Nirupana 106 -Quand la conscience reconnaît la conscience, il s’agit de la réalisation du Soi

Tous les noms appartiennent à la conscience

Date anniversaire de naissance de Maharaj (Hanuman Jayanti – célébration d’Hanuman – pour le calendrier hindou)

Quand la conscience reconnaît la conscience, il s’agit de la réalisation du Soi. La conscience est sans forme, alors comment la reconnaître ? Comment se reconnaît la conscience ? La conscience s’identifie au corps qui n’a cessé de se modifier depuis l’enfance. La conscience est présente à elle-même, mais elle ne s’est pas reconnue. La conscience doit laisser le corps de côté et se mettre pour un moment à sa propre recherche, alors sa propre connaissance disparaît. La conscience s’oublie elle-même et s’ensuit un état de samâdhi. La conscience est par nature universelle. Le corps peut être celui d’une fourmi, mais sa conscience contient l’univers. Ceci est compris quand la conscience se réalise. Tous les noms appartiennent à la conscience. Les capacités d’expression de la conscience varient suivant les caractéristiques des corps. Vous expérimentez le temps. Ça signifie que vous êtes le témoin du corps. Ça signifie aussi que vous n’êtes pas le temps. La lumineuse et toute-puissante conscience s’est prise pour le corps. Elle est devenue faible. Le corps n’est que de la nourriture pour la conscience. La conscience est non agissante. Elle est juste témoin. Elle a pris des noms tels que Brahma, Vishnu et Shiva. Elle n’a ni naissance, ni mort. S’il y avait naissance et mort, vous auriez affaire aux récits de milliers de naissances. Mais y a-t-il le souvenir d’une seule ?

Vous ne pouvez pas saisir la conscience par le fait qu’elle est sans attache et imprègne toute chose. Soyez authentique vis-à-vis de la conscience. Au début, vous pourrez éprouver de l’inquiétude, mais cela ne durera pas. Abandonnez-vous à elle, comme à Dieu. Notre véritable nature ne sait pas qu’elle est. De Ceci, la sensation « Je suis » est apparue, suivie du monde. Quand l’état de Vérité intemporelle est expérimenté, c’est au-delà de toute expérience. Dans cet état, rien n’est connu. Pas même soi. Dans l’état d’ignorance, il y a investissement dans les affaires du monde. Elles ne dureront pas. Vous ne possédez rien que vous puissiez préserver. Quel est l’aboutissement de la spiritualité ? Nous concernant, il s’agit de discerner le vrai du faux. Seul le faux peut être trouvé. C’est grâce à la qualité de Sattva (la faculté de connaissance), que nous expérimentons le fait d’être. Comme le sucré se manifeste dans le sucre, de la même manière la faculté de connaître, Sattva, se manifeste en tant que mental. Or vous n’êtes pas le mental. La conscience peut se déployer de toutes les manières, mais elle redeviendra non manifestée à nouveau. C’est sa véritable nature. Vous voulez exister. Mais comment allez-vous satisfaire ce besoin ? Cela, qui est antérieur à la connaissance, sait que la qualité de Sattva ne durera pas. Alors qui héritera du fruit de la connaissance ?

Nisargadatta Maharaj

jeudi 12 avril 1979

Extrait de  » Méditations avec Sri Nisargadatta Maharaj » aux éditions Aluna

Nirupana 76 – qui que ce soit est moi-même

qui que ce soit est moi-même

  Il y a eu tant de grands sages. Cependant, ils n’ont pu provoquer aucun changement dans la Conscience par le fait de devenir un avec la Conscience universelle. Cette Conscience n’est sous le contrôle de personne, car créée par personne. Elle est apparue spontanément, et tout le reste a suivi. Il est dit que Dieu s’incarne et détruit le mal, mais cela ne se produit pas sciemment. Cela se produit spontanément, comme le printemps suit l’hiver. Quand le mal est abondant, le bien apparaît spontanément. La connaissance du Soi est une question d’expérience. Qu’est-ce que la totalité ? Jusqu’à ce que nous saisissions que nous sommes la totalité, nous ne pourrons accéder à la satisfaction ultime.

La sensation « Je suis » est Shiva et Vishnu. Tout est créé au travers de la Conscience. Sans votre Conscience, il ne peut y avoir de déités. Le soleil est le même pour chaque jour, cependant chaque jour porte un nom différent. À vrai dire tous les jours sont dimanche (jour du soleil, en anglais) ; les concepts l’ont divisé.

Arrêtez-vous sur pourquoi et comment la conscience vous est apparue. Le reste n’a pas de sens. Quand la conscience est présente dans le corps, le monde est là. La conscience est Dieu. Cela, à travers quoi tout est connu, est la conscience-Dieu. C’est la sensation « Je suis ». À travers sa lumière tout est vu. Le monde résulte de la sensation « Je suis ».

Parabrahman – l’Absolu, n’est pas satisfait par des efforts mon- dains.Pour atteindre cet état, aucune méthode n’est efficace. De tels comportements n’ont pas d’autre valeur que de multiplier les concepts. Vous existez à travers les concepts jusqu’à ce que vous compreniez qui vous êtes. Ce que vous croyez ou ce que vous savez est une sorte de distraction. Même dans ceci, il y a des vagues de misère et d’amertume. Vous vous comportez en fonction de ce que vous avez entendu et qui vous a convenu, mais c’est entièrement faux. L’image que vous avez de vous, que ce soit dans le quotidien ou spirituellement parlant, n’est ja- mais vous, à aucun moment. Ceci est vrai, que vous soyez occupé dans vos activités quotidiennes ou spirituelles. Il n’y a pas une seule expérience dans le monde qui soit vraie et honnête. Quelle que soit l’image que vous avez mentalement, elle est fausse. Vous ne pouvez pas être ainsi pour toujours. L’image de vous-même et vos actions ne sont pas fiables. Ni l’enfance, ni la jeunesse ne nous sont fidèles. L’information « Je suis une femme » ou « Je suis un homme » n’est pas vraie. La mémoire dépend du corps, mais le corps est-il un fait sûr ? Y a-t-il quelque chose de durable dans le monde ? Y a-t-il quelque chose d’honnête qui puisse être prouvé ? Est-ce que l’honorabilité dans ce monde repose sur un standard éprouvé ?

  L’expérience de notre conscience elle-même est fausse et trompeuse. Comment le monde insufflé par elle pourrait-il être fiable ? Toutes les méthodes spirituelles sont fausses. Et pourtant, la Conscience s’est vue dotée d’un statut divin. Cette Conscience par laquelle vous avez la connaissance « Je suis », est-elle présente à jamais ? Non. C’est pourquoi les sages ont posé la question « Qui suis-je ? ».

Chacun se remémore les bonnes œuvres et les pratiques spirituelles qu’il accomplit. Est-ce que nous faisons de même pour le nombre de fois où nous urinons ? En entretenant cette distinction, le Soi ne sera jamais en vue.

Krishna dit : « Vous ne pourrez pas venir à moi tant que vous n’aurez pas recherché la compagnie d’un sage. » De cette manière, les concepts fondront doucement. Quand le chercheur atteint sa véritable nature, il n’y a plus la moindre idée telle que « Je suis Brahman ».

Rencontrer un Sadguru est une grande chance (les trois choses les plus importantes sont : le corps humain, le désir de réalisation du Soi, la rencontre du Sadguru). Continuez de dire intérieurement : « Jaï Guru, Jaï Guru. » Vous accéderez à la compréhension, et le murmure se déploiera.

  Vous verrez votre véritable nature. Il n’y a pas au sein de votre véritable nature (l’Absolu) de changement comme « Je suis », « Je ne suis pas ». Telle est la condition d’un sage. Vous devez clairement comprendre ce qui en vous porte l’expérience de joie ou de misère. Vous avez des soucis, mais ce à travers quoi ces préoccupations sont expérimentées n’est pas éternel. La Vérité éternelle ne peut être oubliée, alors le sage s’assied en silence. Il ne recherche aucune publicité.

Laisser tout ceci ne crée pas de peur en vous. Ayez foi dans le Guru. Alors, Ce qui ne peut être décrit sera comblé. Ne prenez pas pour du détachement un dégoût passager. Vous êtes chanceux d’avoir l’opportunité d’écouter ceci. Dieu est comme un bâton fait de votre foi, pareil au bâton que vous prenez par sécurité pour vous aventurer en forêt. Quand vous reconnaissez Dieu, Il vous sert. Continuez de réciter le mantra. Ne soyez pas impatient. La Conscience est « les pieds du Guru ». C’est une grande amie. Soyez conscient de cela et restez tranquille. La non-dualité, c’est : qui que ce soit est moi-même, uniquement. Celui qui vit ainsi est protégé de tout.

Nisargadatta Maharaj

jeudi 23 novembre 1978

Extrait de “Méditations avec Sri Nisargadatta Maharaj” éd. 2 océans

Nirupana 62 – Répétez son nom silencieusement

une seule conscience

Les gens pratiquent leur dévotion en étant identifié au corps, aussi ils ne peuvent atteindre l’état de Paramatman. Si vous poursuivez l’écoute, en vertu de votre dévotion, vous irez au-delà de l’absence de toute chose. Vous ne pouvez pas mener correctement vos affaires dans le monde en étant identifié au corps, et encore moins toute quête spirituelle. Le corps bouge par le prana, qui dépend de la nourriture. Vous n’êtes pas le corps, vous êtes dans le corps. Avec la conscience identifiée au corps, votre bien-être, vos espoirs, vos désirs, vos attentes sont rarement comblées.

Ce sur quoi vous méditez continuellement vous apparaît. En satisfaisant cette déité, vous acquérez le même statut. Cependant, vous n’atteignez pas la Vérité. Quoi que ce soit sur quoi vous méditiez peut se manifester en visions. Ceci est le résultat d’un amour ou d’une peur excessive. Quelle est l’origine de ces visions ? N’est-ce pas la conscience ? Si vous vivez avec la conviction que vous êtes la force vitale dans le corps, l’univers se manifestera à vous à travers la minuscule force vitale, tout comme un grand arbre grandit à partir d’une graine. Rare est celui qui adore la conscience à partir de la conscience. La plupart le font à partir de l’identification au corps. Dans ces conditions, on ne peut sortir des cinq éléments. Par la présence de la conscience dans le corps, le monde est perçu. Cela résulte de la force vitale. La conscience est le Guru. Il faut vivre à partir de cette conviction ; une simple écoute ne sera pas suffisante pour développer cela en vous.

Toutes les impressions captées depuis la naissance s’expriment au travers du prana. Elles constituent le mental. Le prana, les pensées, l’intellect et l’intuition sont sans forme. Est-ce que l’Atman, qui est celui qui a connaissance de tout ceci, a une forme ? L’identification au corps est ignorance, illusion et arrogance. La conscience a connaissance du corps, du mental exprimé ou non, du sommeil, de la veille, etc. La conscience peut-elle être prise pour une personne ? Elle est présente naturellement dans un corps humain. Les animaux n’ont pas cette compréhension. Elle est sans forme. Elle est Dieu qui s’éclaire lui-même. Menez à bien toutes vos occupations en gardant cela présent. Si vous établissez le contact avec la conscience pure même un court instant, vous êtes libéré.

Toutes les actions menées au sein des quatre éléments (terre, eau, feu, air) n’affectent pas le cinquième, à savoir, l’espace. Comment cela pourrait-il souiller la lumière de l’espace ? Je suis pure conscience, pure force vitale. Je n’ai pas de taille, pas de forme. Aussi n’ai-je ni naissance, ni mort, ni karma. Les impuretés du karma ne peuvent pas souiller le Soi immuable et sans forme qui est la conscience, la force vitale. Si vous tentez de mettre une tache dans l’espace, cela tachera uniquement votre doigt.

Vous devriez vénérer la parole des sages. Les gens vont dans la vie avec le nom que leur ont donné leurs parents. Réellement, y a-t-il un rapport entre vous et ce nom ? Qui est celui que vous appelez Brahman ou le Guru ? À cause de qui vous réveillez-vous le matin ? Avant de vous réveiller, vous n’étiez ni un homme, ni une femme. Si vous ne vous étiez pas réveillé, vous ne vous en souviendriez pas. Pour dire « Je suis un homme » ou « Je suis une femme », il faut se prendre pour une forme corporelle. Ce qui connaît cette forme corporelle est silencieux. C’est la conscience.

Toutes vos actions dans le monde ne pourront satisfaire vos attentes. Votre conscience chevauche votre prana. Elle s’en va quand le prana s’en va. L’Atman ne s’en va pas, parce qu’il n’est jamais arrivé. Êtes- vous le prana ? Qu’êtes-vous quand le prana quitte le corps ? Pour saisir cela vous devez faire vôtre la parole du Guru. Vous êtes l’Atman sans forme, vous n’avez pas de forme. C’est très simple, mais si vous n’y portez pas attention, cela devient difficile. Autrement vous aurez à subir naissance et mort conformément à votre concept.

Ayez une claire notion d’Atman au-delà des mots et des classifications. Ne quittez pas les pieds de cette conscience qui écoute maintenant. Vous ne pouvez saisir ces pieds dans vos mains. Ils doivent être tenus par la conviction de votre propre nature (« Je suis le Soi ».) Celui qui s’abreuve de l’eau bénite des pieds du Sadguru, voit son corps et son être purifiés. Il n’a pas besoin de visiter les lieux saints. Où qu’il aille, cela devient un lieu saint. N’oubliez pas Atman. Répétez son nom silencieusement.

Par la dévotion au Guru, naissance et mort disparaissent. Il est difficile d’accéder à cette connaissance, mais une fois que c’est le cas, tout est possible. Tous les événements sont passagers. Ils n’engagent pas Atman. Gardez fermement présent que la conscience dans le corps est votre vraie nature. Quand le prana s’en va, est-ce que le corps souffre ? Il pourrait servir d’aliment.

Le feu de cette connaissance est félicité. Le feu ne se brûle pas lui- même. De la même manière, l’Atman ne fait pas d’allées et venues. En se fixant à la parole du Guru, l’intellect pervers devra arrêter ses méfaits.

Nisargadatta Maharaj

jeudi 21 septembre 1978

Extrait de “méditations avec Sri Nisargadatta Maharaj” aux éd. aluna

Nirupana 47 – Vous êtes Brahman

vous êtes Brahman, nirupana nisargadatta

De la naissance à la mort, toutes les actions sont effectuées pour passer le temps. La plus belle chose dans le monde est de connaître qui nous sommes. Il est impossible d’établir l’ordre dans le monde. Pendant ce temps, tous ceux qui enseignent et qui écoutent, passent et s’en vont. La religion est constituée des concepts de ses fidèles, rien d’autre.

Notre conscience est le support pour toutes les affaires du monde. Et de fait, il n’y a pas de support pour la conscience. Elle est apparue sans invitation. Elle s’élève, puis disparaît. Il n’y avait pas de mémoire « Je suis » auparavant, et maintenant c’est là. À part ceci, que possédez-vous réellement ? Celui qui s’est réalisé n’est pas concerné par son bien-être.

L’état de veille, le sommeil, la faim sont des expériences uniques. Aucune loi ne s’applique à elles. Sans elles, personne ne ferait rien. Les êtres réalisés gardent le silence en dépit de ce qu’ils connaissent. Ils connaissent le secret de la naissance et pourquoi elle s’est produite. Comment cette conscience s’est-elle imposée à vous et depuis quand ? Ceci doit être compris. Rentrez en samâdhi signifie lâcher le mental et ses mémoires.

Votre respiration est la preuve de l’existence de Celui qui est sans respiration.

La parole arrive au réveil, aussi vous êtes antérieur à la parole. La signification sans mot de votre conscience est le sens « Je suis ». Si vous restez parfaitement silencieux, vous expérimentez le Soi. Il n’y a qu’un Soi pour tous. Le prana œuvre aussi pendant le sommeil. Il n’a alors pas de signification, n’ayant pas la connaissance de sa vibration. Se réveiller, c’est ressentir « Je suis » sans prononciation d’aucun mot.

Les trois gunas sont les noms donnés à trois types de comportements. Ils agissent à travers tous les êtres. Nous ne devrions juger le comportement de personne. Celui qui a la compréhension des gunas, comprend ceci. Les êtres ayant du Rajo guna et du Tamo guna se mêleront des affaires des autres, plutôt que de travailler sur eux. Les corps peuvent être différents, mais la conscience est la même en tous. Elle est sans forme. Vous pourriez dire qu’elle a un parfum, une qualité qui est l’amour. La connaissance « Je suis » s’aime elle-même, et cependant nous pouvons faire la distinction entre bien et mal. Celui qui en saisit la grandeur la voit partout. Un tel être ne critique pas les autres. Toute chose est accomplie pour le bien de l’amour du Soi. Celui qui éprouve de la dévotion pour tous les êtres, comme s’ils étaient Dieu, ne peut haïr personne. Il voit clairement qu’il n’est pas celui qui agit.

 Tenez-vous-en au fait que vous êtes Brahman.

En premier lieu, vous savez que vous êtes, ensuite les mots suivent. De quelle information s’agit-il ? C’est l’information de celui qui ressent « Je suis ». La conscience est connaissance ; un sens d’être. Tout le mouvement de Purusha  (le Soi suprême) et de prakiti  (la création) repose sur ceci. Celui qui atteint ceci se tient tranquille. Il sait qu’en son absence il n’y a ni joie, ni peine. Pouvez-vous revenir à cet état ?

Ainsi, pour connaître qui vous êtes, rentrez dans la compréhension de la conscience avec détermination. Qu’y a-t-il de plus important que la conscience dans le monde ? Quand vous atteindrez ce point, vous ne prononcerez plus aucun mot sur les autres. Sans la conscience, il n’y a pas de mot. Portez votre attention sur la conscience, et rien d’autre.

Celui qui ne reconnaît pas ceci doit endurer de nombreuses misères.

Le monde est un jeu de divertissements créé à partir de notre propre existence. Personne ne peut arrêter le processus de création, de maintien et de dissolution du monde. Parce qu’il n’y a pas de créateur.

Par une simple illumination de la conscience, l’univers avec ses espaces infinis est créé. C’est le merveilleux de la conscience la plus subtile.

Qui arrive en premier, le corps du monde ou votre corps ? Votre vraie nature est sans forme, cependant elle s’identifie au corps. De la même façon, le monde semble réel au travers des sens !

Qui est antérieur : le monde ou celui qui perçoit le monde ?

Votre réveil est pareil au monde. `

En premier vient la conscience, et ensuite le monde est vu en elle. La conscience est instable. Elle aime être. Quand la sensation « Je suis » suit son cours, le monde fait de même. Vous devez percevoir ceci avec une discrimination intérieure très fine. Ce vaste monde panoramique est la réflexion de votre conscience. En tant que tel, il est sans nom ; cependant le nom lui donne un support, et les interactions sont rendues possibles. Tous les noms sont des concepts. Quand Paramatman  reste à l’état non manifesté, peut-il avoir un nom ?

Krishna dit qu’il est en toute chose. Les êtres différencient par sens de la dualité. Soit ils prient, soit ils censurent. Le concept « Je suis comme ceci » est la première cause de misère ou de joie. Si vous restez avec la sensation « Je suis », la vibration la plus simple de « Je suis », vous digérerez les soucis aussi facilement que les joies. Quoi que ce soit qui soit visible, qui apparaisse, n’est jamais vraiment arrivé !

Nisargadatta Maharaj

dimanche 30 juillet 1978

Extrait de “Méditations avec sri Nisargadatta Maharaj” éd. Aluna

Nirupana 24 – la parole du Guru

la parole du guru

 Nisargadatta Maharaj

jeudi 20 avril 1978

Est-ce une petite chose que de connaître votre existence ? N’est- ce pas vous seul qui connaissez cela ? Alors unissez-vous à votre conscience. Voyez quel miracle arrive ! La spiritualité est simple. Le reste est total divertissement. Les mots qui apparaissent dans votre mental auront un effet certain sur vous. Il est évident que tout est faux, alors qu’y a-t-il encore à nier ? Même s’il n’y a plus rien dans le monde, il reste encore l’illusion !
Il est difficile d’avoir l’opportunité d’écouter cette sorte de connaissance. L’apprécier est encore plus important. C’est celui qui vit sa der- nière naissance qui vient à moi.

Ce qui n’est pas stable est appelé une étape. Le samâdhi est aussi une étape. Ce qui est vénéré par tout le monde, et digne d’adoration, est pareil à vous. Ce serait vraiment malheureux que vous ne l’acceptiez pas. Dévotion signifie union. Soyez unifié dans votre sensation d’Être. Alors, le travail est fait. Toutes méthodes, philosophies, ou rituels, ne sont d’aucune utilité. L’acquisition de pouvoirs spéciaux à travers différentes pratiques yogiques est un obstacle. Cela crée une fierté sans valeur.

Aussi longtemps que la peur est présente, il ne peut y avoir de dévotion. Jnana signifie dévotion. Ceci est aussi la dévotion. Est-ce que quelqu’un sait ce qui a amené cette connaissance à la conscience ? Quand la conscience s’en va, tout arrive à sa fin. Krishna dit : « Ma dévotion ne peut se pratiquer à travers les japa-s ou les austérités, elle peut seulement se pratiquer par l’observation de la parole du Guru. C’est la plus grande dévotion qui soit. »

La parole du Guru dit : « Vous n’êtes pas le corps, vous êtes la conscience dans le corps. »

Qui prend soin de qui ? N’est-ce pas la conscience qui prend soin d’elle ? La conscience se dissout dans l’état de Paramatman. Le temps ne l’affecte pas. Après la réalisation du Soi, aucune trace d’ego ne sub- sistera en vous, telle que « Je suis comme ceci, je suis comme cela ». Accrochez-vous aux mots du Guru : « Je suis la pure conscience qui s’éclaire elle-même. » Ensuite, vous pouvez vous impliquer dans toutes les activités du monde.

Pendant le sommeil, rappelez-vous les mots du Guru. Pendant le sommeil profond, il n’y a pas de conscience identifiée ; ainsi l’identifi- cation est rompue. Recommencez de même quand vous vous réveillez. Dieu est présent là où vous êtes. Sans les dévots où est Dieu ? Restez en votre Soi. Ne vous impliquez pas avec les autres. Pratiquez une dévo- tion non duelle. Ceci n’est pas prisonnier du temps. Ceci est sans ego. Vous connaîtrez comment les cinq éléments sont créés au travers de la conscience, au travers de vous.

Silencieusement, répétez votre mantra. La méditation doit être une avec votre propre nature. Lentement, le mental va se purifier. La conscience sans forme se découvrira et votre vraie nature pourra être comprise. Avant d’en arriver là, les rituels peuvent être pratiqués. Vous en arriverez à connaître que vous êtes là spontanément. Dieu n’est pas plus grand que le Sadguru. Quand vous réalisez la conscience, vous réalisez l’état de Brahman.

Le mental a toujours besoin de comparer. Laissez la grandeur aux autres. Devenez si petit que personne ne puisse vous voir. La conviction qui vient d’une dévotion toujours plus grande à Paramatman est « Je suis sans forme, Brahman seul » . Ce que vous êtes en train d’écouter est la description de la connaissance pure.

Par la dévotion au Guru, vous viendrez à connaître que vous êtes Cela. Soyez sans faille dans votre détermination ; vous êtes conscience pure, sans forme.

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Nirupana 24 de “ méditations avec Sri nisargadatta maharaj” aux éd. Aluna

Nirupana 23 – mourir un temps de grande joie

mourir un temps de grande joie

À l’occasion de l’anniversaire de naissance de Sri Bhausaheb Maharaj, le Guru du Guru de Nisargadatta.

À la gloire de la dévotion portée à Bhausaheb Maharaj, que tant d’entre vous ont rencontré ici. Si vous ne pouvez pas apprécier toute la valeur des enseignements du Guru, tout le reste sera fait en vain. Ils vous sont transmis en raison de leur grande valeur. Une telle conviction effacera votre ignorance. La ferme confiance dans les paroles du Guru amène à la connaissance du Soi. Vous êtes Parabrahman en qui le verbe se dissout pour ne rien laisser. Lui seul est. Il n’est ni le Guru, ni le disciple, ni Dieu.

La dévotion que développe la plupart des gens a pour objet de satisfaire leurs besoins mondains. De tels dévots ne peuvent pas réaliser le Soi. Au minimum, avant de vous endormir, dites : « Je suis Paramatman. » Vous êtes Paramatman. Il a été appelé par tant de noms. Il a eu tant d’incarnations et il en aura encore plus dans le futur. Vous êtes l’Atman de toutes ces incarnations. Le mot Atman signifie « Je ». Quoi qu’il arrive dans le monde, c’est à cause de « Je ». Je dois être présent avant toute chose. Aussi, vous êtes le Soi universel. Vous êtes le Paramatman. Il est ni prisonnier, ni libre. Mais à la place, vous avez embrassé la conscience identifiée au corps. Vous êtes attaché à votre identité.

Ce que vous écoutez est simple et familier. Ayez une foi totale dans la parole du Guru. De cette façon vous deviendrez Brahman. Paramatman n’a même pas la connaissance qu’Il est. Cela ne veut pas dire pour autant qu’il est endormi. Quand vous dites que vous avez bien dormi, qui en était le témoin ? Qui connaît « Je suis » ? Alors quel peut encore être le sens de « il s’est réveillé » ? Comment est-ce possible ? C’est le résultat de maya. Chacun d’entre nous connaît les réponses à ces questions, mais nous ne croyons pas qu’il en est ainsi. La conscience identifiée vous cajole.

C’est un voyage dans la conscience. Vous êtes celui qui la connaît. (Vous êtes antérieur à la conscience en tant que témoin passif). Le fait de savoir que vous êtes est le principal obstacle. Pour supprimer cet obstacle, dans un premier temps, voyez-le comme tel. Votre existence ou votre sensation « Je suis » est l’obstacle. C’est Dieu Lui-même. C’est de cette manière que vous devez le vénérer. Quand Il est satisfait, Il vous offre la vraie connaissance. Voyez que vous êtes Paramatman. Ne pensez pas être séparé de Lui. La séparation est uniquement le concept de la conscience identifiée. Si ma lumière est sans tache, comment pourrais-je être teinté ?

Le moment de mourir est un temps de grande joie. Pour la conscience individuelle identifiée, il s’agit de la mort. Quand vous mourrez en disant que vous êtes pure lumière, vous serez libre.

L’instant de la mort, si terrifiant, devient un moment joyeux par la dévotion au Guru. C’est toute la grandeur de la parole du Guru. Prenez en exemple le bonheur ressenti par celui qui plonge dans le sommeil. L’expérience de joie ou de peine survient par la présence de la conscience. Elle devient pure joie par la grâce du Guru. La joie procurée par le départ de la force vitale du corps ne peut être exprimée par des mots.

Les affaires du monde ne sont pas vraies. Alors à quoi faut-il renoncer ? Poursuivez vos activités quotidiennes comme vous aimez le faire. Souvenez-vous de la parole du Guru, pas intellectuellement, mais présentement. Une fois convaincu de votre vraie nature, vous ne serez plus concerné par la calomnie. Par votre lumière, vous pouvez observer toutes les autres lumières du monde. Comment cette lumière pourrait- elle se teinter ? Sans passer par les mots, réalisez qu’il n’y a pas de Dieu, ou autre Brahman, en dehors de vous. Gardez cela présent, sans mots. C’est la parole du Guru. Celui qui amenuise la lumière du Soi endurera de grandes souffrances. Tout ce que vous reconnaissez, l’est par ses couleurs et ses contours. Le Soi ne peut être reconnu parce qu’il n’a ni couleur, ni contour.

Nisargadatta Maharaj

Nirupana 23 de “Méditations avec Sri Nisargadatta Maharaj” éd. Aluna

Nirupana 21 – connaissance

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La conscience est sans limite. Il ne peut pas être prédit quand la réalisation rayonnera en vous. Chez certains, c’est spontané ; chez d’autres, même avec beaucoup d’efforts cela ne se produit pas. Quand un état particulier est atteint, un changement correspondant se fait et un environnement favorable se met en place.

Dattatreya, un grand sage, avait atteint l’état de Brahman. Quel pouvait être pour lui le besoin d’un Guru ? Il est pourtant dit qu’il approcha vingt-quatre Guru. Dattatreya était pourtant le « connaisseur » de ceux-ci. Vous avez la sensation d’exister et cette auto perception suit la loi du temps. Le flot de changements, qui coule d’elle, crée le mental. La peur est créée par les effets du mental. La totalité n’a pas de peur.

La terre est la manifestation d’une énergie vitale stable. La graine qui sort de terre ne meurt pas même si elle est torturée, battue, cuisinée, cuite. Grâce à cette énergie, votre croissance est soutenue et renforcée. La terre supporte tout. C’est pourquoi elle est paisible. La conscience dans le corps est la pure conscience « Je Suis ». Elle porte une quantité infinie de noms. Sans savoir comment, vous avez été amené à connaître votre existence et sa nature divine. Le nom des déités se réfère uniquement à cela. Avant que la connaissance soit connue, il n’y avait pas l’expérience de l’absence de paix. Il s’agit là de la véritable paix. Jusqu’à ce que vous ayez connaissance que « vous êtes », votre vie est infinie. Si vous vous acharnez à vouloir accéder à cette connaissance, vous ne pourrez la connaître. Afin de surmonter l’absence de paix, la conscience doit être vénérée d’une dévotion non duelle. La signification de ces mots ne vous est pas familière.

Peut-on prendre pour appui ce qui est transitoire pour trouver la Vérité ? Votre conscience a un commencement, et donc une fin. Dans un premier temps, laissez de côté votre intellect, accueillez la parole du Guru. Méditez sur votre conscience la plus subtile. Connaissez ce qui est avant la réflexion. Liez-vous d’amitié avec cela, et cela fleurira en vous (vous réaliserez que c’est votre vraie nature). Confirmez que vous êtes cette connaissance, avant de connaître quoi que ce soit d’autre. Ce sont les mots du Guru. La conscience possède de nombreux noms, comme Dieu, Brahman, etc. Elle est connue et expérimentée sans faire aucun effort. Pour cela, ignorez votre mental et votre corps. « Le Mot » (mantra) signifie Brahman avec en prime ce qui Le précède. La signification du tout est « Je suis ». Entretenez l’assurance que vous avez reçue par l’initiation de votre Guru. (Le monde provient du son, qui provient de l’espace. La conscience est antérieure à l’espace. Elle est nommée Dieu ou Brahman – la réalité manifestée.)

Le mental ne connaît rien, à part les impressions recueillies depuis l’enfance. C’est pourquoi les sensations agréables sont recherchées. La bonne compagnie est stimulante. En présence de sages, c’est notre mental qui les stimule. Joie et peine sont là parce que l’on croit qu’elles sont ainsi. De par la nature du temps, elles n’ont de réalité qu’à un moment donné. Quand ce moment est passé, elles perdent leur signification.

N’oubliez jamais que nous sommes exactement tels que décrits par le Guru. À mesure que vous progresserez dans l’exploration de la conscience, sans le corps, vous prendrez la mesure de votre valeur. Comparez votre état d’être actuel à ce que vous écoutez ici. Alors que la conscience apparaît, elle devient notre monde. Réaliser cette conscience, c’est atteindre la paix.

Pouvez-vous arrêter le sommeil en étant éveillé, et vice-versa ? Gardez toute confiance dans la parole du Guru lors des activités quotidiennes. Réalisez que quand vous faites, ce n’est pas vous qui faites. Vous êtes le témoin de ce qui arrive. L’impression d’être l’auteur vient de la conscience identifiée. À moins de le réaliser, votre perception égotique

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ne prendra pas fin. Même avec l’initiation adéquate, si vous ne suivez pas ce qui est dit, ce n’est d’aucune utilité. Sans que soit prononcé le moindre mot sacré ou mondain, ce qui est là naturellement est votre conscience. Qui connaît la connaissance contenue dans le monde ? C’est votre propre conscience, aussi appelée le Soi. Sans couleur, sans forme, sans conception. C’est la conscience pure.

Votre comportement suit ce que vous avez entendu. Mais prêtez- vous attention à Ce qui écoute maintenant ? Ce qui écoute est votre conscience. Chacun interagit avec le monde avec la connaissance ac- quise par les cinq sens. Est-ce que cette connaissance a une couleur ou une forme ? Encore une fois, vous y surimposez des idées fausses et ainsi vous devenez malheureux. Votre conscience est amour et dévotion. La preuve de l’existence de Dieu est notre conscience. Tandis que vous méditerez sur cette connaissance, les cinq éléments viendront à vous pour vous servir. Vous croyez inutilement que vous êtes emplis de vices et de faiblesses. Faites sortir cette négativité par la contemplation de votre conscience et la reconnaissance de votre vraie nature.

La connaissance du Soi descendra sur vous au moment adéquat, alors vous serez sans limite.

Ainsi le mental, qui veut toujours obtenir quelque chose ou se débarrasser de quelque chose, disparaîtra. Les cinq éléments seront à votre service. La paix réelle ne peut se réaliser que si la fierté de toute connaissance est abandonnée. Le sage est véritablement en paix.

Nisargadatta Maharaj

dimanche 9 avril 1978

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Extrait de  ” Méditations avec Sri Nisargadatta” aux éd. Aluna

Nirupana 17 – connaissance du Soi

aux pieds du maître -Nisargadatta

 

La connaissance du Soi signifie avoir une parfaite compréhension de ce que nous sommes précisément. Le corps, pour lequel tous les plus grands soins sont pris, est impermanent et irréel. Quoi que ce soit qui peut être connu, n’est pas la connaissance du Soi. Celui qui croit qu’il va mourir est ignorant. Il devrait s’unir à Sat (qui est éternel), et non pas au corps.

Un sage signifie notre vraie nature, toujours présente et immaculée. Il n’y a pas de personnalité ici. Le sage n’est pas une personne ; il est seulement. Il est en état de satsang permanent. (En sainte compagnie permanente). Cependant, le cours de la vie se poursuit et se termine par la mort. Ce que vous prenez pour vous-même n’est pas votre compagnon ; il ne l’a jamais été et ne le sera jamais. Celui qui supporte toutes choses est un sage (jnani). Peut-il causer de la souffrance aux autres ? Le mouvement des cinq éléments n’est pas le sien. Quelle que soit l’identité que vous essayez de vous modeler dans le but d’être heureux, il faudra la laisser. Vos pensées changent avec l’âge. Vous avez de la fierté à être comme ceci ou comme cela en tant que corps physique. Vous avez l’impression d’être comme ci ou comme ça. La sensation « Je souffre de ceci ou de cela » est l’ignorance. Soyez convaincu que vous êtes autre que les sens ; leur expérience n’est pas votre expérience. Ceci est la condition de Brahman. La conscience pure n’a jamais eu d’expé- rience. Le mental est constitué de la collection d’impressions qui a été en- registrée en lui depuis la naissance. Ce qui constitue le corps est identique à ce qui constitue le monde. Quand cela se prend pour le corps, il de- vient différent du monde. Être un avec le monde, veut dire avoir de la dévotion pour tous les êtres, en tant que Dieu. Celui qui se prend pour le corps n’a ni tolérance, ni patience. Atman est mon Soi. Il est toujours libre. Il n’a pas de forme, mais sa propre lumière est la sensation « Je suis ». C’est la conscience pure. Quand quelqu’un vit cette dimension, sa connaissance est « Je ne suis pas le corps, je suis la conscience qui s’éclaire de sa propre lumière ».

Ce qui est réel ne fait pas des allées et venues ; seul le corps s’en va. Est-ce que votre corps sait que vous êtes assis ici ? Tous les corps de l’univers sont mis en mouvement par la force vitale.

Cette énergie de vie intense est nommée de différentes manières, comme Dieu, Iswara, Atman, etc. En fait, la conscience n’a pas de nom. Les noms sont donnés pour le fonctionnement pratique du monde. Une fois que la conscience quitte le corps, elle ne reconnaît plus le corps. Celle qui est sans limite n’a pas de connaissance d’elle-même. Elle n’a aucune fierté à être comme ceci ou comme cela. Des millions d’êtres naissent dans cette conscience chaque jour.

La même conscience réside en eux.
Votre mémoire fonctionne automatiquement. L’enregistrement se fait chimiquement. Toutes choses dont vous revendiquez être l’auteur s’installent en vous en tant que mémoire. Votre corps est une machine qui produit de l’énergie vitale avec la sensation « Je suis ». Elle mène à bien toutes les activités. Aviez-vous une quelconque expérience pour vous guider dans vos premiers apprentissages ? Ce « Je suis » chimique fait tout. Cette connaissance n’est pas affectée par les trois gunas. Quand il n’y avait pas d’expérience du corps, à quoi ressembliez-vous ? Sans ignorance, il ne peut y avoir de connaissance. Si l’ignorance de dé- part de l’enfant n’est pas là, aucune connaissance ne peut être acquise plus tard. La connaissance apparaît parce qu’il y a ignorance. Quand quelqu’un a l’information « Je suis » avec le corps, cela s’appelle vrutta (connaissance.) Paramatman n’a pas la connaissance d’une existence séparée. Cette information-connaissance est appelée mental, intellect, existence, intuition, etc. Il n’y a rien de vrai en elle. Quand la signification de cela est saisie le mental disparaît.

Est-ce que nous sommes apparus en premier, ou est-ce le mental (les mots) ?

Ce qui est là, l’est par le mot racine « Je ». Comment nommer cet état antérieur aux mots ? Parce que dans les activités quotidiennes, les mots sont pris pour avoir une réalité, le mot « Je suis le corps » s’est collé à vous. Le connaisseur (du Soi) n’expérimente pas consciemment l’information « Je suis ». Quand vous accédez au détachement, la compassion coule à travers vous. Tous les effets indésirables s’évanouissent. Devenir détaché veut dire que vous existez en tant qu’Absolu. En une telle compagnie, ceux qui se trouvent là sont aussi en paix. Celui qui connaît le Soi connaît comment le monde est créé.
L’ego correspond à l’identification au corps. Quand cela s’en va, les comportements liés s’en vont aussi. La vénération de tels sages fait du bien même aux déités. Dieu est redevable au dévot qui se libère du corps. Se libérer du corps pendant « la vie » est la tâche la plus ardue qui soit. La conscience dans le corps n’est rien d’autre que Dieu.

Nisargadatta Maharaj

jeudi 23 mars 1978

  Nirupana 17 p 87  “Méditations avec Sri Nisargadatta Maharaj” éd.Aluna

 

 

Nirupana 16 – Bhagavan

bhagavan

 

« Je ne suis pas le corps, je suis le Soi ». Si vous méditez de la sorte, vous deviendrez Dieu. Ce grand mantra est identique à la conscience pure. Ne la vénérez pas en lui donnant une forme. L’idée que vous êtes le corps doit disparaître. Alors, la suite sera merveilleuse. Vous dites : « J’oublie de méditer. » Mais celui qui le dit ne l’a pas oublié.

Comme l’or est la matière des bijoux, de la même manière la sensation « Je suis » est la matière de tous les mots. Quand la conscience se réalise, on dit que c’est la grâce du Guru. Vous devez être le vivant témoignage de la parole du Guru. L’initiation par le mantra établit une relation particulière avec le Guru. Chacun peut mourir à n’importe quel moment. Alors comment est-ce possible de négliger la parole du Guru ?

Les vrais dévots sont illuminés par la connaissance du Soi. Ils deviennent espace. Quand la fréquence du chercheur change, son com- portement change aussi. Certains s’habillent d’une façon particulière, d’autres vont nus. Certains gardent le silence, et d’autres deviennent volubiles. Comme ils sont réalisés, ils n’agissent plus délibérément. Un être réalisé n’est pas concerné par la façon dont le corps fonctionne. Son comportement n’est gouverné par aucune règle de conduite.

Le parfum de votre être est la sainte présence de Dieu. L’attrait pour la conscience individuelle peut être comparé à une morsure de serpent. Les sages ne se considèrent pas comme le corps, aussi ne sont-ils pas piqués. Le Soi est antérieur à la lumière ou à l’obscurité. Seul le corps ou le mental prend des aspects différents.

Bhagavan signifie la lumière. La lumière de Bhagavan est comme un grand vide fait de lumière. Est-ce qu’il y a une différence entre cette lumière et votre propre lumière ? Quand vous connaissez votre conscience et que vous devenez le témoin, vous comprenez alors que le ciel est votre lumière.
Il n’y a rien en dehors de la lumière de Dieu. La qualité naturelle de Dieu est votre propre conscience. Dès que la conscience apparaît, les cinq éléments apparaissent et le monde avec. Votre regard a la même couleur que l’espace. Tous les noms sont ceux des manifestations de Dieu. Y avait-il un nom avant cela ? Bhagavan signifie la conscience manifestée. Ce par quoi vous savez que vous êtes est Sa nature. Dans toutes choses alentour, il y a Dieu et uniquement Dieu. Est-ce que cette lumière fait une différence entre un homme et une femme ? Tout ceci, dans chacune de ses parties comme dans son ensemble, est conscience. Cette saveur ou cette connaissance de sa propre existence est Bhagavan. Comprendre cela, c’est voir Dieu dans chaque être vivant. Oubliez que vous êtes un être humain. Votre lumière est la lumière de Bhagavan. Dans tout ce qui apparaît, quelle en est la Source lumineuse ? C’est la lumière seule. Elle est présente dans une pierre, mais elle est mise en évidence à travers vous.

Dans toutes choses, il y a seulement une qualité. C’est la conscience. Elle manifeste son existence. Toutes les autres informations arrivent grâce à elle. Paramatman signifie « Je suis moi-même Atman ». Il ne s’agit pas d’une déité. Les dieux le vénèrent. C’est mon propre Soi. Il s’agit de la vraie connaissance directe. Elle est là avant qu’un seul mot ne soit prononcé. Celui qui apparaît et celui qui disparaît trouvent leur repos en Paramatman. Comment cela peut-il être perçu quand il n’y a plus de corps ? Le dévot éclairé dit : « Je ne suis pas le corps. » Alors qu’est ce qui devient illuminé ? (Quand quelqu’un devient réalisé, il ne se considère plus comme un corps. Alors, qui dit : « J’ai atteint la réalisation » ? Autrement dit, il n’y a personne qui devient éveillé. Il n’y a ni connaisseur, ni connu. Personne ne naît, personne ne meurt, rien n’arrive).

Une expérience peut être décrite de multiples façons, mais l’expérimentateur ne peut pas être décrit. Quand les mots se font silence, cela ne fait plus de sens de réciter les noms divins.

Nisargadatta Maharaj

dimanche 19 mars 1978

Nirupana 16 de “méditations avec Sri Nisargadatta Maharaj” éd. Aluna

 

Nirupana 14 – Ici où apparaissent veille et sommeil

veille et sommeil conscience

Un enseignant transmet ses propres concepts. Des gens sont en accord avec cela et deviennent ses élèves. C’est ainsi que se créent différents courants. Cependant la réalité est différente. Comment Cela qui n’a ni commencement ni fin pourrait-il être conceptualisé ? Néanmoins, chacun poursuit ses pratiques et rituels en accord avec ses propres conceptions. Il y est obligé, parce qu’il ne peut rester sans rien faire. Sai Baba de Shirdi faisait exception. Immergé en permanence dans l’Absolu, il n’avait pas de concepts à transmettre. Il ne donnait pas d’initiation. Il n’avait pas de disciples ni de foules autour de lui.

Pendant ce jeu du corps et du prana, il y a expérimentation d’un concept sous une forme ou sous une autre. La plupart des êtres sont attachés au corps. Rare est celui qui reconnaît que le corps dépend de la conscience. C’est la nature du temps qui fait dire à quelqu’un : « Je suis le corps, c’est moi qui agis », et alors misères et joies s’ensuivent. Penser « Je suis comme cela ou comme ceci » est un savoir périphérique. Voir sa vraie nature est une connaissance intérieure directe.

L’ignorance (la conscience) apparaît et brille, mais c’est temporaire. Par la succession des états de veille et de sommeil, il n’y a pas de stabilité. Tant que vous vous identifiez à l’état de veille, il ne peut pas y avoir de paix durable. Laissez s’en aller tout ce que vous n’êtes pas. Pour Cela, aucune action n’est requise.

Dans la Gîta, Arjuna, après avoir été illuminé, dit à Krishna : « Aussi longtemps que cette conscience sera là, je suivrai tes conseils, je ferai ce que tu me dis. » Son samâdhi était sans interruption, alors même qu’il combattait l’ennemi sur le champ de bataille. Sa paix restait inaltérée. Vous connaîtrez cela seulement après avoir réalisé le Soi. Quand vous aurez saisi cela, il n’y aura plus de nécessité de connaître autre chose. Krishna disait : « Votre conscience à travers les cinq éléments prend soin de vous. C’est Ma propre manifestation. » Acceptez la conscience comme Guru et vénérez-la. Elle soutient toutes les manifestations. Elle n’a pas une forme qui lui soit propre. Elle s’éclaire elle-même. Elle s’est présentée à vous sans invitation. La félicité qui provient directement de cette conscience n’a rien à voir avec une joie matérielle. Elle soutient d’innombrables êtres. L’amour la satisfait, elle est une fidèle de l’amour. Le parfum de votre être est l’amour (la sensation « je suis » est l’amour.) N’oubliez pas sa valeur. Les écritures évoquent sa grandeur. Elle a votre cœur pour demeure. Elle vous offrira illumination, perfection, et vous emplira de félicité. Sans elle, la langue ne peut pas goûter. Quand cette si petite conscience s’en va, on dit alors que la personne est morte.

Elle, qui se connaît elle-même, est en vous votre propre sentiment d’être. Elle est toute félicité. Aucunement séparée de vous. Sans elle, pas de possibilité d’être témoin. Elle est telle les pieds bénis du Guru. Elle est la force de vie. Elle a le parfum de l’amour de soi.

Votre vraie nature est antérieure aux cinq éléments, au soleil et à la lune. Les Écritures ne se lassent pas de faire son éloge. Elle est microscopique. Elle nourrit et prend soin du corps. Prenez refuge à ses pieds, elle est votre vraie nature. Elle est la parole du Guru. C’est à travers elle que vous serez libéré. Une fois libéré, vous pourrez alors vous comporter à votre aise.

Quand vous êtes amené à parler à des personnes qui sont dans l’ignorance de cela, ne les contrariez pas. Ne réagissez pas. Ce qu’ils croient, en accord avec leur compréhension, est correct.

N.M

dimanche 5 mars 1978, recueilli dans “Méditations avec Sri -Nisargadatta Maharaj” éd. Aluna

veille et sommeil conscience