Nirupana 93 – voeu de silence

voeu de silence Nisargadatta

À cause de l’influence de maya, chacun dit : « Je suis le corps. » En fait, il n’y a pas de maya (elle est illusoire). Elle rend un individu fier de son corps. Le corps et ses comportements sont éphémères.

Parce que le mental en prend la responsabilité, cette vie mondaine doit être supportée. La compagnie du corps et du mental n’était pas là auparavant, et ne sera plus là dans le futur. Le corps contient la conscience pure, qui s’éclaire elle-même. Elle n’a pas de limite. Sous l’influence de maya, la conscience s’est identifiée au corps. Antérieurement à une telle croyance, elle est sans forme, libre de pensée, absolue. Une fois cette croyance adoptée, tout ce qui arrive est illusoire. La conscience est l’Absolu indifférencié. Une infime modification y crée le monde. Le Soi voit toutes choses, ressent toutes choses. Il a connaissance des mouvements du mental, mais il n’est pas le mental. S’il y a la conviction que vous n’êtes pas le corps, vous arriverez à la connaissance que le monde dans son entier est animé par votre propre connaissance.

Un concept s’est élevé dans l’Absolu, et ainsi est apparue maya. S’il y a expérience de tourments, il y a aussi nécessité de bonheur. Dans la conviction que vous n’êtes pas le corps, il n’y a pas d’expérience de bonheur ou de peine. Aussi longtemps que le mental est présent, la graine est là. Paramatman n’a pas de volontés.

Celui qui n’a pas d’expérience du mental, est véritablement silencieux. Est-ce que ceux qui font voeu de silence sont véritablement silencieux ?

Rappelez-vous sans cesse dans votre coeur qu’il n’y a pas d’autre Dieu que votre conscience. Ensuite, dans les faits, comportez-vous comme vous aimez.

Nisargadatta Maharaj

dimanche 18 février 1979

Extrait de “Méditation avec Sri Nisargadatta Maharaj” éd. aluna

Nirupana 92 – Vous êtes antérieur à la pensée

Nisargadatta Nirupana

Vous êtes antérieur à la pensée. Comment les pensées pourraient- elles apparaître si vous n’étiez pas là avant elles ? Vous êtes antérieur à l’état de veille. Il vous arrive le matin, s’active la journée et dort la nuit. Un jour cet état de veille s’endormira pour toujours.

Mon enseignement est unique. Il n’est d’aucune utilité pour celui qui se considère comme le corps. Ce que vous êtes en train d’écouter est la plus haute forme de méditation.

Quel est le sens de la vie ? Il n’y en a pas. Elle est là sans raison. C’est la même chose qu’uriner. Soyez-en juste le témoin. Même quand la vie est comprise comme étant la connaissance du Soi, la connaissance acquise n’est pas fiable. Il n’en restera rien. Aussitôt que le prana s’en ira, vous serez comme si vous n’aviez jamais existé.

L’Absolu est présent à jamais. La connaissance « Je suis » se surimpose à l’Absolu. C’est la source de tous les tourments. Ce « Je suis » est la connaissance. Votre être n’est pas vrai. Il s’agit de l’essence de la spi- ritualité. La plupart des gens sont intéressés par les affaires des autres. Personne ne se tourne vers lui-même. Chacun recherche Dieu en tant qu’illimité. Cependant, la graine du monde est contenue dans la toute petite conscience. Personne ne songe à cela.

La conscience est appelée chidakash (L’espace intérieur). La connais- sance du monde n’est pas extérieure à la conscience. Le sommeil, la transe, et la mort, impliquent l’oubli de notre conscience. La mort est redoutée.

L’oubli est de la nature de la conscience. L’origine des mondes, de l’état de veille et des rêves, est votre être. Votre conscience est passagère. Ce qui lui est antérieur est vrai et éternel. Ne blessez personne avec vos mots. Ne méprisez personne. Quand tout est vu comme faux, quelle attente en avoir ? Et pour la même raison, pourquoi critiquer ?

Nisargadatta Maharaj

dimanche 11 février 1979

Extrait de “Méditations avec Sri Nisargadatta Maharaj” aux éditions Aluna

Nirupana 91 – La nature du Soi ne peut pas être pensée

Soi Nisargadatta Nirupana

La nature du Soi ne peut pas être pensée. Nous ne pouvons jamais nous contempler. Un remède simple à cela est de prendre notre conscience pour Guru. Elle est comblée quand elle est vénérée de cette façon-là. Soyez convaincu en disant que vous êtes Brahman. Suivez ceci comme la parole du Guru. Il n’y a rien de plus parfait que la réalisation du Soi. Il n’y a rien de plus imparfait que la conscience identifiée au corps. La parole du Guru dit ceci : « Je suis sans forme, sans tache, conscience pure. » Le vrai dévot ne devrait jamais donner d’importance à ce que les gens disent. Il devrait être fermement enraciné dans la réalisation du Soi.

Nisargadatta Maharaj

jeudi 8 février 1979

Extrait de “Méditations avec Sri Nisargadatta Maharaj” aux éditions Aluna

Nirupana 90 – Vous pensez que vous agissez, mais tout se fait spontanément.

Vous pensez que vous agissez, mais tout se fait spontanément. Nisargadatta

Les gens répètent le nom de Dieu de multiples manières, telles qu’elles leur ont été enseignées. D’après ma propre expérience, si le mantra est répété avec la juste respiration, le mental devient silencieux et un état de samâhdi s’ensuit.

Même en plein combat, Arjuna vivait une paix inébranlable. Sans paix, il n’y a pas de samâhdi. La paix qui découle de la réalisation du Soi est le véritable samâhdi. Les autres sont des constructions mentales. Soyez dans la connaissance de n’être ni le corps, ni le mental, ni le prana, et restez tranquille. Alors, les activités du corps-mental ne vous affecteront pas. Qui est concerné par la naissance ? Qui est concerné par la vieillesse ? Voyez cela. Toutes les bonnes et mauvaises habitudes sont liées au corps et s’en vont quand le corps s’en va. Mais vous n’êtes pas le corps. Tant que vous vous prendrez pour le corps, il y aura la sensation d’être un homme ou une femme, avec les peines et plaisirs qui vont avec. Toutes les qualités dépendent de la conscience identifiée au corps. Notre véritable nature n’a pas de qualités.

La vérité ultime, Paramatman, ne fait pas partie d’une caste ou d’une religion. Celui qui a la connaissance, reconnaît cela et garde le silence. Si je vous dis de pratiquer tel rituel, vous le ferez, mais cela ne vous sera d’aucune utilité. Vos tourments viennent de la conscience, pas du monde. La connaissance que l’on peut évoquer est encore du domaine de l’ignorance. Toute action dans le monde est juste un divertissement.

Tant que vous ne lâcherez pas ce divertissement, il n’y aura pas de paix. Le vrai jnani ne voit pas le monde comme véritablement réel. Un jnani n’est pas préoccupé par le fait d’agir ou de ne pas agir. C’est pourquoi il n’y a rien à dire au sujet de sa vie quotidienne. Juste répéter : « Je ne suis pas le corps, je ne suis pas le mental », n’est pas suffisant. Il faut connaître les qualités qui relèvent du corps et du mental. Un simple savoir verbal ne fonctionne pas.

La conscience dans le corps est la caractéristique de l’essence de nourriture. Elle sera présente aussi longtemps que cette essence est présente. Toutes les choses sont contenues dans la conscience. Le prana et la conscience apparaissent de l’essence de nourriture. Combien de temps seront-ils là ? La conscience par laquelle vous faites l’expérience du monde n’est pas éternelle. En réalité, rien n’est véritablement créé.

Rompez avec le concept que vous êtes l’auteur des actions, et faites ce qui vous plaît ! Tout comme le diamant taille le diamant, il faut utiliser la conscience pour aller au-delà de la conscience. Aucun autre outil ne peut convenir. Accrochez-vous à ce par quoi vous expérimentez la peur (la conscience crée la dualité, qui génère la peur. L’unité dans la conscience permet d’être libre de la dualité, c’est ce qui se produit par la réalisation du Soi. Aussi, qui expérimente la peur ?).

Après avoir entendu cela, peut-être que vous ne me reverrez plus. Mais en tout cas, si cela vous offre la réalisation, vous accourrez de loin et vous vous prosternerez. Vous pouvez être en quête de la Vérité toute votre vie, seule votre conscience vous libérera. Elle vous libérera de tous vos besoins. Après quoi, il n’y aura plus le besoin de Dieu.

Vous devez être libre de la conscience. C’est la maya primordiale. Ce n’est pas l’état permanent. S’il y a compréhension de ce qu’est le temps, la peur s’en va à tout jamais. Pour mettre fin aux tourments, embrassez Cela par quoi tous les tourments sont connus. Cela par quoi vous avez connaissance de tout, est identique aux pieds du Guru. Méditez-y. Les trois gunas sont à l’œuvre, mais en tant qu’individu vous revendiquez en être l’auteur. Cette individualité doit être lâchée. Vous pensez que vous agissez, mais tout se fait spontanément. Vous viendrez à connaître que tout se fait de lui-même. Vous ne faites rien. C’est seulement une impression. Ce qui ne se fait pas au travers de la méditation, se fera à travers le discernement.

Celui qui a créé le corps connaît le remède. Que peuvent faire les médecins ? Sans prendre pour support le nom ou la forme, soyez en unité dans la conscience. En fait, rien ne s’est produit, et cependant vous voyez le phénomène-monde. C’est une propriété de votre conscience. Soyez totalement présent à cela.

Nisargadatta Maharaj

jeudi 1er février 1979

Extrait de ” Méditations avec Sri Nisargadatta Maharaj” aux éditions Aluna

Nirupana 89 – Votre nature est celle du Soi, en chaque être

Votre nature est celle du Soi, en chaque être

Parce que toujours changeante, aucune connaissance de ce monde n’est fiable. L’expérience du monde toute entière est malhonnête (passagère). Vous avez pu vous définir comme ceci ou comme cela, mais cette identité ne restera pas la même. Je me connais uniquement en tant que Soi. Ce qui est connu n’est pas fiable. Même cela, par l’intermédiaire de quoi se fait la connaissance, n’est pas fiable. Vous comprendrez ceci quand le temps s’en ira. Ce qui connaît n’est jamais né. Dieu est créé à partir du dévot. Comment s’incarne-t-Il ? Il prend forme au travers de la conscience du dévot. Personne ne vous dira ceci. Ne vous perdez pas dans les méandres de votre mental. Restez juste en compagnie de votre conscience, la sensation « Je suis ». Elle nous a recouvert d’une manière inattendue. Elle nourrit votre Soi, tout autant que le monde. Êtes-vous encore en train de vous égarer après avoir entendu ceci ? Quand la foi s’affermit dans l’unique conviction, alors tous les tourments deviennent supportables. La conscience dans le corps est le Guru. La dévotion non duelle n’est pas chose aisée pour un être ordinaire. Cependant, la conscience doit être vénérée comme le Guru. Aucun autre Guru n’est nécessaire. Elle est de la nature de l’amour. Elle est venue sans être demandée. Premièrement, j’ai connaissance que « Je suis », et ensuite tout vient à être connu. Toutes les affaires du monde se font pour l’amour du Soi. Agir et mener à bien les affaires du monde relève de Rajo guna. Les percevoir comme étant faites par « moi » relève de Tamo guna. Le mouvement du Soi universel se manifeste en tant que maya. Le Guru est la conscience qui est venue à vous sans que vous sachiez comment. Vous n’avez pas reconnu le Guru, c’est pourquoi vous aimez le corps. Son énergie vitale prend soin du corps. Il fait toutes choses par amour du Soi. Il est la source de la lumière. Il est la conscience. Prenez-la pour Guru et vénérez-la. Vous ne serez pas capable d’adorer votre Soi à cause de vos conditionnements. Aussi, adorez le Guru. La foi en votre Soi, est la foi en Paramatman. C’est cela la non-dualité.

C’est seulement avec du temps qu’il vous sera possible d’être libre des chuchotements du mental. Quand une chose est vue, elle est automatiquement photographiée. C’est la compétence de maya. La conscience pure est le témoin passif. Tout est connu d’elle. Elle est votre propre amour du Soi. Vénérez cet amour en tant que Guru. Alors la réalisation se déploiera en vous, comme une pousse grandit pour devenir une fleur. Vous n’arrivez pas à suivre la parole du Guru parce que vous êtes l’esclave de votre mental. Lentement, par la pratique, il est possible d’être sans mots, en silence. Quand le verbe devient silence, il s’agit du Sahaja (naturel) samâdhi.

Votre nature est celle du Soi, en chaque être. Tous sont votre manifestation. Pour commencer, c’est l’espace du rêve qui se déploie à partir de « vous », ensuite vous vous y déplacez en tant qu’individu. Tout ceci se fait spontanément. Le Soi de l’univers est le « Je suis » ou l’état de conscience qui vous est arrivé. Vénérez la connaissance qui écoute la parole du Guru et abandonnez-vous à elle.

Nisargadatta Maharaj

dimanche 28 janvier 1979

Extrait de ” Méditations avec Sri Nisargadatta Maharaj” aux éditions Aluna

 

Nirupana 88 – Tout se produit spontanément

Tout se produit spontanément

Dans le bâton d’encens, il y a le feu, la fumée et le parfum. C’est la même chose avec le corps. Le corps est le bâton, le prana est le feu, et la conscience est le parfum. Le prana est la vibration de l’essence du corps, qui est l’essence de nourriture.

Par la conscience identifiée au corps, une femme recherche un mari, et vice-versa. Le corps est temporaire. Celui qui en a la connaissance, ne l’est pas. Vous pourriez leur donner les noms de Purusha et Prakriti. L’objectif est le même. C’est la sensation « Je suis ». Quelles actions accomplissiez-vous avant que vous ayez connaissance de votre corps ou de votre mère ? Quelles actions conscientes avez-vous accomplies pour en arriver où vous êtes ? Quelle sorte de sadhana allez-vous suivre ? Quelle est votre identité personnelle ? À laquelle de vos identités Dieu offre-t-il sa bénédiction ? Y a-t-il une forme que vous pourriez véritablement appeler la vôtre ? Vous retournerez d’où vous êtes venu. Restez tel que vous êtes. Observez juste ce qui a été accumulé.

Est-ce que quelqu’un pleure une horloge qui s’est arrêtée ? Cela signifie juste que le temps s’est arrêté. L’arrêt du temps devrait-il vous rendre misérable ? Quand une personne meurt, le temps arrive à sa fin. Devriez-vous vous plaindre de ceci ? Ce qui vous donne le sentiment d’être est avec vous, juste ici. Alors, quelle est l’utilité de partir en quête ? Existe-t-il un endroit particulier dans le monde où cela pourrait être trouvé ? Arrêtez-vous ici et réfléchissez-y.

Krishna dit : « Avec l’émergence de la sensation « Je suis », Je vis que J’étais tout. » Sans la conscience, il n’y a rien. Un nombre infini d’univers prend place dans la conscience. Ce qui n’empêche pas que la moindre cellule de tout ceci n’est ni vraie, ni éternelle. En restant iden- tifié au corps, espérez-vous accéder à la connaissance de Brahman ? Vous combattez les mots que vous entendez. Votre véritable corps est la totale manifestation du corps subtil de la conscience microscopique. Le monde cessera d’exister quand votre conscience arrivera à sa fin.

Contempler en permanence cette conscience consiste à s’en remettre au Guru. Cela signifie se focaliser sur sa propre énergie. S’en remettre au Sadguru, c’est abandonner la conscience identifiée au corps, lâcher l’individualité. Se souvenir de notre conscience est la méditation. C’est identique aux pieds du Guru. Cela mène à la réalisation du Soi. Ce qui se réalise est comparable aux pieds bénis du Sadguru.

L’Atman est présence, lumineuse par elle-même. La lumière apparaît, puis disparaît. Y a-t-il réellement une naissance ou une mort ? Vous dites que vous vous connaissez. N’est-ce pas déjà parce que vous avez connaissance d’être ? Aussi, focalisez-vous sur la conscience. Là où vous- même n’avez aucune existence, qui peut dire que le monde existe ?

Savez-vous que votre conscience prend constamment des photographies avec la parole, le toucher, les formes, le goût, les odeurs ? C’est automatique. Ne sachant pas comment cela se produit, vous retirez une fausse fierté de vos actes. Tout se produit spontanément, aussi ne retirez aucune fierté d’être l’auteur de quoi que ce soit.

Nisargadatta Maharaj

vendredi 26 janvier

Extrait de “Méditations avec sri Nisargadatta Maharaj” aux éditions Aluna

Nirupana 87 – un état au-delà des besoins

un état au-delà des besoins

Nous sommes tous nés au sein de la même espèce, mais à la naissance nos caractéristiques sont différentes. C’est à cause de la combinaison des cinq éléments. Ainsi la manière de s’exprimer de chacun est différente. Nous subissons les programmations des cinq éléments en tant que destinée.

Le but pour chacun est le même, cependant il y a différentes opinions. Dans le sommeil profond, nous sommes tous identiques. Aussitôt que nous nous réveillons, la différentiation se met en place. La sensation « Je suis » est la caractéristique de la conscience. Quand la forme va apparaître, l’essence des cinq éléments est en action. Cela signifie que la conscience est générée. Elle s’éteint quand vient la fin. Ce n’est pas notre fin. Le jnani est séparé de la conscience. Vous connaissez un jnani par son nom, son corps, et ce qu’il vous dit. Mais pour le connaître directement, vous devez aller au-delà de votre conscience. Aussi longtemps que le mental, avec ses changements incessants, continue à errer, vous n’êtes pas prêt pour la réalisation du Soi.

Croire que je suis le corps est ignorance. Notre identité sans le corps est illimitée. La conscience se prend pour le corps. Ceci est la grande faute. Dans le corps se trouvent le prana, et la conscience, en tant que caractéristique du prana. Quand le prana quitte le corps, la conscience disparaît. L’ignorant dit que la personne est morte. Le corps est la nourriture qui soutient le prana et la conscience. La conscience est le Guru.

Le prana implique la parole, le discours. Tous deux sont interdépendants. Ensemble, ils sont nommés respectivement prakiti (la création) et purusha (le témoin.) La parole du Guru, elle-même est prana. La conscience est le Guru. Une fois saisi ceci, comment vous voyez-vous ? Pensez-vous être le corps ? Votre conduite résulte des cinq éléments. Le comportement des cinq éléments est appelé votre destinée.

Quoi que ce soit qui arrive est tel un rêve. Des désirs seront là jusqu’à ce que le prana et la conscience soient réalisés. Le désir est la racine de l’esclavage. Après la réalisation, il y a passage à un état au-delà des besoins. Poursuivez vos activités quotidiennes de la meilleure manière qui soit. Prenez soin des membres de votre famille en les traitant comme Dieu. N’attendez aucun profit de cela. Vous devez réaliser le prana et les gunas très clairement. Alors, vous transcenderez immédiatement la conscience et ses caractéristiques.

Vous serez véritablement satisfait. Le plus grand désir est le désir de vivre. La conscience dans le corps est le roi – le Soi. La force vitale ou prana est le serviteur. Pratiquer rend toute chose possible. Dites : « Je ne suis pas le corps », faites-en une habitude. Cela ne se produira pas instantanément.

Nisargadatta Maharaj

jeudi 11 janvier 1979

Extrait de ” méditations avec sri Nisargadatta Maharaj” aux éditions Aluna.

Nirupana 86 – Alors régnera une paix éternelle.

nirupana 86 Paix

Si vous ressentez que vous avez saisi ce qui a été dit, que pensez- vous alors de vous-même ? Ce corps est constitué des cinq éléments. Le verbe, associé au corps, est de la nature de l’espace. Si vous comprenez ceci, vos états miséreux et joyeux parviendront à leur fin. Mais toute habitude a la vie dure. L’habitude de la conscience identifiée au corps est ainsi. Une fois qu’elle n’est plus là, le travail est fait.

L’image apparaît et ensuite disparaît. Rien ne dure, c’est pourquoi on l’appelle maya. Votre conscience est une flamme qui dépend de la nourriture. Tout comme l’encens qui brûle dépend des ingrédients qui le composent. L’encens s’éteint quand tous ses ingrédients sont consumés. Le feu s’éteint. Va-t-il en enfer ou au paradis ? Votre condition présente est due à la conscience identifiée au corps. Ceci doit être compris. Quoi que ce soit qui se présente à vous, le fait au travers des cinq éléments, et se dissoudra à nouveau dans les cinq éléments.

Peut-il se présenter des questions quand on se situe au-delà du mental et du corps ? Est-ce que les pensées vous appartiennent ou appartiennent à votre mental ? Elles ne sont pas « vos » pensées. Quand vous argumentez avec quelqu’un, n’est-ce pas le mental qui argumente ? Si vous ne vous identifiez pas à l’argumentation du mental, cela signifie ultimement que l’argumentation n’a jamais eu lieu.

Brahman réalise Brahman. L’être humain ne peut réaliser Brahman. Quand vous ferez un avec Brahman, vous ne serez plus à même de parler.

Pour mener à bien cela, un minimum de dualité est requis. Cette sépa- ration est le mental et ses changements. Une personne prise dans un tourbillon suffoque et se noie. Celui qui plonge jusqu’à la base du vortex en ressort. Nous sommes pris dans le tourbillon du corps-mental. Plongez profondément dans le mental pour en sortir.

Toutes les métaphores et classifications sont faites pour convaincre le mental. Elles appartiennent au domaine des cinq éléments. La Vérité est au-delà des cinq éléments. En premier surgit maya ou l’amour de soi. De cela est créé le monde avec ses cinq éléments. Alors nous pouvons dire « nous sommes ». La Vérité est au-delà. La conscience apparaît spontanément. Ce n’est pas dans le but de s’identifier à une personne particulière. Le support du corps est nécessaire. La conscience est l’amour de soi. Elle est atomique, et cependant elle devient vaste comme l’univers. Le monde apparaît avec la conscience. Rare est celui qui se questionne sur le comment de l’apparition de la conscience. Le vrai dévot regarde au travers de son être.

Tant que vous ne vous serez pas apaisé, il n’y aura pas d’expérience d’état sans pensées. Par cet accomplissement, même un fou devient un grand sage, et sera vénéré. Vous vous attachez à la connaissance, et en faisant de la sorte, vous ne remarquez plus celui qui connaît. Il est au-delà de la conscience. Il se révèle par la récitation du Guru-mantra. Quand vous réalisez la conscience, vous réalisez que vous êtes antérieur à elle. Le mental est maya, le mental est les pensées. Le samsara (en tant qu’occupations et activités quotidiennes), qui pour la plupart des êtres est tellement empli de peurs, est au service du véritable dévot. Là où il y a conscience, il y a énergie. Elle est au service du chercheur. Le corps est nourriture pour la conscience. Comblez-la par une dévotion sans relâche et vous réaliserez votre véritable nature. Alors régnera une paix éternelle.

Vos préoccupations vous harassent. Si vous voulez y mettre fin, vénérez votre conscience. Elle se tient au même endroit que de là où elle émerge. Quand vous répétez : « Guru, Guru, Guru », le Guru intérieur sera satisfait et se révélera.

Nisargadatta Maharaj

dimanche 7 janvier 1979

Extrait de ” Méditations avec Sri Nisargadatta Maharaj” aux éditions Aluna.

Nirupana 85 – ce qui s’oublie n’est pas vous

ce qui s’oublie n’est pas vous.

Observez comment la conscience fonctionne d’elle-même. N’interférez pas dans son fonctionnement avec votre intellect. Restez à observer. Vous pensez savoir, mais vous n’êtes pas ce que vous savez. Vous êtes Cela à qui arrive la connaissance. Cela, uniquement, EST. C’est l’Être. Quoi que ce soit qui arrive, arrive à l’Être uniquement. Premièrement, il doit il y avoir la conviction que vous n’êtes pas un être humain.

Il n’y a pas de temps, en tant que tel. Il s’agit de votre concept du temps. Si ceci est compris, la conscience identifiée au corps ne vous affectera plus.

La conscience est la graine. Elle a germé et grandi. Elle est devenue le monde. Pour commencer, le dévot vénère Dieu. Ensuite, il Le laisse s’en aller. La conscience ne peut être quittée, tout comme elle ne peut être retenue. C’est « vous ». Si tout est votre Soi, que rejetez-vous, que retenez-vous ? Aussi, qui repose sur qui ? Parabrahman est avant l’illusion. C’est le secret des secrets. IL est connu dans un état libre des pensées. Si quelqu’un réfléchit à Son sujet, il sera ligoté dans des concepts. Chacun souhaite une conscience heureuse et satisfaite. Cependant, notre vraie nature est masquée par la conscience identifiée au corps. La perfection arrive seulement avec la réalisation du Soi. La conscience identifiée au corps mène à la mort toujours plus proche de jour en jour. Les êtres humains souffrent du concept erroné de naissance et renaissance. Une fois que la Vérité est comprise, il n’y a plus besoin de concepts.

Atman réside dans le corps. Il est au-delà des concepts (Paramatman n’a pas connaissance qu’Il est ou qu’Il n’est pas.) Chacun a uniquement à saisir qu’il n’est pas un être humain. Il est uniquement la conscience qui habite le corps. Le tableau de l’univers est peint avec la lumière de la conscience. Il s’agit de notre véritable nature. Cela ne nécessite aucune pratique de rituels. Une fois reconnu notre valeur, nous devons nous comporter avec dignité. Toutes les actions, même exécutées avec le plus grand soin, seront imparfaites tant qu’elles reposeront sur la conscience identifiée au corps. Elles seront basées sur le désir d’une vie meilleure. Tout ce qui est, est de la nature de l’Atman présent dans le corps. C’est antérieur à la mémoire, antérieur aux mots. Oubliez l’idée que vous êtes un être humain. Si vous vous considérez comme un être humain, toutes les lois de l’humanité s’appliqueront à vous. Ayez la conviction que vous êtes parfait Atman.

La dévotion est naturellement présente. Elle est par elle-même lumi- neuse et unique. Il s’agit de la conscience. C’est l’amour d’être. Ne vous identifiez pas au corps. Ne dites pas : « Je suis comme ceci, etc. » Cela ne peut se comparer à aucun savoir objectif. Tenez-vous à la parole du Guru. Il n’y a pas besoin de la lumière et de l’obscurité, de la veille et du sommeil, accompagnés de la soif et de la faim. Ceci doit être parfaitement clair. Vous êtes devenu dépendant de ces choses depuis que s’est élevé dans votre mental le concept « Je suis une personne ».

Quand il n’y avait rien, celui qui avait « connaissance » du rien était Paramatman. Il n’a jamais eu de désir. Pourquoi alors y a-t-il le besoin de quelque chose ? N’est-ce pas pour préserver le corps ? Tout signifie pro- tection du corps. Mais c’est une grande erreur que de vous prendre pour le corps. Cette faute sera effacée uniquement si vous croyez au fait que vous n’êtes pas le corps. Celui qui en a connaissance n’a pas été créé. La conviction que vous n’avez pas de mort, est l’expérience de l’immortalité. Celui qui, dans le corps, n’a pas reconnu le Guru aura une mort misérable. La conviction doit se faire sans prononcer un mot. Le moment de la mort est le moment de l’immortalité pour celui qui suit la parole du Guru. Cette opportunité ne pourra jamais être décrite en mots.

Poursuivez les rituels qui réjouissent le mental des gens communs. Sinon, ils pourraient vous « excommunier ». Cependant, ne permettez pas à l’empreinte du cœur d’être estompée. Soyez présent à cette unicité sans faire usage d’aucun mot. L’idée maîtresse de la conscience identifiée au corps est que « quelqu’un qui est né, mourra ». Même sur le champ de bataille, Arjuna ne quittait pas l’état de samâdhi.

Se remémorer le mantra est nécessaire pour détruire les pensées erronées du mental. Une fois débarrassée des impuretés, la conscience brillera comme un bijou dans le creux de la main. Une fois que tous les mots auront été démasqués, la véritable nature, qui est sans forme et sans nom, sera silencieuse. Quand le mental est purifié, la conscience est perçue clairement. La conscience signifie Sattva guna, qui est consciente d’elle-même.

Les qualités qui se jouent au travers des cinq éléments, se manifestent en tant que mental au travers de la conscience pure. Toutes les actions humaines se font au travers des cinq éléments. La Terre est le magasin de stockage des cinq éléments, et c’est pourquoi la vie jaillit d’elle. L’essence de la Terre est le corps subtil, qui est notre sens « Je suis ». Sans nourriture, il n’y a ni prana, ni conscience. Observez votre corps pour trouver votre véritable identité. Celui qui a connaissance des cinq éléments est Parabrahman. Il est au-delà des cinq éléments. Il est au-delà des pensées. Il n’a aucun besoin.

Quand vous vous voyez en tant que Soi suprême, la colossale création des cinq éléments se réduit à la taille d’un atome. Méditez sur ce que vous étiez avant le corps. Tant que ce que vous voyez ou ressentez vous affecte, vous n’avez pas parachevé la connaissance du Soi suprême. Être parfaitement libre signifie n’avoir aucun désir ou aucune attente pour une amélioration. Le Soi suprême n’est pas la conscience, mais ce qui a connaissance de la conscience. Celui qui comprend ce secret devient le Soi suprême. Le corps s’en ira. Alors, pourquoi perdre notre perfection en s’identifiant à lui. Le bail de la vie est à durée limitée. Cette saison passera avec la vie. Cette expérience s’en ira. Ce qui est connu doit s’en aller. Celui qui connaît ne peut être connu. « Je ne suis pas cela » doit être la conviction. Soyez fermement présent au fait que ce qui s’oublie n’est pas vous.

jeudi 4 janvier 1979

Nisargadatta Maharaj

Extrait de  ” Méditations avec Sri Nisargadatta Maharaj “ éd. Aluna

Nirupana 84 – Tous les noms sont mes noms

Tous les noms sont mes noms Nisargadatta

La maya-racine est l’amour lui-même. C’est l’amour d’être. Chacun veut voir son existence perdurer. Elle est apparue spontanément. Le processus se poursuit. L’amour est créé au travers de l’amour. La raison qui nous fait être en relation est l’amour de soi. Cette foule entière a émergé de cet amour. La maya originelle est l’océan d’amour. Toutes les actions ont pour origine l’amour de soi. Si vous réalisez cet amour, votre attachement pour les affaires du monde prendra fin. Il n’y aura plus de différence entre vous et le monde. Le monde a été créé dans la lumière de votre conscience. Vous ne croiserez pas le chemin de beaucoup de personnes qui diront cela si ouvertement. Je ne me prends pas pour un yogi ou un sage. C’est pourquoi je peux parler ainsi.

Quand vous n’avez pas accès à la connaissance du Soi, vous pouvez aller au temple et prier. Cela n’est plus nécessaire quand vous avez accès au Soi. Il ne devrait il y avoir aucun autre désir que la connais- sance du Soi. Pour être atteint, cela demande une totale consécration. Tout désir pour l’apprentissage de nouveaux savoirs cessera. Alors, vous atteindrez votre véritable nature. Il est possible de s’investir avec joie dans ce qui est aimé, mais cela ne mène pas à la découverte de votre vraie nature. Si vous êtes fixé sur les choses extérieures, vous n’aurez pas cette connaissance.

Krishna dit : « Oubliez tout, vous devez juste m’adorer. » Restez tranquille dans votre propre Soi. Pour le moment, vous écoutez seulement.

Quand vous en ferez l’expérience, vous en aurez la connaissance. Là où il y a dévotion, il y a amour. Là où il y a amour, il y a dévotion. Tant que nous nous prenons pour le corps, la différenciation « moi, mien » per- durera. J’expérimente « Je suis ». Cela est la conscience. Vénérez la conscience d’une dévotion non duelle. Elle est connue dans le corps et son mouvement et dû au prana.

Les oreilles n’écoutent pas. Celui qui écoute par l’intermédiaire des oreilles n’est pas un être humain. À vrai dire, ce qui écoute est de nature divine. Cela s’éclaire de sa propre lumière. Vous avez d’autres croyances à cause du corps. L’attention devrait être tournée constamment vers la conscience. La lumière du Soi précède toutes les autres lumières. C’est sans forme, ni grand, ni petit. Ainsi, cela imprègne tout. Cet amour est sans forme. Il n’a pas de corps.

Aussi longtemps qu’il y a du prana, Le Soi est présent en tant que l’observateur. Il ne va ni ne vient. Vous êtes dans le corps, mais vous n’êtes pas le corps. Vous êtes conscience pure, pure force vitale. Le monde est uniquement la lumière de la conscience. L’état originel est « Unité ». Cela seulement doit être correctement compris. « Je suis la conscience » : ceci doit être une conviction. Tous les noms sont mes noms. Par excellence, le dévot est complètement stable dans la convic- tion qu’il n’est pas le corps. Tous vos besoins arriveront à une fin avec la réalisation du Soi. Autrement, vous ne serez jamais satisfait même si vous deveniez l’empereur de tout l’univers.

Nisargadatta Maharaj

Extrait de “méditations avec sri Nisargadatta Maharaj” éd. Aluna