26 septembre 1954
Nivruttinath est le Sadguru éternel !
Le sage Nivruttinath, le Guru ( et frère) du sage Jnaneshwar, demanda à ce dernier de traduire en langue marathi la Bhagavad Gita, le dialogue en sanskrit entre Shri Krishna et Arjuna. Par la grâce de son Guru, Jnaneshwar a achevé ce travail. C’est un commentaire profond sur la connaissance du Soi. Pour lui, Nivruttinath était Paramatma ( la Conscience universelle) Lui-même.
Une fois que s’est produite l’expérience d’un état de félicité totale, on obtient la conviction du Soi. Par la suite, l’Atman universel bénit la conscience présente dans le corps avec la satisfaction de cette connaissance spirituelle et permet de la transmettre pour le plus grand bien de tous.
Nivruttinath incarne l’état éternel du Sadguru. Quand vous Lui faites confiance, cela devient votre propre expérience. Cette abondante richesse du Soi est toujours emplie de nectar et dépourvue de toute notion de « moi et mien ».
Prenons, ici, l’exemple de la terre. Elle est toujours prête à donner toujours plus. De la terre vous obtenez des fleurs, des fruits et des variétés de céréales. Ce que la terre redonne après avoir semé les graines, cela devient votre nourriture. Une fois consommée, cette nourriture devient une partie de vous. C’est dans la nature de la terre de vous donner beaucoup plus que ce que vous semez. Le Mantra a cette même qualité que la graine. Quelle que soit la caste ou la religion de celui qui reçoit le Mantra, il s’opère une transformation en lui, et il devient lui-même, à son tour, le donneur de Mantra pour d’autres.
La graine est responsable de sa multiplication ; la terre n’en est pas la cause, mais elle lui donne la saveur. C’est le propre de la graine et il n’est question d’aucun désir. Un Sadguru n’est pas une entité séparée, Il est toujours un avec l’existence entière. Les sages disent que les actions se produisent en fonction de la nature de chacun. Les expériences d’une personne semblent être des faits en rapport avec sa croyance.
Tout comme c’est la nature de la terre de soutenir tous les êtres vivants, c’est dans la nature d’un jnani de réduire la souffrance et de montrer à tous la manière juste pour obtenir la pleine félicité. Vous pouvez en bénéficier en fonction de vos besoins ou de votre capacité à recevoir. Votre expérience directe vous unit à la vérité et votre compagnie influence les autres favorablement.
Quelle est la demande de Jnaneshwar à son Sadguru? Il souhaite que les différences avec les autres et le sentiment de haine disparaissent de notre nature. Tant que le Soi sera recouvert par le sentiment du ‘péché’, le chercheur ne sera pas libre de ces fautes.
Le Soi est ce que nous sommes en réalité, et Il n’a aucun désir de changement du non-manifesté au manifesté. C’est ce que l’on nomme Parabrahman. Quand bien même on aurait acquis un très grand mérite religieux, l’identification avec le corps éloignerait encore le Soi. Comme notre nature est universelle, nous voyons le monde, qui n’en est pas séparé. Le soleil du Soi s’est levé et sa lumière est là. L’apparition de la lumière est une indication du soleil levant. Le Soi est conscient en raison de la manifestation.
Les sages sont véritablement généreux parce qu’ils n’ont aucune fierté, aucun ego et aucune demande de reconnaissance. Par conséquent, ils sont toujours dans la félicité.
Ce monde est la lumière du soleil du Soi.
Nisargadatta Maharaj
Extrait de “Premiers discours “ aux éditions des 2 Océans
Notes et commentaires:
Voir ici un des tous premiers discours de Nisargadatta Maharaj. Dans ses premiers discours Nisargadatta évoque et développe le Jnana Yoga ou yoga de la connaissance et le Bakthi Yoga ou yoga de la dévotion. Cela l’amènera à développer la relation de maître à disciple et ce qui à travers cette relation permet la reconnaissance de sa véritable nature. Cette relation nous est peut familière en occident, car il ne s’y trouve que peu de véritables maîtres ou enseignants et peu aussi de candidats à un engagement réel.
Nivruttinath (1273-1297): Saint mystique marathi, il fut le maître de son frère Dhyaneshwar ( Jnaneshvara) qu’il initia dans la lignée des Navnath.
Jnanadeva : (Jnaneshvara), originaire du Maharashtra (1275-1296). Philosophe, yogi, poète mystique. tout cela en 21 ans seulement!!! Son commentaire sur la Bhagavad Gita est connu et renommé sous le nom de Dnyaneshwara. Maître de la Navnath Sampradaya, lignée de transmission ininterrompue jusqu’à Nisargadatta Maharaj.
Paramatman: La réalité suprême, indicible, inconcevable, le Soi suprême, le sans-limite.
Ici la notion de péché est à dégager de toute coloration chrétienne tardive, et plus à prendre dans le sens que l’on retrouve dans les premiers textes grecques, dans le sens d’une erreur de visée. C’est à dire d’une méprise ou d’une erreur de jugement venant d’un point de vue erroné ou altéré.