temps d’une minute par jour. Il n’y a rien d’impossible dans ce monde si vous êtes déterminé. Le monde phénoménal est fait de votre propre force vitale. Rien n’est impossible pour elle.

Les rituels se poursuivent tant que vous n’avez pas connaissance de qui vous êtes. Il est facile d’être quelqu’un d’autre, mais être de la nature de Paramatman est très difficile.

C’est de l’ignorance que de penser que vous êtes un être humain qui subit les lois karmiques. La conscience est recouverte par le corps. Il en est ainsi par ignorance. C’est par elle que nous connaissons que nous sommes. Puisque vous n’êtes pas la forme corporelle, c’est une illusion de penser que vous allez mourir. Notre véritable nature est celle de Celui qui connaît la conscience présente dans le corps. Nous sommes Ce qui a connaissance de la conscience, sans mots.

De nombreuses actions sont menées par l’acquisition des savoirs du monde. Cependant, cela n’est pas la connaissance de notre propre nature. Il faut comprendre que notre vraie nature est sans activités, au- delà de la naissance et de la mort. Cela, qui connaît la conscience, est immuable. Ce que nous pouvons connaître au travers de la conscience n’est pas notre véritable nature. C’est changeant. Ce qui est connu sans avoir à connaître, ne change jamais. Cela qui est vrai, est éternel. Ce qui est éternel est la Vérité.

La conscience est Dieu. La conscience, le monde et Dieu sont liés au temps et, par conséquence, sont temporaires. On peut dire que Dieu est de la nature de l’univers. De toute manière, ce qui est vu ou senti finira un jour. Votre véritable nature n’est ni vue, ni sentie. D’où le fait qu’elle n’est pas liée au temps. Un être sur des millions connaîtra ceci.

La conscience qui s’est prise pour le corps est l’ignorance. Celui qui a connaissance de ceci est éternel. Il n’a pas de contrat avec la vie. Il est pure non-dualité. Après avoir entendu ceci, voyez où vous êtes. Votre véritable nature n’a pas l’expérience de la veille et du sommeil. Dans un premier temps, vous devez réaliser que vous êtes la conscience. Ensuite, que vous ne l’êtes pas non plus. Notre conversation est de la connaissance matérielle. La caractéristique de ce matériel est la conscience. La conséquence de l’essence de nourriture est la sensation d’être. Le corps est un objet. Vous n’en n’êtes pas un.

Celui qui est purifié est Dieu. Le jiva est essence de nourriture. Réaliser que « Je ne suis pas le corps » met fin à la connaissance objective, telle que « Je suis comme ceci », etc. Ce qui est important, c’est la discrimination entre ce qui est transitoire et ce qui est éternel. Ne courez pas après les concepts. N’essayez pas d’être ce que vous n’êtes pas. Autrement, vous serez à nouveau ficelé dans des concepts. N’acceptez aucun compliment. Ne vous qualifiez pas. Vos actions et leurs résultats ne sont ni vrais, ni éternels. Rare est celui qui, sans être illusionné par la forme physique, saisira ceci. Il a alors connaissance que le monde est né dans sa conscience.

Ne soyez pas déprimés. Prenez courage. Reconnaissez tout ceci et poursuivez votre vie quotidienne. Vous comprendrez que la souffrance est comme un jouet d’enfant. La première chose que chaque être ressent est qu’il est. C’est temporel. Celui qui a cette connaissance est éternel. Ce qui s’élève, disparaît aussi. La connaissance prend fin tranquillement et tout est en paix. Vous êtes Ce qui connaît « Cela qui transcende le temps ».

Cela qui est intemporel est connu de vous assurément, mais vous ne prenez pas le temps de discriminer. Cela, qui n’est pas connu du mental, est présent avant la perception « Je suis ». La naissance du mental peut être appelée la naissance de Dieu ou Brahman – le manifesté. L’influence de Brahman, la création, est très complexe. Seul le Sadguru peut l’enlever. Aussi, accrochez-vous à la parole du Guru. Alors, vous ne serez plus malmené par cette influence. Affirmez que vous êtes Dieu. À travers Lui, allez au-delà de Lui. Tout ceci est connaissance matérielle. Rappelez-vous que vous n’êtes pas un objet. Celui qui est antérieur à toute qualité, antérieur à la sensation « Je suis », est intemporel. Il est ni grand, ni petit. Celui qui saisit ceci laisse tomber toute idée de mérite et devient le plus petit des petits. La conscience identifiée au corps est une misère. Celui qui conserve des doutes au sujet du Guru ne trouvera la paix nulle part.

dimanche 8 octobre 1978

Extrait de ” méditations avec Sri Nisargadatta Maharaj” aux éd. Aluna

Nirupana 63 – « Je suis » est un rêve

rêve Nisargadatta Maharaj

« Je suis » est un rêve. Quand nous percevons « Je suis », l’espace se crée et le monde avec. Vous dites que le monde est plus ancien que nous. Quoi qu’il en soit, il ne peut être plus ancien que notre conscience.

Méditez sur votre propre conscience. Soyez totalement présent à cela. Rappelez-vous que la mémoire de votre existence vous est apparue soudainement, sans demande. Méditez sur Cela, veut dire être un avec Cela. Suivre les pensées concernant votre bien-être est une idée fausse. Penser que vous êtes éveillé est aussi une idée fausse. Tous ces concepts sont présents uniquement quand « Je suis » est présent.

L’expérience de Dieu survient dans un état de maladie. Le monde pittoresque apparaît dans un état de maladie. Cela ne durera pas. Il n’y a pas de Vérité là-dedans. Seul « vous » êtes vrai quand vous reconnaissez cet état de maladie. Celui qui est présence pour cette Vérité est parfait. Celui qui saisit cette Vérité nue est au-delà du connu. Le dernier mot des Écritures est le silence. Alors, il n’y a plus conscience de « Je suis » ou « Je ne suis pas » (Maharaj veut dire que le principe « Je suis » est comparable à une maladie. Le non manifesté, sans qualité, est au- delà de cela).

Quand l’eau s’évapore ou quand le feu s’éteint, cela signifie-t-il qu’ils meurent ? Quoi que ce soit de visible doit disparaître. Peut-il s’y trouver la Vérité ? Lâchez la totalité des concepts malsains et restez tranquille.

Quand vous serez convaincu que vous avez dépassé le besoin de votre conscience, vous n’aurez plus besoin de venir ici. Il n’y a ni création, ni dissolution sans le Sadguru. Celui qui a connaissance de ceci atteint le même état. La parole du Guru est notre véritable nature. Ce japa-ci est à répéter sans mots. La parole du Sadguru est votre véritable identité. Ce qui reste une fois que tout s’est éteint, est votre vraie nature.

Ceux qui vénèrent le Sadguru en tant que personne humaine, le font pour des motifs de réalisation mondaine. Il ne s’agit pas d’une dévotion pour la connaissance. Les cinq éléments et le reste, à savoir le nom, la forme, etc., disparaîtront. Ce qui reste n’a pas le sens d’une dualité telle que « Ceci c’est mon Sadguru, et ceci c’est moi ». Il n’y a pas d’autre soutien à la manifestation et à la dissolution du monde que le Sadguru.

Cela, qui est antérieur au monde, n’a pas d’identité. Ni Il est, ni Il n’est pas. Votre conscience est la lumière du Guru, les pieds saints de Sri Guru. C’est votre vraie nature. Même si vous êtes un mendiant, rappelez-vous bien que la parole du Guru et vous êtes un et même. Les yeux voient, mais ce qui voit véritablement est le Sadguru intérieur. C’est la conscience. C’est le Soi parfait.

Le corps est amené à mourir. Celui qui a connaissance du corps, est- il connu du corps et du prana ? La conscience, qui illumine, est ce qui connaît. C’est le parfait Brahman, la parfaite félicité, l’amour-dévotion, et votre véritable nature. Soyez au service de cette conscience, mais ne la prenez pas pour le corps. Ne négligez pas le corps pour autant. Il contient la pure conscience – le Sadguru. C’est l’amour du Soi. C’est le nectar des pieds saints du Sadguru. Notre véritable nature, la félicité ininterrompue, doit être découverte. Le respect envers le Sadguruest identique au respect envers notre conscience. N’en est-il pas ainsi ? Cela, par quoi vous éprouvez « Je suis », est le même par Lequel le monde avec ses cinq éléments et les êtres vivants sont créés.

Les pieds bénis du Sadguru sont identiques à votre conscience. C’est identique à votre sensation d’être. Vous devez réaliser leur geste pur. Alors, tout ce qui vous apparaîtra sera pur et sanctifié. Pour faire disparaître l’ignorance, tenez-vous, sans dualité aucune, au pieds bénis du Sadguru. Restez dans votre état naturel sans rien faire. Vénérez ce qui se trouve dans le corps et vous donne votre sensation d’être. Par votre dévotion, le monde s’élèvera.

Pourquoi les gens vivent-ils tant de misères ? N’est-ce pas pour la conscience ? N’est-elle pas ce que nous chérissons le plus ? Quoi que vous fassiez, c’est par amour de la conscience. La connexion avec Paramatman est très difficile. Cela prend un temps énorme pour qu’Il perçoive « Je suis ». Ne ratez pas cette opportunité en tant qu’être humain. Ne quittez pas les pieds bénis du Sadguru, il est rare de trouver un jnani qui soit impatient de la fin du temps.

Nisargadatta Maharaj

dimanche 24 septembre 1978

Extrait de “Méditations avec Sri Nisargadatta Maharaj” aux éd. Aluna

Nirupana 61 – La vision parfaite est sans regard

nirvana vision nisargadatta

La manifestation implique la conscience. Elle est sans forme. Le mental est sans forme. Quand il n’y a pas de corps, il n’y a pas de forme. Actuellement, vous êtes pure conscience dans le corps. C’est la perception de votre propre existence. C’est plus subtil que l’espace.

Même dans le cas de « grandes » incarnations, il n’y avait aucune sensation de « Je suis », avant l’incarnation. Parabrahman, dans sa véritable nature, n’a aucune connaissance de Son existence. Sri Rama était Parabrahman, cependant son Guru a dû lui transmettre la connaissance du Soi. Qu’est-ce que cela signifie quand quelqu’un prétend avoir choisi ses parents, ou bien proclame être une incarnation ? Quelle preuve donne-t-il ? Une telle personne est ignorante. Quand il n’y a pas de corps, il n’y a pas de connaissance.

Le verbe implique le prana, la force vitale. La nourriture pour le prana est le corps, la conscience est connaissance. C’est l’assurance de votre existence. C’est Brahman. C’est le verbe. C’est la vibration de la manifestation.

Celui qui inflige un châtiment et celui qui souffre de ce châtiment sont la même conscience. Celui qui punit est identique à celui qui reçoit la peine. Pour pouvoir évoquer cela ouvertement, il est nécessaire de n’avoir aucun doute sur sa vraie nature.

La racine de la souffrance est en lien intime avec le prana. Il est difficile de supporter votre sensation « Je suis ». Votre existence, la présence de Dieu Lui-même, est souffrance. Toutes les activités mondaines sont menées pour supporter cette souffrance. Quand il y a une perturbation dans le corps, ayez le courage de dire : « Dieu (conscience), maintenant va-t-en ! »

C’est uniquement après la naissance que certains deviennent ingénieurs, scientifiques ou docteurs et, de la même manière d’autres deviennent sâdhu, jnani et yogis. Toutefois, qu’en serait-il s’il n’y avait pas de naissance ? Ce qui est appelé naissance est empli d’une infinité d’univers. Vous pouvez méditer sur tout, cela se manifestera devant vous. En qui le monde rêvé est-il créé ? N’est-ce pas en vous ?

Vous n’êtes pas pour autant libre du concept qui vous assure que vous vivrez de grands bonheurs dans le corps humain. La force vitale dans le corps est conscience – l’Atman. La nature essentielle de Krishna est la même que la vôtre. Celui qui agit le corps ne peut être perçu.

Vous devez écouter sans les sens corporels. La véritable nature de celui qui écoute est le Soi. C’est votre véritable nature. Utilisez votre conscience pour l’adoration. Les rituels sont là pour la satisfaction du mental. Il n’y a aucune expérience du mental dans l’adoration du Soi.

Beaucoup de choses sont vues quand les yeux sont ouverts. Cependant, avec les yeux fermés, ce qui est vu est le lieu où tous les yogis sont allés. La vision parfaite est sans regard. Tant que vous souhaiterez avoir une réussite dans la vie pour le confort du corps, rien ne pourra être accompli. Tous les chercheurs ont ultimement fusionné avec la force vitale. Le mouvement de la force vitale porte des noms tel que Brahman. Une particule de conscience est aussi l’océan de conscience. L’état du Soi est sans dualité. Mon discours et votre écoute n’impliquent pas la présence de deux Dieux. Cela veut dire que je parle à moi-même. Dieu n’a pas à apprécier les fruits d’actions vertueuses ou la souffrance résultant de mauvaises actions. Celui qui ne se considère pas lui-même comme Dieu ne peut en faire l’expérience. Jusqu’à ce que votre conscience soit parfaitement comblée, elle doit être adorée par le mental, puis sans le mental (l’adoration sans le mental signifie un état sans pensées, en tant que pure conscience). Comment le Guru offre-t-il sa grâce ? Quand il parle de son expérience, sachez qu’il s’agit aussi de la vôtre. Cela doit être compris jusqu’à la plus grande conviction. L’excès de contemplation est comme une agitation. Cela crée un poison à partir du nectar de la connaissance. Le poison est l’ego. Il doit être mâché par les pensées justes.

Celui qui n’a pas d’assurance dans la connaissance directe, doit pratiquer la dévotion. C’est le propos de la vie. C’est aussi le rappel de la parole du Guru. Ne cessez pas de vous rappeler que vous n’avez ni naissance, ni mort, ni bonnes ou mauvaises actions, vous n’êtes pas le corps, vous êtes éternel. Pratiquez la dévotion avec le mental. Où que vous portiez votre attention, le Sadguru est là. Ayez foi dans Sa parole.

Nisargadatta Maharaj

dimanche 17 septembre 1978

Extrait de “méditations avec Sri Nisargadatta Maharaj” aux éd. Aluna

Nirupana 60 – le lieu de rencontre du manifesté et du non manifesté

manifesté non manifesté Nisargadatta

Votre ancienne identité s’en ira, et vous parlerez à partir d’une nouvelle identité, mais sans vous prendre pour ceci ou cela. Vous ne saurez rien de cette nouvelle identité qui parlera spontanément.

Voici une jolie fleur ; qui est responsable de sa croissance ? Là où il y a force vitale, il y a mouvement. Ce qui se manifeste tendrement et délicatement dans la fleur, est ce qui parle aussi au travers de ce corps. Dans le cas de la fleur, ça ne parle pas, mais ça montre que « c’est ». C’est à la fois manifesté et non manifesté, et cela imprègne tout. Il y a un précieux échantillon de la force vitale infinie en vous. Vous vous immergerez dans Cela. Vous ne pourrez pas Le voir. S’immerger ne veut pas dire mourir.

Le mental est occupé par les pensées générées par ses principaux concepts. Chaque être s’identifie à son corps. Un rare être humain sur un million s’identifie à Dieu. Le prana s’appuie sur la nourriture et tout s’exprime au travers de la puissance du prana. La conscience surgit quand le prana et l’essence de la nourriture sont mêlés. C’est la source d’inspiration « Je suis Brahman ». Atman ou « Je » est sans forme. Les arbres poussent haut par la puissance du prana. Sans la combinaison de la nourriture et du prana, il n’y a pas de conscience. Je ne suis ni la nourriture, ni le prana; je suis là uniquement quand ils s’unissent.

Les gens conversent au sujet de Dieu et de Brahman (le principe de manifestation). Ce n’est pas ce que je fais. J’évoque ma propre réalisation.

Cette connaissance vient du point de rencontre du monde et de Cela qui est antérieur au monde. C’est le lieu de rencontre du manifesté et du non manifesté. Cela doit être examiné avec attention. Ceux qui ont l’impression d’avoir compris, n’ont rien compris du tout (cela ne peut pas être conceptualisé.)

Les pensées apparaissent dans le mental sans être appelées. Elles vont et viennent. Quelque part quelqu’un meurt. Les gens se rassemblent. Quelles pensées sont présentes dans le mental de ces gens ? Le silence de celui qui est décédé a enterré le mental de ceux qui sont présents.

Alors qu’une action est effectuée par l’intermédiaire du corps, la sensation d’être l’auteur est ignorance. Vous vous comportez en fonction de l’image que vous avez de vous-même. Ce n’est pas la vérité. La conscience est présente pour une certaine période. On l’appelle le contrat d’expression de la vie, connu aussi comme le temps. Finalement, tout ceci disparaîtra.

La conscience dans le corps est l’expérience « Je suis ». Cette expérience n’appartient pas au corps. Elle appartient uniquement à la faculté de connaissance. Le corps n’expérimente rien. La conscience, présente dans le corps, est votre véritable nature. Elle n’a pas de forme. Une personne s’identifie à son corps et va ainsi. « Rien ne se passe réellement » – ceci sera compris si vous restez en compagnie de la conscience. En bonne compagnie (satsang), les pensées erronées sont remplacées par des pensées justes. Le jiva se purifie en réalisant sa véritable nature. Jusque là, l’impureté au sein de la forme corporelle est son seul domaine. En bonne compagnie, les pensées impures sont détruites ; le monde, de même, est nettoyé par le soleil.

Bhagavan veut dire le Lumineux. C’est la conscience qui nous fait sentir que nous sommes. Là où il y a dévotion, il y a conscience. Est-ce que le corps a de l’amour pour lui-même, ou est-ce la conscience présente dans le corps qui a de l’amour pour elle-même ? L’amour signifie la dévotion et la dévotion signifie l’amour, Dieu est ainsi. Quand l’ignorance est détruite, et que la conscience est libérée, le dévot devient Dieu. Il est nécessaire de contempler ce qui est entendu. Celui qui aime le Guru, s’aime lui-même. Rappelez-vous de ce que vous avez entendu.

Le Guru passe son temps à répéter tant de choses, mais restent-elles en vous ?

La conscience dans le corps est la représentation de Dieu. Si la conscience n’était pas perçue au réveil, vous ne pourriez mener aucune action. La perception « Je suis », que vous avez au réveil, est la sainte vision de Dieu. La conscience était minuscule à son réveil, mais ô combien infiniment sa lumière s’est-elle répandue ? Elle prend en compte toutes choses, réelles comme irréelles. Si vous accueillez cette conscience, vous connaîtrez votre infini. Elle est votre Guru. Elle est votre vraie nature.

Vénérez la conscience qui est antérieure à toutes choses. Mettez votre foi en elle. Jusqu’à ce moment, vous serez insatisfait et malheureux. Ayez la conviction d’être Dieu. Ne bavardez pas à ce sujet avec d’autres. Il n’est pas nécessaire d’annoncer votre éveil. Les gens se rendront compte que vous avez atteint la connaissance du Soi.

Nisargadatta maharaj

jeudi 14 septembre 1978

Nirupana 60

Extrait de “Méditations avec Sri Nisargadatta Maharaj” éd.Aluna

Nirupana59 – Dévotion

nirupana 59 Nisargadatta Maharaj

Des bâtons d’encens variés donnent différents parfums. De la même manière, le corps renferme différents ingrédients. Le comportement d’une personne résulte des trois gunas. Il s’agit de Sattva – la connaissance ; Rajas – le mouvement ; et de Tamas – la consolidation et l’inertie. Le comportement donne la tonalité de bons ou mauvais résultats. C’est ce que l’on nomme la destinée.

Vous avez la connaissance d’être. Contemplez-la. Ne méditez sur aucun objet. Faire pénitence est une forme de méditation. La destinée du jnani est l’univers dans son entier. Vous connaîtrez cela au travers de la méditation. Une fois que vous aurez connaissance de la conscience, vous ne vous identifierez plus au corps. Je sais que j’ai un corps, mais le corps n’est pas « Je ». On peut se rappeler son enfance, mais redevient- on un enfant pour autant ? Seule la mémoire est là. De la même manière, après la réalisation, vous avez connaissance de ne pas être le corps, alors que le corps est encore là. Vous serez avant d’être. En raison de Dieu, le concept « Je suis » a été créé. Je sais que Dieu peut quitter le corps. Cela signifie que j’existe antérieurement à Dieu. Dieu signifie le prana. Ceci est à l’opposé de ce que pensent les gens identifiés au corps. Ils pensent que Dieu existait avant eux et qu’ils sont venus après. La conscience pure est appelée Dieu. Comment Dieu peut-il me tuer ? Il quitte simplement le corps. (Maharaj dit que la conscience dans le corps est Dieu –Iswara – brahman manifesté. Il est identique à prana – la force vitale.

Quoi qu’il en soit, « Je » en tant qu’Absolu – Paramatman est antérieur et au-delà de cela).

Quand on réalise cela, on est libéré, on lâche les affaires du monde. Voici la Réalité telle qu’Elle est. Ceux qui obtiennent la libération, mais qui ne poursuivent pas une dévotion au Guru, ne sont pas utiles aux gens communs. Ils ne sont pas connus des gens communs. Ceux qui, après la libération, poursuivent les pratiques dévotionnelles, ont leur présence qui perdure même s’ils n’existent plus physiquement. Après la réalisation du Soi, quand la conscience identifiée au corps s’en est allée, il n’y a plus de nouveau besoin de confort ; on devient une « non- personne » et en devenant cela, on disparaît. Un Guru n’est d’aucune utilité tant qu’il n’y a pas une foi et une dévotion totales. Est-ce que les chercheurs, qui partent dans les Himalaya et trouvent leur salut, sont utiles aux autres ?

Bien des fois, un grand roi est venu et parti ; les gens l’ont oublié. Ceux qui pratiquaient la dévotion au Guru étaient profitables aux gens, et les gens sont fidèles à de tels sages encore aujourd’hui. Il n’y a pas de plus grand don que d’offrir la connaissance du Soi. Celui qui la reçoit devient identique à celui qui l’offre. Ce n’est pas le cas des autres pré- sents du monde. La dévotion doit être présente chez celui qui donne la connaissance.

Même quand le Guru est vénéré dans une représentation de pierre ou de terre, cela porte des fruits. N’abandonnez jamais la dévotion portée au Guru. Son essence se manifestera à travers nous. C’est toute la grandeur de la dévotion au Guru. Ceux qui ont été dévoués à la libération sont devenus immortels dans la mémoire des gens. On ne devrait jamais oublier d’adorer le Guru (la conscience).

Le paiement en retour, à celui qui donne la connaissance du Soi, ne pourra jamais être remboursé. Il est juste possible d’offrir une dévo- tion continue et de partager son enseignement avec d’autres. Là où il n’y a pas d’instruments, pratiquez une adoration mentale et chan- tez des chants dévotionnels. Pourquoi pratique-t-on le Guru-bhajan ? C’est pour élever le monde. Par une telle pratique, on atteint la même condition que le Guru. (Après la réalisation du Soi, le processus d’enseignement doit se poursuivre au profit des autres). Dieu est identique à la connaissance de Soi, ne vous servez pas d’autres concepts. Ne relâchez jamais la dévotion portée au Guru.

Sri Nisargadatta Maharaj

dimanche 10 septembre 1978

extrait de “Méditations avec Sri Nisargadatta Maharaj” éd. Aluna

Nirupana 58 – La conscience est Brahman

nirupana 58 Nisargadatta

Pourquoi appelle-t-on un dévot, un dévot ? Parce qu’il n’a de soin que pour Dieu, qu’il a pour contemplation Dieu. Les autres sont dans l’anxiété de leur vie quotidienne. Tous sont fixés sur ce qui se passe dans leurs affaires courantes. Rare est celui qui a un réel désir de connaître Dieu. Pour celui qui a la connaissance suprême, il n’y a pas d’autres pensées que Dieu. Alors, C’est à Dieu que revient la responsabilité de subvenir au besoin quotidien du dévot.

Brahma, Vishnu et Shiva, ne peuvent pas conserver éternellement leur forme présente. Dans ce sens, ils sont illusoires. L’expérience qui est connue au travers des sens est illusoire. Celui qui a connaissance de cela est éternel.

Le Guru illumine votre nature véritable. Celui qui considère le corps comme sa véritable nature, ne peut pas le faire. Quel est l’instrument de dévotion et d’adoration ? C’est la conscience qui est présente dans le corps. Elle doit être appelée Dieu ou Guru et honorée. La conscience est Brahman. Méditez sur cela est tout ce qu’il est nécessaire de faire (au- cune autre pratique n’est requise). Contemplez et méditez sur le Guru. Il n’y a pas d’autre Dieu. C’est une vénération non duelle. Dans cette sorte de dévotion, Dieu, qu’il soit avec qualités ou sans qualités (mani- festé ou non manifesté), avec tous ces noms, est de la nature du dévot. Où se trouve Dieu, il y a un dévot ; où se trouve un dévot, il y a Dieu. Il n’y a pas de dualité. À moins que vous n’acceptiez ceci et que vous vous y immergiez, vous ne pourrez comprendre. À moins qu’un individu plonge dans l’eau, il ne pourra nager. La dévotion fait ressentir la nature de Dieu. En fait, leurs deux natures sont une seule et même. S’il n’y a pas la conscience, qui peut dire : « C’est ou ce n’est pas ? »

Combien de chercheurs sérieux, parmi ceux présents actuellement, utiliseront cette vie transitoire pour chercher Dieu ? Méditez sur Celui qui prend note du monde phénoménal et passager. Quand le dévot est devenu de nature identique à Dieu, il s’abandonne à Lui. Dieu prend soin de lui. Ses besoins sont assurés. Qui nourrit le fœtus ? Qui génère le lait dans le sein maternel ? Quand les dents apparaissent, la nourriture n’est-elle pas là ? Ceci est la sorte de foi nécessaire pour un véritable dévot. Il vit avec une conviction inébranlable. C’est une posture pure, comme celle de l’enfant. Est-ce qu’un tel dévot mendiera pour combler des désirs ? En paix, Il dira : « Je suis Cela. » Il est béni par l’expérience de l’enfant. Il n’a pas de peur. Comment pourrait-il encore s’inquiéter ?

Quand les choses deviennent insupportables, répétez : « Guru, Guru, Guru. » Il vous montrera à la fois sa nature avec et sans forme. Par la dévotion au Guru, Dieu devient désireux de Se manifester. Si même après avoir écouté tout ceci, quelqu’un ne vénère pas Dieu, que faire ? Votre conscience est la représentation de Dieu. Par la dévotion, elle devient l’infini Brahman.

Nisargadatta Maharaj

dimanche 3 septembre 1978

Nirupana 58 extrait de ” méditations avec Sri Nisargadatta Maharaj” aux éditions Aluna