À cause de l’influence de maya, chacun dit : « Je suis le corps. » En fait, il n’y a pas de maya (elle est illusoire). Elle rend un individu fier de son corps. Le corps et ses comportements sont éphémères.
Parce que le mental en prend la responsabilité, cette vie mondaine doit être supportée. La compagnie du corps et du mental n’était pas là auparavant, et ne sera plus là dans le futur. Le corps contient la conscience pure, qui s’éclaire elle-même. Elle n’a pas de limite. Sous l’influence de maya, la conscience s’est identifiée au corps. Antérieurement à une telle croyance, elle est sans forme, libre de pensée, absolue. Une fois cette croyance adoptée, tout ce qui arrive est illusoire. La conscience est l’Absolu indifférencié. Une infime modification y crée le monde. Le Soi voit toutes choses, ressent toutes choses. Il a connaissance des mouvements du mental, mais il n’est pas le mental. S’il y a la conviction que vous n’êtes pas le corps, vous arriverez à la connaissance que le monde dans son entier est animé par votre propre connaissance.
Un concept s’est élevé dans l’Absolu, et ainsi est apparue maya. S’il y a expérience de tourments, il y a aussi nécessité de bonheur. Dans la conviction que vous n’êtes pas le corps, il n’y a pas d’expérience de bonheur ou de peine. Aussi longtemps que le mental est présent, la graine est là. Paramatman n’a pas de volontés.
Celui qui n’a pas d’expérience du mental, est véritablement silencieux. Est-ce que ceux qui font voeu de silence sont véritablement silencieux ?
Rappelez-vous sans cesse dans votre coeur qu’il n’y a pas d’autre Dieu que votre conscience. Ensuite, dans les faits, comportez-vous comme vous aimez.
Nisargadatta Maharaj
dimanche 18 février 1979
Extrait de “Méditation avec Sri Nisargadatta Maharaj” éd. aluna